La postière et le merlan

Paris, Paris tout comme d’hab’ : un boucan d’enfer partout (la circulation, eh oui, ininterrompue, à vous bousiller les oreilles, en permanence… faut supporter, les bouchons d’oreilles en position ! et puis une p’tite manif’ comme d’hab’, la CGT et la FSU et leur sono pourrie qui hurle « Bella ciao », comme s’il n’y avait pas assez de bruit ! Et des CRS pour encadrer, comme d’hab’… la capitale, quoi.

Bref, Paris. Et, agréable surprise, à la poste de mon quartier, pas de queue ! chat alors (la queue du chat, évidemment). Donc je parviens fort rapidement, c’est inhabituel, au premier guichet libre, en l’occurrence pour récupérer un pli recommandé arrivé en mon absence. Recommandé que je récupère donc (rien de grave, rassurez-vous, une Assemblée Générale très Ordinaire).

Mme la postière me fait signer les papelards, me refile ma bafouille, et… « Je vous mets aussi des enveloppes pré-timbrées ? » … ??? moi, interloqué :

– Pour le courrier que je viens de récupérer ??

– Ah non, pour le cas où vous en voudriez.

– Ah mais non pas du tout. Et puis, comment se fait-ce que vous me proposiez des trucs et des machins que je n’ai pas réclamés ?

– Mais c’est que nous sommes une entreprise commerciale, monsieur.

– Ah là là mais ça me fait penser au sketch de Fernand Reynaud, on y est en plein dedans, l’histoire du gars qui va chez le coiffeur se faire couper les cheveux, et se voit proposer un shampoing, une coloration, des frisettes, une lotion, un brushing… vous voilà donc maintenant à faire comme les merlans ?

– Mais tout à fait monsieur, c’est exactement ça ».

(J’ai eu comme la vague impression que ladite postière ne trouvait pas sa nouvelle mission très à son goût. Mais peut-être me trompais-je ?)

Immo-plouf

Le Libération-Sur-La-Toile de ce matin nous relate que moult agences immobilières vont passer l’arme à gauche, du fait du ralentissement économique dans le secteur, notamment dans les constructions neuves. On ne peut que se réjouir de cette nouvelle, salutaire purge dans un domaine où les requins pullulent, où une seule vente réussie d’un bien à 300.000 euros fait tomber entre 15.000 et 20.000 euros dans les poches de l’intermédiaire, tout ça pour quelques heures de visites et de virées en voiture, et une poignée de coups de téléphone.

En période de boum immobilier ça nous a valu plein de charlatans et d’officines bidon, juste bonnes à rafler du fric facile et à faire encore monter les prix, qui n’en avaient pas besoin ; il est donc heureux qu’aujourd’hui ça s’assainisse quelque peu ; espérons que survivront les sujets viables, les agences qui font correctement leur métier, cherchent et trouvent des biens, s’occupent de leurs clients, connaissent leurs désiderata et tâchent d’y répondre… et ne se sucrent pas exagérément – des oiseaux rares !

Les autres, eh bien De Profundis… ils ont fait assez de blé et de mal comme ça. Et gardons-leur la tête sous l’eau.

Qui sont-ce, qui sont-ce ?

Un article du Figarôt du petit matin, intitulé « 10 ans requis contre les internautes pédophiles« , nous balance, tels quels, froidement, les blases bien franchouillards de deux tristes sires qui envisageaient, fantasmaient, préparaient… c’est selon l’interprétation qu’on en donne – l’enlèvement d’une fillette pour la torturer et la violer. Les seuls faits concrets dans cette affaire, c’est qu’ils échangeaient sur la Toile des ignominies sur leur scénario criminel (fantasmes ou vrais préparatifs, c’est selon ce qu’on veut bien y lire), et qu’ils avaient trouvé un local ad hoc, un vrai local « jouable », si l’on ose parler de jeu. Le procès dira si c’étaient des fantasmes (dégueulasses, les fantasmes, dégueulasses, mais le marquis de Sade a montré la voie il y a fort longtemps, et c’est considéré comme de la littérature), ou une association de malfaiteurs ; ceci étant, et par ailleurs…

par ailleurs, un autre article du même canard du même jour – le parallèle est facile, donc, ne nous en privons pas – nous annonce « 4 mises en examen pour exercice illégal de la pharmacie » ; dans cet article, pas un nom d’individu, juste le nom d’une association. Pourtant ces gens-là ne sont pas restés au stade du fantasme, ont bien escroqué des cancéreux et des malades victimes de sclérose en plaques. Certes ce n’est que de la crapulerie, pas de l’ignominie (quoique, escroquer des cancéreux…). C’est cependant et concrètement beaucoup plus évident ; mais chuuuuuttt, pas de noms.

