Marcelle m'harcèle

J’ai lu ça hier dans Libé … « Et nous sifflerons encore cet hymne national« , article – brûlot devrait-on dire – écrit par M. Pierre Marcelle, que je ne connaissais pas, mais qui gagne à être connu (J’ai bien connu il y a longtemps UNE Marcelle, mais passons).

M. Marcelle affirme « qu’il sifflera encore etc etc… » : d’abord, c’est ambigu : moi aussi je siffle la Marseillaise, mais en sifflotant (sol sol sol do do ré ré sol, mi do…) : lui la siffle, mais par des sifflets. Et là où je ne mets aucune intention critique en sifflant, lui, si. Donc « siffler », ça peut s’entendre de diverses façons… la conspuerait-il, notre Marseillaise, je comprendrais mieux.

Bref, M. Marcelle professe dans cet article une aversion résolue pour un tas de concepts, symboles, attitudes, le sabre et le goupillon, la dévotion à soeur Emmanuelle, la révérence au Petit Nicolas, l’empressement de la police à retrouver le scooter et les fraudeurs au compte bancaire, bref tout plein de choses. Il est mécontent et en rogne, M. Marcelle.

Je le rejoins sur pas mal de points, et je reste baba devant la célérité avec laquelle les deux escrocs au compte bancaire de M. Sarkozy ont été gaulés : qui a dit que notre Police était inefficace ? hein ?

Mais personnellement, je ne vois aucune raison pour compisser notre drapeau, conspuer notre hymne, « conchier l’armée française dans sa totalité » – citation d’Aragon (*) : si la politique de notre pays présente des aspects critiquables, voire odieux aux yeux de certains, ce n’est pas une raison pour balancer à la poubelle toute une histoire, l’Armée du Rhin et j’en passe. En fait, j’ai le sentiment d’appartenir à une communauté historique, culturelle, linguistique, géographique, culinaire… bref à mon pays. Que la politique de mon pays soit sujette à critiques, soit, mais c’est sur un autre plan que ça se passe : la Marseillaise n’est sans doute pas le plus bel hymne de tout l’Ouest – paroles archaïques et décalées, musique pom-pom-pom – mais bon, si c’est notre hymne, va pour la Marseillaise.(**)

D’autre part, si M. Marcelle vitupère « le Taser d’Alliot-Marie et ses policiers matraqueurs de Montfermeil« , il oublie de vitupérer les mecs qui foutent le feu aux poubelles et appellent les pompiers pour pouvoir les caillasser du haut des immeubles des cités. Il écrit aussi que lesdits immeubles sont dégueulasses, mais oublie de noter que c’est en partie parce que certains dans ces cités s’amusent à bousiller les boîtes à lettres, tagger les murs, dézinguer les ascenseurs, pisser dans les cages d’escalier et squatter les caves à des fins personnelles.

Et les « immondes déferlements de haine raciale »  dont fait état cet article, il y en a des deux côtés, me semble-t-il.

(*) Autre citation d’Aragon, qui ne conchiait pas n’importe quoi :

« Vive le Guépéou contre Dieu Chiappe et la Marseillaise
Vive le Guépéou contre le pape et les poux
Vive le Guépéou contre la résignation des banques
 »

Pas mal, hein ? en 1931, ce poème délicieux à la gloire des sbires du stalinisme.

(**) Personnellement, je préfère l’hymne allemand, non pas les paroles, « L’allemagne par dessus tout« , assez cucu aussi, voire carrément désagréables, vu ce que ça nous rappelle, mais la musique : un superbe quatuor de Joseph Haydn – évidemment, le combat est inégal, Rouget de Lisle contre Joseph Haydn ! ça c’est un hymne qu’on aime « siffler » (do, ré mi, ré, fa, mi, ré si do…)

Suissesse bâchée

Plein de « Ssssssssss » dans « suissesse » (5 occurrences sur 9, pas mal, non ? ) et donc mieux que notre racinien « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ?  » ; mais là n’est pas le propos; avec tous ses S dans son titre mais aucun dans son nom, la ministresse suissesse Micheline Calmy-Rey se dit « prête à s’asseoir à la table de M. Oussama ben Laden » (si c’est faisable, bien évidemment).

