Bizarre, vous avez dit bizarre

Comme c’est bizarre, monsieur Poutou, madame Arthaud, représentants de deux extrêmes-gauches trotskystes – dissidences malheureuses du communisme lénino-stalinien, et à ce titre on pourrait les comparer, mutatis mutandis, aux Chiites vis à vis des Sunnites, on y retrouve le même masochisme – ces deux candidats ouvriéristes et jusqu’au-boutistes, donc, ont leurs 500 signatures les doigts dans le nez. Pendant ce temps-là, monsieur Villepin rame sans grand espoir, madame Le Pen a eu un mal de chien, madame Le Page crie au secours, madame Boutin et monsieur Nihous ont jeté l’éponge, d’autres sans doute…

Les élus de France sont bizarres, qui signent des deux mains – et des pieds si nécessaire, pour permettre à de confidentiels groupuscules rougeâtres de faire l’apologie du Grand Soir, pendez-les tous,  et des interdictions de licenciements aussi stupides qu’irréalistes. Cependant qu’ils font la fine bouche, se font prier, font leurs coquettes pour accorder leur bienveillant parrainage républicain à un ancien Premier Ministre de monsieur Chirac bon chic bon genre,  une chrétienne fervente et bien sous tous rapports, une blonde nationaliste exacerbée et franchouillarde.

Elus de France, vous avez, certes, le monopole des 500 signatures. Vous n’avez pas le monopole du courage et du comportement démocratique, et surtout, surtout, on y flaire comme de la manoeuvre. Comme un parfum de manoeuvre. Qui est-ce que ça emmerderait, que monsieur Villepin puisse se présenter ? hein ? tandis que, les Arthaud, Poutou etc… vont probablement, avec leurs fantasmes révolutionnaires, écorner les pourcentages de monsieur Mélenchon, ça oui, de madame Joly peut-être un chouïa, mais sûrement pas ceux de…  (c’est à vous, remplacez les pointillés par un ou des noms, vous avez 2 minutes).

Tibert

Calmossss

Titre sur la “Une” du Monde-sur-Toile ce soir : “Syrie : les appels aux calmes se multiplient, en vain“.

Le “Monde” s’inspire, je suppose, de l’adverbe espagnol : “Calmos”. Calmosss, pluriel, donc. Je pensais naïvement, moi, que LE calme suffisait. Le calme, comme le bruit, le repos, le silence  (en musique, il y a des silences, mais pas des calmes). Des calmes ? après tout, si ça peut aider… en Syrie, n’est-ce-pas, des calmes, ça se fait rare.

A moins que l’on signifie ici, bizarrement, des appels aux (personnes) calmes ? des “calmes”, comme il y a des sages, des savants, des sportifs, des justes, des…  des calmes, donc, des gens qui n’ont pas, ou pas encore pété les plombs, ou des durites, ou des câbles. Mais “Le Monde” l’assure, si les appels à ces “calmes “se multiplient (suivant, donc, en  nombre, une courbe exponentielle, et l’exponentiel ça décoiffe) , c’est en vain. Non en vains, remarquez bien : il y a des calmes, mais un seul vain.

Bon, où conclus-je ? j’entends d’ici Fernandel, alias Topaze, obscur prof’ de français dans un bahut miteux, articuler en se décrochant les machoires  “il n’y avait pas qu’un calmeuu, il y avait plusieurss calmesss. Ca devrait vous aider à éviter des fôtes, non d’orthographe, ô journaleux du Monde-sur-Toile, mais de français.

Tibert

Kafka en bagnole

La Cour Européenne de Justice trouve que les autorités françaises en matière de traitement des infractions routières poussent le bouchon un poil trop loin dans le zèle à récupérer des sous et à s’asseoir sur les droits des citoyens. Elle a donc donné raison à deux plaignants – 2 avocats, comme de bien entendu, car le simple pékin ne se risque guère dans ces guêpiers judiciaires, ça craint et c’est opaque. Ces plaignants contestaient fort régulièrement des PV, en suivant à la lettre (recommandée avec A-R) la procédure, mais on ignorait superbement leurs contestations, tu peux toujours flûter mon gars, cause toujours…

Autre joyeuseté, la procédure de contestation nécessite de “consigner” le montant de l’amende ; donc de la mettre en caution, “en attendant que” la Justice dise oui ou zut. Eh bien, dans les cas que je cite, ces montants consignés étaient enregistrés automatiquement – merci l’informatique – comme amendes réglées… et une amende réglée, ça vaut reconnaissance de la faute : plus de recours possible, l’affaire est cuite et ficelée. C’est pas bien joué, ça ?

