Rosbif et traîtrise

Avant de passer à autre chose : si, supposez que, imaginons que monsieur Fillon sache QUI lui a gentiment fait le croc-en-jambe du Canard Emplumé, donné les infos juteuses et vicieuses qui ont scié, saboté sa campagne… supposez que ce soit dans le camp LR-Centriste que se cache le Judas, l’infâme… que ce soit une Grosse-Légume, ou un sicaire de ladite Grosse-Légume… que ferait-il, le dénommé Fillon ? une réponse possible, pas vraiment la meilleure pour le pays, mais bon, quand on en a gros sur la patate… serait de couler avec le navire, mais de faire en sorte que les traîtres aussi… je ne dis pas que c’est ce qui se passe ; je dis que ça expliquerait qu’il se cramponne, le candidat désigné, alors que ça sent la débandade, que les carottes sarthoises semblent cuites.

C’était notre séquence politique-fiction. Passons à autre chose : je lis dans un canard languedocien hebdomadaire, la Gazette de Montpellier, en gros sur la page de titre : “Futur quartier gare TGV : Et voici Saurel-City ! ” (Saurel, c’est le maire actuel, NDLR).

Notez déjà que cette gare TGV est une grosse conn… ânerie : la gare actuelle est centrale, facile d’accès, très bien desservie : trop bien ! il fallait faire quelque chose… mais bon, tout le monde n’est pas intéressé par une gare bien située et facile d’accès, donc tant pis pour les Montpelliérains, ils se dém… brouilleront pour aller prendre le train à Pétaouchnock, dans une accueillante zone commerciale où fleuriront d’élégants et parallélépipédiques hangars de tôle peinturlurée abritant d’alléchantes et prestigieuses enseignes, la Halle-aux-Grolles, KiFringue, la Foir’Touille, SubHouais, etc.

Par ailleurs, au vu du titre, il devient urgent de rebaptiser toutes les communes de France où figurent les lettres “ville” : on remplace “ville” par “city”, et wouuala ! c’est moderne ! Cityneuve-Les Avignon, Bellecity-sur-Saône, et je vous en passe des paquets comme ça. Il est vrai que “Saurelville” c’est d’un plat, d’un banal… c’est français ! on n’imagine pas qu’un TGV puisse arriver là-dedans.

Tibert

PS – Tiens, et votre compte TF1, qui ne sert à rien mais vous permet de recevoir des tombereaux de pub sur votre boîte de messagerie : “My-TF1“, ça vous a une toute autre gueule que “Mon-TF1“… comme ça, ça le fait !

 

Sons de cloches

Les lycéens – du moins ceux qui sont politisés, inévitablement à gauche  – se sont fendus d’une manif interdite – mais bof, sous l’état d’urgence ça n’a aucune importance – pour dénoncer les “violences policières”, à l’occasion de la fameuse affaire Théo – qui remonte à trois semaines, tout de même. Il sont toujours un peu à retardement, les lycéens, ils bougent bien, mais il leur faut un temps de réaction élevé ; d’ici quelques mois on les verra manifester pour dénoncer les violences des jeunes de banlieue qui caillassent, agressent, balancent des cocktails-Molotov sur les bagnoles de Police et les camions des pompiers, notamment à propos de l’affaire de Viry-Chatillon et ses policiers incendiés.

Mais bon… justement à propos de ladite “affaire Théo”, une information que certains quotidiens traitent avec beaucoup de sobriété, quand d’autres lui donnent nettement plus de place. C’est là toute la saveur de la pluralité de la presse : la “famille de Théo” est visée par une enquête préliminaire pour un “possible détournement de subventions publiques“. C’est Le Parigot, et non pas le Canard-Emplumé du mercredi, qui a sorti ce scoop…  Rien que 678.000 euros (emplois présumés fictifs, ça nous rappelle quelque chose…) et puis d’autres détails avec de gros chiffres, plus accablants, l’URSSAF, les comptes en banque… dont vous pouvez avoir la teneur plus en détail si vous lisez ce canard (Le Parigot) ou cet autre  (Ouest-France) mais pas celui-là (Le Monde) beaucoup plus elliptique.

