A bicyclette

Formidable communicatrice de l’écologie pratique et urbaine, madame Taubira va et vient à bicyclette dans Paris, coiffée sagement – “pour votre sécurité” – d’un casque plastoc. J’espère pour elle qu’elle n’habite pas Rue des Pyrénées, ou Rue Lepic, bref que ses parcours ne sont pas trop escarpés, car à vue de reportage BFM ou FR2, son vélo n’est pas assisté électriquement. Ou bien elle est plus sportive qu’on ne peut le soupçonner…

Il y a bien 2 gardes du corps à vélo qui l’accompagnent systématiquement, ça, que voulez-vous, il y a des agressifs partout, donc, bon, les gardes du corps font du vélo, comme madame T. Excellent exercice, sauf les jours de pics de pollution, eh oui,  les risques du métier, ma brave dame, c’est ça les grandes villes.

Mais ce qui m’épata – madame T, vous m’épatâtes – c’est de voir madame T. virer en tête au virage du portail de l’Elysée devant ses deux anges gardiens, foncer droit sur le perron, descendre de sa monture, et laisser le vélo là, devant le perron, et démerdez vous, le vélo devant les marches du perron de l’Elysée ! Ben alors, et le cadenas ? l’antivol ? car, figurez-vous, il n’y a aucun poteau de signalisation dans la cour de l’Elysée, aucune grille, rien de rien à quoi accrocher son antivol de vélo – sauf éventuellement au sabre d’un Garde Républicain, mais si c’est un Garde Mobile, on a l’air malin en revenant prendre son vélo, pas vrai ?

Moi, tenez, j’étais à l’Hypermarché-Pasino l’autre jour, à vélo – économique, sportif et écolo – et moi et ma voisine de garage à vélo (*), une retraitée  ronchon, gouailleuse et clope au bec, nous escrimant de conserve avec nos antivols respectifs, nous râlions à l’unisson contre ces putains d’accessoires qu’il faut trimballer – c’est lourd et c’est cher, si l’on veut que ce soit efficace –  qu’il faut mettre en place, jamais facile, ne pas perdre la clé, et qu’il faut déverrouiller – la serrure se débrouille toujours pour se planquer sous le garde-boue, derrière la potence de frein, là où c’est le plus chiant possible – et ranger, avant de pouvoir enfourcher sa monture. Ah y en a marre, échangions-nous, ma voisine de parc à vélo et moi, si y avait pas de voleurs, qu’est-ce qu’on vivrait mieux ! qu’est-ce qu’on s’emmerderait moins !

Ou alors, y a pas de voleurs dans la cour de l’Elysée ?

Tibert

(*) … contrairement à la cour de l’Elysée, où il n’y a pas de ratelier à vélos, sans même parler d’un abri à vélos, pour éviter de mouiller les selles les jours de pluie. C’est probablement pour ça que les ministres écolos ont claqué la porte, c’est vrai quoi ! S’asseoir sur une selle mouillée après le conseil des ministres c’est vraiment désagréable.

Billet social de blog social

C’est l’adjectif qui réveille les papilles, comme le ketchup, une tombée d’ail et de persil plat hachés, quelques tours de moulin à poivre… et ça vous relève un plat (un plat discours, concept, etc…) : SOCIAL (sociale, sociales, sociaux).

La Sécurité : on pense vigiles, gendarmerie, nouvelles normes des ascenseurs, ceintures, “pour votre sécurité…”, mais la Sécurité SOCIALE, ah là ça c’est autre chose !

L’économie ? on peut citer Les Echos, Bercy, le PIB, la Bourse… ou à l’opposé la tirelire où l’on glisse quelques sous âprement épargnés. Mais l’économie SOCIALE ça vous a tout de suite une autre gueule, et tiens, vous me mettrez un “solidaire” avec. L’économie SOCIALE et solidaire, là ça en jette suffisamment, ça devient digne d’un ministère, d’une figure d’un des courants du parti SOCIAListe – mais hop on l’a passé à la trappe, ce ministère-là, bilan maigrissime, aucune visibilité, pas digne d’un gouvernement “resserré”, “de combat”. On a d’ailleurs recyclé l’ex-Ministre de l’Economie SOCIALe (et Solidaire, non mais…), par égard pour son influent courant, vers un autre maroquin, un maroquin resserré, “de combat”.

