Tout altère, hélas

Ube étude tombée du ciel nous l’affirme opportunément : en bagnole, “les régulateurs de vitesse altèrent la vigilance des conducteurs”.

Eh oui, pour notre sécurité, vielle rengaine qui justifie tout et n’importe quoi, il faudrait donc supprimer les régulateurs de vitesse, ces engins diaboliques qui permettent enfin de rouler tranquille et serein sur route dégagée : rester pendant des heures le pied droit pesant sur le champignon, surveiller, anxieux, le tachymètre dans la hantise du dépassement fatal de la limite de vitesse qui va nous coûter X points de permis, Y euros… tout en restant l’oeil rivé sur le ruban asphalté et sur les panneaux 30 – 90 – 50 – 70 – 30 – 90 – 70 – 50 – 70 – 50 – 90 – 110 – zut j’ai loupé celui-là – 90 – 50 – 30 etc etc.

Conducteur, conductrice, mon confrère ou ma consoeur, fais gaffe à ta vigilance, zut quoi ! évite donc…

– de te gratter les couilles / de remettre en place ton soutif’ (rayer éventuellement la mention inutile) : ça déconcentre.

– de regarder la jauge de réservoir, ça déconcentre aussi. De toutes façons les constructeurs vont bientôt se voir contraints de supprimer tous les cadrans sauf le tachymètre : c’est accidentogène, un cadran, puisque c’est une invite à détourner son regard du tachymètre.

– de battre la mesure du pied gauche en écoutant le requiem de Fauré. Tu pourrais louper la pédale de frein.

– de te curer le nez et les oreilles ; reste les deux  mains fermement agrippées au volant, sauf pour mettre un clignotant ou changer de vitesse.

– de regarder ton GPS : contente-toi de l’écouter, et puis d’ailleurs le GPS est accidentogène, mets donc ce truc à la poubelle. Le gouvernement a tenté de lui faire la peau, au GPS : ça fait baisser les rentrées d’argent procurées par les radars.

– de fumer, boire, manger, lire la presse, brosser tes mocassins, évidemment, ça va de soi.

– de fouiller dans la boîte à gants, c’est inutile, il n’y a pas de gant.

– de mettre des cassettes ou des CD dans la fente : viser la fente, ça déconcentre. Seule solution, qui demande de l’entraînement, prendre à tâtons un CD et l’introduire idem à tâtons dans la fente idoine.

– de lorgner sur le décolleté de ta passagère, si la configuration du poste de pilotage est favorable à ce type d’initiative : ça déconcentre. Regarde la route de temps en temps, le tachymètre en permanence, les panneaux avec assiduité, les autres bagnoles éventuellement ; ça devrait suffire.

Ceci étant, il faut relativiser tout ce remue-ménage autour de la conduite en voiture, et ne pas en faire tout un fromage : les Ministres des Transports et de l’Intérieur peuvent mouliner des bras, invoquer des objectifs toujours plus exigeants, convoquer les études les plus sérieuses pour culpabiliser le Français au volant, la mort sur la route fait vraiment petit joueur face aux poids lourds des statistiques :

– le cancer du poumon, 10 fois plus de morts que sur la route – à quand le permis de fumer à points ?

– les accidents domestiques, 5 fois plus – et le permis de monter sur l’escabeau avec sa perçeuse à percussions à points ?

– les suicides, 3 fois plus (surtout ne pas se rater, ça ôte des points).

Les suicides, parlons-en ! attention donc à ne pas broyer du noir, c’est très accidentogène. Sur ce dernier point, mes chers concitoyens, le gouvernement agit cependant avec autorité et vigueur : tout dernièrement, notre Lider Maximo, Chef-Normal, nous annoncait, alleluia, le jour même de la Fêt’Nat’, que “la reprise elle est là“. Non pas “la reprise est là“, phrase banale, propre syntaxiquement et sans relief, mais “la reprise elle est là“. On y fait, dans cette phrase, les questions et les réponses : la reprise (soupir ou virgule ou point d’interrogation)…  elle est là (point d’exclamation). Bon sang, mais c’est bien sûr. Dire qu’on la voyait pas !