Bon, ceci dit, comme l’écrit un lecteur du Monde qui signe “ça n’excuse en rien le viol …” : “Je ne vois pas trop le rapport entre cette info et le viol qu’a subi ce jeune homme“.  Il a bien raison, et moi non plus je ne vois pas le rapport : il y a suspicion d’un viol d’autant plus grave que ce serait le fait d’un policier (enquête en cours), virgule, et par ailleurs, virgule, la famille de Théo (8 personnes, en l’occurrence)  est en cause dans une possible affaire de fraude financière. Ce sont deux informations : c’est bien pour ça que Le Monde traite la deuxième avec beaucoup plus de retenue, ça tombe sous le sens.

D’où l’intérêt de varier ses lectures !

Tibert

PS – La Présidence de la République communique que Normal-1er n’était pas au courant de cette affaire de fraude lors de sa visite au jeune Théo à l’hôpital… on est contents de l’apprendre ! on est bien gouvernés.

Eloge du vieux clou

Nous sommes suspendus à une voix, celle du maire de Pau : sera-t-il candidat ? LE Bayrou va-t-il repartir pour un quatrième tour ? et pour qui va-t-il rouler ? la tension est palpable, mesdames-messieurs.

Mais pendant ce temps-là les tractations vont bon train entre la rose carpe-Hamon et le vert lapin-Jadot : tu me laisses vingt-cinq circonscriptions, je t’en refile douze, et trois strapontins… ah non j’en veux quinze, et deux ministères. Et tu m’infléchis ton programme, coco. Du solaire, du venté, du bio, c’est vendeur, le bio…

Bon, le spectacle continue, soit, mais basta avec ces sombres manoeuvres derrière notre dos ou dans les coulisses ! Un truc autrement plus important : le gouvernement, qui verdit à vue d’oeil, veut aider à l’achat de bicyclettes électriques. Deux-cents (200) euros de subvention pour une bécane à assistance électrique. Du coup ça vous fait l’engin à 1.800 au lieu de 2.000 : 10 % de réduc’. Mais à l’heure où je mets sous presse, les modalités ne sont pas complètement arrêtées ; gageons que ce sera pour la prochaine législature, ça n’engage donc à rien.

Reste qu’à aider au vélo, électrique ou pas, il faudrait que ces messieurs-dames du gouvernement, là-haut, descendent de temps en temps de leur cheval, de leur voiture de fonction précédée de deux motards, sirènes hurlantes : le beau vélo tout neuf, vous le prenez fièrement pour aller au boulot, vous l’attachez à un solide pylone avec votre super  antivol en U inviolable… et le soir vous rentrez à pied, soit qu’on vous l’ait chouravé nonobstant le super antivol, soit qu’il manque la roue avant, ou la selle, ou la batterie, le moteur… soit que, ne pouvant s’emparer de l’engin, le voleur mécontent ait sauté à pieds joints sur les roues pour leur donner une jolie courbure. Bref, outre des subventions bienvenues à l’achat, il faudrait aussi aider les braves citoyens à conserver un petit moment leurs biclos : aider à l’achat d’un anti-vol vraiment efficace, mettre en place des garages à vélos sécurisés (gardiens, caméras de surveillance…), punir plus dissuasivement les ladri di biciclette, les voleurs de bécanes, considérés “là-haut” comme de menus soucis du quotidien, des bricoles, des pépins sans gravité – et puis ils ont certainement souffert d’une enfance malheureuse.

Personnellement, je peste, chaque fois que je prends mon vélo et que je dois laborieusement  déployer et verrouiller, déverrouiller et ranger mon antivol, je peste contre ces salopards de voleurs de vélos qui me pourrissent la vie. J’aimerais tant, outre voir Syracuse, pouvoir laisser ma bécane là comme ça, aller tranquillement faire une emplette, par exemple, et revenir enfourcher mon  vélocipède sans crainte de ne point le retrouver… mais je t’en fiche, allez, au boulot, attachons, rattachons, détachons ! sachant que ça ne sert pas à grand-chose, la seule parade efficace étant dans la brièveté de la halte.