La Justice, enfin : tribunaux, procès, juges, Salomon, Saint-Louis sous son chêne, oui, tout ça, mais ça manque de peps : un coup de ketchup, et là on a la justice Sociale, le dernier concept-valise qui fait splasch. On n’a jamais autant entendu parler de Justice Sociale que ces derniers jours, et c’est avec du “plus”, c’est positif, la Justice Sociale : “les Français veulent plus de Justice Sociale“, “il faut plus de Justice Sociale“… bref ça sent la soif de plus de Justice Sociale, la carence en plus de Justice Sociale – c’est probablement la raison de tous nos maux.

Au fait, qu’est-ce que la Justice Sociale ? (“c’est quoi la Justice Sociale ?“) vaste question. C’est, comment dirais-je, la justice, oui, mais infléchie, corrigée dans le sens social. Vous voyez ? La balance, la balance de la Justice, cette conne de balance qui, en principe de justice, doit ne pas pencher d’un côté plus que de l’autre, vous y donnez un petit coup de pouce, pour que justement, elle penche, cette balance, du bon côté, du côté social. Vous voyez ? c’est donc déséquilibré – c’est l’injustice, en fait, mais c’est social.

Tibert

PS : la semaine prochaine nous ferons l’inventaire des PACTES. Ils poussent comme des jonquilles au printemps, les pactes, on ne sait plus combien il y en a.

Addendum – Il y a des marchands de godasses qui se fatiguent à tenter de caviarder mon blog de louanges élogieuses sur leurs produits (des godasses, évidemment) : il n’existe pas de blogs sur les godasses ? c’est sûrement passionnant, et nettement plus adapté que mon espace hélas godassophobe, je le crains. Sinon, qu’ils créent des blogs à la gloire de leurs godasses, ils pourront s’épancher.

Tous d'accord

… ou presque. Faut que ça change !

Mais oui, changeons, mais dans QUEL sens ? (*)

Les électeurs ont adressé un très sévère avertissement au gouvernement. “ça c’est vrai ça”, comme disait la mère Denis.

Mais QUEL avertissement ?

Et là c’est le bazar, c’est la cacophonie.

Allez, monsieur le Président Trop Normal, je vais vous faire la synthèse de ce qu’il faut faire, moi, ce qu’il faut faire urgemment, et en trois points, pas plus, pas de droite, pas de gauche : des exigences claires et de bon sens. Heureusement que Tibert le Matou est là, sinon où iriez-vous, à écouter, hagard, irrésolu, les sirènes populistes, gauchistes, verdâtres ou les hymnes à la Libre Entreprise  et au Laisser-Faire Capitalistique ?

1) Police et Justice, ça va très très mal, et la plus mal en point c’est la Justice, en lambeaux, minée et minable, contre-productive. La sécurité de vos concitoyens, de tous bords, fait partie de vos obligations primaires, ne l’oubliez pas ; et de sécurité, il n’y en a plus guère.

2) Modernisez nos structures ! ça, il va vous falloir du courage, et ce sera sanglant, parce que les élus de tout poil se cramponnent à leurs pompons, à leurs hochets, comme les morpions aux poils du cul. Sabrez dans ces dizaines de milliers de mouches-du-coche qui pompent nos budgets et plombent notre énergie. Faites-nous enfin des structures concises, non redondantes, efficaces parce que légères (**).

3) Réconciliez les fonctionnaires avec le pays : tout bêtement en remettant à plat, simplifiant  et unifiant les lois du travail (et de la retraite, qui lui succède), pour qu’enfin “Egalité” ait un sens : les non-fonctionnaires ne sont pas des “unter-menschen“.

