Tu vas la prendre, ta pub, oui ?

( Les Contribuables Associés ont lancé une consultation sur le rond-point routier le plus moche, le plus idiot… (le plus ruineux, le plus mégalo, le plus contre-productif…) : on sait que la France détient de très très loin le record mondial du plus grand nombre de ronds-points, gloire débile et ruineuse, puisque ça a coûté des dizaines de milliards aux citoyens, et que ça continue ! tant les maires sont dans l’émulation à çui qu’en aura le plus, et les plus grotesques. Qui saura les arrêter dans cette dérive folle, coûteuse et mortifère ? Vous vous ferez votre opinion, mais l’ouvrage de Pontarlier avec le totem d’André Malraux, effectivement, tient la corde : il est assez ignoble )

Mais les films interdits à la télé le mercredi, vendredi et samedi, ça sera peut-être bientôt fini, vu que cette mesure stupide – supposée obliger le consommateur à se sortir et à consommer des loisirs payants (*) – ne sert plus à rien, ou pas grand-chose : les Netflix et compagnie, les replay… tout ça a chamboulé la donne. Du coup, on assouplit, mais pas que : la pub va aussi monter d’un cran ! Tenez, je cite : « L’interdiction de diffuser des films de cinéma à la télévision certains soirs (mercredi, vendredi, samedi), par exemple, devrait être levée. Comme les chaînes le réclament, l’inclusion d’une troisième page de publicité pendant les films d’au moins 90 minutes devrait être autorisée. La diffusion de publicité avec ciblage géographique devrait également devenir possible (avec par exemple des pages de pub différentes sur une même chaîne à Paris, à Lyon ou à Strasbourg)« .  Bénéfice secondaire, pendant les films, et toutes les trente minutes, on va pouvoir aller pisser.

Notez bien, on n’a pas touché le fond, on n’a pas encore les délicieux cookies des ordinateurs à la télé, mais ça va venir ! vous avez commis l’erreur de laisser l’écran allumé sur les spots de bagnoles pendant que vous alliez faire pipi ? vous allez en bouffer ad nauseam, des pubs de bagnoles !

Tibert

(*) Quant aux ruraux, loin de tout cinéma, théâtre, boîte de nuit…, qu’ils crèvent et se gavent de talcs-chauds, de reality-shows, de… bref les merdouilles du samedi soir à la télé.

Pollution, bénévolat et circuit fermé

( Quand un type de l’administration Trump voyage, il descend dans un hôtel Trump ; pour sa partie de golf il se rend sur un terrain Trump etc… : premio ce sont des installations de première bourre, grand luxe et super bien placées ; deuxio comme ça l’argent va là où il est le plus intéressant qu’il aille ! Et ce ne sont pas pour des cacahouètes : il y en a eu, récemment, pour 3,6 millions de dollars, lors d’un déplacement de Donald-Casque-d’Or en Irlande, sur SON domaine de golf de terrain de golf à Doonbeg. On est des amateurs, nous en Europe, on ne sait pas faire des trucs astucieux comme ça… )

Mais, voyez cet intéressant reportage de France 24 : au Burkina-Faso, les Ouagadougoutiens se retroussent les manches pour d’utiles initiatives citoyennes. Là-bas, vu que les bouches d’égoûts  sont obstruées par des tas de cochonneries, l’eau y stagne, ça macère, ça pourrit et ça pue, les moustiques prolifèrent etc… et comme les services de la mairie ne font pas les curages nécessaires, eh bien ce sont les habitants qui s’y collent, vu que ce n’est pas tenable ! Chez nous c’est plus compliqué, il y faut un support idéologique ; alors on s’invente des « journées de la propreté », des « nettoyages militants », des B.A. façon scouts-toujours…

Tout ça parce qu’il faut remédier aux dégradations, déchets sauvages, négligences et incivilités ! Qu’en est-il des actions de la police municipale ouagoudoutienne pour sévir contre les pollueurs ? l’article de France 24 est muet là-dessus, et probablement pour une simple et bonne raison : nada ! Chez nous c’est pareil… on laisse faire. Tenez, hier, sur mon parcours de jogging urbain, sur un trottoir nickel sans doute fraîchement nettoyé, je croise un type qui ouvre un paquet de biscuits et balance l’emballage par terre : je me suis  bien gardé de lui faire les gros yeux et de l’engueuler, il avait l’air balèze et patibulaire. Non mais, j’ai envie de finir mon jogging en bon état, moi… pour rattraper je vais devoir m’inscrire à une journée « nettoyage citoyen » ; je vous parie que je n’y retrouverai pas ce sale type.

Tibert

Tout, rien, jamais, toujours…

( Oui, Greta Thunberg… pffff… bon, c’est du spectacle, du Barnum. Dommage qu’oncle Donald et les pollueurs fous trouvent en face d’eux cette caricature immature de Jeanne d’Arc improbable, labellisée écolo-scandinave. D’aucuns ont fait les comptes de cette démonstration ridicule de voyage Monaco-New-York en voilier « zéro émission » : ça a coûté un pognon de dingue, des tas de billets d’avion, et pour quel résultat ? il serait temps de passer à autre chose que des démonstrations de bateleuses surdouées… sans oublier que Greta, tout fabriqué que soit le personnage, nous rappelle l’urgence qu’il y a à s’occuper du futur de notre Terre, mal barrée ! ).

