Plutôt croire que savoir

Les Britanniques vont désormais devoir payer leurs sucrettes-granules homéopathiques de leur poche, au même titre que leurs pints of bitter, leurs pintes de bière. A vrai dire, la pinte de bitter – tiédasse, la bitter  se boit peu fraîche – a certainement plus d’effet qu’un granule de ce que vous voudrez (ici un nom savant, latin si possible, désignant une sucrette imprégnée du résidu sec d’une solution où surnagèrent 26 molécules d’un principe qui fut actif dans un mètre-cube de flotte pure). Là bas c’est une mesure d’économies qui passe bien semble-t-il, tandis que par chez nous…

Par chez nous, où les labos Boiron – premier mondial sur ce créneau – font bien leur beurre, et pas en dilution 5 CH (*), un tiers de nos concitoyens font appel à cette médication ! Le Figaro l’écrit d’ailleurs ainsi : “… font encore appel à…”  ce qui fait sens ! Eh oui, les Français, cartésiens en diable mais pas du tout, préfèrent croire que savoir, croire aux bienfaits du suçottement des granules sous la langue : si ça ne fait pas de bien ça ne peut pas faire de mal, et puis l’effet placebo est remboursé à 30 % par la Sécu, brave bête. Il serait tout au moins pertinent qu’à défaut d’affronter notre champion industriel et puissant vendeur en gros des petites billes sucrées, on rebaptisasse cette branche de la médecine, par exemple “médecine placebo“. Car soigner la maladie par trois molécules qui se battent en duel – si ça se trouve dans votre granule il n’y en a pas une seule –  ça relève du défi statistique – et du religieux.

Tibert

(*) Tenez, pour alimenter la science, pas la croyance : la dilution xCH, c’est 10^-2x, lisez “dix puissance moins deux x”. Par exemple une dilution à 3CH, c’est une dilution à 10^-6, soit un millionième.

Paradigmes sociétaux

Titre trop pompier, je sais, c’était pour faire dans l’enflure, moi aussi je sais utiliser les référentiels bondissants pour dire ballons. on va faire plus simple, allez : “Deux modèles”. Il s’agit du télescopage évident de deux entrefilets des canards de ce matin…

1 – Des ados états-uniens filment un type en train de se noyer, en Floride (il s’est effectivement noyé, d’ailleurs). Pas un ne bouge pour tenter quoi que ce soit… ils lancent même des insultes. Avec du pot et en cherchant un peu sur la Toile vous pourrez admirer la croustillante vidéo correspondante sur Youyout’entube, ça va faire un max de like.

2 – La philosophe et psychanalyste A. Dufourmantelle, 53 balais, s’est noyée vendredi dernier à Ramatuelle dans le 8-3 après avoir secouru des gosses – pas les siens – qui risquaient de se noyer. La mer était très très mauvaise, et personne n’aurait dû laisser des gosses se baigner dans ces conditions… mais bon, il y a des abrutis partout : drapeau rouge rien à foutre, allez donc vous baigner les gosses, allez du balai !

Voilà, comme on dit quand on n’a plus rien à dire. C’est à vous.

Tibert

On en rajoute une couche

Normalement c’est “ajoute”, pas “rajoute”. Je sais, mais TF1 (il s’agit de TF1) en a déjà tellement ajouté, rajouté, empilé, des couches, que “rajoute”, ma foi ça le fera très bien.

Le CSA, qui ne regarde probablement jamais la télé, a autorisé TF1 à intercaler des couches de pub au milieu des tranches de journal télévisé. Vous me direz, au point où ils en sont, saucissonner le JT ça ne se verra quasiment pas, c’est déjà de la daube. Certes, mais tout de même… le JT… le reportage sur le dernier réparateur de bidets de Troufigne-sous-Brezous dans le Lot-et-Moselle, coupé en deux par des tranches de pub, ça va faire tout drôle.

Notre télé ressemble de plus en plus à celle du Canada ou des USA : impossible là-bas de voir un seul programme qui ne soit caviardé de pubs – d’ailleurs encore plus ineptes que les nôtres. De la daube en concentré ! consolez-vous, pour TF1 vous ne payez pas de redevance : ayez donc votre “cerveau disponible”, comme disait son PDG, ça vous amènera gentiment à utiliser de préférence la lessive Schmouff, ou les couches-culottes Moldu.  Ploubelle, la vie !