Seraient-ce des noms indicibles, des noms à consonances étrangères, des noms d’origines Roms (« gens du voyage » en Politiquement-Correct), moyen-orientales, maghrébines, africaines, asiatiques, des noms qu’il serait malséant d’écrire sous peine de se voir soupçonner de racisme ? de xénophobie ? va savoir… justement nous ne saurons pas. Tandis que nos 2 supposés pédophiles bien de chez nous, pas de souci, on peut y aller, pas de racisme en vue. Juste du lynchage : quelle que soit l’issue de leur procès, relaxés ou condamnés, ils resteront marqués au fer rouge.

Hier il ne plut pas

Notre langue, pour autant qu’elle échappe dans les années qui viennent aux mâchoires destructrices des « implémenteurs de bottom-up focusés sur le trend » d’un côté, et des « Keskon en a a 6 ré », sans oublier la troisième mâchoire, celle des « enculé nique ta race », notre langue, donc, a de bien belles tournures(*).

Elle évolue, bien sûr et neanmoins, et, parlée, s’éloigne chaque jour un peu plus de l’écrit. C’est ainsi, et cela s’explique, en cette époque de bruit, bruit qui nous épuise, affaiblit le message, oblige à utiliser le gros trait, la redite, le petit nègre, faute de quoi l’on n’est pas entendu – quant à être compris…

Ainsi ce besoin d’associer systématiquement à l’oral le sujet et le pronom personnel correspondant, comme si le sujet ne suffisait pas à la clarté du propos. « Mon père il est boucher ». « Les fourchettes elles sont dans le tiroir ».

Cette habitude quasi générale est à rapprocher des techniques de dialogue « à distance », tant verbales qu’électroniques. Exemple, nous nous adressons à un proche, pas si proche que ça, puisqu’au lieu de lui dire tout à trac « Paulette, passe donc chez le boulanger acheter du pain », nous procédons en trois temps : « Paulette ? – oui ? – passe donc chez le boulanger… ». Technique de communication fort commune en électronique, où le contenu du message doit être précédé d’une procédure explicite et formelle de connexion, faute de quoi le message se perd. La connexion c’est « Paulette ? – oui ? » ; et dans le parler quotidien, cette connexion, ténue certes, moins explicite, prend la forme du sujet : « Les fourchettes » : oui ? et puis ? les fourchettes ? qu’as-tu avec les fourchettes ? … « elles sont dans le tiroir ».

Voilà. Autre exemple, « hier il a pas plu, il a plu ». Oh, il a plu ou il a pas plu ? il a énormément plu, et ça m’a déplu, et d’ailleurs ça me déprime. Vivement qu’il plaise, qu’il fasse beau. Mon papa il est parti, mais demain il fera beau.

(*) Selon mon dico, « La tournure est un vêtement de dessous ayant existé d’environ 1860 à 1900 ; elle est souvent considérée comme une évolution de la crinoline. Comme cette dernière, elle est placée sous le jupon, attachée juste en-dessous de la taille, et soutient l’ensemble des jupons…« . Un faux-cul, quoi !

Les jours les plus longs

Le solstice approche, solstice d’été bien entendu. Et chaque année qui m’est donnée me restitue cette fringale de lumière tôt-matinale, de jour-se-lève frais, de silence lumineux, après l’aubade des oiseaux invitant, justement, l’aube à paraître sans plus tarder.

