Solesmes airport, terminal 2

Du temps du Général, tante Yvonne veillait à ce que ses repas entre copines à l’Elysée ne soient pas imputés au budget de la Présidence, mais pris sur sa cagnotte. Idem de sa consommation EDF, etc.  Chouette époque, où « pour votre sécurité » n »était pas encore le fond de sauce, de toutes les sauces.

« Pour votre sécurité », d’ailleurs, de nos jours, on aurait déconseillé à tante Yvonne de recevoir ses copines pour un thé au jasmin avec une tarte au citron ; va savoir si un terroriste séparatiste ou ultra-musulman ne se serait pas planqué dans la pince à sucre, hein ?

De même, quand notre Premier Ministre va de temps en temps voir si la toiture ne fuit pas et décrasser le barbecue dans sa modeste datcha de Solesmes (Sarthe), »pour sa sécurité » il doit prendre un avion de ligne à Roissy Airport terminal 9 (celui des charters) pour Solesmes Airport. Sur le tarmac de Solesmes l’attendent une grosse bagnole blindée aux vitres opaques et des motards, clignotants bleus flashy et sirènes hurlantes, pour lui permettre de traverser cette immense et dense mégapole dans des conditions de sécurité suffisantes. Savoir si un dangereux terroriste ne se planque pas derrière la camionnette du boulanger qui va livrer son pain rassis aux moines de l’abbaye du bled susnommé ?

Bref, « pour notre sécurité » (qu’ils disaient),  et avec nos normes actuelles de sécurité, il est vrai que MonGénéral ne se serait pas fait canarder par la bande à Bastien-Thiry au virage du tabac en bas de la côte Maltaillé au Petit-Clamart ; MonGénéral n’en avait d’ailleurs pas, de Falcon interministériel, encore moins présidentiel, pour éviter le péage de St Arnoult-en-Yvelines, et de toutes façons ce n’est pas par là q’uil passait ! et toc. Et puis le péage de St Arnoult-en-Yvelines n’avait pas encore été inventé.

Donc, une fois les élections présidentielles et subséquentes terminées, une fois mise en place démocratiquement une équipe républicaine que je ne vous dis que ça, démocrate que plus démocrate qu’elle tu meurs, et tellement proche du peuple qu’on ne pourra plus glisser une feuille de papier-toilettes entre cette équipe et le peuple, tout sera dorénavant comme avant : on les verra UNE fois dans le métro, à vélo, sur leurs rollers, le temps de prendre des photos – avec un cordon d’agents de sécurité tout autour, des fois que… et la fois d’après et pour leur sécurité, ils prendront le Falcon interministériel pour aller faire pisser le chien.

Tibert

Quand Limoges gaze

On – « on », article défini comme indéfini mais c’est nous – on va encore se payer, si j’ose dire, une augmentation du prix du gaz. Si si, encore, y a pas de raison, faut pas perdre la main, c’est que le premier pas qui coûte, après le pli est pris, vous verrez, on s’y fait. Tenez, une excellente étude, datant de moins d’un an, vous expliquera pourquoi cette augmentation est dégueulasse, comme les précédentes, mais rien n’y fait, il faut que les actionnaires de GDF-Suez se goinfrent. Tant pis pour les Français.

Bon, ça ne sert à rien, mais ça soulage.

Autrement, je lis ici ce matin tôt que « la directrice des Archives Nationales a été limogée ». En voilà une nouvelle qu’elle serait bonne, si non seulement la directrice, mais toute la structure, les fonctionnaires, les bureaux, les impedimenta des Archives Nat’ déménageaient à Limoges ! Ce serait enfin une initiative intelligente. L’hôtel de Soubise – superbe édifice, et chouette quartier d’ailleurs, on comprend pourquoi les employés s’y cramponnent – est aussi adapté à des activités de bureau qu’une fourchette à la manducation de la soupe, et quant à migrer tout ce beau monde en grande banlieue du côté du 9-3, vous comprenez, je suppose, le peu d’enthousiasme des personnels des Archives Nat’…

Mais Limoges ? hein ? sa gare superbe, ses usines historiques, ses vieux quartiers, et tout autour le Limousin  cher à Raymond Poulidor, qu’on doit encore rencontrer sillonnant les routes sur son biclo. Limoges, qui aurait tout à gagner à accueillir une grosse structure administrative qui n’a rien à foutre à Paris, puisque « nationale » : « nationale », pas « parisienne », n’est-ce-pas ?