Il y aurait plein d’autres chantiers de modernisation et de remise au boulot qui seraient à citer, mais ces trois-là, c’est de l’urgence de chez Urgent. Allez, courage, y a plus qu’à, comme on dit.

Tibert

(*) Autisme, quand tu nous tiens : c’est une vague bleue, ces Municipales, non ? plutôt de droite, non ?  et d’aucuns au PS nous chantent qu’il faut donc infléchir la politique hollandaise plus à gauche. Elémentaire, mon cher Normal.

(**) Les départements : conçus pour qu’à cheval, aucun citoyen ne soit à plus d’un jour de trajet de son Chef-Lieu. De quoi ça a l’air, ça, avec Internet ? c’est du folkhlore, au 21ème siècle, les départements : avec les allumeurs de réverbères, les coiffes Bigouden et l’ORTF .

Tantôt rouge, tantôt vert ?

( C’est une très belle chanson de Rezvani que je vous cite là en titre – à peine modifié. Ecoutez-donc ça, écoutez Mona Heftre chanter Rezvani ( ou Jeanne Moreau, mais c’est moins réussi) : c’est autre chose que les pipis de chat et les glapissements dont on abreuve nos microsillons).

Mais bon, ce titre , il en faut un, est là pour traiter de la Verdure d’aujourd’hui, j’ai nommé EELV, “Les Verts”, quoi, du moins tels qu’ils essayent de se désigner à nos yeux, comptant sur notre daltonisme. Ils sont, de fait, sacrément rougeoyants, nos Verts, et pas qu’un peu. Mais pas tous…

Oui, pas tous, car ici et là on trouve des Verts pas trop dogmatiques, pas vraiment ayatollahs, pas inspirés en droite ligne par la LCR, le NPA, LO, Mao et j’en oublie, des Verts qui réfléchissent et font de la politique concrète, utile, pas conne.

Tenez, à Villejuif, banlieue du 94, fief du PCF depuis 89 ans, depuis 1925 !! les Verts ont décidé d’aider l’UMP à en finir avec une politique municipale désastreuse. Je cite monsieur Lipietz, le chef Vert du coin :

Ici, la droite c’est le Parti Communiste ! Depuis cinq ans, Villejuif s’embourbe dans la saleté et la délinquance. Ils bétonnent tout ce qui peut rester d’espaces verts. Les HLM sont laissés à l’abandon… Et l’équipe en place a laissé les narcotrafiquants s’installer dans la ville”.

(explication de texte… “ici la droite c’est le parti communiste” : monsieur Lipietz garde, peut-on constater, de solides repères de latéralité ; la droite, pour lui, c’est évidemment l’ennemi. Laissons-lui cette certitude, et saluons la lucidité de son propos. Une mairie, ce n’est pas la France, ce sont des problèmes de vie, des problèmes concrets, qui transcendent les clivages politiques, comme on dit. Et l’ennemi, en l’occurrence, à Villejuif, en 2014, c’est le Parti Communiste.)

Le croirez-vous ? la direction nationale de EELV a hurlé, dénonçant à Villejuif une “alliance contre nature“. La Nature, les Verts en connaissent un rayon, vous pensez bien. On appréciera le cocasse de la formule, l’aversion congénitale des Verts envers les alliances “contre nature”, eux qui ont supporté des pieds et des mains le mariage-pour-tous.

Inversant le propos, et en toute logique, la conformité au naturel, le biologique, en quelque sorte, ce serait l’alliance des Verts et du PCF. On en reste sur le cul, connaissant les brillants résultats des Communistes, partout où ils ont sévi, en matière de protection de l’environnement,

Tibert

Emmêlage de pinceaux panamiens

Le Fig’ sur Toile de ce matin vous rapporte – partialement, bien sûr, le Figaro est de Droite, ce n’est pas un scoop – le débat de sourdes entre Hidalgo à ma gauche, et NKM à ma droite, ou inversement, si vous l’avez regardé dans un miroir. Et, forcément, étant de Droite, le canard sus-cité critique la Première Adjointe sortante :

Les transports, un sujet d’échanges musclés entre Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet lors du débat d’entre-deux tours. Et sur le métro, la candidate socialiste s’est un peu emmêlée les pinceaux“.