Mais au fait… je lis sur le Parigot : « Trop de viande à la cantine : des assoces réclament plus de menus végétariens« . c’est d’une logique terrible : au lieu de se dire tout simplement, avec bon sens,  ben si y en a trop y a qu’à en mettre moins, on  propose de n’en mettre plus du tout !  Voilà qui est typique d’une logique sectaire. Les végétaliens, les vegans, les bouffeurs de racines râpées, les adeptes du tout cru, de boire son pipi et autres déconnages alimentaires déséquilibrés vont frapper à la porte de la directrice pour réclamer eux aussi LEURS menus. C’est en bonne voie… dans la logique des religions, chacun la sienne avec ses exigences soi-disant incontournables.

Les gosses ont besoin de protéines, des bonnes, pour grandir et forcir : bien évidemment, les légumineuses, le soja… toutes les plantes riches en protéines peuvent aussi faire l’affaire dans des menus variés, équilibrés, mais pas que ! la viande contient des protéines ! elle est comestible ! on a essayé, ça fonctionne ! ça peut même être bon ! Ah, c’est d’un pénible ces discours de tout ou rien…

Tibert

Du bon sens, mais c’est bien sûr !

Vous commencez à bosser, disons, à seize ans, grouillot chez un charpentier, par exemple. Arrivé à soixante ans, vous avez bossé – ou chômé, cherché à bosser, etc… – en tout quarante-quatre ans. Cependant que le gus qui a grimpé jusqu’à Bac + 8 ou 9, et touché sa première paye ( de cadre, non mais ! ) vers vingt-six ans n’en aura, arrivé lui aussi à la soixantaine, fait que trente-quatre au total.

C’est élémentaire, mon cher lecteur, mais pas pour les grosses têtes qui réfléchissent à la réforme des retraites : ils se battent les flancs à définir un âge-pivot ! meuuuh non, c’est le temps passé à travailler qui vaut, et basta !  Et Macronious a réalisé l’évidence de mes propos, puisqu’il y vient, lui aussi, au temps passé à trimer. C’est du bon sens et c’est tout !

Reste un constat : Il faudra probablement augmenter les durées de cotisation… on vit plus vieux, les caisses de retraite doivent équilibrer leurs comptes, gnagnagna. On sait tout ça, mais il est hors de question que des caisses de retraite « à part » parasitent le régime général !

Dans cette perspective, il est indispensable d’aligner les citoyens sur un système unique, sauf évidemment pour les « travailleurs de force » – ce qui reste à définir, et surtout pas en restant sur les régimes spéciaux iniques (prime de charbon, etc…) qui existent actuellement, avantages acquis et autres prés carrés aux petits oignons des syndicats de fonctionnaires.

Tibert

Baignoire perçée

Juste un petit mot… le coup de l’Amazonie qui brûle m’inspire deux remarques :

  • Premio, si le poumon vert de la Planète est là-bas, c’est bien dommage, c’est bien loin ! Au lieu d’assigner autoritairement au Brésil le rôle de Poumon Vert Planétaire Certifié, si l’on commençait par entretenir chez nous un peu de verdure ? hein ? voyez les espaces verts à Paris, du côté des arrondissements du Centre-Est : que dalle ! Il faut aller chercher la verdure au Père-Lachaise (un peu tristounet, tout de même) et aux Buttes-Chaumont, pas vraiment voisins !
  • Deuxièmo, donner du fric pour éteindre les incendies en Amazonie, c’est tenter de remplir le tonneau des Danaïdes, ou une baignoire perçée : on sait que ce sont des feux volontaires ! pendant que de coûteux Canadair ou autres vidangent leurs citernes sur les feux, de joyeux déforesteurs s’emploient à foutre le feu partout où ça les arrange, en toute impunité, pour aménager des terrains cultivables et rentables. Bref, on perd son temps, là, et son argent avec.

Tibert

 

Dans la (gou)gueule du loup

( Le sommet du G7, avec ses sherpas – normal, pour les sommets – et ses pléthoriques délégations : il y a un programme des Chefs, et un programme des conjointes, concubines, copines des Chefs… car le mari d’Angela, seul mâle pressenti, et instruit par les précédentes expériences, s’est fait porter pâle : il a déjà donné. Il en a marre de comparer la rutilance et la surface développée des chapeaux (*), les étiquettes des grands couturiers et de se taper la visite des orphelinats du coin ou des conserveries de sardines.

