Casting d'enfer

C’est l’histoire d’un mec, un mec normal… la soixantaine qui rime avec la petite bedaine, assez violemment hétérosexuel, du moins c’est ce qui se dit. Il a un petit pied-à-terre dans une grande métropole du Nouveau Continent, mais pour de courtes escapades, pour le dépaysement, pour la gaudriole qu’il n’est pas interdit de pimenter d’un peu de sazo-mado, de mises en scène façon docteur ou soubrette, ou les deux, il se paye de temps en temps une chambre d’hôtel, dans un coin discret où il a ses habitudes, son rond de serviette, ses charentaises libidineuses, pourrait-on dire.

Mais v’là-t-y pas qu’un beau jour, à la veille d’un voyage, alors qu’il est dans une de ses humeurs à fesse, qu’il s’est donc rendu dans son hostellerie favorite pour un petit plan-cul conforme à ses habitudes, ne voilà-t-il pas qu’attendant, on peut le supposer, avec une certaine excitation, la personne « du sexe » que le room-service officieux et dévoué doit lui envoyer, un grain de sable grippe le mécanisme.

La femme de chambre d’étage, vu l’heure tardive – il est autour de 13 heures – se dit qu’il est plus que temps de faire la suite numéro 47522-7, frappe à la porte, n’attend pas de réponse, annonce à tout hasard et à la cantonade, mezzo voce, « service de chambre » et entre, sûre qu’il n’y a personne.

Mais non, pas du tout, le monsieur est « prêt » pourrait-on dire, en tenue – fort simple, et en armes ; il sort de la salle de bains, disposé à jouer sans préambule sa partition, qui pour lui s’organise autour d’une séance de fesse, ni plus, ni moins. Vous saisissez le tableau ? l’horrible méprise ? d’autant plus qu’on est dans un pays où ça ne plaisante pas du tout du tout avec ces choses-là. La femme de chambre, elle, n’est pas du tout dans les mêmes dispositions que le monsieur… ça se passe très mal, pas du tout le scénario attendu. Fatale erreur de casting, quiproquo qui tue.

C’aurait pu être du Feydeau, c’est du Kafka, c’est la Bérésina !…  si encore, comme à l’ordinateur, on pouvait cliquer sur « défaire », revenir en arrière, jouer le coup différemment. Mais tiens, bernique ! les carottes sont cuites.

Tibert

Fermetures de robinets

Il est des fermetures de robinet qui me gonflent (qui « me les gonflent menu », comme disait un ex-mien collègue) : celles des raffineries de pétrole, du fait d’une « certaine catégorie de personnel » : vivement les bagnoles à électricité, et, tiens, je m’achèterai une éolienne pour prévenir les coupures de courant des CGTistes de l’EDF, de SUD, de FO, de la CFDT (version « hard »), du NPA, des Mélanchoniens…  pour m’emmerder, il leur restera, aux enragés de la retraite la plus précoce de tout l’Ouest et de la plus grande pénibilité de toute l’Administration, à faire tomber le vent.

Une autre fermeture de robinet qui gonfle : le robinet d’informations. Le Monde, Libé, et maintenant le Figues-à-rôts, et violemment, tous se sont mis plus ou moins à « Tu veux lire ? tu raques« . « Tu veux intervenir ? tu raques« . Bon, je veux bien comprendre que produire un canard ça coûte des sous, que ce n’est pas une oeuvre philanthropique, mais on pourrait nous laisser bouquiner les titres et les résumés, au moins, non ? et regarder les images par dessus l’épaule du voisin.

Tiens, puisque c’est ça on va créer une société, moi mes potes : moi je paye pour Le Monde, un deuxième pour Libé, un autre enfin pour le Fig’machin (l’Equipe et le foot, moi, je cotise pas, mais bon, si ça vous branche…). Et on partage les identifiants / mots de passe. Comme ça on pourra tout bouquiner pour le prix d’UN seul canard.

C’est risqué ? oui, au sens où si l’un de mes co-cotisants se permet de balancer des commentaires mal venus et de signer pour moi, c’est ennuyeux. Il faut donc une certaine retenue, un code de bonne conduite, soit !

C’est frauduleux ? pas vraiment : les infos de l’un se retrouvent chez l’autre, et vice-versa – autant dire que quand tu en as lu un, tu les as tous lus (sauf l’Equipe, évidemment, puisque je ne le lis pas). Du temps de Beuve-Méry, de Pacadis ou de Thierry Maulnier, on n’aurait pas pu dire ça : le Monde, c’était un monument d’objectivité distante, le Figaro causait façon Comtesse de Métonculat, et Libé déconnait ferme dans la provoc’. Aujourd’hui,on reproduit pile-poil les dépêches de l’AFP, avec un peu de sauce socio-truc ou anti-machin (*) autour.