Bon, assez déliré pour aujourd’hui. Quand les Archives Nat’ migreront à Limoges – ou Aurillac, Grenoble, Vannes, Nancy… – les amis, on aura peint la lune en vert.

Tibert

Aucuns

Surprenant, cet « aucuns », dérangeant, incongru. Car « aucun » c’est rien, pas du tout, nada, en maths : zéro ! Et comment mettre le rien au pluriel ? Bien entendu, on m’objectera, je l’entends d’ici, le sketch du regretté Raymond Devos « trois fois rien, c’est déjà quelque chose« , on me jettera dans les pattes des « petits riens« , bien pluriels quoique riens, quoique petits.

On en viendrait presque à supposer qu’un rien, singulier – certes ! nommer l’absence, la vacance, le manque, le « rien » c’est tout à fait singulier – à supposer qu’on en aligne un certain nombre, ça va finir par donner une masse non négligeable, voire significative. Disons-le tout cru, c’est une horreur mathématique et un cauchemar ! mais trêve de fadaises dominicales – c’est dimanche, il pleut, parfait pour un dimanche – nous sommes ici pour débusquer un « aucuns », braquer les projecteurs de l’actualité et du buzzz médiatique sur cet animal à 6 pattes, l’Aucuns.

Je puis en témoigner, j’ai fréquemment rencontré Aucuns. Vous aussi ? c’est peut-être un quiproquo : écartons de notre champ d’études l’usurpateur, ce lointain cousin nommé D’Aucuns ; rien à voir ! D’Aucuns est partie prenante de ces formules vaguement Vieille-France qui jabotent, « …d’aucuns s’autorisent à penser que … », eh va donc, D’Aucuns, c’est pas de toi que je cause, dégage ! Non, « Aucuns » est un animal qui a ses tanières, ses repaires , qu’on peut donc repérer fort commodément dans son habitat favori – le mot est bien trouvé, habitat ! – car « Aucuns » est quasiment toujours fourré dans l’immobilier, par exemple dans les pages du Figues-à-rôts où l’on tente de nous vendre à des tarifs parfaitement déraisonnables des biens pas si bien que ça avec, tenez, des accroches du style « aucuns travaux« .

Aucuns travaux ! d’abord c’est évidemment faux, il y en a toujours, des travaux ! mais passons, ce n’est pas le propos. Essayez donc de me trouver un autre « aucuns » que … travaux : il n’y en a pas ! aucune idée, aucun individu, aucune bête au monde, aucun… ne cherchez pas, c’est peine perdue. « Aucuns » ne navigue de conserve qu’avec « travaux ». « Aucuns travaux », c’est Philémon-Baucis, Roux-Combaluzier, Alfa-Giulietta, Popaul et Virginie.

Disons-le crûment, c’est l’immobilier qui a engendré ce monstre. Il y en aurait bien un pire, « aucuns travails » mais ce serait carrément insoutenable ; ce l’est largement assez comme ça. Reste à se poser la question du pourquoi ? pourquoi « aucun » est-il toujours immuablement singulier (j’exclus « d’Aucuns », c’est un intrus, vu ? ) sauf dans « aucuns travaux » ?

… parce que  1) premio  : « aucun travail » ça fait flemmard, cossard,et pour tout dire cancre, ça évoque carrément les bulletins de notes catastrophiques. 2) deuxièmo : dans le bâtiment c’est toujours au pluriel, parce que lorsqu’il faut changer un joint ça entraîne immanquablement :

– le démontage du chauffe-eau, qui de toutes façons est foutu, on fait plus ce modèle-là, allez hop poubelle,

– d’importants travaux de soudure, avec carbonisation du papier à fleurs qui était là par inadvertance,

– l’installation d’un nouveau chauffe-eau avec gravats, cochonneries, fuites et retouches diverses aux différentes malfaçons constatées,

– la réfection du papier peint, peinture, plâtrerie, menuiserie, plus dégâts des eaux chez le voisin du dessous,

– enfin, et surtout, d’importants travaux de facturation.