Tibert

PS : J’avions présentement de très gros problèmes d’accès d’internet, un camion grumier ayant arraché la ligne à l’entrée du bled courant juin ! rapide comme l’éclair, la réparation débutée vers le 18 juillet a achevé de dézinguer le faible accès qui subsistait… mais, promis, au plus tard le 29 juillet tout va remarcher, si si. En attendant ? on bricole, on va en ville à la recherche d’un point-chaud, on fait ce qu’on peut…

Moins de ronds et de bosses ?

EmMac, qui décidément annonce des tas de trucs ébouriffants, est accusé de vouloir mettre les municipalités au régime sec ! Tenez, le Figues’haro du matin vous le détaille. Eh bien, voilà qui va enfin permettre à nos édiles estimés de redéployer leurs priorités. Sachant que la France compte à elle seule la moitié des ronds-points routiers du monde (très souvent totalement inutiles, et mal conçus), et plus du tiers des bosses-ralentisseurs “zone 30” à vous péter les coussinets vertébraux, attendu que les effectifs des employés communaux “fonctionnaires territoriaux” sont clairement et largement excessifs, ces malheureux errant à la recherche d’une occupation susceptible de les… occuper, il y a de quoi faire des redéploiements budgétaires ! On va peut-être stopper cette compétition débile à çui qu’aura le plus de ronds-points boursouflés au kilomètre linéaire de voie municipale.

Mesdames-messieurs les maires, c’est à vous : simplicité, sobriété, pragmatisme – et faites donc appel à la collaboration de vos administrés, il s’en trouve plein qui donneraient des coups de main gratos, ça économiserait des tas d’employés communaux mal utilisés – mais il est vrai que pour les élections municipales, des tas et des tas d’employés communaux, ça sert, des fois…

Tibert

Refrain : halte aux cadences infernales !

Oh hé, c’est l’été : dooouucement le matin, pas trop vite le soir. Des billets, oui certes, et des beaux, mais mollo allegretto ma non troppo veloce. Aujourd’hui je m’en vas vous citer froidoss deux articles du Figaro du jour, que vous aurez ou non le courage d’afficher en cliquant sur le raton là où ça fait quèque chose.

Premio : les mesures fiscales projetées par EmMac profiteraient surtout aux plus riches !  Et alors ? avec Flamby-Mimollette ce furent au bas mot et dès 2013 : +40 % d’impôts qui ont “profité” surtout aux riches : il ne serait pas con de rectifier quelque peu le tir. Avant de crier à l’injustice sociale, il faut tout de même considérer où Normal-Premier avait placé le curseur !

Deuxièmo : Les banquiers de la City de London sont profondément déçus, amers : ils ressentent, et en souffrent, que les Français se réjouissent de leurs déboires liés au Brexit, de la perte de puissance de leur glorieuse place financière ! on les plaint bien sincèrement, eh eh. On compatit, ah ça oui, on est bien tristes pour eux, sniff 😉

Tibert, concis comme jamais.

La fête aux biscottos

Il s’est encore trouvé hier que pour fêter son beau pays, la France n’a rien trouvé d’autre que de faire comme d’habitude étalage de ses missiles, chars, avions de combat, troupes de combat itou, bref de ses armes militaires. Je ne suis pas un militant de la cause LGBT, de la cause du carnaval de Nice, de la cause de la foire de Troufille-sous-Yvette, de la cause de la féria de Nîmes, mais les chars colorés et vivants vus lors de ces diverses festivités sont autrement plus chouettes que les monstres à chenilles qu’on a pu admirer hier à la télé. Bon, on a pu voir Trump et EmMac se chuchoter des tuyaux sur un canasson dans la 3ème à Chantilly au trot attelé, mais ça ne gomme pas le côté très très militaire de la chose. On a pourtant, nous avons d’autres trucs, nettement plus sympas à trimballer fièrement sur les Champs-Elysées, le pinard, la mode, la bouffe… toutes choses pacifiques et agréables. Mais non, c’était hier, une fois de plus, la fête aux armes de destruction massive, la fête aux engins de mort : bel oxymore (*).

Tibert

(*) J’ai vérifié, c’est mâle, l’oxymore. UN oxymore.

Quand le mâlaularge pousse mémé

J’ai trouvé un nouveau concept évidemment anglo-états-unien, concept qui caractérise le comportement gênant du mâle humain quand il s’assied – ou s’assoit, comme vous voudrez. Le Monde nous tartine donc du manspreading : littéralement c’est l’ “étalage masculin”. Et de fait, vous l’aurez sûrement constaté, le mâle assis a curieusement tendance à écarter les genoux, quand la femelle les serre (naturellement ?). Et ce n’est pas ici que je vais vous détailler les différences anatomiques localisées qui justifient ces attitudes, c’est du domaine du connu, je présume : l’homme a du matériel externe et non rétractile, bien au contraire, à gérer.