J’ai trouvé la technique qui sauve, enfin, un truc qui fonctionne, qui a fonctionné jusqu’ici, pourvou qué ça douré !  je n’ai qu’un vieux clou, une bécane fatiguée, sale, pouilleuse – mais qui roule ! –  achetée une bouchée de pain sur www.vieucloupacher.fr – probablement déjà volée quatre ou cinq fois, mais allez savoir…  il faudrait être fou ou miro pour songer à la piquer, ça ne vaut pas un clou. Non, ce que je crains le plus, c’est qu’on me vole mon antivol, il m’a coûté un bras.

Tibert

La vision, vous dis-je

Il est des sujets incontournables et je m’y plie. Deux sujets, en fait : Premio, jetez donc un regard sur la page Houèbe du Parigot ce matin : la victoire du PSG sur le Barça (c’est du foot) devrait vous paraître comme LA nouvelle du siècle, vu qu’il n’y a que ça… vachement important, le foot. Deuxio, la Saint-Valentin c’était hier soir, et il fallait choisir entre bichonner sa louloute (resp. son mec) : roucoulades et tendres moments,  ou regarder le foot. Comment vous-en êtes-vous sortis ? parce que gros calins ET foot ça fonctionne difficilement. Vous me raconterez ça…

Bon, voilà qui est fait, on peut passer à aut’chose. Tenez, j’ai été intéressé par cet article de Slate (l’ardoise, en français) sur la candidature Macron, le chouchou des sondages. Je vous en conseille vivement la lecture, c’est éclairant. Outre cette manie détestable qu’il a de nous donner du “celles-et-ceux” à tous les coins de phrases – c’est la pieuse génuflexion devant le formalisme ampoulé du Politiquement-Correct – monsieur Macron se fout qu’on lui reproche son flou, ou plutôt son  absence de programme. A quelle sauce compte-t-il nous accommoder ? bah vous verrez bien, il a, lui, la vision ; la vision plutôt que le programme, cette “machine à produire de la trahison ou de la déception” (j’aime beaucoup cette formule). Il est porté, Macron, non seulement par des électeurs très las des lamentables moeurs politiques actuelles, mais par une vision de l’avenir. Et ça, hein, ça le fait, en tout cas pour le moment ça fonctionne.

Et puis, butinant sur ce site Slate, j’y ai trouvé, cerise sur le Forêt-Noire, plusieurs articles assez techniques et crus sur l’urine. Oui, l’urine, sujet de société qui en vaut bien d’autres. Et, tenez, je vous recommande “La petite goutte d’urine qui reste souvent dans le caleçon des hommes“. Article bien tourné et documenté… effectivement, messieurs, nous sommes comme ça, nous avons l’habitude d’agiter vigoureusement  ou mollement le goupillon, une fois l’affaire faite, afin d’en expulser la dernière goutte : ça fonctionne assez mal, d’abord parce qu’on en met partout, urbi et orbi, et puis parce que la dernière goutte, capillarité oblige, reste au bout… et c’est en général le slip qui la récupère. Or il y aurait bien un remède, qui consisterait tout simplement à s’essuyer ! mais s’agissant des urinoirs, ces dispositifs pratiques et rapides que la gent féminine nous envie : a-t-on jamais vu du papier toilette à côté des urinoirs ? et à supposer qu’il y en ait, où le jetterait-on ? il y faudrait des corbeilles à papier idoines. Il reste donc des tas d’obstacles techniques et culturels à abattre ; la partie n’est pas gagnée. Et, tenez, je prends les paris : pas un seul des candidates-et-des-candidats à la Présidentielle ne mettra cette importante avancée sociétale à son programme – surtout pas monsieur Macron, et pour cause !

Tibert.

La zappette du samedi soir

Je m’en voudrais de commenter ce qui se passe depuis que quatre flics du 9-3 ont foiré une interpellation musclée sur un gars qui ne se laissait pas aisément interpeller. Mais ce gars est Noir, et la bavure, si bavure il y a – l’enquête est en cours – prend tout de suite une dimension dantesque ! Je suggère donc que désormais les polices de France et de Navarre n’interpellent que des Caucasiens bien Blancs, : ça n’évitera pas les possibles bavures, nobody’s perfect, mais ça évitera tout débordement.