D’où la formule « aucuns travaux ».

Tibert

J'lai pas fait exprès, m'sieur !

On connaît (pas vous ? ça va être réparé dans 2 secondes) le mot attribué tantôt à Môssieur Boulay de la Meurthe, député du même département, ou à monsieur Joseph Fouché, ou, dans sa version la plus diffusée, à Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord : « C’est pire qu’un crime, c’est une erreur« . Il s’agissait de l’exécution (l’assassinat, en bon français) du duc d’Enghien, en mars 1804, reportez-vous à votre manuel d’Histoire qui doit croupir au fond d’une caisse, au grenier.

Je pensais à ça hier, écoutant s’étriper à la radio 2 commentateurs de la récente grève des tribunaux. En gros, l’un constatait que les magistrats avaient été blanchis par l’enquête sur la gestion du dossier Tony Meilhon, que faute il n’y avait pas, donc circulez y a rien à voir ; l’autre pointait du doigt le constat de conn… erreurs dans cette affaire, notamment dans le suivi post-carcéral… et concluait en substance : il y a faute, il est normal qu’il y ait sanction.

Ah mais pas du tout ! y a pas faute, répond le premier… c’est pas une faute, c’est une erreur. Vous voyez le niveau… et le second de s’emporter, faisant allusion à des pratiques limite condamnables, je cite de mémoire, mais c’était dit plus crûment : « ma parole on est en train de sodomiser des dyptères ! ».

Donc, résumons-nous : y a pas faute, y a erreur. On n’a pas sciemment saboté le suivi post-carcéral de monsieur Meilhon… on a juste commis une gaffe, une bévue, une bêtise, une boulette, une étourderie, une négligence… une ERREUR. Le résultat est horrible, certes, pauvre Laetitia ! mais on l’a pas fait exprès, m’sieur !

Moi, on me bottait le cul quand, à la Communale, je sortais cet argument enfantin – chez les adultes, on pourrait dire « cet argument débile ». Comme ça la prochaine fois je ferais gaffe !

Tibert

J'ai pas tout compris

On sait que le monde judiciaire est en ébullition, les tribunaux de petite, moyenne ou assez grande Instance, les cours d’appels, de rappels… quasi paralysés par une révolte contre le Petit Nicolas, qui a eu le culot de prétendre que dans l’affaire Laetitia – cette jeune fille présumément assassinée par un multi-récidiviste qu’on aurait dû surveiller comme le lait sur le feu – si des conn… erreurs avaient été commises il y aurait des sanctions.

Moi personnellement je n’en sais rien, donc, soit, attendons le rapport de la commission ad hoc. Effectivement ça me paraît assez sain comme principe de fonctionnement : on a bon, on mérite des images en récompense, on fait une faute, on se prend un coup de règle sur les doigts – du moins c’est comme ça que ça fonctionnait de mon temps. Mais apparemment les magistrats estiment carrément impensable qu’il y ait pu avoir faute, et au demeurant, même si faute il y a, disent-ils – improbable, vachement improbable – c’est la faute au manque d’effectifs, argument que l’on peut servir à toutes les sauces, et que tout fonctionnaire sort si on l’emmerde.

On attend donc le rapport de la commission idoine… qui pointe le bout du nez, quelques révélations en avant-première. Et je lis : « le 9 mars 2001, le principal suspect (…) est condamné par la cour d’assises des mineurs de Loire-Atlantique à cinq ans d’emprisonnement ainsi qu’à une mise à l’épreuve. Le juge qui lui notifie ses obligations se trompe sur la durée de la mesure, deux ans au lieu de trois... ».