En fait, c’est idiot, mon idée de partager des abonnements. Avec un seul, ça doit suffire. C’est ça qu’on appelle la pluralité de l’information, coco !

Coco

(*) anti-qui ? ça commence par S et finit par Y, en 7 lettres ; tiens, un indice : y a un K au milieu.

Démocratie du comptage

Aujourd’hui c’est grève nationale, la SNCF ayant comme d’hab’ commencé à s’échauffer la veille à partir de 19 h. Sportive, la SNCF.

J’ai donc utilisé mon vélo, ma bicyclette, ma bécane, mon biclo pour me déplacer en ville : bol, il n’a pas plu, voilà qui m’a plu, tout baigne… d’ailleurs quand bien même les  transports en commun eussent fonctionné, j’aurais utilisé ma bicyclette : question de fierté individuelle, non mais !

Mais je lis ceci  : « A la mi-journée, les grévistes plus nombreux que le 24 juin« . Aaaaahhh ! voilà donc la clé du conflit en cours, je décrypte pour vous :

– moins de 200.000 manifestants : retraite à 62 balais, bande de feignasses.

– entre 200.000 et 400.000 : 61,5, avec des aménagements pour les plus fragiles (comprenez :  les plus gueulards, les fonctionnaires…)

– entre 400.000 et 600.000 : 61 ans – allez, on va pas se chipoter pour si peu.

– au delà de 600.000 : on change le Premier Ministre, ou l’on nomme une commission, ou les deux.

Bon, vous savez ce qui vous reste à faire, selon pour qui votre coeur bat :  soit trouver un prétexte pour empêcher vos relations d’aller s’époumonner en vain dans la rue, soit chausser vos baskets et vous échauffer avant d’aller gueuler, sur l’air de « Il était un petit navire » … « Ohé, ohé, Pompidou – Pompidou navigue sur nos sous… »

Tibert

Bobo aux Roms

Les modalités d’application des lois dans ce pays sont curieuses, erratiques, et dommageables.

Tenez : des Roms s’installent en toute illégalité dans un terrain vague, un pré, une aire d’autoroute : pendant des années, ce genre d’initiative reste impuni, et puis crac, un beau jour, il faut dare-dare tous les virer, ces campements illégaux. Qu’est-ce qui a changé ?

Tenez : toute ville de 5.000 habitants et plus doit avoir un terrain d’accueil dédié aux « gens du voyage » (dont les Roms). Or plein de villes sont hors-la-loi sur ce point ; si des manouches viennent à vouloir y stationner, pas l’ombre d’un bout de terrain pour eux. Que fait la police ? rien, pendant des années. Et crac, tout d’un coup, on découvre que des communes ne respectent pas la loi ! ça alors !

Bref : une politique du « coup ». Laisser-aller chronique (tant pour les communes inéquipées en terrains d’accueil que pour les Roms en campement sauvage) suivi de crises de rigueur, on va voir ce qu’on va voir, scrogneugneu !

Si la réaction aux manquements aux lois était analogue à celle des « radars » routiers (*), ce serait certes inhumain – une justice au flash et au microprocesseur – mais on ne se poserait pas la question de respecter ou pas la Loi : quand on sait que ça va tomber, on fait attention ! Bref, au lieu d’un laxisme général entrecoupé de crises de rigueur, une application quotidienne, ferme mais humaine des lois serait mieux acceptée. On a du pain sur la planche…

Un dernier mot : les « voleurs de poules » et les escrocs financiers, même combat ! la délinquance en col blanc n’est pas plus respectable parce qu’elle a les moyens de se payer des fringues griffées ;  bien au contraire.

Tibert

(*) je ne fais pas ici l’apologie globale des radars routiers, ces pompes à fric. Aux points dangereux, ils sont archi-nécessaires ; encore faudrait-il avoir la volonté de supprimer ces points dangereux !! les autres, c’est pour les menues dépenses de l’Etat.

Fatals soixante-trois pouces

Le Figues à rôts vous l’annonce, avec d’autres révélations tout aussi passionnantes : il est désormais licite à un individu de taille inférieure à 1,6 mètre de postuler à la Police Nationale. Vous ignoriez l’existence de cette exigence ? trop tard, elle n’est plus exigée. Je dirais même plus : il n’est pas fait mention d’une nouvelle limite minimale ! tout petits-petits, vous pouvez désormais postuler au port du bel uniforme de Rambo bleu marine avec des grosses godasses « rangers » noires,  et au pistolet réglementaire, espérant tout de même qu’il ne traînera pas par terre.