Mais à part ça, je lis dans le journal que l’émission de Patrick Sébastien, hier soir à  la télé sur France 2, a provoqué de violentes protestations : c’était, paraît-il, de la merde. “Le Grand Burlesque“, ça s’appelle, et l’animateur lui-même, grimé en Donald Trump, y recevait une tarte à la crème sur la margoulette… ha ha ha ça c’est rigolo en effet, on se marre (aux canards… coin coin, Donald, vous suivez ?).

Bref je m’interroge : rien ni personne n’oblige qui que ce soit à rester assis inerte et tétanisé, la zappette à la main, devant un écran de télé allumé sur un spectacle affligeant. Il est de notoriété publique que les programmes, le samedi soir spécialement, sont du niveau le plus bas, pitoyables, de purs navets, du genre un épisode de Zorro colorisé, un vieux Derrick de derrière les fagots…  c’est exprès !! c’est fait pour. Pour que le samedi soir vous fassiez autre chose que de vous caler devant votre télé. Je reformule : le samedi soir on vous incite à sortir de chez vous, restau, théâtre, belote coinchée, cinoche, que sais-je ? Dit autrement : le samedi soir, sortez ! Capisci ?

C’est d’ailleurs pour ça que Patrick Sébastien s’est permis des prout-prouts, des grimaces et des guignoleries pitoyables : oui il aime les bon gros calembours et les tartes à la crème, et là il supposait qu’il n’y avait personne d’assez idiot pour visionner ça, ce qui permet de se lâcher, youpee. Bon, c’est un malentendu, quoi, un stupide malentendu, on va pas en faire un fromage.

Tibert

 

Le printemps est trop loin

Le fils de Swika A. nous a téléphoné hier : son père est mort, jeudi 9 février. Pourquoi pas le 10 ou le 8 ? c’est comme ça, un jour de plus ou de moins au fond d’un lit d’hôpital… février est  court mais de toutes façons trop loin du 21 mars, les petits oiseaux, les bourgeons, les premières jupes, tout ça.
Joseph, alias Swi ou Swika : on s’est rencontrés au début des années soixante-dix, et je n’ai jamais vraiment vu son visage, pour la bonne raison qu’il était hirsute de cheveux et barbu comme un djihadiste , sauf que lui était résolument je-m’en-foutiste comme religion. Barbe et cheveux hirsutes et noirs en sa jeunesse, hirsutes et blancs sur le tard. Il avait la coquetterie d’assortir ses fringues à la couleur de sa pilosité : très longtemps je ne l’ai vu que vêtu de velours côtelé noir, mais ces dernières années il portait du lin blanc ou presque.

On ne peut pas dire que Swika se soit jamais soucié de sa santé : il savait lever le coude sans trop calculer la limite, et puis il fumait comme une locomotive, de la Gauloise sans filtre, le paquet bleu avec le casque à oreillettes… à la fin il les roulait, pour réduire les doses. Ces clopes maison, faits de papier OCB et de tabac à rouler, il aimait jadis les assaisonner de résine odorante préalablement chauffée pour l’émietter. Et puis ça circulait, on tirait dessus à tour de rôle…

Le sport,  à pratiquer ou à regarder, était un terme inconnu de lui : comme Churchill, “no sport“, c’était sa devise, son hygiène de vie. Forcément sur le tard il avait un peu épaissi, mais je l’ai quasiment toujours vu mince. Et puis finir avec un cancer des poumons, ça ne fait pas vraiment grossir.

Où pouvait-on trouver-on Swika ? vers la Contrescarpe, très souvent, attablé dan un des rades du coin, devant une mousse… ou draguant au Quartier Latin. Les femmes le passionnaient, et s’il avait – comme les cow-boys sur la crosse en bois de leur flingue – fait une encoche pour chaque coup réussi, il aurait sérieusement entamé son manche !

