Service compris (de travers)

Conflit d’intérêts convergentsCe petit dessin pour illustrer mon propos…

Il se trouve que ce vendredi 2 mai, lendemain de l’Ascension pour les chrétiens – et pour les autres qui en profitent sans vergogne, cette fête étant chômée pour les mécréants comme pour les croyants en n’importe quoi ou n’importe qui – il y eut chez nous une tentative pour confier quelques heures une gamine délicieuse d’environ 2 ans à la halte-garderie la plus proche de notre bonne ville.

Que nenni ! Que dalle ! le local était fermé, une pancarte sur la porte annonçant d’ailleurs ce que l’on pouvait constater de visu. C’était pourtant un jour ouvré, normal, banal, un vendredi, mais hélas coincé, le pauvre, entre le jour de l’Ascension et un samedi !

Certes, certes, les salariés des services publics ont droit à leur « pont » de l’Ascension comme tout un chacun. Oui, je vous le concède, ce sont des hommes et en l’occurrence ici surtout des femmes comme tout une chacune, qui ont besoin de décompresser, de se changer les idées, de lever le pied. A ce propos, on en vient à se demander s’il ne serait pas plus honnête de décréter fériés ces 4 jours, allez hop, tout le « pont » de l’Ascension férié, ce serait plus clair, on saurait à quoi s’en tenir.

Mais on ne m’enlèvera pas de l’idée que dans « service public » il y a la notion de service à tout le monde, à la communauté des habitants de ce pays. Qu’est-ce que c’est qu’un service qui ne fonctionne pas les jours ouvrés ? pour les gens qui bossent ? On ose espérer que les fonctions « de sécurité », les pompiers, la Police, les services hospitaliers… étaient en état de marche, fonctionnaient, elles, mais pourquoi une bibliothèque municipale, une halte-garderie, une crêche, ne seraient -elles pas à même de rendre service au citoyen un jour ouvré ?

Tiens, au fait, le lendemain samedi matin, le Ministre de l’Educ’Nat’ était dans notre bonne ville… une centaine de personnes, drapeaux syndicaux et banderoles, porte-voix et cordon de CRS goguenards mais pacifiques tout autour, se sont égosillés toute la matinée à porter la contradiction de vive voix audit Ministre… on a eu droit à « parents enseignants tous unis pour l’école publique », « des postes des postes des postes », « des emplois des emplois des emplois », et puis « l’école n’est pas une entreprise« .

L ‘école n’est pas une entreprise ? c’est bien ce que nous regrettons. C’est un gouffre à fric, un bateau ivre, une entité ingouvernable parce qu’hypertrophiée, un « mammouth » selon un ex-ministre en la matière, qui avait diagnostiqué juste mais s’est fait virer pour ce motif. Je persiste : enseigner n’est pas une fonction d’Etat, régalienne ; ce devrait justement être une entreprise, au sens d’entreprendre, et une entreprise, comme toute entité économique. Enseigner, c’est un beau métier, pas plus, pas moins, et ça se gère. L’enseignement privé fait ça aussi, en mieux, sans hurler à la mort, et sans pathos excessif.

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