Quelques remarques pour faire avancer cette noble cause :

– prendre soin, chère madame, de changer plusieurs fois de métro, et ce, au dernier moment (sauter d’une rame quand les portes se ferment…) car O.B.L. réside incognito là où il réside, et détesterait que vous vous pointassiez à son rencart suivie par une armada de Services Spéciaux bourrés de flingues. Aux dernières nouvelles, il crêcherait entre Réaumur-Sébastopol et Peschawar, mais allez sawouar…

– au fait, c’est peut-être pour toucher la prime que vous essayez cette ruse ? eh eh, on vous a vu venir.

– Et surtout, surtout, pour ce rendez-vous forcément furtif, mettez, mettez, madame, votre Tchador, votre burqa, votre hidjab, votre foulard, quoi, et planquez votre chevelure, nom de nom ! les hommes sont tellement lubriques, ça oui, et rhhhaaaaa, les chevelures féminines c’est tellement excitant, mais ça c’est la nature.

Donc c’est bien évidemment aux femmes à s’emmerder avec un foulard à longueur de journée, alors qu’il serait si simple – et surtout plus logique – d’apprendre aux mâles à respecter leurs voisines.

L'armée messine-caine : tous chefs, ou presque

Les tomettes étant en suspens provisoire et me foutant la paix, je glose au petit jour, dès potron-minou donc, en ce beau jour de Fêt’Nat, sur un fait que, un fait qui, un fait révélateur de l’hyper-enflure des hyper-structures administratives de mon beau pays. Je traite ici de la décision du tribunal administratif de Strasbourg de casser – pour vice de forme, pas pour cause d’indécence – l’élection de 48 vice-présidents à la communauté urbaine de l’agglomération « Metz-Métropole ».

Sans cette décision, nous aurions, couillons que nous sommes, ignoré que les messins avaient autant de vice-présidents. Et d’ailleurs j’ignore combien il y en a à Clermont-Ferrand, Nice, Bordeaux… tiens, faudra que je me renseigne.

Bref, ils ne sont que 170 délégués à cette assemblée messine, mais ils se sont dotés d’une structure auprès de laquelle la légendaire armée Mexicaine semble faire dans le dépouillé : 48 vice-présidents sur 170, c’est pas mal tout de même ! et si vous prenez la peine de lire l’article du Monde à ce sujet, vous comprendrez pourquoi les impôts locaux ne sont pas près de baisser, à 1700 euros par mois et par tête de pipe de vice-président, plus les frais de fonctionnement.

Cerise sur le gâteau des finances messines, c’est que les juristes Strasbourgeois, pince-sans rire comme tous les juristes, n’ont pas du tout jugé le grotesque des chiffres et le caractère scandaleux de cette curée sur le budget messin, mais uniquement un vice de forme. En somme, si les 170 délégués s’étaient réparti le fromage à bulletins secrets, ça n’aurait pas posé le moindre problème.

Tremblez donc braves admnistrés messins, la structure Metz-Métropole est actuellement impuissante, ingouvernée, quasi à poil, car privée momentanément de tous ses précieux vice-présidents : on ne pourra faire que d’expédier les affaires courantes. Mais gageons que les élus sauront rapidement y remédier ; il n’y a, somme toute, que vice de forme.

La sieste au Luco

Le canard le plus intelloche du paysage français apporte de l’eau à mon moulin. Lisez plutôt, et rien que le titre : « Mortel Sénat » ! Cette petite phrase, par exemple :  « Ce ne serait pas trop grave si le Sénat n’était qu’une paisible maison de retraite pour politiciens en fin de carrière… ».

Bon, je fais une fixation sur ce machin qui nous bouffe nos impôts pour rien (pour rien… par pour tout le monde !!!), et qui invariablement, que la Gauche ou la Droite gouvernent, bloque tout, à droite toute, et quelle droite ! Je le redis donc, quitte à radoter : le Sénat est une structure parasitaire et rétrograde, que nous devrions mettre à la poubelle. On ferait plein d’économies, et la vie politique s’en porterait bien mieux.

Serrez-vous la ceinture, braves gens

Contraste, pourrait-on aussi intituler ce billet : ci-joints deux informations issues du même canard, Le Monde d’aujourd’hui.