C’était le Retour à la Nature, le temps du baba-cool, et la nature de Saône-et-Loire nous a beaucoup vus, éclusant des pots de blanc dans les troquets de Cluny, ou rôdant autour des pélerines – féminin de pélerin – de Taizé : Frère Roger nous intéressait beaucoup moins. Nous avions dégotté les meilleurs boui-bouis pour les andouillettes au Mâcon ou les quenelles à la lyonnaise, à la Croisée de Cray, à Bonnay, Salornay ou Cormatin. Nous sillonnions les routes du Clunisois – Swika n’avait pas son permis – dans ma Deudeuche bleue, et les notaires du coin nous ont souvent vus étudiant leurs ventes de baraques plus ou moins en ruine… on cherchait un truc pas trop cher, évidemment, à retaper… avec du terrain, et de la gueule.

Baraques en ruine : ce fut d’abord la Chagueurne, ou une orthographe patoisante de ce genre. Lieu isolé, quelques pans de murs plus ou moins écroulés, une cave effondrée, la végétation qui envahissait tout. Nous y avons campé dans ma canadienne pour nous imprégner de l’atmosphère des lieux, et au matin – Swika dormait encore, évidemment – j’ai inauguré les travaux, dégageant une allée entre les bâtiments à  grands coups de goyotte, cette machette locale à long manche. Beau début… et on en est restés là.

Et puis tant d’autres ruines ou lieux inhabitables et magiques, des sites pour refaire le monde : la Pierre-Badot qui dominait les collines du Mâconnais chères à Lamartine, Saint-Martin-la-Patrouille, la Lochère… la musique qui me vient aux oreilles à évoquer ces lieux et ces temps c’est Satie, les Danses de Travers, moment unique dans la nuit froide et claire, chez Tatasse le potier de Jalogny.

Plus tard, toujours créatif, Swika a fabriqué des métiers à tisser, des canapés, importé des laines, vendu des chaînes hi-fi, et puis il s’est mis à la plomberie… c’est pourtant peu bucolique, la plomberie. Rien de tout ça n’a fonctionné, mais rien ne l’accrochait vraiment. L’oiseau sur la branche, en somme.

Voilà, comme on dit maintenant quand on ne sait plus quoi dire. Adieu donc Swika.  On ne l’a pas refait, le Monde, d’autres que nous ont persévéré dans les pots de blanc et l’élevage de chèvres dans le Clunisois. Et la musique qui me vient aujourd’hui c’est Ma jeunesse fout l’camp, comme chantait Françoise Hardy.

Tibert, avec un crêpe noir

Mon blog, Made for partaging

D’abord, juste un moment de piété hagiographique envers le désormais officiel-officiel du PS, Benoît H. Certains mal embouchés brocardent ses très modestes références scolaires : après le Bac’, une licence d’Histoire, et rien de plus… pffft c’est pas glorieux, clament-ils. Et  Le Monde de dégonfler avec zèle cette désobligeante rumeur, je cite texto : “Les engagements syndicaux et politiques précoces de Benoît Hamon ne lui ont effectivement pas laissé le temps de faire de longues études, puisqu’il s’est contenté d’une licence d’histoire à l’université de Bretagne-Occidentale à Brest avant d’entrer en politique comme assistant parlementaire du député PS Pierre Brana“.

Comme quoi, l’Histoire et l’hagiographie ça va bien ensemble 😉 Mais creusons… “entré en politique”, Benoît, comme on entre en religion, ce qui n’est pas faux ! né en 1967, il doit avoir eu sa licence (Bac+3) à 20 ans ou 21 ans sauf parcours hors-norme, soit en 87 ou 88. Il est dit (voir Wiki) qu’il s’engage en politique à 19 ans, soit en 86 (les manifs contre la loi Devaquet). Et il est embauché comme assistant parlementaire en 1991… en fait de 88 à 91 il avait tout à fait le temps de se faire une petite Maîtrise d’Histoire – soit deux années après la Licence – voire plus. Mais c’est que ses engagements syndicaux et politiques précoces l’ont vachement accaparé ! faire de la politique ou étudier, il fallait choisir. Admettez qu’il a pas mal choisi, joué les bons chevaux, Benoît : Rocardien, Aubryste et tout et tout.