Bref, ça pose problème ! car les sièges des transports en commun plébéiens sont fort étroits… de même que les places de stationnement ou les boxes de garage dans les sous-sols de chez nous – les portières en gardent des traces – idem pour la hauteur de plafond et la surface des chambres des immeubles modernes,  de même que… plein de trucs qui nous sont chichement alloués. En France on est radin sur l’espace vital : l’espace vital c’est des sous, eh eh.

Alors on s’insurge ici et là sur le mâlaularge, mais évidemment on s’insurge en version rosbif, le (la ? it, pas de genre en anglais) manspreading. Ahhh le manspreading… l’adorable manspreading, quand votre voisin de strapontin avec ses cuisses à angle droit vous oblige à vous asseoir de travers, qui que vous soyez, mâle ou fumelle.

Mais il s’agit, vous le noterez, de position assise : debout le mâlaularge ne se manifeste pas, car curieusement et bizarrement, debout, il n’éprouve pas le besoin d’écarter les jambes : c’est par devant que ça se passe, assez modérément la plupart du temps. De sorte que la position verticale rétablit l’équité : un soutif agressif occupe largement autant d’espace, voire plus, qu’une braguette avantageuse ; ça ne se passe pas au même niveau, voilà tout.

Il reste à nos journaleux anglolâtres à nous balancer de nouveaux termes importés ou inventés, des termes en –ing, –ing c’est bon ça coco, pour nommer et stigmatiser ces comportements dégueulasses qui auraient également bien besoin qu’on les montrasse du doigt : le crachat sur l’espace public, les godasses sur le siège d’en face, le chewing-gum ou le mégot-bout-filtre balancé dédaigneusement par terre, l’emballage de friandise ou de frites itou, l’éternuement à l’air libre, la mastication bouche grande ouverte, et j’en oublie. Tous ces travers comportementaux sont également répartis entre les divers sexes, ce qui hélas démobilise les féministes véhémentes, celles, justement, qui nous ont alertés sur le mâlaularge. Le détestable mâlaularge… quant au manspreading, qu’il serre donc un peu les cuisses aux States, on n’en veut pas, grossier personnage.

Tibert

Etalons le problème, ça paraîtra moins gros

La maire de Paris, madame Hidalgo, veut une loi !  Une loi sur l’éparpillement des migrants dans tout le pays, vu que pour des raisons bizarres et qu’elle seule ne perçoit pas, TOUS les migrants se ruent à Paris ou Calais (en effet, pourquoi pas à Salbris, à Lavelanet, à Antibes, à Sisteron, à Lisieux, à Thiers, à Thionville ? c’est curieux, tout de même, cette attraction pour Paris… qu’est-ce qu’il y a de spécial, à Paris ? c’est pour la Tour Eiffel ? ).

Je veux une loi, dit-elle, et hop que ça saute. D’abord on dit “je voudrais”. Et une loi de plus qui ne servira à rien, vu que, tout le monde le sait, les assoces (forcément mondialistes, forcément de gauche, le coeur sur la main etc) sont évidemment à Paris, c’est là qu’on peut survivre ; certes, physiquement, oui, à Bourg-sous-Gonesse – Tarn-et-Meuse, 1328 habitants – dans un centre d’accueil genre ancienne gendarmerie, on pourrait y vivre, mais qu’est-ce que vous voulez qu’on y foute, quand on est jeune, mâle, célibataire (ça s’appelle réfugié économique, maintenant, les journaleux de la Bonne-Pensée ont trouvé le vocable complaisant qui va bien), Noir et issu de l’Erythrée, du Soudan, de la Lybie, de la Gambie etc…) ? Qui c’est qui va venir les chercher pour des petits boulots au noir ? quelles assoces bénévoles vont les y bichonner un tant soit peu ?

Une loi pour rien, car la Loi existe déjà ! mais ce n’est, aurait dit Bismark, ce n’est qu’un Stückpapier, un bout de papier, et on la bafoue massivement tous les jours. En principe on n’entre pas comme ça sur notre territoire, il faut un passeport, des papiers, parfois un visa, et des tampons, etc. Et les migrants sont très loin d’être tous des malheureux fuyant les guerres et les persécutions. Allez, madame Hidalgo, une loi pour faire semblant de croire qu’on peut forcer un migrant (en l’espèce, les très majoritaires réfugiés économiques) à rester passivement croupir à BouzeuxVille, quand rien, et surtout pas nos lois débiles (*) n’ont pu l’empêcher de pénétrer sur notre sol.