Il est vrai que depuis de nombreuses années, et pour d’obscures raisons d’économie d’énergies, les petits matins – rosée dans l’herbe et brume sur les prés – ne se découvrent au regard que sur le coup de six heures. Matinal du matin, je souffre de cette heure qui m’est volée, qui condamne mes premiers moments quotidiens à l’obscurité – mais que dire de la masse de mes congénères, englués sous la couette, aveugles à ces moments magiques, abonnés au lever le plus tard possible ? La vie est brève, pourtant, et le sommeil n’est pas la vie.

Et approche ce solstice, que des amuseurs publics ont maquillé en foire de la musique… je leur laisse le soir, sûr qu’ils me laisseront l’aurore. Connaissent-ils comme moi, tous ces tardifs, cet annuel pince-coeur qui me vient aux deux-tiers de Juin, conscient que désormais et de nouveau l’ombre gagne chaque jour un peu sur la lumière ; trop tôt, bien trop tôt, on n’aura pas eu le temps de savourer le silence, la paix et la lumière du matin.

Le tolc

On est branché, on est trendy, au Figarôt. On tolque- Je tolque, tu tolques… (verbe du premier groupe, sinon ça devient trop hard) . Ce soir avec Devedjian, c’est le tolc.

J’avais proposé, dans un précédent billet, de donner à cette horreur de « talk-show » un équivalent en béret-baguette de pain sous le bras-camembert sur l’oreille ; il s’agissait de télébavette ou téléparlotte. Ici c’est manifestement de la radio, donc si « télé » reste juste (on est à distance, eh les mecs, donc oui, « télé », je persiste), il est juste certes mais peu approprié en l’espèce. Donc…

« Ce soir, radiobavette : Posez vos questions à Patrick Devedjian« .

Ca vous a quand même un peu plus d’allure.

Faut faire le boulot des scribouilleux, maintenant. Savent plus aligner 3 mots de chez nous.

La gran (Bonux) de vadr (Coca-cola) ouille !

On a des attentions pour les vieillards prostatiques (les mâles, du moins) chez les amuseurs de la télé : bientôt nous aurons droit à DEUX coupures dans les films pour aller pisser, du moins sur les chaînes privées, qui ainsi vont pouvoir se refaire, reprendre un peu de gras, augmenter leurs recettes, distribuer des dividendes décents à leurs chers actionnaires, les pôvres.

D’autant plus que les chaînes publiques, elles, plus rien, zéro réclame, ce qui personnellement ne me chagrine pas du tout du tout. Enfin… zéro réclame, faut relativiser, car dans chaque film récent – Bergman et Lubitsch s’en foutaient – les « accessoires » ne sont pas là par hasard, et si le jeune cadre dynamique roule en Volvo et boit de la Leffe, ou consulte l’heure à sa montre Reverso (c.f. le tout récent « Deux jours à tuer »), et si l’héroïne se parfume au Versace, c’est rarement par hasard. Mais bon, pour les films sur les chaînes publiques : allez pisser et faire vos provisions de bière avant que le film commence, à moins que vous ne le connaissiez par coeur, ce qui est bien possible, si l’on vous balance la 273ème de Rabbi Jacob.

Tandis que chez TF1 et M6, notamment, alors là, 2 coupures : les cinéphiles vont s’étrangler. Déjà que l’unique coupure était odieuse, alors 2 ! Imaginez « Psychose » avec ses 2 coupures, le suspense torride entrelardé 2 fois de Renot-Galcon-Vieux popes-Tampacs-Pepsibémol-Bêle des champs-et vous en louperez plein car vous en profiterez (*) pour aller pisser, boire un coup, ranger la vaisselle, consulter votre messagerie.

Mais les cinéphiles ne s’étrangleront pas. Au vu des programmations de films sur ces 2 chaînes, peu de risques que les cinéphiles s’y collent.

(*) sans oublier de baisser le son quand la pub’ déferle ! ma parole, ils nous croient sourds, ou quoi ?

"LE" prix de la batavia

Ce matin j’vais z’au marché, pittoresque marché de petit bourg ex-vigneron, aujourd’hui banlieue peinarde : la foule du dimanche matin qui feignardise nonchalante entre les étals, les déballages de fringues toutes plus hideuses les unes que les autres, les poulets cuits t’à la broche prêts-t’à bouffer et les fruizélégumes, comme partout, mais aussi de petits producteurs comme on les aime, qui proposent des radis des salades des petits pois des fèves des carottes des blettes des topinambours de l’huile de noix et tout et tout, nature, plein de goût, sorti de terre la veille, frais de chez frais.