Bref, l’administration abuse et s’assied sur la Loi, et spécialement vis à vis des automobilistes “fautifs” – chauffards, assassins de la route et autres noms d’oiseaux. Chose cocasse,  un autre courageux qui contestait un PV, mais hélas sans respecter la Sainte Procédure – il avait envoyé sa lettre de réclamation par courrier ordinaire – s’est vu répondre par courrier ordinaire que sa réclamation ne pouvait être prise en compte, vu qu’il n’avait pas protesté par recommandé A-R. En somme, on accusait réception de son courrier pour signifier qu’il était nul et non avenu. Qui peut prétendre que les fonctionnaires n’ont aucun humour ?

Tibert

Coquetel républicain et anti-calotte

Deux-tiers Fillon, deux-tiers Cohn-Bendit, un trait d’esprit (de sel, ou de répartie), poivrez et servez frais, pour éviter la prolifération des bactéries calottines.

C’est heureux et agréable d’entendre deux personnes raisonnables et pas trop langue de bois  – quoique, Fillon… – dire ce qui est évident, et que beaucoup de gens pensent, mais qui ne doit surtout pas être dit. La religion c’est (l’opium du peuple, irrationnel, obscurantiste… mais ça c’est mon opinion personnelle, et je la partage) de l’ordre de la  sphère privée. Chacun croit à ce qu’il veut, pourvu qu’il ne fasse pas ch… la République et ses concitoyens avec ça. Dans cette logique, qu’il y ait des abattoirs confessionnels, pourquoi pas, pourvu que ça n’oblige pas les citoyens athées à absorber de la viande bénie par David ou Abdel. Et que les compagnies aériennes ne nous privent pas de saucisson sous prétexte que Ahmed et Moshé n’en consomment pas, interdiction d’un Prophète il y a déjà un certain temps.

Mais messieurs Fillon et Cohn-Bendit vont plus loin, et sont d’accord – et moi avec – pour dire qu’au 21ème siècle, les religions pourraient enfin tenir compte de la progression technique de la chaine du froid, des progrès de la science etc… (ce qui implique, notamment, que le porc est une viande aussi saine que celle des copains, aussi contrôlée, et exempte de vices cachés). Ils ont bien raison, mais voilà que monsieur Fillon se fait sévèrement engueuler parce que les religions, c’est du privé, ça ne le regarde pas, et surtout qu’il est Premier Ministre, donc la loi de 1905 etc etc.

Justement ! justement ! si les religions sont de l’ordre du privé, pourquoi nous (les athées) nous pourrir la vie avec des exigences de repas confessionnels, de piscines réservées aux femmes, de port du voile dans les espaces publics etc ?

Et monsieur Cohn-Bendit abondait, lors d’un débat fort utile et pas du tout emmerdant, dans le sens de monsieur Fillon. En y ajoutant une remarque fort pertinente – et à laquelle je souscris derechef – sur l’aggiornamento souhaitable de l’Eglise Catholique – le mariage des prêtres, eh oui, ça aussi ça serait une idée qu’elle est bonne, la chaîne du froid a fait des progrès – et en balançant une pierre dans le jardin sarthois de monsieur Fillon à propos du côté ringard (“pas très moderne“, disait-il) qu’il y aurait à s’opposer au mariage homosexuel. (*) Bref, ce dernier point mis à  part, voilà enfin deux hommes de bords différents qui raisonnent clair et sensé, et ça fait du bien. Et, corollaire, ça fait hurler les dévôts.

Tibert

(*) Sur ce dernier point je retire mes billes. “Moderne” ne justifie rien, et si la modernité consiste à prôner et faire  l’apologie des piercings aux têtons et des tatouages sur les fesses sous prétexte que certains s’y adonnent, je suis ringard et j’y tiens. C’est du même ordre pour le mariage homo ; en fait c’est le mariage lui-même qui est en voie de ringardisation ! pas la cellule familiale traditionnelle, qui a fait ses preuves, et qu’il faut défendre contre les dérives “modernes”.