Tibert

(*) Débile ? du latin debilis : à la racine, c’est faible, sans force. Inefficace, en somme.

Inventivité écologique

[ Note liminaire : je regardais assez régulièrement le JT, le journal télévisé ; j’emploie l’imparfait car à part Arte qui donne des nouvelles suffisamment planétaires, les autres ne font que mettre en scène et rabâcher des infos dont on prend maintenant connaissance sur son ordi, sa tablette, son smart-faune etc. TF1 en particulier est confondant de co… de niaiserie avec son attendrissant sabotier, son réparateur de cuvettes émaillées dans tel petit hameau du Tarn-et-Meuse, mais les autres sont tout aussi mornes. Le JT de pépé a vécu. Des débats, des tribunes, ou alors rien. ]

Mais bon, passons à aut’chose : je lis dans un canard financier que le nouveau et très populaire ministre de l’Ecologie, monsieur Hulot (pas Jacques Tati, non, l’autre) veut augmenter la taxe carbone de 40 %. Voilà qui tranche avec les mesurettes annoncées hier ou avant-hier, petits coups de rabot par ci, légers coups de pouce par là… monsieur Hulot avec ses 40 % n’y va pas, lui, avec le dos de la petite cuiller produite localement avec des matériaux recyclables et dans le respect de l’environnement. On admirera au passage et à cette occasion la hardiesse des nouvelles initiatives prises par notre gouvernement “en marche” : dorénavant quand on aura des soucis là-haut, on inventera des taxes, ou bien si elles existent on les alourdira. Vous avez déjà vu ça quelque part ? meuuh non, c’est juste un “sentiment de déjà vu”, comme disait Lionel, le Pénible Disponible à propos de l’insécurité. Bref, on ne prend pas les mêmes mais on continue.

Tibert, plutôt sarcastique

Virez l’accessoiriste !

Il y a fort peu – c’est tout frais, j’en frémis encore – je regardais sur BFM-Machin-Truc l’arrivée des parlementaires à Versouaailles, pour le congrès convoqué par EmMac. Bon, ça fait un petit millier de mecs et de nanas… pas des effectifs monstrueux, ça se gère très bien dans les congrès, justement. On aurait pu faire ça à la Grande Halle de la Villette, ou au Zénith de Clermont-Ferrand, ou au Parc des Expos de Bordeaux… mais Versailles c’est simple, facile, économique : on y va en RER ou en train de banlieue pour 6 euros 40, c’est juste à côté (*). Et donc, sortis de la gare avec leur goûter, le bouquin pour lire ou le Sud-au-Cul à compléter pendant le trajet – et la bouteille de Mittel ou de Gontrex pour les dames, la ligne, la ligne ! –  voilà nos congressistes qui, papotant et devisant entre voisins d’hémicycle jusqu’aux douves du modeste château local, se retrouvent… entre deux rangées de gardes républicains en grande tenue, sabre au clair, et sur un tapis rouge !

Non mais on joue à quoi, là ? c’est, à rebours, comme de mettre un sketch de Bigard ou un numéro de pétomane pendant une pause de la “Passion selon Saint-Jean” de JS Bach. C’est imbécile et révoltant. Je ne suis pas Mélenchoniste pour deux ronds, on ne va pas faire dans le démago-populo et le Chavezo-Castrisme ;  on en a vu d’autres, mais là ils abusent. Je croyais qu’on en avait enfin fini avec ces pompes et ces dorures façon Grand Siècle, que désormais ce serait Simplicité Sobriété Proximité… du pipeau, des salades, tout bêtement : dorénavant ce sera comme d’habitude.

C’est, mes chers auditeurs, le tapis rouge-gardes républicains de trop. A nous d’en tirer les leçons.

Tibert

(*) … à côté de Paris, évidemment, ça va de soi, bien entendu, c’est évident. Quoi d’autre, je vous le demande ?

PS – Il y en a qui ont appris le français en lisant les pubs du métro : Sur la thèse conspirationniste fort sérieuse et argumentée 😉 selon laquelle la NASA aurait installé un élevage d’esclaves sur la planète Mars, je lis ça : “Une fois sur Mars, ils n’ont pas d’autre alternative que de devenir esclaves de la colonie.” C’est nul : avec UNE seule alternative, on a déjà un choix ! Rectifions : ils n’ont aucun choix – sauf de mourir. En jetant courageusement leur scaphandre aux orties : les cultures d’orties, c’est à gauche derrière la stabulation de mères porteuses.