Ce n’est pas une boîte à outils qu’il trimballe, notre Moi-Président, c’est un nécessaire à repriser.

Tibert

Boulots d'avenir : écrivain public sur Toile

La fracture numérique existe, j’habite juste à côté.

Tantôt ce sont des immeubles de centre-ville, hyper-branchés en fibre – Orange se bagarre avec Free pour brancher avant l’autre -, des ménages pour qui l’ordinateur, Internet, commander des machins sur la Toile… tout ça c’est du banal de chez Banal.  Le petit dernier joue en ligne, papa va sur les forums qui lui bottent, mamma tchatche sur Fesse-bouc…

Ailleurs c’est tout juste si l’on vient de mettre au grenier – on ne sait jamais – le modem 56 K qu’on branchait une fois par jour pour relever ses mails – en priant le Ciel pour qu’il n’y ait que du texte ! – parce que l’Internet, tintin, trop loin, trop isolé, on peut crever. Mais avec du pot, le hameau peut bénéficier de l’ADSL –  poussif, athmatique et qui se traîne à 512 K. On arrive même à surfer, c’est dire…

Et puis il y a Paulette et Roger, ou Lucette et Maurice, les anciens, qui quel que soit le branchement, fibre supersonique ou modem 56 K à pédales, rechignent, traînent les pieds, ces cons. Internet pour eux c’est du chinois, l’ordinateur du grec ancien. Alors on va à la poste, on écrit, on se déplace aux guichets pour la Sécu, pour les trains, pour s’inscrire à ceci ou cela… on achète des tas de timbres… on s’emmerde la vie parce que de plus en plus on est foutu si l’on n’a pas Internet, vous le savez comme moi.

Et, tenez, les avides du Fisc, les gloutons qui avalent tout cru les picaillons que naïvement nous croyions nôtres, projettent de rendre les déclarations d’impôts “en ligne” obligatoires pour “certains contribuables”, sans qu’on sache lesquels. Et, naturellement, si Paulette et Roger sont concernés, comment feront-ils ?

Eh bien, le Ministère y pense, oui, ils y pensent, aux “anciens” récalcitrants, aux mal-voyants têtus, aux nécessiteux qui ne peuvent pas se payer une bécane et une connexion Internet  : ‘ l’administration fiscale prévoit de “promouvoir la télédéclaration pour compte d’autrui”, au travers de “partenariats faisant appel à des organismes sociaux ou des associations” ‘. Reste à savoir si ce sera du boy-scoutisme “à vot’ bon coeur” ou du boulot enfin reconnu. Parce que je vous parle d’expérience, je préfère cent fois – c’est la parabole maoïste du mec affamé au bord de l’eau que je vous ressers, là – filer du poisson à celui qui a faim que lui apprendre à pêcher : d’accord, c’est moins politiquement correct, ça fait mauvais genre, pas pédagogique du tout, mesquin, tout ça, mais si vous saviez le boulot que c’est d’expliquer à Paulette ou Roger (au meilleur des deux) les subtilités du clic droit du mulot, et que pour Arrêter, il convient de Démarrer !

Tibert

LibLeMonde ? Le Mondlibé ?

Quand on voit double…

————————– Le Monde de ce dimanche-sur-Toile :

“La BBC a dû s’ excuser, samedi 6 juillet, après qu’un des journalistes sportifs vedettes de la radio britannique a tenu des propos sexistes à l’encontre de la joueuse de tennis française Marion Bartoli, victorieuse du tournoi de Wimbledon, déclarant notamment qu’elle n’était pas “un canon”.
“Nous admettons que la remarque était désobligeante et nous nous en excusons”, a déclaré un porte-parole de la BBC. “Pensez-vous que le père de Bartoli lui a dit quand elle était petite ‘Tu ne seras jamais un canon, tu ne seras jamais une Sharapova, donc tu dois t’accrocher et te battre’ ?”, a demandé Joh, Inverdale à ses auditeurs lors d’une émission de radio samedi, après le succès de la Française en finale de Wimbledon face à ‘Allemande Sabine Lisicki.