Eh oui, si NKM trouve de rares “moments de grâce” (un seul, en fait : c’était au singulier, et c’était effectivement plutôt singulier) à voyager dans le métro, Hidalgo, elle, mélange les lignes, prend la 10 pour la 11, etc… véniel que tout cela, elle prend des voitures de la Mairie, comment voulez-vous qu’elle identifie correctement les lignes de métro ?

Mais voilà, elle (je cite texto) “s’est un peu emmêlée les pinceaux” : erreur, mesdames-messieurs les correcteurs-relecteurs du Figaro (s’il y en a), elle s’est un peu emmêlé les pinceaux. Qu’à-t-elle emmêlé ? ses pinceaux. Elle se les est emmêlés, certes, mais ce n’est pas elle-même qui s’est trouvée emmêlée, ce sont ses pinceaux. Donc emmêlé, car les pinceaux débarquent après le verbe.

Si c’était “elle s’est emmêlée dans les numéros de lignes de métro“, là ç’aurait été bon, par contre.

Et si ses pinceaux avaient été devant ? “les pinceaux qu’elle s’est emmêlés“, voilà la bonne réponse.

Vous me direz, on s’en fout, je sais. De fait, l’emmêlage de pinceaux avec la faute d’accord, c’est la seule chose que j’ai retenue de ce débat : c’était à peu près inaudible, une empoignade de harangères, se coupant la parole à tous les coins de phrases. Mais bon, Parisiennes, Parisiens (bref : Parisiens), à vous de vous faire votre opinion. Et, zut quoi, votez !

Tibert

Pourquoi, oui, pourquoi ?

Le Monde sur Toile nous accroche, ce matin,  par un titre alléchant : “Municipales : pourquoi le FN domine certaines grandes villes du Sud“. Enfin une analyse lucide, décapante, sans langue de bois, impartiale, pensons-nous, une analyse des raisons profondes de ces votes assez massifs pour le FN…

Les raisons ? pourquoi le FN fait-il de bons scores aux Municipales ? le Monde vous l’apprend :

1° parce que les électeurs se sont plus mobilisés dans ces “certaines villes du Sud” : taux de participation supérieur aux moyennes habituelles.

2° parce que le FN réussit de bons scores à ces Municipales.

Et voilà pourquoi votre fille est muette, et la porte est ouverte parce qu’elle n’est pas fermée. Pourquoi les électeurs se sont plus mobilisés ? pourquoi ils ont voté FN plutôt que Tartempion ou Dugenou ? vous ne le saurez pas.

Voyons voir, voyons voir… Le chômage  sans issue ? La jeunesse qui fout le camp ( à l’étranger, NDLR ) ?, L’insécurité, les “incivilités”, les cambriolages qui fleurissent, l’impunité des délinquants ? L’immigration mal contrôlée, mal vécue ? Les turpitudes révélées des politiciens traditionnels et professionnels ? Les impôts, locaux ou pas, qui galopent ? Le rejet du bipolarisme Droite-Gauche ? l’Europe trop chère et pesante ? mais qu’est-ce que vous allez chercher, là ?

Les fins analystes vus à la télé hier soir vous le diront, eux, les vraies raisons :

– s’ils sont de gauche : “le gouvernement est sanctionné car il n’a pas engagé les réformes promises”.

– s’ils sont de droite : “le gouvernement est sanctionné pour toutes les réformes engagées”.

C’est plus clair comme ça, non ?