Les Belges manifestent en masse contre leur baisse de pouvoir d’achat : ils pleurent pour qu’on veille bien, en haut lieu, considérer que le fioul domestique, le gaz et l’électricité sont redevables d’une TVA « réduite », comme toute denrée de première nécessité. Moi, ça me paraît logique…

Le budget de l’Elysée a crû de 8% en 2007. Bon, d’accord, il y a de l’inflation, certes. Mais je croyais naïvement que les temps changeaient, que les « ors de la république » chers à Chichi Tonton Giscard c’était terminé, qu’on avait enfin affaire à un type qui avait enterré la monarchie, moderne, sobre… efficace, en somme.

Naïf, pas vrai ?

Rom n'est plus dans Rome

Qui saurait, sans l’aide providentielle de la Toile, d’où sort ce vieux bout de vers : « Rome n’est plus dans Rome… » ? oui ? une personne dans l’assistance ? Eh oui, bonne réponse, Pierre Corneille a commis cette affirmation dans ce qui n’est guère passé à la postérité comme étant sa meilleure pièce, Sertorius.
Mais le titre de ce billet n’est pas entaché d’un défaut de « e », non madame. Il s’agit, clin d’oeil triste à Sertorius, de signaler cette campagne anti-Roms qui secoue l’Italie depuis les élections législatives qui ont vu M. Berlusconi reprendre la main, campagne marquée notamment par des incendies de campements Rom à Ponticelli.

Sujet scabreux… les Roms entrés en Italie viennent essentiellement de Roumanie et de Bulgarie ; Roumains Roms, ils ont normalement le droit de circuler en UE comme les Roumains pas Roms, comme tous les Roumains tout court donc !! Le fait qu’ils vivent en campements insalubres, qu’ils restent très à l’écart des circuits de vie normaux (langue, emploi, enseignement), bref qu’ils se comportent en Roms… tout cela n’arrange rien, sachant aussi que les Roumains pas Roms ont eu et ont toujours une solide aversion pour les Roms (faut-il voir dans les récurrentes exactions anti-Roms l’origine du terme pogrom – « pogue-rom » ? )

Il faut dire que c’est un sujet pas neuf du tout du tout, et pour lequel il n’y a eu aucune solution envisageable, la seule initiative radicale ayant été due à Adolf Hitler lui-même, qui voulait en débarrasser l’Europe, au même titre que les Juifs, les homosexuels, les communistes, les trisomiques, les… bref tous ceux qui n’étaient pas de sveltes, sains et blonds aryens comme lui.

Les gitans, manouches, romanichels de mon enfance vivaient en roulotte, par groupes de 3 ou 4, souvent tirées par des chevaux… aujourd’hui c’est la même vie à part, la même méfiance, la même rusticité de mode de vie. Ce qui a changé, c’est qu’ils se déplacent maintenant par armadas de 150 caravanes volumineuses tractées par des camionnettes ; que les gendarmes, quand ils viennent leur rendre visite, se déplacent à 150 aussi ; on se demande pourquoi, à croire qu’ils se méfient…

Et donc, où voulais-je en venir ? ah oui, c’est un problème insoluble. D’une part parce que les Roms semblent, malgré tous les aspects particulièrement désastreux de leur situation – pauvreté, précarité, analphabétisme, assistanat – persister coûte que coûte dans leur mode d’existence anachronique et « en marge » (mais est-ce de leur plein gré ? quid de ceux qui se rangent des caravanes, se sédentarisent, trouvent un travail régulier ?), d’autre part parce que bien évidemment pauvreté et marge riment avec délinquance – tout le monde ne s’appelle pas St François d’Assise – et que la délinquance c’est une plaie, c’est exaspérant , voire parfois tragique pour ceux qui en sont victimes, et enfin parce que toute tentative d’aborder clairement la question se heurte aux interdits du Penser-Correctement (traduisez : pensée culpabilisante et fourrée de bons sentiments).

Gardons donc pieusement au coeur l’image de la roulotte et du romanichel, nostalgique moustachu rêveur qui gratte sa guitare (comme un dieu, d’ailleurs) devant un feu de bois dans la clairière au coin de laquelle paît tranquillement le bourrin-tracteur, tandis que les femmes tressent des paniers d’osier ou rempaillent des chaises. C’était le bon temps. En léger décalage avec l’actuelle réalité, qui nous pète au nez. Mais chuuuut ! Penser-correctement, surtout.