Cette intervention lui a valu un déluge de critiques sur le réseau social Twitter, sous le mot-clé #everydaysexism (sexisme de tous les jours).

Bartoli, âgée de 28 ans, a minimisé l’incident. “Ce n’est pas important. Oui je ne suis pas blonde. C’est un fait. Est-ce que j’ai rêvé de devenir mannequin ? Non, désolé. Mais est-ce que j’ai rêvé de gagner Wimbledon ? Oui. Absolument”, a-t-elle réagi. John Inverdale a expliqué qu’il avait déclaré cela sur le ton de la plaisanterie, ajoutant qu’il était un grand fan de la joueuse qui a remporté sur le gazon londonien son premier tournoi…”

——————————– Libération, ce même jour sur la même toile :

” La BBC a dû s’excuser samedi après qu’un des journalistes sportifs vedettes de la radio britannique a tenu des propos sexistes à l’encontre de la joueuse de tennis française Marion Bartoli, victorieuse du tournoi de Wimbledon, déclarant notamment qu’elle n’était pas «un canon»«Nous admettons que la remarque était désobligeante et nous nous en excusons», a déclaré un porte-parole de la BBC.

«Pensez-vous que le père de Bartoli lui a dit quand elle était petite ‘Tu ne seras jamais un canon, tu ne seras jamais une Sharapova, donc tu dois t’accrocher et te battre ?’», a demandé John Inverdale à ses auditeurs lors d’une émission de radio samedi, après le succès de la Française en finale de Wimbledon face à l’Allemande Sabine Lisicki. Cette intervention lui a valu un déluge de critiques sur le réseau social Twitter, sous le mot-clé #everydaysexism (sexisme de tous les jours).

Bartoli, âgée de 28 ans, a minimisé l’incident. «Ce n’est pas important. Oui je ne suis pas blonde. C’est un fait. Est-ce que j’ai rêvé de devenir mannequin ? Non, désolé. Mais est-ce que j’ai rêvé de gagner Wimbledon ? Oui. Absolument», a-t-elle réagi. John Inverdale a expliqué qu’il avait déclaré cela sur le ton de la plaisanterie, ajoutant qu’il était un grand fan de la joueuse qui a remporté sur le gazon londonien son premier tournoi…”

———————– Moi, Tibert, qui hallucine : sur quel site erre-je ?

Bon ben c’est pas la peine de se payer la lecture de deux canards différents, ça va m’épargner de la revue de presse.

Remarquez, ce n’est que du sport, du sport-pipôle, limite ragots de couloirs. Bon, accordons leur le bénéfice du doute, sur des sujets plus discriminants, politiques, sociétaux, que sais-je ? Le Monde et Libération devraient cesser de se copier servilement. Mais quand j’entends parler – sérieusement ! – de la nécessité de “quotas de Journalistes de Droite”, sans nier le problème,  qui est réel, je m’interroge : avant d’avoir des journaleux de Droite – à dose évidemment très faible, ça ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval, un journaliste de Droite – si nous pouvions lire la prose de journalistes qui écrivent par eux-mêmes ?

(Remarquez, ce long billet m’a coûté très peu de sueur de clavier : le copié-collé est une chouette invention.)