Tibert

Où je rejoins Barbara

… Barbara Pompili, qui a bien raison. Barbara, députée EELV de la Somme (les Verts, en français, formation politique qui ne me botte guère, sachant que derrière “Vert” se cache très souvent du “Rouge sectaire” qui n’a rien à foutre de l’écologie, mais l’écologie est un faux-nez qui fonctionne bien, fermez la parenthèse), Barbara Pompili, donc, en a marre que l’on tourne au ralenti à l’Assemblée Nationale, vu que ça va être les Municipales. “C’est pour que les cumulards fassent campagne“, dit-elle. Et c’est exactement ça, et la République française continue d’être lamentable dans cette complaisance vis-à-vis de dames et messieurs qui gèrent leurs intérêts privés “au mieux” de leurs intérêts de politiciens, et au diable la morale politique.

Tiens, j’arrête, je vais me fâcher, c’est mauvais pour la santé. Je change donc de sujet.

Monsieur Hamon, Benoît, ministre de l’Economie Sociale et Solidaire (si, si, ça existe, mais ne l’ébruitez pas, on pourrait finir par se demander à quoi ça sert, à quoi il sert)… à propos des écoutes sur N. Sarkozy : “si on sait que potentiellement on peut être écouté et qu’on n’a rien à cacher, il n’y a pas de problème à être écouté“.

Ben voyons… ne vous gênez surtout pas, les gars ! le seul problème, c’est que si l’on suit Benoît Hamon, il n’y a plus de vie privée ! Je n’ai pas envie, moi, que l’on sache le nom de mon after-chèvre ; et c’est également d’ordre privé, ce que je bois au petit-déjeuner. Madame NKM – qui fait par ailleurs partie des “cumulards”, et il faudra qu’elle change sur ce point pour me plaire – lançait hier à propos de cette phrase de B. Hamon : “C’est la logique de la STASI“. C’est tout à fait ça.

Tibert

Trop d'achromatiques ?

Dans le courrier des lecteurs sur l’affaire “Taubira-pas-au-courant-mais” dans l’affaire “Sarkozy-sur-écoutes” (c’est le système des poupées russes, l’affaire dans l’affaire dans…, vous suivez ?), un quidam s’indignait que la pauvre madame Taubira ait à subir toutes ces attaques, elle qui était “femme” et “de couleur”.

Je lui faisais remarquer, au quidam, que l’opposition, dans ses attaques, ne faisait aucunement état de la couleur (*) ni du sexe de madame Taubira. Que c’était lui, le quidam, qui donnait du sens à ces supposées discriminations et nous les jetait à la figure : il avait un problème, de ce point de vue. Madame Taubira était visée en tant que ministre de la Justice, et basta !

Mais allons plus loin : je lis, et vous conseille de lire, une intéressante étude menée par le CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires) sur la proportion de candidats “issus de la diversité” aux prochaines Municipales. Notons au passage qu’au CRAN, on dit et on écrit “Noir”, pas “de couleur”, et on a raison, le noir est une couleur, comme disent les Portugais, couleur tout aussi nommable que les autres, et qu’on n’a aucune raison de cacher.

Dans cette étude, le CRAN fait ressortir une représentation de 3 % de candidats “issus de la diversité”, pour une proportion de 12 % dans la population. Amusons-nous au passage, de cette formule, bien alambiquée, bien faux-cul elle aussi, “issus de la diversité” : en clair, les Français non-achromatiques !

Je rejoins le CRAN sur une constatation, au terme de son étude : “les statistiques sont nécessaires“, eh oui ! ces détestables statistiques (ethniques, en l’occurrence), vomies par les bien-pensants, le CRAN les réclame, et il a raison : elles permettent de mesurer notre société, et quand on ne veut pas mesurer, c’est qu’on se réfugie dans le flou, la politique de l’autruche, et, comme disait madame Aubry, “Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup !“. Au moins un point où je suis de son avis.