Attendez les gars…  condamné à 5 ans, ça veut dire 3 ? mais en fait on a écrit 2. Le rapport ne dit rien d’ailleurs sur le temps effectif de réclusion ; si ça trouve c’est encore un autre chiffre ?

Tibert

Roulant carrosse

Un cruel dilemme secoue la classe parisiano-parisienne, opposant les « pros » et les « cons » (comme on dirait outre-Atlantique, sans malice, d’ailleurs) : il paraît que le stade de tennis de Roland-Garros est trop pitit, rikiki pour un tournoi de l’importance qu’il a ; très important, Roland-Garros ! Durant 2 semaines, vous vous rendez compte, 2 semaines sur 52, il FAUT un grand, un énorme court de tennis (pas le court, il a des dimensions normalisées ; non, les gradins autour, pour tous les invités gratoche et les autres, les malchanceux qui payent et se dévissent le cou pendant des heures pour suivre des yeux la baballe jaune).

Objection, qu’ils-elles disent à côté, du côté justement des serres tropicales qui jouxtent Roland-Garros (le stade, pas le bonhomme, il est mort à la guerre de 14). Vous devrez nous passer sur le corps, allez donc voir plus loin, ici ce sont des serres tropicales exceptionnelles, pas question  d’y toucher !

Et d’évoquer de « lointains » horizons, le 9-3, évidemment, mais les joueurs vont se faire braquer leur raquette ; le 9-4, le 9-5, bref un tas de banlieues plus moroses ou grisâtres les unes que les autres. Le tournoi de Roland-Garros à Bondoufle, à la Garenne-Bezons, à Bécon-les-Bruyères ? et pourquoi pas, qu’ils disent, les Parisiens raisonnables…

Et pourquoi pas dans les Ardennes, où est mort justement M. Roland Garros ? ou dans l’île de la Réunion, puisque M. Roland Garros y est né ? ou à Sablé (Sarthe), Chambéry (Savoie), La Couvertoirade,  Quimper, Saulieu, Figeac ? hein, pourquoi pas Figeac ? charmante bourgade du Lot… un tournoi de tennis du « Grand Chelem » (rien à voir avec le Bridge, faut suivre !) à Figeac, tiens ça ça aurait de la gueule. Il y a justement de la place tout plein près du champ de foire.

Incapables de décoller de l’horizon des lignes de métro, au mieux du RER… ah ils sont chouettes, tiens ! bande d’aménageurs du Territoire de mes deux !

Tibert

L'homme pot-de-yaourt

On le tait en haut lieu, ça ne se sait donc pas, et cet indispensable blog va une fois encore devoir accomplir sa mission d’information vis à vis des populations ignorantes : il n’existe pas de norme en matière de hauteur sous plafond dans les logements actuels.

Vous vous en foutez sans doute, mais pas les promoteurs, les architectes payés au plan-mètre-cube, les fournisseurs de béton armé et d’ascenseurs, etc. Eux, en revanche, se foutent que la taille moyenne du français lambda standard ait cru (du verbe croître, que conjuguent en boucle les corbeaux : je croa, tu croa…) ait cru, donc, de plus de 10 cm en l’espace d’un siècle. Et plus précisément 6 cm en 30 ans, soit entre 1960 et 1990.

Mais si, me direz-vous, elle existe, cette norme : c’est 2,5 mètres, 2 mètres cinquante. Tous les immeubles neufs ont une hauteur sous plafond de 250 cm, c’est la norme… objection votre Honneur !! c’est la sale habitude qu’ont prise les architectes besogneux, sous la pression des promoteurs, de limiter cette hauteur à 250 cm, pour empiler, entasser plus de clampins sur la même surface. Sale habitude, et entente non-dite entre professionnels du bâtiment : la norme du maximum de fric dans le minimum d’espace vital.

Les immeubles haussmaniens se tapaient des hauteurs de 2,80 – 2,90 à l’aise, eux, pour des gens qui ne dépassaient guère les 1,70 m. De nos jours, les grandes perches de 1,85 m. sont courantes, mais on leur a raboté le plafond de 35 cm, soit au total plus de 40 cm de perdus en espace vital, en oxygène, en possibilité de se mouvoir. Incidemment, on peut suspecter là un complot contre les fabricants d’escabeaux, puisqu’il est quasiment possible de s’en passer désormais pour changer une ampoule.