Tibert

Bien lassée de sa gap year…

Le Figues-à-rôts est une mitrailleuse à anglicismes inutiles – enfin, inutiles… utiles à saboter notre langue, et à introduire massivement des expressions états-uniennes. Remarquez, ce ne sont pas les seuls, les diverses “avant-gardes” sociétales ou réputées telles nous arrosent d’anglicismes sournois ou provocateurs à jet continu, je vous cite juste la Gay Pride (la-les fierté(s) homo(s)), les Femen dépoitraillées aux slogans exclusivement en anglais sur leurs pâles nichons, “Act Up“, parce que Down ça ne le fait pas, etc.

Dimanche j’ai voulu acheter un polar d’occase dans un vide-grenier de rue… de la collection “Berges obscures”, je crois. Et le vendeur de commenter : “ouais, c’est excellent, mais attention, c’est un peu dark“. Dark ? vous voulez dire “noir” ? “sombre” ? “glauque” ? lui répartis-je, pourquoi dark ? bref on n’a pas conclu l’affaire.

Après la street-food ( la bouffe de rue) et la fashion week (la semaine de la mode) voici le temps de la gap year. La semaine dernière nous eûmes droit à une grande tartine figaresque sur les bienfaits de la gap year. La gap year, très chêêre, qu’est-ce ?

C”était encore récemment une année sabbatique, mais on a changé tout ça. On a une gap year… “gap” c’est le trou, l’intervalle, c’est donc, n’est-ce-pas, une année-trou. Un trou, on peut y mettre ce qu’on veut, mais avant qu’on y ait mis quoi que ce soit, c’est creux, ça bée, un trou. Béée, béée, fait le trou. L’année sabbatique – et a priori bien sympathique – était, elle, la promesse de voyages au long cours, de réalisation d’un projet cher à tous points de vue, de buller longuement, assidûment, en regardant passer les nuages, de se mettre à la sculpture sur bois, au mandarin, au Mandarin-citron…

La gap year c’est l’année béante, et en anglais, en plus. Je vous demande, la gueule que ça peut avoir… le seul avantage, certes, oui, concédons-le, c’est que ça fait, blanc compris, 8 caractères, tandis que “année sabbatique”, alors là… interminable ! 16 caractères, le double. Et quand on est journaliste et qu’on a horreur des mots, de la parole, de la langue, économiser 8 caractères, ça justifie toutes les trahisons.

Année sabbatique : le sabbat, la mise en retrait, la parenthèse, et surtout pas un trou. Mais, je sais, certes, en 16 caractères interminables : on n’en voit pas le bout. Vous vous rendez compte ? c’est ça qui serait chouette, l’année sabbatique dont on ne verrait pas le bout.

Tibert

Toto, mange ta soupe !

J’ai vu un “clip” à la télé – et entendu, car ce clip n’était pas muet, mais allez savoir pourquoi, on “voit” à la télé, comme si les oreilles passaient à la trappe – j’ai vu, donc, un clip façon “Ici C’est Le Gouvernement Qui Vous Cause, r’gardez bien et ouvrez vos esgourdes”. Et ce clip énonce que tout châtiment corporel envers les enfants est à proscrire. Ah bon, me suis-je dit, on nous en remet une couche, le gouvernement nous enjoint déjà de nous astreindre tous les jours…

– A ne pas boire plus de 2 verres de pinard pour les unes, un de plus pour les hommes, les vrais – les homos ? je ne sais pas, les trans-hormonés ? aucune idée, quant aux 44 autres “genres” qu’on nous prépare, alors là on n’a pas encore les chiffres.

– A marcher vite au moins 45 minutes, ou l’équivalent en escaliers – là c’est pareil tous sexes confondus,

– A bouffer au moins 5 fruits ou légumes – dans l’ordre qu’on veut, tout de même,

– A ne pas manger trop sucré, salé, gras, ou toute combinaison des trois – donc éviter les chips à la chantilly,

– A nous péter les vertèbres, et les amortisseurs de la bagnole avec, sur les innombrables grosses bosses “30” qui poussent comme des champis après une averse en septembre dans les rues de nos bourgs, bourgades, villes, villages, à tort et à travers, et si possible juste avant et après quelques rond-points pompeux et inutiles, sauf pour les marges financières des entreprise de Travaux Publics qui les fabriquent.