On apprend dans cet article figaresque que la limite des 1,6 mètre datait de l’ancien régime, où elle s’exprimait en pieds et pouces : 5 pieds 3 pouces, soit, puisqu’un pied fait 12 pouces, 63 pouces !! sachant que chez les Etats-uniens – les seuls à s’obstiner dans l’utilisation de leurs pouces (et à emmerder la planète avec ça) pour mesurer les longueurs – un pouce vaut environ 2,54 cm, cela donne 160,02 cm : on concèdera volontiers que les 2 centièmes de centimètre ainsi ratiboisés comptent pour du beurre. Allez, je vous le fais à 160.

Certes, pour maîtriser un malfrat de 1,85 mètre et 92 kilos, il est intéressant de ne pas ŝtre trop inférieur en taille et en poids, mais la police ne fait pas que du maintien de l’ordre !! la police scientifique, tiens, pour passer un pinceau sur le scooter du fils de M. Sarkozy, aux fins de mettre au jour d’éventuelles empreintes digitales, pas besoin de mesurer 1,7 mètre : même un nain peut le faire. Et plein d’autres boulots comme ça.

On apprend ainsi, au fil de cet article du Figaral, que, je cite : « Il n’y a en effet pas que des policiers «de terrain» : la police nationale comprend aussi des mécaniciens qui s’occupent du parc automobile, des interprètes ou encore des cuisiniers. » Là franchement, ça me la coupe ! grandeur et force de la Fonction Publique… je comprends mieux l’ampleur de l’effort financier qui est demandé aux ménages pour entretenir ces innombrables et efficaces effectifs administratifs.

A moins que ça relève de précautions sécuritaires, ces emplois policiers « décalés » ? que ce soit de la parano galopante ?  ils ont peur qu’on leur scie la barre de direction de leur bagnole ? qu’on traduise de travers les aveux des prévenus allogènes ? qu’on fourre leur jambon-beurre-cornichon de mort-aux-rats ?   prudence, prudence, un cuistot assermenté, c’est plus sûr !!

Au fait, l’arme réglementaire du policier-cuistot, c’est aussi le flingue à la hanche ? pour truffer de plomb ?

Tibert

Oooolé !

Les jeux du cirque chez les Romains, les corridas chez les Espagnols : même combat (le combat des autres, évidemment !). Foules avides de sang, de mort, élégantes installées a la sombra, côté ombre, c’est plus cher, et baissant le pouce ou exigeant les oreilles et la queue post-mortem…  en Catalogne ce sera, paraît-il, bientôt fini de ces spectacles nauséeux où la pauvre bête, haletante et épuisée, bardée de banderilles sanguinolentes et de mouches noires, la bave à la gueule, aveuglée par le soleil, se demande dans sa pauvre tête qu’est-ce qu’elle bien pu faire à ces gens-là pour qu’ils l’emmerdent à ce point, tous ces types costumés en carnaval, boudinés dans leurs pantalons aux bosses suggestives.

D’accord c’est beau, très beau la corrida, comme était beau le geste du rétiaire lançant son filet à la tête du secutor. Magnifique spectacle… juste dégueulasse, mais beau. Il faudra avoir des cojones, du courage, pour interdire ça, et ma foi, olé ! la Catalogne, si elle parvient à tourner cette page, aura gagné dans mon estime. Laissons les beaux taureaux sombres paître en paix, couvrir les vaches en demande, trottiner dans les estancias, en attendant la mort, comme nous tous.

Tibert

Récré et travail administratif

Tiens, pour me faire pardonner l’aride billet précédent : je lis ça dans le Figaro-France.

Lisez-le vite pendant que, tant que, profitant du fait que, ça n’est pas passé aux oubliettes, choucrouté, mis à la trappe : c’est assez intéressant, et en dit long sur l’usage judicieux qui est fait de nos impôts. Mais je suppose que vous ne vous faisiez pas d’illusions, non ? si ?

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/07/09/01016-20100709ARTFIG00597-fonction-publique-sanctionnee-pour-avoir-dit-la-verite.php

Tibert

Dans le sens qui tombe sous le sens

Je lis ça…

 » Bison Futé mise sur un vendredi et un samedi rouges en Ile-de-France et orange au niveau national dans le sens des départs. »

Voyons voir, voyons voir… si je pars de Bordeaux vers Lille, je suis dans le sens du départ, non ? inversement, le Lillois qui va vers Hendaye, il est dans le sens du départ aussi, non ? oui  ? bon alors, ils vont exactement dans des sens opposés, sans (sens ? ) que ça crée de bouchon, non ? ça devrait pouvoir rouler.

Bien, essayons d’avancer, quel est le sens des départs ? vu que ça part de partout, vers n’importe où ? allons, un effort.