Vous connaissez sûrement la parabole du pot de yaourt, dont le fond se hausse tandis que le niveau de remplissage diminue , de sorte que bientôt le fond du pot sera plus haut que sa surface ? eh bien voilà… quand vous ramperez dans vos logements, peut-être sera-t-il temps d’émettre vers messieurs les constructeurs une timide réclamation ?

Tibert

Prohibition, piègàc'

Dans la même veine que les lois anti-alcool aux USA dans les années 1919-1933, et dans la même logique anti-drogue, monsieur Attali, Jacques, dans sa dernière livraison bloguière (blogueuse ? bloguale ? ) plaide ardemment pour l’interdiction pure et simple du tabac. Sa dernière livraison… enfin, « dernière »… avant la prochaine, hein, ne vous méprenez pas ! Il serait dommage d’enterrer une plume de ce calibre.

Mais je le proclame haut (tout en haut : c’est le titre) et fort, c’est encore de la prohibition ! donc marché parallèle, fabrication et trafic clandestins, prix à la tête du client – furtif, le client ! aucun risque de le voir claironner « une cartouche de Philippe-Maurice s’il te plaît Jeannot »  en jetant un billet de 60 sur le comptoir (*). Blanchiment de fric, criminalité, vol à la tire, à la roulotte…

En contrepartie, c’est clair, prohibant l’herbe à Nicot, nous serions délivrés des innombrables tracasseries liées à la conso de tabac, le SDF ou le zonard ou le punk ou le malheureux qui veut vous taxer d’une clope – désolé je fume pas ; le mec qui en grille une juste à côté de vous sur le trottoir à l’arrêt de bus – faut se reculer de 6 pas, tout ça. Notez, on a maintenant plus d’excuse pour ne pas entrer dans les troquets, ça pue plus le tabac froid, on marche plus sur un tapis de mégots (reste encore à obtenir des prix décents et le sourire, c’est pas gagné). Mais c’est vrai qu’il reste pas mal de nuisances du tabac, et puis, comme le rappelle monsieur Attali, mortalité, coût social, gnagnagna…

Ben non ! car prohibition = marché noir (**). C’est évident. A moins, bien entendu, que la totalité des plantations de tabac de la planète soient anéanties, mais là, hein, on a le temps de voir venir ! Donc, comme pour le cannabis, la Marie-Jeanne, les fumettes, le simple bon sens veut, selon moi, qu’on libéralise ces marchés, non qu’on les prohibe. Au grand jour, ça se surveille, ça se canalise, ça se contrôle, ça rapporte ; au noir, tous les coups sont permis ; et puis, hein, le goût de l’interdit, ça fonctionne bigrement aussi.

Bref : certes, monsieur Attali, le clope bousille les bronches, durcit les coronaires, provoque la peste et le choléra ; mais lui, à la différence du Mediator, lui est ludique, socialement convivial, il occupe la bouche et la main, c’est en même temps la tototte et le hochet, et tout plein d’adultes ont encore besoin de leur tototte, de s’occuper les mains. Non seulement ce serait une co… bêtise de l’interdire, mais de plus faut élargir. La fumette aussi ! contrôlée, ce sera la mort du petit trafic, du petit deal ; les branleurs de banlieue vont devoir aller bosser, c’est ça la révolution !

Tibert

(*) je ne fume jamais de Philippe-Maurice, mais à vue de pif ça vaut plus de 5 balles le paquet, donc avec un bifton de 50 ça le fait pas, faut la taille au dessus. Putain, ça coûte un max ces trucs !