Maintenant on y ajoutera de ne pas donner de baffe, gifle, tape, claque, fessée à un enfant, ou toute combinaison de ces châtiments, serait-il indéniablement punissable. Ben voilà, c’est l’encerclement qui continue, me suis-je dit. Un oukaze de plus ; il manque juste le refrain “pour votre sécurité...”.

Mais quelle ne fut pas ma surprise de constater que c’est une entité totalement privée, la Fondation pour l’Enfance, qui se paye cette campagne de pub’, car c’est de la pub. Bien évidemment, le clip télévisé déclare s’appuyer sur des études en apparence fort sérieuses, on invoque les incontournables références anglo-saxonnes, c’est les meilleurs, et de doctes conclusions médicales, psychologiques, et tout le saint-frusquin, bref la bénédiction des savants – les savants des autres.

Mais c’est un clip totalitaire que j’ai vu, là : aucune voix différente n’a la possibilité de s’exprimer ; aucune étude contradictoire n’est citée ; et la gifle qui illustre la séquence vidéo, reproduite au ralenti,  est évidemment destinée à dramatiser le propos. Pas un tabassage, mais pas loin.

Tout ça pour dire que, non seulement Beaunux-Cadeau et les pâtes Lastoucru essayent de nous fourguer leurs  soupes respectives via la télé, mais également des officines “sociales” avec plein de guillemets, aux noms ronflants et qui n’ont d’autre légitimité qu’elles-mêmes – mais elles se présentent comme causant ex-cathedra, La Voix De La France. C’est juste la voix de gens qui estiment – c’est leur droit, absolument – que toute forme de réaction agressive physique envers un enfant est à proscrire. Mais leur façon de se présenter comme des officiels, de culpabiliser, de caricaturer, de faire passer toute baffe spontanée pour un cassage de gueule, toute torgnole pour un direct du droit… tout ça est malhonnête.

Et la violence verbale ? hein ? vous y avez pensé ? quand vous pétez les plombs parce que votre marmot vous tanne le cuir sans relâche depuis 30 minutes et que vous haussez la voix… vous y avez pensé ? mauvais parent…  au lieu de hurler, faut lui expliquer, à votre gosse… argumenter… garder votre calme…

Tibert

Le référentiel, vous dis-je !

Le déroulement du procès de Matthieu devant les Assises de la Haute-Loire nous permet d’enrichir notre nuancier d’expressions défaussières. Nous avons eu droit à l’illustre “responsable mais pas coupable” à propos du sang qu’on t’a miné, et nous découvrons la faiblesse. La Protection Judiciaire de la Jeunesse, la PJJ, la pauvre, a eu une faiblesse – une baisse de tension, une carence en magnésium, peut-être ? Mais pas de faute, ah non, y a pas faute, le référentiel a été respecté : l’éducatrice chargée de suivre Matthieu “a accompli, selon le référentiel méthodologique, son travail sans faute professionnelle“.

On est donc bien protégés, rassurons-nous, et, jeunes filles, vous pouvez sans crainte sortir le soir avec un copain, le référentiel veille – de très très loin. Pourquoi a-t-on remis Matthieu en liberté après son premier viol ? ça c’est une autre faiblesse, probablement, mais au Puy-en-Velay on ne fait pas le procès de la mansuétude coupable, du laxisme de la Justice qui relâche dans le circuit un prédateur ; non, car tout était cadré, la PJJ était là, armée de son référentiel, pour faire de ce psychopathe un gentil garçon. A l’aide d’une pédo-psychiatre lituanienne, d’un infirmier psychiatrique, puis d’une “psychothérapeute” (*) qui n’en a pas le titre – pourtant pas bien contraignant, voyez le wiki qui en traite – mais “respecte le référentiel” .