Mais je diverge sur les revendications de cette étude, qui veut nous entraîner sur la voie de la discrimination positive : il n’y a pas assez de candidats “issus de la diversité” ? ça viendra (je suis de même très réservé sur l’obligation des quotas 50/50 hommes-femmes : elles se la feront, de toutes façons, leur place au soleil, ne les sous-estimons pas !). Si la couleur de peau ou l’origine ethnique doit entrer dans la composition des équipes municipales, pourquoi pas au parlement, dans les équipes de foot, les jurys d’assises, les jeux télévisés, etc ? tiens, pourquoi les Petits sont-ils injustement discriminés au basket, tant qu’on y est ? pauvres Petits…

Au diable donc les comptes d’apothicaires et les courtes-échelles de commisération : pour diriger nos mairies, il nous faut des édiles honnêtes, compétents, énergiques, modernes. La couleur ? mélangez honnêteté, compétence, énergie, modernité.

Tibert

(*) “de couleur” ! formule débile et d’une hypocrisie crasse. A contrario, le “blanc” (osera-t-on dire “blanc” ? ), pourrait ainsi se définir comme “non-de-couleur” ? “sans-couleur” ? “achromatique” ? le voilà quasi albinos, ce pauvre blanc privé de pigments.

Alternances rances

Ça sent l’huile de vidange cramée dans les artères de la capitale et de ses satellites ; ça embaume le panache de mazout mal brûlé, noirâtre, que les hardis vélocipédistes, Vélib ou pas, se prennent en pleine poire, assidus qu’ils sont, sur le pavé, à suçer les roues des 19 tonnes qui ravitaillent ou débarrassent Paname. Et ça panache plus ou moins blanc au dessus des souches de cheminées, car Mars reste frisquet la nuit, hésitant le jour : chauffera, chauffera pas ? bof, c’est dans les charges de l’immeuble, alors…

Le ministre très concerné, écolo-écolo, il faut faire un effort, nom de nom, sauvons la planète-Paris, nous ressort l’inoxydable, l’ineffable circulation alternée. Chaque Parisienne, chaque Parisien, munie, muni de deux poupées gonflables et vraisemblables installées dans sa bagnole, pourra arpenter impunément les artères thrombosées de la capitale. Sinon, à moins de 3, à moins d’être taxi, toubib, infirmière, GIG, handicapé, masseur-masseuse, plombier d’urgences supposées, gazier, électricien, pompier, croque-mort, ambulancier, flic, éboueur, ministre, sous-ministre, député, parturiente urgente … il faudra rouler pair les jours pairs, impair les autres.

C’est inique ! on favorise outrageusement les impairs. Tenez :  le 31 mars, on roule impair. Le 1er avril, on roule impair aussi, et ce n’est pas une blague. Deux jours de suite, les impairs ? c’est pas juste. On compte en effet 186 jours impairs, 179 pairs dans une année normale. C’est pas juste, mais c’est écolo, ce qui excuse tout.

Impair ? les plaques qui se terminent par un chiffre impair. Prenons “484 GBJ 93” : 3, c’est impair. C’est facile, 75, 91, 93, 95, c’est de l’impair pur beurre. Lundi 17, ne rouleront que ces départements ; au garage, les départements 78, 92, 94. Ceux-là, ils rouleront mardi 18 – si la pollution persiste, évidemment !

Mais si la plaque est récente ? “BG-624-FC”, tenez. Récente, mais pair ? impair ? le dernier signe est “C”. C ? A B C : C c’est 3, donc je suis impair ! comprende ? capisch ?

Reste que les immeubles, les usines, consciencieusement, continuent de brûler du mazout, du gaz, et pas qu’un peu, et qu’ils polluent. Monsieur le Ministre de l’Ecologie Verte, qu’attendez-vous pour instituer l’alternance du chauffage résidentiel ? les numéros d’immeubles pairs chauffent les jours pairs, etc. Ou les arrondissements pairs ? par exemple, l’Elysée, 55 Faubourg St Honoré, Paris 8ème : 8 c’est pair, on ne chauffe pas demain le 17 mars. Une petite laine de plus dans les vastes espaces dorés de l’Elysée, ça ne fait pas de mal, ça revigore, ça tient éveillé, et ce sera un geste pour la Planète.