(**) Je vous causerai un jour (je l’ai déjà fait, mais une petite piquoûse de rappel ça fait pas de mal) de l’aberration logique et sémantique qu’il y a à écrire par exemple « grosse bouffe = indigestion ». Pas « = », mais « –> » . Vous suivez pas ? on reverra ça. De fait, le signe « = » est en mathématiques un pur scandale, ambigu, bivalent (c’est pareil), mal foutu…

De la hauteur des gratte-ciel en termes de religion

Un excellent point de vue, signé de M. daniel Sibony, psychanalyste, « Il faut lever les tabous sur l’Islam« , et dont je vous recommande chaudement la lecture, m’a appris aujourd’hui qu’en terre d’Islam, aucun bâtiment ne doit dépasser en hauteur celle du minaret de la mosquée la plus haute – du moins c’est ce que j’ai cru comprendre. Et monsieur Sibony, expert en non-dit, laisse entendre que si nous sommes réticents, en terre d’Europe, à la construction de mosquées (avec minarets, évidemment) mais prêts à accepter la présence de « salles de prières », c’est qu’inconsciemment ou non, nous trouvons aberrante cette pieuse limitation de hauteur – elle l’est, de mon point de vue.

Reste à se demander si Dubaï, avec sa tour de 828 mètres de haut, vit à l’ombre d’un minaret de 829 mètres ?   ou bien c’est que Dubaï n’est pas régie par les lois et coutumes d’Islam ? Comme quoi – et heureusement, thank God comme ils disent – le bon sens et le sens du commerce l’emportent sur la bigoterie. Encore qu’une tour de 828 mètres de haut, est-ce de bon sens ?

Mais trêve de considérations oiseuses : le texte de M. Sibony est utile, c’est le moins qu’on puisse dire. Allez-y voir ; la référence que je cite sur la Toile n’est point de celles que je fréquente de coutume, mais hélas la page du « Monde » où j’ai pêché ce texte est réservée aux abonnés, ce qui n’est pas le cas du lien ci-dessus, que je vous ai  donc gracieusement indiqué. Si si, gracieusement !

Tibert

Réindustrialisons, qu'y disaient

Un fort intéressant billet de Mme Lauvergeon, grande-cheffe-Sioux d’Areva – la boîte qui construit nos centrales nucléaires à travers le monde – sonne le réveil dans « le Monde » : « Réindustrialisons-nous ! ».  Vous pourrez, lecteur estimé, en prendre utilement connaissance ; de mon point de vue, elle a 200 % raison, mâame Lauvergeon ;  y en a marre des communicants, des marquéteux, des « ingénieurs commerciaux » et plus encore des armées de juristes qui sortent à la chaîne de nos universités ; vive les ingénieux ingénieurs et les cheminées d’usine qui fument. Pour réduire le chômage, y a rien de mieux : du boulot, des machins à fabriquer, des 2 x 8, des bleus de chauffe etc.

Parallèlement, dans un autre des canards du Filet, (le filet de canard, avec des pommes-fruits et des canneberges… hmmmm), j’ai nommé Le Figues-à -rôts (avec des figues, ça le ferait aussi…), on nous sort un superbe rapport de la Cour des Comptes qui « accable le port de Marseille ». Vous pourrez y découvrir que les conducteurs de grues et de portiques dudit port y bossent entre 12 et 14 heures par semaine, avec des salaires réels au delà de 3.500 euros par mois. Tiens, c’est chouette, ils ont la règle « fini, parti », au Port de Marseille : si leur plan de travail du jour est fini plus tôt, ils décanillent plus tôt. Normal ? oui mais ils font moitié moins de mouvements de portiques que dans les autres grands ports européens. En clair : ils ont fini quand à Rotterdam ou à Hambourg ils en sont à la moitié du boulot.

Résumons-nous : Mme Lauvergeon, vous avez bien raison ; mais (y a un « mais ») avec des bras cassés, des traîne-lattes et des « toujours au macadam » (*), on va pas y arriver.

Tibert

(*) expression ouvrière (avec la « perruque », etc…) : se « mettre au macadam », c’est aller voir un toubib pour se faire porter pâle, se mettre en arrêt-maladie. Tiens, une classique, dans un bureau administratif, ce dialogue pris sur le vif :  » t’as pris tes congés-maladie, toi, cette année ?

– ah non pas encore ».