Mais bon, on ne va pas passer la journée là-dessus. Je voulais surtout réagir à l’annonce des initiatives parigotes pour avoir les J.O. de 2024… enfin de lointains et futurs J.O., si nous sommes encore là !  Outre que ça va nous coûter un bras en pure perte et mettre un bazar noir dans la région parisienne qui n’en a vraiment pas besoin, on en est réduits à regarder nos édiles lécher les bottes des anglophones, sous prétexte que leur langue est comprise partout. Ce qui revient à renoncer, nous, à défendre et populariser la nôtre, qui est largement aussi belle, et tellement mieux articulée ! “Made for sharing” disent-ils… nous voilà encore débinés – humiliés, quasiment – malgré nous et par des gens qui sont censés nous représenter. Ils ne seraient donc pas foutus, les étrangers, de goûter le charme d’un “Venez partager”, “Paris pour le partage” ou similaire, éventuellement sous-titré en petit et en Rosbif juste en dessous (*)  ? ils utilisent nos rendez-vous, nos cul-de sac, nos ménages à trois, nos c’est la vie, nos et voilà, et ils seraient réfractaires à un ou deux mots de plus ? et le mot de Cambronne, ils connaissent ? au diable les J.O., en french in ze text.

Tibert

P-S : j’oubliais ! un article du Fig’haro qui fait débat, qui se discute, mais qui pose de vraies bonnes questions sans trop y répondre, d’ailleurs ; tenez, si vous voulez y jeter un cil, c’est ici. II cause de l’affaire Fillon, bien évidemment.

(*) ça se fait tous les jours – dans l’autre sens, évidemment – dans des milliers  de pubs de chez nous anglicisantes à souhait. Tenez, le slogan Nissan, par exemple, Innovation that excites, en anglais ça a tellement plus d’allure un Qashqai (avec la traduction en dessous : c’est obligatoire en principe, sauf pour le slogan des J.O. !).

Quand William Surin fait déconfiture

C’était trop tentant, j’ai craqué pour ce titre, ayant lu un entrefilet croustillant du Figues-à-rôts “Economie” : L’extravagante déconfiture de William Saurin“. Rétablissons les faits dans leur tragique nudité : William Saurin ne fait pas de confitures, à l’inverse de Bonne-Maman Androsse, qui, elle, ne fait pas dans le cassoulet ni le petit-salé aux lentilles, le tout en boîte.

Mais titre rigolo à part, je vais vous causer d’aut’chose… non de monsieur Benoît “Burn-Out” Hamon qui souhaite aller tâter encore un peu plus profond dans vos poches pour voir s’il y resterait des picaillons – il veut financer 35.000 nouveaux postes d’enseignants, limiter les classes à 20 élèves là où ça craint… le tout farpaitement inutile, vu que nous n’avons aucun problème d’effectifs – plus que largement suffisants – mais, plus tragiquement, des problèmes d’abandon du navire, de démission, je dirais même de débandade devant l’exigence d’instruire et de former. Mais baste avec la politique, un peu de conso.

Mon sèche-linge, dont la marque genre amerloque commence comme la deuxième initiale du peu regretté George “Deubelyou” Bush et finit par L, est tombé en panne, ah zut alors ! il servait assez peu, essentiellement en hiver, je vous laisse deviner pourquoi. J’aime en effet le linge séché au grand air, les draps et les culottes qui claquent au vent sur leur fil, et puis c’est dommage de ne pas se servir gratos des énergies propres. Madame Duflot serait d’accord, c’est dire ! Mais ce sèche-linge avait cinq ans et deux mois… hasard bizarre, j’ai eu aussi une imprimante-laser coréenne qui a calé à cet âge-là. Difficile tournant que ce cap des cinq années, juste un peu après la possible fin d’extension de garantie qu’on aurait eu, c’est con, l’initiative saugrenue de souscrire – moyennant finances, ça va de soi.