Mais cherchant de la salade, que ce soit chez le commerçant le petit producteur le vendeur à la sauvette : un euro la batavia. Un euro la batavia. Un euro la batavia. Pas UN vendeur ne propose la batavia à 90 centimes, 83 centimes, 87 centimes, 20 centimes (rêvons un peu) ; non ! un euro, point.

Bon, je ne suis pas parano, mais quand même, je me prends à imaginer la paire de mecs, grolles en croco, fume-cigare, lunettes ray-ban et costard rayé clair, passant devant les éventaires sur le coup de 8-9 heures et expliquant gentiment aux divers vendeurs : « oh toi, tu vends la batavia un euro, compris ? sinon, il pourrait t’arriver des bricoles… »

Je sais, c’est peu probable. Mais quand même, un tel alignement… sur de la salade…

Dans le même ordre d’idées : la tête d’ail frais, un euro ; les deux, 1 euro 80. Partout partout !! Aucune exception. Des prix de magasins soviétiques, de plan quinquennal, je vous dis.

Enfin, pour la bonne bouche… sur le marché, un p’tit gars sympa vend du pain « bio de chez bio », label « AB », panneau informatif, petites bouchées à déguster. C’est vrai que son pain a belle allure, et qu’il est bien bon. Nous serions preneurs, et en demandons le prix, ne voyant pas d’étiquette ad hoc.

« Neuf euros le kilo » (gloups ! puis silence assourdissant, l’émotion passée)

– mais votre prix n’est pas affiché, réussis-je à articuler, la voix rauque.

– si, ici » ; et de nous montrer, gravé en relief au coin en bas à droite d’un panneau de bois gravé en relief, à peu près illisible dans le paquet de texte qui y est gravé en relief, la fameuse information : 9 € / kg.

On n’en a pas acheté : même à Paris, chez les boulangers huppés et « bio » du bas de Mouffetard, c’est 4,80 le kilo. Soit environ 2 fois moins cher. Et on en a trouvé effectivement de l’excellent à 4,20 le kilo, chez un boulanger voisin. Issu de farine élevée sous la mère, de première pression à froid, moulée à la louche.

Mais y a des gens qu’on a vu en acheter, du pain bio à 9 euros le kilo. Comme quoi, ce n’est pas cher pour tout le monde.

Ma raie chère ?

On a les ministres qu’on peut, qu’on nous donne plutôt… généralement tout ministre un peu chevronné a fait un large circuit par divers maroquins, s’essayant à la Santé, s’asseyant aux Transports avant de se poser à la Justice, valse des chaises qui se pratique depuis très longtemps. Ce n’est pas qu’ils soient mauvais, c’est qu’il faut « rafraîchir » l’affiche, garder un peu de pep’s, renouveler les trombines, sinon le public se lasse.

Celui qui vous vaut ce billet s’appelle Barnier, il a lui aussi fait son circuit, son tour de piste, mais il paraît fatigué, déconcentré, et manifestement il a un urgent besoin de lunettes, myope comme il est. Lisez plutôt !

J’avais déjà commis un billet sur l’opacité de la filière pêche ; voir ce lien. mais ici ce sont des pros, c’est certainement mieux expliqué ; voyez ces morceaux choisis, au fil de ce croustillant article poissonnier du Figarôt :

Le pêcheur : «On n’arrive pas à expliquer au pêcheur comment le prix de son poisson, qui lui est payé 4 ou 5 euros en moyenne le kilo, se retrouve à 27 euros en magasin. » Eh oui, idem pour les consommateurs, on n’arrive pas à leur expliquer, ces 22 à 23 euros de différence. Rassurez-moi, ce fric ne se volatilise pas, quand même ? Il doit bien tomber quelque part ?