Il est intéressant de questionner, à ce propos, le sens des termes Protection Judiciaire de la Jeunesse : qui protège-t-on à la PJJ ? ici, très clairement, il s’agit de protéger Matthieu ! Pas rééduquer, non, protéger. Le protéger de ses pulsions sexuelles sadiques, de sa psychopathie, la vilaine.

Quant à protéger Agnès, qui, elle, n’était pas psychopathe, c’est loupé ; c’est trop tard.

Tibert

Y a des phobies qui se perdent

Un portable c’était d’abord (prem’s !) un ordinateur de petite taille, léger et tout plat une fois fermé ; mais comme ça fatigue nos concitoyens d’utiliser des tas de mots – pourtant nos amis francophones, moins flemmards, le font, eux : le natel en Suisse, le cellulaire chez les Québecois, le GSM chez les Belges, une fois – eh ben chez nous quand le mobile a pris son essor et envahi nos poches, on a trouvé ça trop compliqué, alors le portable ?? vous avez le choix, l’ordinateur ou le téléphone cellulaire et mobile. On va gaiement vers les 800 mots maxi.

Mais ça vous savez déjà, je me redis… non, je voulais traiter ici de ce fait divers qui secoue Argenteuil, dans le 95 : une femme voilée (intégralement ? je ne sais)  a porté plainte pour agression à caractère manifestement islamophobe. En contrepoint de cette affaire, une émeute spontanée s’est formée il ya deux-trois jours parce que des policiers avaient contrôlé une femme voilée – celle-là, intégralement, ce qui est interdit dans l’espace public etc etc. Et la mairie d’Argenteuil a été assiégée par 500 personnes protestant contre, selon elles, l’ islamophobie ambiante.

Il se trouve que la femme voilée agressée téléphonait sous son voile au moment de son agression, et a pensé dans un premier temps qu’on en voulait à son cellulaire, ce qui est d’un banal, alors là, plus personne n’y fait attention. Mais non, c’était en tant que musulmane qu’on lui cherchait des noises, paraît-il.

Et là je m’insurge ! je m’insurge. On lorgne sur des bricoles et on fait fi des énormités. On monte en épingle deux-trois faits divers épars et sociétaux, on fait mousser l’ islamophobie, mais pendant ce temps-là on agresse, on pique à tour de bras les natels des Suisses, les GSM des Belges, les cellphones des Amerloques, etc etc, sans oublier les “portables” des Français. C’est un fait massif, çà, et pourtant personne ne s’émeut, pas de manif’s, pas de LDPTC (*), pas de pétitions, rien dans les journaux ; un mobile arraché ça ne vaut même pas un chihuahua écrasé. Que font le MRAP, la LICRA, la LDH, le… bref, que foutent toutes ces associations destinées, justement, à faire mousser quand ça ne mousse pas ? qu’attend-on pour protester contre l’aversion dont sont victimes les porteurs de téléphones cellulaires ? halte à la mobilophobie !

Tibert

(*) La Ligue de Défense des Propriétaires de Téléphones Cellulaires.

Extrêmes guerriers

Monsieur et madame Poutine ont divorcé…

Un tennisman professionnel français va jouer aujourd’hui un match important…

Non mais on s’en fout ! on s’en fout… la France entière ne bruit que de ça : un skinhead a tué un étudiant unanimement connu comme étant d’extrême-gauche, lors d’une bagarre “de rue”. Il l’a tué, ou il l’a frappé très violemment, et, bref, le résultat est le même. Voilà… (*)

Bon, grand branle-bas de combat anti-fasciste (prononcer “fâchiste”, de même que fascination se prononce “fâchination”, et ascenseur, “achenseur”) dans Paris et toute la France. Slogans guerriers, le Premier Ayrault se fend d’une déclaration belliqueuse : il veut “tailler en pièces” – mais légalement, rassurez-vous – les groupes d’extrême-droite. Monsieur Bergé veut un million de manifestants, et un peu partout fleurissent des accusations comme quoi ce serait la faute à la “Manif’ pour tous”, qui aurait inspiré, suscité, encouragé ce débondage des extrêmistes de droite.