Le monsieur venu au secours m’a pris 89 euros TTC pour m’annoncer, navré, que le “module de commande” [module électronique programmable, NDLR] avait rendu l’âme… il pouvait, le brave homme, me le changer pour la somme de 36 (déplacement) + 250 (pièce et main-d’oeuvre) = 286 € HT, plus TVA de 20 %, soit 344 € TTC. Bref, me dit-il, moi à vot’ place j’en achèterais une neuve ! pour à peine plus cher, vous redémarrez avec une garantie, peinard… Donc, ma superbe bécane “Deubelyou etc etc”, tout ça, carrosserie, moteur, tambour, vannes, relais… tout ça impecc, une machine rutilante… tout ça, à la benne !

Eh ben c’est ce que j’ai fait, la mort dans l’âme. J’ai acheté un sèche-linge basique de chez Basique, sans extension de garantie, et d’une autre marque – en faisant attention à ne pas taper dans le même groupe, faut quand même pas charrier (par exemple, Laden Bauknecht Indesit Philips et Whirlpool, c’est du kif). C’est moins cher que de réparer l’autre bouzine, avec juste une carte électronique à changer ! C’est idiot ? c’est complètement idiot, je suis d’accord. Je dirais même, tout en retenue, que c’est assez infect.

Tibert

Un radar dans le dos

Les radars nouveaux arrivent, messieurs-dames, indifférents à la couleur politique de qui-c’est-qui-va-faire-Président cette année : c’est qu’au Ministère de la bagnole les têtes passent… les zélés fonctionnaires restent, obstinément focalisés sur votre bagnole et ce qu’elle peut rapporter. Le radar capable de voir si vous téléphonez au volant (en fait vous vous grattiez l’oreille mais c’est fou comme ça y ressemble) tout en bouffant une barre chocolatée (*), le tout sans avoir bouclé votre ceinture ; le radar susceptible de déterminer si vous suivez la bagnole de devant à moins de 2 secondes – est-ce elle qui a freiné dans cet intervalle de temps ou vous qui avez accéléré ? dans le doute on punira les deux – et le radar capable de vous flasher d’une main sans perdre de vue l’autre côté de la chaussée. Le marché et le rendement des radars promettent d’être super-juteux. Notez bien que ça ne baissera pas le nombre de morts sur la route, vu que ceux qui font les cons et provoquent les accidents graves (bourrés du samedi soir, motards “poignée dans le coin”, pépés et mémés distraits et distraites, j’en ai marre des “auteures” et des “toutes celles-zet-tous-ceux”(**)) se contrefoutent des radars, ce n’est pas pour eux.

Il existe cependant un marché bien plus juteux : 20.000 morts par an contre à peine plus de 3.000. Il s’agirait de flasher les comportements accidento-gégènes à la maison ! oui à la maison, car Le Monde vous le précise, c’est 5 à 6 fois plus de morts que sur les routes… et aucune madame Perrichon pour vous saboter le moral. Oui, madame Perrichon : la passionaria de la “Ligue contre la Violence Routière” qui veut vous faire rouler à 80 km/h maxi parce que rouler vite – rouler tout court, en fait – c’est dangereux… omettant simplement d’ajouter que les chauffards, les vrais, n’en ont rien à cirer des limites de vitesse : ce n’est pas pour eux. Mais, je me répète…

Donc disais-je, selon Le Monde, dans la liste abominable des accidents domestiques, “and the winner is” : les chutes ! les chutes, 9.600 accidents mortels, soit 3 fois plus que les morts sur la route. Et pas un seul radar pour rentabiliser tout ça. Pourtant les moyens existent, tenez… vous imposez que tous les escabeaux, échelles, marchepieds… de plus de 60 cm de haut, soit environ 24 pouces grands-bretons, soient équipés dorénavant d’un radar de chute et identifiés par une puce électronique-et-GPS. Forcément ça créera des emplois, ça augmentera le PIB – hélas mais qu’y faire ça renchérira fortement le prix de ces équipements – mais surtout ça rapportera un max de pognon à l’Etat : une échelle qui bascule ? schhhtag ! le radar enregistre l’infraction, et hop le Centre des Infractions Domestiques d’Abbeville (le CIDA) vous sort un superbe avis de prune, avec, pourquoi pas ? des points en moins sur votre permis de grimper aux arbres.