Aux niçois qui mal y pensent

Je ne sais pas si l’on soupçonnera dans mes billets sur l’actuel maire de Nice, M. Christian Estrosi, une hostilité excessive, un acharnement à son encontre, mais de mon point de vue c’est simplement que cet homme met un acharnement proportionnel à provoquer le commentaire blogueur.

Rappelons-nous, pour préparer les Municipales de mars 2008, M. Estrosi avait démissionné du gouvernement, où il avait d’ailleurs laissé une petite ardoise pour cause de transport dispendieux ; il souhaitait se consacrer à sa ville, Nice. Elu, le voilà qui entonnait une chanson d’amour aux Niçois :

« Vous avez fait ce soir le choix du changement. J’ai fait le choix de tout donner à ma ville. Je veux tourner une page difficile de l’histoire de Nice. (…) Je veux simplement vous dire Niçoises et Niçois : Je vous aime. Je vous donnerais le meilleur de moi-même. Je ne vous tromperais pas. Je ne vous trahirais pas. Je veux te dire à toi Nice ma ville, je t’aime du plus profond de mon cœur. A partir de ce soir, on va se mettre au travail pour que Nice devienne une grande ville. Ensemble, ce soir, Nice entre dans le temps du changement. »

Bon, je vous passe les fautes d’orthographe, qui ne sont pas du fait de M. Estrosi, mais du site où j’ai piqué cet extrait de discours : « Je ne vous tromperais pas, je ne vous trahirais pas » est bien cocasse, et ces conditionnels pour du futur sont en quelque sorte prophétiques ; si ça se trouve c’était vraiment pensé au conditionnel, car…

… M. Estrosi est maintenant candidat à un poste de député !! eh oui ! Ce genre de cumul mairie + députation est lamentable mais largement pratiqué par plein d’autres politiciens, avec la même impudence (*) mais en général avec plus de discrétion. Lui claironnait au mois de mars qu’il voulait « tout donner à sa ville » – mais il en garde un peu sous le coude tout de même pour donner ailleurs, en l’occurrence la 5ème circonscription des Alpes-Maritimes : un bout de Nice, doublement chéri donc, et un lot de 11 cantons hors cette belle ville.

Moralité… heu… alors là, s’il y a une morale là-dedans… si j’étais Niçois et si j’avais voté Estrosi aux Municipales, je me sentirais quelque peu cocu.

(*) pourquoi se gêner ? Mme Voynet, verte sénateur-maire, le disait fort bien, les Français n’aiment pas les cumulards, mais ils votent pour eux !

Power to the pipeule

Je ne regarde jamais Drucker le dimanche à la télé, pas plus que je ne regarde aucun des talk-shows(*) fréquents abondants commodes qui permettent aux chaînes de meubler le temps d’antenne de nigleries, de propos inutiles futiles mais parfois spirituels – rires et applaudissements spontanés dans l’assistance, sagement rangée derrière les canapés des pipeules – d’anecdotes dont tout le monde se fout, et bien évidemment de promotions vigoureuses et sans nuances pour le nouveau bouquin, film, spectacle où figurent le célèbre Machintruc, la délicieuse Machepreau… et parce que c’est Machintruc qui est assis à bavasser avec l’animateur, ça fait de l’audience, ça passe l’après-midi, ça tue le temps de vacuité cérébrale ou physique, ou les deux.

Mais hier c’était notre postier trotzkyste Besancenot qui planchait ; n’ayant pas plus regardé ça que les autres émissions druckériennes, je l’ai loupé, Olivier, et pour une fois tant pis pour moi ; la télé c’est comme la recherche d’or : des tonnes de boue et de déchets et par ci par là une petite pépite…

Bien évidemment la « claque » était de son côté, c’est de bonne guerre populaire ; le Figarôt du matin me cite de bons mots de la vedette – exercice obligatoire, les bons mots ; et ma foi parfois j’opine du bonnet, j’aurais applaudi spontanément, comme la salle.