Sur ce on aperçoit dans une vidéo madame NKM, qui a eu l’initiative courageuse et quelque peu imprudente, voire saugrenue, de manifester son émoi à ce propos, se faire très violemment insulter par de jeunes manifestants – elle n’a pris aucun coup, grâce aux flics et services d’ordre vigilants, mais c’était très chaud. Elle est “de droite”, modérée mais de droite, DONC elle est coupable, haïssable, à abattre. De multiples photos montrent également des jeunes et des moins jeunes brandir le poing fermé et levé, dans une gestuelle pas vraiment pacifique. On pourrait presque les entendre chanter, sur un air connu, des textes traitant vraisemblablement de combat terminal : pas un chant de Bisounours .

Voilà… bien évidemment c’est horrible qu’une jeune vie en plein devenir soit fauchée comme ça, dans la rue, pour des remarques, des insultes ou des regards, ou juste des fringues trop identitaires. C’est horrible, et surtout c’est terriblement con, dans un pays où l’expression des opinions est en principe libre, à part quelques limitations (racisme, anti-sémitisme, blasphèmes autres qu’anti-chrétiens, négationnisme, j’en oublie peut-être…).

L’enquête dira qui a commencé à provoquer, qui a prononcé des mots insupportables pour l’autre bord, ou commencé à cogner. Elle dira si on a frappé pour tuer ou juste pour faire mal, si c’est un assassinat ou un meurtre, etc. Mourir pour des mots, c’est injuste et révoltant. Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente, chantait quelqu’un de moustachu.

Mais on découvre assez unilatéralement, à cette occasion, un fait permanent : les extrêmes, gauche et droite, se sont toujours affrontés, et violemment !  le Quartier Latin des années 60-70 voyait les militants de l’Unef, les Jeunesses Communistes, les abonnés à “Clarté” (le canard des étudiants du PCF), etc, arpenter le pavé pour, littéralement, “casser du faf'” ; les membres des chapelles opposées, Fane, Occident, la fac’ de Droit d’Assas… en voulaient autant à l’encontre des précédents ; d’innombrables colleurs d’affiches nocturnes et sauvages, des deux bords, se sont fait casser la gueule ; les manif’s se peuplaient de pancartes dont les supports n’étaient pas de frêles baguettes de sapin, mais de robustes manches de pioches, etc. Les extrêmes se rejoignent, oui, mais la plupart du temps ce n’est pas pour se faire du bien.

Résumons-nous : foin des oeillères idéologiques à sens unique, ce qui fait mal, ce que la démocratie doit craindre et combattre, c’est l’ extrême-, pas les suffixes qu’on lui accole.

Tibert

(*) Un tic qui s’installe dans les débats, conversations, bavardages… “et voilà, et…” : écoutez bien, ça fait un tabac.

L'identité de genre expliquée aux petits n'enfants

A madame Taubira t’obéiras, magistrat : elle t’a convoqué, ce lundi matin à 9 heures à Paris – forcément, à Paris, un Paris sinon rien – pour un stage sur  les “violences et discriminations à raison de l’orientation sexuelle». Et dans le corps du texte de la convocation, on développe, on explicite :

(…) le progrès [du mariage “pour tous”] “ne fera pas, à lui seul, reculer du jour au lendemain les expressions de peur, de rejet, d’intolérance, et de violence vis-à-vis de la différence relative à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre qui continuent de se manifester dans la société française». La citation est un peu longue, excusez, mais ça vaut le coup.