Evidemment vous pensez pouvoir échapper à la punef si l’échelle est tombée à vide ? maladroit inconscient ! vous auriez pu vous faire fracasser le petit orteil gauche. Donc, ça douille quand même, et comme ça la prochaine fois vous ferez attention : la punition est pédagogique, ne l’oubliez pas. Et puis si vous êtes mort quand la prune arrive dans votre boîte à lettres, renvoyez le formulaire de réclamation : vous avez déjà payé.

Tibert

(*) En Amérique du Nord ils ont tous leur gobelet de 12 fl.oz., soit environ 336 ml de café avec un couvercle et une paille, dans une alvéole sous le tableau de bord ; chez nous il y aurait une alarme sitôt qu’on essaierait de le soulever pour boire un coup.

(**) Urgemment, créons le gracieux terme celzéceux, on gagnera du temps.

Vieilles traditions vides de sens

Un article du Monde mérite, amies-et-amis lectrices-et-lecteurs (pff… le langage politicien, quel boulet), mérite, dis-je, et amplement, que vous y jetiez un cil, c’est très instructif. Il s’agit d’un commentaire “sociologique” sur les chiffres annuels des bagnoles cramées au Nouvel An. Shakespeare a soufflé le titre : “Voitures brûlées à la Saint-Sylvestre : beaucoup de bruit pour rien“.

L’éphémère doublure de monsieur Cazeneuve à l’Intérieur, monsieur Le Roux, qui apprend vite, a évidemment minimisé les chiffres, “meuhhh non c’est pas grave”  : l’astuce, c’est de compter non pas les voitures brûlées comme on faisait bêtement avant, mais les “départs directs de feu” : quand un cocktail-Molotov fout le feu à trois bagnoles alignées, c’est UN départ de feu ! et non pas trois bagnoles cramées. Alors comme ça, on obtient “seulement” + 8% de résultats, pas si mal… encourageant… etc. Bref y a pas de souci, tout est calme, il faut bien que les jeunes se divertissent, faut comprendre. La France, notez bien, est le seul pays qui puisse se targuer de cette sympathique tradition née à Strasbourg, vieille de 30 ans, et solidement ancrée depuis dans nos coutumes, au même titre que la Braderie de Lille – abandonnée l’an dernier pour des raisons qui sortent du cadre de ce billet – le Salon de l’Agriculture ou le Grand Pardon de Sainte-Anne d’Auray.

Moi je sais pas, mais si j’étais Ministre de L’Intérieur je viendrais sur le plateau  de TF2 ou de BF1 pousser une grosse gueulante pas du tout diplomatique : ce sont des faits révoltants. Il existe des articles du Code Pénal là-dessus, vous pensez bien, mais leur application supposerait qu’on applique la Loi, vous  n’y pensez pas ? ça ferait de la peine aux jeunes en déshérence morale et déficit d’espoir.

Les rédacteurs de cet article du Monde vous expliquent cyniquement, leurs voitures vont bien, merci – et ils ont peut-être raison – que les statistiques annuelles de combustion non spontanée de voitures ne signifient rien en terme de barométrie (ou de thermométrie plutôt : on l’a dans le baigneur) des humeurs (sic)  des jeunes : “ Non seulement ce chiffre n’a aucun sens, mais, en plus, il ne dit plus rien de l’humeur des jeunes des quartiers populaires ».

Ce chiffre ne dit plus rien : à quoi bon le sortir, donc ? et puis bof, les assurances rembourseront, et puis ça rajeunit le parc automobile, et puis ça égaie nos moroses banlieues, et puis dans le tas il y a sûrement des fraudeurs à l’assurance, et puis ce n’est pas ma caisse qui a morflé, et puis tenez Place Beauvau aucune voiture n’a été brûlée, et puis y a qu’à rentrer sa voiture à l’abri le 31 décembre. Et puis à quoi bon des articles de loi ? je vous le demande, autant pisser dans un violon.

Tibert