Que la grande distrib’ se fasse « des couilles en or » sur notre dos (c’est pas moi qui dis des gros mots, je cite) c’est amplement prouvé ; que la laitue à 1 franc soit devenue la laitue à 6,55957 francs, c’est aussi vrai, et aussi infect. Hier j’ai dû batailler pour acheter aux Puces un vieux porte-manteau rouillé mais mignon : le vendeur en voulait 1 euro ; d’ailleurs regardez, les nombres réels ont disparu, ne restent que les entiers, partout c’est tout à 1, 2, 3 etc… euros. Les centimes ? ils ont disparu, les vendeurs n’en ont pas !! trop facile ; heureusement moi j’en avais, des centimes, et j’ai eu mon bidule pour 80 centimes. Mais il a fallu se battre !

Bon, on arrête là : sur ce que j’ai pu lire des compte-rendus, cet Olivier est un bon coup d’air frais dans les bavasseries vaines qu’on nous sert habituellement ; et il dit sur les petites choses de la vie des vérités vraies ; sur le reste… on diverge, mon gars. La révolution, c’est quand même du sang à tous les coins de rues, et l’immigration façon « entrez les gars, y en aura pour tout le monde » c’est soit crétin et suicidaire, soit du sabotage.

Au total, merci monsieur Drucker ; la prochaine fois que vous invitez d’autres personnages que des amuseurs, diseurs de bons mots et pousseurs de chansonnettes, faites-moi signe, d’accord ? mâame Le Pen, par exemple, ou la patronne du Medef, pour équilibrer le débat.

(*) je propose télébavette, ou encore téléparlotte à la place de talc chaud. C’est tout à fait parlant, si j’ose dire.

Mandat, mandats

On devra sans doute batailler ferme pour rééduquer nos politiciens : ils sont indécrottables, malgré les timides espoirs que la campagne des Présidentielles 2007 avait fait lever.

Le psychodrame suscité par le vote sur les OGM (voir mon billet « Le pétrole et les OGM ») a laissé, et heureusement, des traces ! voir cet article du Monde. Il semble que l’UMP ait du vague à l’âme. Et les sondages sur la dernière loi OGM donnent les Français favorables à plus de 70 % aux positions de Madame la ministre, contre lesdits z’UMP. Des godillots en complet décalage avec leurs chaussettes, en somme.

Et il en est un, de député-maire (avec les sénateurs-maires, les rois de la double casquette (*)) pour trouver des vertus à ses multiples chapeaux ! Le maire de Lavallois-Perret (ne pas oublier Perret !!), ce Neuilly-sur-Seine du pauvre, énonce que, oui messieurs-dames, il faudrait être titulaire d’un mandat local pour pouvoir prétendre à un mandat parlementaire, et qu’un tel cumul est salutaire. Vieil argument bien poli par les ans : on a les pieds sur terre, comme ça, on sait de quoi on cause !!

Bon, on ficelle tout ça ensemble, et on retrouve le bon vieux paysage politique de par chez nous :

– des parlementaires qui ne bossent pas leurs dossiers, qui ne lisent pas les textes proposés ; à quoi bon, puisque c’est balancé en vrac et par pelletées depuis le Château ? d’ailleurs il suffit de voter tout ça les yeux fermés, sans se poser de questions. Pas la peine non plus d’être présent sur son banc pour voter, c’est cool… les permanents de nuit et les volontaires votent pour vous.

– évidemment, quand on ne fait pas son boulot au Parlement, on a du temps libre : alors pourquoi ne pas être élu local, hein ? des petits trucs simples, trouver les financements pour une piscine, marier des jeunes, c’est rafraîchissant et au moins on a les coudées franches, on n’a pas à voter au pas cadencé.

Bref messieurs-dames, revenons à des idées saines et claires :

– Vous nous représentez au Parlement, ce n’est pas pour faire des cocottes en papier ou sécher les séances.

– Vous êtes supposés savoir ce que vous y faites ; vous devriez lire et réfléchir aux trop nombreuses propositions de Lois dont le gouvernement et le Château vous bombardent. Vous n’êtes pas supposés voter aveuglément, mais selon vos convictions propres, qui représentent en principe celles de vos administrés.