Un ponte du circuit poissonnier : «Il n’y a pas un maillon de la filière qui fait des marges systématiques au détriment des autres, explique Michel Peltier, directeur de l’Ofimer (Office national interprofessionnel des produits de la mer), qui a mené une étude approfondie sur la question. Cela varie beaucoup selon les espèces et les dynamiques de marché.» L’admirable langue de bois que voilà !!

La filière est assez simple : les pêcheurs, les mareyeurs (les criées), les transporteurs frigorifiques (souvent les mareyeurs eux-mêmes, ou des sous-traitants), les grossistes (les MIN, marchés régionaux), les détaillants, qui trimballent leur marchandise ou se la font livrer, et les consommateurs. Ils sont six. Il y en a 1 qui vend, 1 qui achète, 3 ou 4 intermédiaires. Pas terriblement compliqué, non ?

Eh bien, monsieur le ponte, il y a un maillon de la filière « au détriment de qui » on fait des marges systématiques : le consommateur. Et si, à part lui, il n’y a pas « un maillon de la filière qui fait des marges systématiques au détriment des autres », c’est que tous les maillons (*) se sucrent (trop) abondamment, mareyeur, grossiste, détaillant. Simple, non ? mais trop compliqué pour le ministre des pêches.

Et, toujours aussi simple : pour que les prix baissent, il faut que ces intermédiaires baissent leurs marges, donc leur niveau de vie. C’est limpide. Mais pourquoi diable le feraient-ils ? pour faire plaisir au ministre des pêches ?

Autre extrait de ce beau discours en bois : « Les possibilités de marges sont plus importantes sur des poissons non nobles, type maquereau, payés peu cher au producteur, que sur des espèces nobles telles le saint-pierre, le turbot ou la sole« . Eh bien wouala ! Si « les possibilités de marges sont plus importantes blablabla…« , croyez-moi, ces possibilités ont été immédiatement exploitées, et pas qu’un peu. Et donc, c’est que les possibilités de réduire ces marges importantes (de 1 à 7, pas mal, non ?) existent !! On peut donc immédiatement baisser les prix de détail sur le maquereau, le hareng, le rouget-grondin, le tacot, la plie, le merlan, le lieu noir, la roussette, la sardine, et je dois en oublier.

Quant aux poissons « nobles »… le turbot ? élevage. Le bar ? élevage. La dorade royale ? élevage. On en fabrique des milliers de tonnes, les Espagnols les trouvent bien moins cher que nous. Poissons nobles, mon cul, comme disait Zazie, qui sur cette interjection ne zézayait pas.

(*) sans oublier notre vorace number-wouane : l’Etat ! TVA, taxe pétrolière, taxes sur les entreprises, à tous les étages il se goinfre.

Virginité de l'ingénieur

Une illustration de ce que produit un préjugé ridicule (qui vous coûte cher, comme disait la réclame de la margarine Astra dans les années 50) : un mariage civil a été cassé car l’époux tout neuf, ingénieur de profession, a constaté au soir de ses noces (l’histoire ne dit pas comment) que sa jeune et tendre n’était pas vierge. Horreur, scandale, honte sur la famille, etc. Et un tribunal bien de chez nous pour annuler le mariage, car en l’occurrence la femme a menti ! L’ingénieur a en quelque sorte été trompé sur la « marchandise ».

Je ne sais pas ce qu’il faut le plus déplorer, l’arriération culturelle et le machisme, ou la bienveillance de la Justice à l’égard de ces requêtes moyenageuses. Il est évident que la jeune épouse a menti par peur (peur de son mari !!), qu’elle n’a peut-être pas eu les fonds pour se faire faire une « broderie » (se faire refaire l’hymen), ou pas trouvé la filière médicale ad hoc ; il est probable ainsi que l’époux a cruellement été décu, privé qu’il était de sa séance de défloration.

Mais quel mariage mal barré ! où est l’amour là-dedans ? la connivence, la confiance, le respect mutuel ? L’intégrité de la membrane compte plus que l’être humain ? voilà qui nous renvoie au sinistre « MSP » de Fourniret, pour qui toute femme est une « Membrane Sur Pattes » ; autant dire que sans sa membrane, ça n’existe plus !!

Au fait, monsieur l’ingénieur, il était vierge, lui ?