Et les bis, ter, quater ? ah oui. Bonne question… euh… attendez la publication au Journal Officiel, on trouvera bien un algorithme.

Tibert

3 + 1 = 4 ; 4 – 1 = 3

Monsieur notre ministre du Raidissement Progressif, Arnaud Montebourg, donc, a choisi son poulain pour le rachat de la branche Telecom de SFR : il veut Bouygues, il chérit la solution Bouygues, et si Numericable, l’autre repreneur déclaré, l’emportait, lui, le ministre, serait très très fâché, il pourrait y avoir du contrôle fiscal dans les airs : saleté de Numéricable, trop petite boîte, même pas française, des attaches luxembourgeoises, bref mauvaise solution. La solution Montebourg : Bouygues !

La solution Bouygues ? du billard à 3 bandes. Bouygues reprend SFR, mais cède son réseau mobile à Free, qui en a un, mais pas trop développé, et puis surtout qui pour le moment dépend beaucoup du réseau Orange, là où  il n’est pas installé… ça donne :

– Free (Free + Bouygues-mobile, en fait) ; Orange ; Bouygues (l’ex-réseau SFR, en fait) : 3 opérateurs “mobile”.

La solution Numericable ? Free ; Orange ; Bouygues ; Numéricable-SFR : 4 opérateurs “mobile”.

On sait que du temps des 3 opérateurs,  Wanadoo-Orange, SFR, Bouygues, ceux-ci maintenaient des tarifs “aux petits oignons” en téléphonie mobile. La France en coupe réglée, les 50 euros par mois, facile ! il a fallu l’introduction de Free, le 4ème moustiquaire, le trublion piétineur de fromages, pour que les abonnements en viennent aux niveaux actuels, autour de 20 euros en 3G – la 4G, OK, si vous y tenez, ça navigue plus vite, mais c’est plus cher, et il n’y en a pas partout, et à quoi bon ? on n’est pas pressés, non ?

Le gouvernement (pas celui-ci, un autre, d’avant le Socialisme Radieux ) avait efficacement favorisé et permis l’introduction d’un 4ème larron dans la foire aux mobiles, afin, justement, de casser les petits arrangements juteux pour les uns, trop coûteux pour les autres : nous avons effectivement vu nos factures maigrir. Et voilà-t-y pas qu’on veut nous ramener à la situation précédente ? 3 opérateurs seulement ?

Certes, Numericable est petit, mais n’a-t-on pas vu Mittal racheter Arcelor ? les petits bouffer les gros ? et puis nous, consommateurs, nous nous en foutons que le PDG de Numéricable habite au Luxembourg. D’abord le Luxembourg c’est en Europe, et Depardieu habite en Belgique, Johnny un peu partout, etc… et de toutes façons 99, 95 % de tout ce qu’on nous vend est fabriqué en Chine.

Bref, nous avons là un exemple typique de “de quoi je me mêle” gouvernemental et abusif, et avec des gros sabots, en plus – voir le remue-ménage intempestif en Bourse, du fait des initiatives du ministre. Le Raidissement Progressif, certes, c’est une noble cause, mais le souci de l’intérêt des consommateurs, ça compte aussi, non ?

Et tiens, ce serait Numericable l’heureux élu du vendeur de SFR. Tant mieux pour la concurrence. Au fait, le ministre de la conso (*), là, Hamon Benoît, “il en pense koua”, comme on dit dans les talk-shows ? faudra-t-il le réveiller en sursaut ?

Tibert – consommateur de 2 G au grand max, et quand ça veut bien fonctionner, au fond du jardin, ou sur un escabeau, au grenier.

(*) Benoît Hamon, le ministre de l’ “Economie Sociale et Solidaire”. On ne se paye pas de mots, là-haut, faut que ça claque. Et à quoi sert-il, Benoît Hamon ? euh…