Congelons des rillettes

Le “Monde sur Toile”, qui fait pourtant volontiers dans le lénifiant et l’idéologie rose-Bisounours, nous assommait hier d’une bonne douche froide. Ma foi ça réveille et ça fait redescendre sur terre. Il s’agissait de la fermeture de la dernière boucherie traditionnelle “gauloise” à Pantin, dans le 93. En gros, on ne peut plus manger non-hallal à Pantin quand on est carnivore et qu’on tient à acheter chez le boucher.

Ce reportage ne fait pas dans le style trémolo, genre “la dernière classe” d’Alphonse Daudet, quoique… on y sent la nostalgie des rillauds, de la côte dans l’échine et du paleron bien paré. Mais c’est un constat accablant de :

– la nullité de nos filières d’apprentissage, qui produisent à la pelle des BTS “forces de vente” et de marquétinge – massivement chômeurs – quand on a massivement besoin de bouchers, de plombiers, de menuisiers.

– la mentalité communautariste des commerçants musulmans, qui sont musulmans avant que commerçants, point-barre, et ne souffrent pas qu’on puisse commercer autrement. Ce qui vous oblige à leurs pratiques alimentaires – pas de porc, pas de vin, que du Hallal. Vous reste encore la liberté de ne pas faire la prière 5 fois par jour, les fesses tournées vers Londres.

Que faire ?

– déménager ! eh oui, à Singapour on trouve du porc sans problème. Les Chinois du XIII ème à Paris en mangent aussi, et en Bretagne, en Auvergne…

– si l’on tient à Pantin, prendre le bus, le métro, sa bagnole, et chercher, s’il en reste, une boucherie normale, non religieuse. Y faire massivement emplette de viandes non-hallal, acheter un énorme congélateur pour stocker ça. Et prier pour que l’EDF fasse son boulot sans défaillance.

– ou bien vous résigner à la viande hallal, mais en le sachant  – situation bien plus confortable que d’en manger sans le savoir !

– à défaut, se mettre au végétarien et à l’abstinence d’alcool.

Reste que la religion chrétienne est masochiste et désarmée. L’obligation de manger du poisson le vendredi est un rempart pitoyable au hallal (et au casher, donc). Il faut urgemment que le pape nous ponde une encyclique “Ad sanctam carnis manducationem” interdisant à ses ouailles de manger – sous peine d’excommunication – de la viande bénie par tout autre que le curé ou son diacre. Voilà qui emmerdera les compagnies aériennes, les cantines scolaires, les abattoirs, mais redonnera du boulot et de l’allant à nos ecclésiastiques démotivés.

Tibert

Je ne suis pas concerné

Vous n’êtes sûrement pas sans savoir que 61 % des Français sont favorables à l’idée de taxer les super-super riches plus lourdement, selon la proposition de monsieur Hollande : une nouvelle tranche, bien saignante, à 75 %. “Du patriotisme“, selon la formule de monsieur Hollande, qui n’imagine pas un instant voir les patriotes super-super-riches se barrer de l’autre côté de  nos frontières, là où le fisc est plus vert – et moins glouton : “eh partez pas, revenez, ayez pas peur, on veut juste vous plumer !“…

Conséquence évidente, et bien entendu, de nombreux footballeurs de premier plan sont concernés, tous ceux qui se payent des salaires mirobolants durant leur très courte carrière. Je vous fiche mon billet que, suivant l’exemple de quasiment tous “nos” tennismen “français”, ils vont devoir, tristes et meurtris, émigrer qui à Lausanne, qui à Montreux, qui encore à Bruxelles, etc. Dure vie que celle de super-super riche !

Deuxièmement il est clair que les Français sont “pour” à 61 % parce que, eux, ils ne sont pas concernés ! ni tennismen ni footballeurs de premier plan ni stars de cinoche… pas super-super-riches, donc pas concernés, allez-y les gars, tapez dessus, on s’en fout. On n’est pas concernés.

Laissez-moi, chers concitoyens, vous citer, vous rappeler – car vous le connaissez –  ce petit texte prophétique du pasteur Martin Niemöller : “Quand on est venu arrêter les catholiques, je n’ai rien dit, parce que je n’étais pas catholique. Quand on est venu arrêter les juifs, je n’ai rien dit parce que je n’étais pas juif. Quand on est venu arrêter les communistes, je n’ai rien dit parce que je n’étais pas communiste (…)  Quand on est venu me chercher…

Dormez braves gens, vous n’êtes pas (encore) concernés.