Car – je poursuis la logique de la pensée-Taubira, là – si ça “continue de se manifester”, nom de nom, faut que ça cesse ! la peur de la différence relative à l’identité de genre ? meuh non faut pas avoir peur. As pas peur mon gars (ou ma petite ma lesbienne mon gay mon travelo hormoné/pas hormoné mon lesbien mon hétéro mon trans-MTF, mon trans-FTM, mon nullo, rayez les mention inutiles) , as pas peur, et pas de rejet, de violence, d’intolérance, faut tolérer, par la porte ou par la fenêtre.

Peut-être faut-il aussi définir, ou redéfinir ce qu’est le GENRE ? l’identité de genre ? réunir le Congrès à Versailles pour inscrire ces mots, ces termes, ces expressions dans la Constitution ? il y a peu on hurlait à gauche contre toute tentative de traiter d ‘ “identité”, l’identité nationale en particulier, sujet maudit, sujet de droite, propre à ressusciter les Heures Les Plus Sombres De Notre Histoire. Mais la revoili la revoila, l’ identita, l’ identité à la sauce socialisto-trois-points, flanquée de son Genre en Papillotte et de ses Petits Légumes.

Eh bien, allons-y pour re-définir l’identité de genre… il nous faudra sans doute adopter l’une des deux démarches :

– soit supprimer toute référence à “il” ou “elle”, à “monsieur”, à “madame”  (“mademoiselle” on lui a déjà fait la peau), et définir un nouveau “genre” indifférencié, universel, propre à ne vexer personne, bref un non-genre,

– soit, à l’inverse, enrichir la nomenclature officielle, dresser un catalogue exhaustif, détailler finement toutes les variantes d’identité sexuelle présentes dans la nature humaine, afin d’épouser étroitement les courbes du terrain. Vaste programme, aurait dit De Gaulle.

Tibert

PS – Ecrivant “la nature humaine”, je frémis : “humaine”… vous voyez le truc ? humain, humaine, du latin homo, l’homme. LA nature HUMAINE : comment qu’ils ou elles vont nous reformuler ça ?

Tibert

Gay comme un pynson

Eh ouy, on le sayt, ça y est, enfyn, et madame Boutyn peut rouscayller que nous sommes envahys de références au maryage homo. Bon, on peut passer à aut’chose ? j’en ay marre, qu’yls / elles s’ayment, et nous rendent notre adjectyf perdu.

GAI : enjoué, de bonne humeur, et pas autre chose, je persiste.

Au passage…

1° Je persiste aussi à penser que le petit enfant a besoin de sa mère, ou à la rigueur, d’une mère – de sexe féminin, avec des seins, etc…, c’est physique, symbiotique, et ce rôle ne peut être joué que très imfarpaitement par un homme mal rasé, fût-il très doux. A contrario, le gamin sorti de la petite enfance grandit mieux avec un père – un homme, quoi, qui fasse son boulot : fixer la Loi, les limites… c’est con, hein ? terriblement daté. Pathétique.

2° C’est la fin de la folie des clébards : teckels, scottish-terrier, king-charles… chez les couples homos, ils vont pouvoir passer à autre chose.

3° Nous avons pu admirer la gestion des priorités par Normal-Moi-Président, qui a déclaré la guerre au chômage, Priorité Nationale de Première Bourre – après le mariage homo, oeuf corse ! pas con, il sait que c’est LE truc qui va lui permettre de laisser une empreinte dans l’Histoire ; c’est toujours ça, faute de résultats mémorablement positifs sur les dossiers qui nous intéressent, nous concernent et nous cernent.

Bon, juste un mot sur l’actualité politique, justement : comme un seul homme et d’une seule voix, François et Jean-Marc, nos Grands Timoniers (de pédalo, suggérait le cruel Mélenchon) s’insurgent contre les urgentes et péremptoires  recommandations de la Commission Européenne à la France : non mais ! de quoi je me mêle ? d’abord c’est qui, ce Barroso, là ? qui c’est qui commande, ici ? qu’ils s’occupent des flacons d’huile d’olive sur les tables des restos, et basta !

C’est là qu’on voit qui c’est qui porte la culotte.

Tibert