Le sens des départs DES PARISIENS, évidemment, bonne réponse. Vous l’avez deviné tout seul : c’est un fait connu, les non-parisiens n’ont pas le sens du départ, ou pas droit au sens, ou alors petit, négligeable.

Merci, Bison Futé.

Tibert

Le fakir et les meneurs

Un site que je fréquente volontiers – savoureux, instructif, vous en reprendrez bien un peu ? – j’ai nommé « Langue sauce piquante« , le blog des correcteurs du monde.fr, et si vous me suivez, vous avez déjà été y tremper votre mulot, vu que je l’ai référencé dans mes « favoris », ce site, donc, nous régale d’un titre suggestif : « Les meneurs arrivent par la Chine« .

Façon de gloser sur le mot « meneur », qui sent bon son syndicalisme persécuté et ses manipulations policières ; façon aussi de nous remettre en mémoire, d’un clin d’oeil, certains petits bijoux de contrepet. Les commentaires des lecteurs du billet dont je vous entretiens ici montrent que ledit clin d’oeil n’est pas passé inaperçu ! Moi, j’étais resté sur la citation classique et célèbre « le fakir est arrivé à pied par la Chine » ; les meneurs arrivent eux aussi par là, sans qu’on nous dise si c’est à pied, à vélo ou en pousse-pousse, mais bon…

Ceux qui arrivent aussi par la Chine (0-1, but des Chinois), ce sont les footballeurs de l’équipe de France qui sont, paraît-il, arrivés en Afrique du Sud pour y participer à la toute proche Coupe du Monde. Ne lisant pas dans le marc de cahoua, je ne puis prédire quelle équipe sortira vainqueure (vainqueure… quelle horreure !) de ce cirque, mais au vu des miteuses prestations des footeux français (*) je puis sans risque prognostiquer un rapide retour au pays dès la fin des matchs de poules. Chouette, on va pouvoir passer à autre chose.

Hélas, il va y avoir le Tour de France… là on ne pourra pas y couper : nous allons vivre assiégés par le sport (le sport des autres, bien entendu) et la caravane Miko et Merlin-Plage. En coupant la radio et la télé, peut-être ?

Tibert

(*) Disons le : parmi les 23 footeux partis chercher en Afrique du Sud leur prompt billet de retour , tout n’est pas à jeter, notamment certain petit ailier gauche remuant et vif, qui joue d’habitude en Allemagne – lui honore son salaire et son maillot. Mais globalement, c’est une équipe confondante d’inefficacité et de mornitude (merci, Ségolène, de me l’avoir soufflé). Je croyais, moi, que le sport était joyeux.

Gel de blog

Blog gelé : vous connaissez ? voilà… il n’existe pas de vaccin contre le gel de blog, et de toutes façons c’est trop tard, on pourra revendre les vaccins s’il en existe, le froid est arrivé comme ça, paf. On peut essayer le grog – le grogdeblog – ou frictionner le blog dans le sens du poêle, ça peut aider. Tiens, justement, voilà qu’il remue.

la France gregrelolotte, et il neige en Hiver, si si, incroyable. Derechef les trains Eurostar coincent, habitués qu’ils sont à ne circuler que sous les bananiers, les palmiers dattiers et les lagons à l’eau turquoise. Les préfets, qui n’ont jamais entendu parler de saleuse, de sableuse, de chasse-neige, et à qui personne n’a expliqué l’utilité des bulletins météo – en revanche on les a largement chapitrés sur la manoeuvre des escadrons de Gardes Mobiles – interdisent à tour de bras la circulation, des poids lourds, des cars scolaires… les écoles sont fermées, les administrations recommandent à leurs ouailles de rester au chaud…  c’est la retraite de Russie, on est foutus.

– 7° C à Bordeaux !!! c’est le Pôle Nord, le super tramway du coin, la merveille technique qui se passe de caténaire aérienne est resté coincé, car son système électrique est très très chatouilleux… un rien le perturbe. Les services de l’équipement du département ont voulu ressortir leur chasse-neige modèle 1912 modifié 1934, c’est tout à leur honneur, mais le temps de le dégager, gonfler les pneus recharger la batterie, mettre du fioul, tout ça, il était coincé par la neige, pas de bol, on fera mieux une autre fois. Faut dire, de la neige à Bordeaux… de mémoire d’homme on n’a jamais vu ça. Normalement il fait doux… si encore on les avait prévenus…

Chouette pays. Si d’aventure  un pays ennemi veut nous envahir, il a l’embarras du choix :

– entre le 1er et le 15 Août : du billard, on est tous à la plage. On ne se bat pas en maillot de bain.

– entre le 25 et le 31 décembre : super fastoche, tout le monde cuve ou s’amuse avec son nouveau train électrique.

– quand il neige : la France est arrêtée, il n’y a plus qu’à l’encercler.

Tibert