Tibert

Enfin une bonne nouvelle

J’apprends, content, que le Conseil Constitutionnel a retoqué la stupide loi sur la pénalisation de la négation (ouf) du génocide arménien de 1915. Encore une de ces lois “mémorielles” destinées 1°)  à faire plaisir à des copains Arméniens, 2°) à graver dans le marbre une lecture d’évènements historiques, comme si l’Histoire avait besoin de ça. Laissons donc l’écriture de l’Histoire aux historiens, et les lois liberticides, baillonneuses et inutiles à la poubelle (de l’Histoire).

Non que je nie le génocide arménien.Loin de moi cette idée farfelue. Mais suivant le même principe il faudrait aussi punir gravement l’affirmation que le Parlement de Bretagne à Rennes a bien été incendié par des agriculteurs – pour ne pas peiner les agriculteurs – ou la négation du réchauffement climatique, pour s’attirer les bonnes grâces des écologistes. Ne jamais dire ce qu’il est interdit de dire, ne pas écrire ce qu’il est interdit d’écrire, sous peine de peine, en vertu de la loi Schmoll, de la loi Machin, ou de la loi Dugenou.

Bon, vous me direz, le Conseil Constitutionnel fait preuve de bon sens, et rien de plus. Mais le bon sens se fait rare, et dans le climat délétère que nous vivons, ça fait du bien d’apprendre que des gens, quelque part, ont encore la tête sur les épaules.

Tibert

Zéro de logique

Pour une fois lâchons-nous, et tapons-nous sur le dos en nous esclaffant, faisons comme les tas de gogos qui se congratulent – cocorico – à propos du triomphe de monsieur Dujardin, Jean, acteur, et du film où il joue à la vedette hollywoodienne perturbée par la survenue du cinoche parlant. Le film est titré ainsi, en Rosbif, mais on comprend, c’est simple. The artist, l’artiste.

Cocorico, donc. Et le Figues-à-rôts de cocoricoter lui aussi, hélas en oubliant un peu sa syntaxe au passage, excusez-les, ils ont bossé tard hier soir. Je cite : “… la statuette du meilleur film, remis pour la première fois de l’histoire à un film non anglo-saxon “. RemisE, zut quoi, relisez-vous, les gars. Mais, faute ou pas, on en déduit que “The artist”, malgré son titre, n’est pas un film anglo-saxon. Bon. Ensuite…

… ensuite… suite du palmarès… ah ! meilleur film étranger : “Une séparation” (*) film  iranien blahblahblah. Notez bien, ça se passe à Hollywood, Los Angeles, en terre anglo-saxonne. Le film iranien est donc bien un (remarquable) film  étranger, OK.

Vous voyez la faille ? la logique qui part en vrille ? non ? je vous aide ? allez, vous faites pas plus nuls que vous êtes. C’est gros comme un camion. C’est bidon, les Oscars.

Tibert

(*) Je n’ai pas encore vu “The artist”. Mais “Une séparation”, courez-y, et si possible en V.O., même si ce n’est pas un film anglo-saxon. Nobody’s perfect !

Heureux comme un futur porc en France

Un excellent article du “Monde” sur Toile nous détaille les problèmes et les absurdités du système d’élevage intensif du porc chez nous, et tout particulièrement dans l’Ouest, Mayenne – Ile et Villaine – Côtes d’Armor, ces usines à cochons et à lisier – et algues vertes, etc.
Lisez-le, mes amis, c’est l’illustration de la connerie productiviste et du rendement pour le rendement. Magnifique résultat, le Français mange de moins en moins de barbaque, mais il faut en produire toujours plus ; le porc sur papattes se vend autour de 1 euro 50 le kilo, et vous chers amis consommateurs – pas de pot, vous êtes au bout de la chaîne et du cycle de profit, tous les intermédiaires se sont sucrés… vous allez raquer votre côte de porc dans l’échine autour de 10-12 euros, le filet alors là  je vous dis pas.