– Si vous avez une expérience du terrain, comme le dit si bien M. le maire de Levallois-Perret, tant mieux. Mais l’expérience, c’est ce qu’on acquiert au fil de sa vie : maire, puis député, sénateur…(**). Il est possible, oui possible, à un député, de se souvenir utilement de son expérience antérieure en tant que maire. Donc, un mandat électif, un seul, c’est une exigence de base si l’on ne veut pas se moquer du monde. Et il y assez de travail si on le fait correctement (voir plus haut).

– Si vraiment vous vous ennuyez, c’est que vous passez à côté d’une mine de travaux passionnants : simplifier le monstrueux corpus de textes de Lois sous lequel nous croulons, virer les lois obsolètes, dépoussiérer, supprimer les textes régissant l’activité des allumeurs de réverbères d’Alsace-Lorraine, clarifier, moderniser… avant d’en balancer de nouvelles pelletées.

– Et, réfléchissez donc un peu… servez-vous de votre tête.

(*) Il n’existe pas de député-sénateur, ou lycée de Versailles. Nous y échappons, mais pourquoi ? parce que de ce côté là, le législateur a dit non ! Sinon, on peut parier un paquet de cahuètes qu’il y en aurait. Et pas gênés du tout.

(**) Moi-même j’ai pu faire du bon travail dans mon dernier emploi parce qu’auparavant j’avais pu apprendre plein de choses concrètes et instructives au cours de mon précédent boulot. Si j’avais proposé à mon patron de cumuler les deux rôles, il m’aurait ri au nez ; si de plus j’avais prétendu cumuler les deux salaires, il m’aurait pris pour un fou.

Le pétrole et les OGM

Ayant lu le texte ci-dessous sur un ordi, je l’ai trouvé, ma foi, pertinent. Légèrement modifié pour cause de conformité orthographique et de ton, je vous le restitue non dénaturé : que du vrai là-dedans, et qui explique entre autres les résultats mirifiques de Total en 2007.

————————–  » Pour tous les assujettis à rouler en bagnole en France, et en Europe : un peu d’histoire…

  1. En l’an 2000 nous avions 1 dollar à 1,2 euro et 1 baril de pétrole à 60 dollars soit le baril à 72 euros et on payait 0,82 euro le litre de gasoil,
  2. A la mi-mars 2008, nous avons 1 dollar à 0,65 euro et 1 baril de pétrole qui a grimpé dernièrement à plus de 110 dollars. soit le baril à 70,1 euros et nous payons environ 1,25 euro par litre de gas-oil….

Et là, mes amis, posons-nous la question : si le baril est un poil moins cher maintenant pour nous, européens, qu’en 2000…. pourquoi le gas-oil est-il 50% plus cher ??

Question subsidiaire : où va la différence ? (en d’autres termes : qui se sucre sur notre dos ?)

Autre question pas vraiment subsidiaire : le jour où le dollar remontera ??? je ne vous raconte pas !

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Autre chose : le texte sur les OGM voté hier à l’Assemblée Nationale a laissé des traces sanglantes sur les bancs de la Majorité, et un peu moins saignantes sur ceux de l’opposition. La ministresse chargée du dossier (« chargée du » !! nul, pépé !! on dit « en charge du… », c’est du frangliche, « in charge of… »), Madame Nathalie Kosciusko-Morizet (NCM pour faire plus court), ayant rouscaillé devant les attitudes godillotesques des UMP – vieux réflexes hérités de l’ère Pompon-Tonton-Chichi – a même dû aller à Canossa, aussi joyeuse que moi quand je vais voir mon dentiste, et retirer ses commentaires pas tendres pour les godillots : « un concours de lâcheté et d’inélégance  » – on a déformé ses propos, très certainement, a-t-elle concédé.

Bref il y a deux constats là-dessus : les groupies de Monsanto, La Firme-OGM, les amateurs de maïs mutant, se sont clairement découverts, et sont aussi bien de la Gauche que de la Droite ; les z’UMP, et avec eux le Premier Ministre, sont retombés dans l’ornière chérie – s’ils avaient jamais tenté d’en sortir – et reprennent une partition qu’ils maîtrisent parfaitement : la Pensée Obligatoire, le vote en bon ordre, je ne veux voir qu’une tête !!

L’ouverture ? quelle ouverture ?