Fort heureusement il se trouve à Bruxelles quelques fonctionnaires européens attentifs à un relatif bien-être de nos animaux d’élevage, et donc nos chers petits cochons serrés comme des harengs en caque vont désormais pouvoir  s’ébrouer un peu, se gratter les puces sans se cogner aux parois. Gageons qu’ils apprécient aussi la singularité qui les sauve de l’abattage rituel, la tête tournée vers le Mur des lamentations ou vers La Mecque (rayer la mention inutile), et pas besoin de mufti ou de rabbin pour les assister de leurs psalmodies dans leurs derniers instants. Contrairement à ce qu’affirme une candidate blonde et bretonne à la candidature à la Présidence, TOUTE la viande d’Ile de France n’est pas “hallal” : toute la viande, peut-être, sauf le porc.

(Dieu merci !).

Tibert

Fouquet's : ça bégaye dans le rizotto

Un des reproches les plus cons et qu’on ressort ad nauseam à  l’encontre de notre futur-ex-Président, c’est sa soirée d’investiture au Fouquet’s, un resto plutôt cher et typé “gastronomique” des Champs-Elysées, à Paris. Con, car où est le mal d’aller fêter ça ? de s’en jeter un avec des amis, de manger un morceau – un rizotto crevettes-artichauts – tout en commentant les matchs de la dernière soirée de Ligue 1 ?

Si ç’avait été chez Roger-la-frite, au Couscous-de-Constantine, au Bosphore-Kebab, à la Pizza du Marais, on aurait hurlé à la démagogie. Le seul comportement “neutre” du Petit Nicolas aurait été de s’envoyer subrepticement et en vitesse un jambon-beurre-cornichons et un Fanta-Light (burp) dans un coin sombre derrière sa bagnole. Encore se serait-il trouvé quelques papas pas rasés pour immortaliser ces instants inoubliables.

Donc, le Fouquet’s, hein, qu’on les lui lâche avec ça. En revanche, qu’on reproche ses copains à monsieur Sarkozy, soit, il ne les choisit pas à la CGT ni sur le boulevard de Belleville, excusez le, il vient de Neuilly. Monsieur Mitterand, lui, fréquentait entre autres d’anciens fonctionnaires Vichystes – René Bousquet par exemple – et cultivait ses propres amis milliardaires ; il avait, paraît-il, son rond de serviette chez Le Divellec – autre cantine assez dispendieuse – et au Fouquet’s, justement, au Fouquet’s, table numéro 83. Qui le lui reprochait ?

J’en sais un rayon, hein, sur les comparatifs biaisés Mitterand-Sarkozy, Mitterand l’icône rose et Sarko le fils maudit. Et j’en sais des tartines sur les coulisses de cette fameuse soirée du Fouquet’s qui fait tant scandale chez les borgnes de l’indignation unilatérale. Et comment je le sais ? par les journaux, tiens.  Je lis dans le Figues-à-rôts que monsieur le Président “regrette le Fouquet’s” ; ah bon, voyons voir les commentaires des lecteurs… il y en a un qui a l’air super-informé, ma parole, il devait y être ! le menu, les boissons, tout ça… la table 83 de monsieur Mitterand… je veux en savoir plus… un coup de moteur-cherche-cherche, “Mitterand Fouquet’s“, rien de probant, et je m’obstine, “bing” (le moteur de recherche : Bing, car j’en ai marre des abus de Gougueul ) “risotto Robert Hossein“, et bingo, toute une tartine sur le même article ! pile-poil le même topo de mon lecteur du courrier des lecteurs, repris N fois par différents auteurs : “Aux crevettes, pas aux langoustines, ni aux gambas, comme le classique de la maison, le fameux risotto “Robert Hossein“, qui aurait fait exploser le food cost (*), car...”

Vous ferez l’expérience vous-même si vous voulez : 5 fois exactement la même citation dans la première page de résultats de “Bing”. Il semble que tout ça soit une série de copié-collé flemmards et abusifs d’un article de Jean-Claude Ribaut dans le Monde daté du 16 février… à moins que ça remonte à encore plus loin.

Deux conclusions possibles :

– De nos jours, on n’invente plus rien, on copie. L’authenticité des commentaires de lecteurs, j’ai des doutes.

– Le risotto (rizotto va bien aussi) plus c’est réchauffé, meilleur c’est.

Tibert

(*) Ridicule et con. “L’addition”, “la douloureuse”, “la note”, eh anglomane de mes deux.