Au fait, ça dure trois petites journées le G7 : il y a vraiment besoin d’y véhiculer les Premières Dames ? pas moyen que ces messieurs s’en passent soixante-douze heures et se la mettent momentanément sous le bras – quittes à trouver sur place, en cas d’urgence,  une âme compatissante ? ça nous coûte un max, ces petits à-côtés, et si ça se trouve, ils seraient demandeurs d’un peu d’air frais, nos Chefs de la Planète : trois jours sans leurs moitiés, tiens… bonne idée ! pour la prochaine fois. )

Et puis l’autre jour, au cours d’une discussion un peu animée avec une amie, son mobile posé sagement à ses côtés, celui-ci s’est mis soudainement à jacter : « Je ne comprends pas la question« , énonçait madame Gougueule.  Non mais… on ne l’avait pas convoquée ! de quoi qu’elle se mêlait, celle-là… si ça se trouve, quand vous jouez à la bébête à deux dos, le mobile sur la table de nuit, elle est foutue, madame Gougueule, de vous casser l’ambiance !  : « Le temps demain à Bézouil sur Ortense sera généralement gris et maussade« …. ou, pire, de vous espionner en douce. Allez savoir ce qu’ils en font, de tout ça ? hein ?

Donc je suis allé voir comment désamorcer cette espionne, cette Mata-Hari électronique et intrusive. Il semble que, oui, on peut lui river son clapet (quant à la rendre sourde, alors là… je ne parie rien !). Moult sites expliquent la manip, pas sorcière : j’ai retenu celui-ci, qui est assez complet, et dont le titre va bien à mon humeur : OK Google, tu m’énerves !.

Tibert

(*) Sur la photo, là, madame Donald tient largement la corde : ce galure, mes amis ! a la sombra sans problème toute la journée, avec ce truc.

Quand ça déliveroue (de vélo)

Un délicieux article de ce site branché engins électroniques et autres gadgets indispensables, nous énonce que « Apple va délivrer des iPhone à des hackers pour renforcer la sécurité d’iOS« . Délivrez-nous des anglicismes stupides ! de fait, plus loin dans l’article sur les iPhone à des hackers, on se reprend, c’est reformulé en presque français : Apple va distribuer des iPhone « jailbreakés » (*) à des hackers pour qu’ils recherchent tous les défauts… eh oui, délivrer c’est chez nous supprimer une contrainte, couper des entraves (… mais délivrez-nous du mâle, par exemple, pour une prière féministe), et non faire une livraison, qui peut se dire tout connement livrer, distribuer, fournir, ou autre, suivant le contexte. Délivrer un message ? livrez-le donc, ça suffira bien.

Ce qui m’amène à évoquer les soubresauts de la plate-forme de livraison de bouffe à domicile et à bicyclette Deliveroo. Les émoluments des livreurs à vélo (pas les délivreurs, notez bien !) ayant changé en faveur des courses longues,  ceux-ci rouspètent, car ils préfèrent faire 3-4 courses courtes qu’une seule longue, c’est plus rentable pour eux – moins crevant aussi, peut-être ? Mais le système qui lie un restaurant, un client, la plate-forme de commandes-livraisons et le coursier, a sa logique perverse : il est tentant pour Deliveroo et consorts de court-circuiter les restaurants, c’est plus juteux ! donc on installe des cuisines « maison » (**) quelque part en banlieue, on y mitonne les trucs habituels – souvent « ethniques » – prisés des urbains branchés (kebabs, couscous, sushis, tacos, chicken wings et autres vacheries exotiques, beaucoup plus rarement du tablier de sapeur, du gratin de nouilles ou de la tête de veau ravigote), ça supprime un acteur, c’est tout bénef… mais il faut véhiculer la bouffe depuis cette lointaine cuisine ! et à vélo…

Bref, outre que par chez moi  les livreurs cyclistes seraient vite rebutés par le dur relief du terrain, outre que la conurbation où je crêche n’a pas la taille critique permettant de rentabiliser un service de livraison, je reste convaincu que cette évolution à commander des plats stéréotypés, improbables et tiédasses au lieu de se mitonner son petit frichti soi-même est une régression dans la civilisation. Boycottons donc tous ces pourvoyeurs, ces délivereurs de tambouille, non pour faire plaisir aux coursiers mécontents, mais pour préserver un peu d’humanité, de créativité, de noblesse à la fonction de manducation. Bénéfice secondaire, ça coûte moins cher.

Tibert

(*) jailbreakés ! oh qui dira le délicieux frisson du jargon technique pour épater le lecteur ! débridés, déplombés auraient fait l’affaire, mais ça n’est pas assez obscur.

(**) on appelle ça des dark kitchens ! bien sombres, les cuisines en question. C’est pour ne pas effrayer les cafards ?

Logique territoriale

( Au fait : ayant acheté il y a quelque temps un gros parasol, abondamment bricolé depuis pour en prolonger la frêle durée de vie – le mécanisme d’ouverture, le socle, etc… – j’ai voulu en changer la toile à bout de souffle, l’armature étant, elle, en très bon état d’usage. Bernique ! la toile est aisément amovible, et de dimensions banales et courantes, mais… il faut racheter un parasol ! les toiles de remplacement, ça ne se fait pas. Politique assez dégueulasse, bassement marchande, méprisante pour le pauvre idiot de consommateur. Et l’on nous rebat les oreilles sur la préservation de la Planète ? du pipeau, oui… ! Moralité : j’ai fait faire à l’identique une toile de parasol, cousue à partir de vieux rideaux, et… ça marche ! bien fait pour leur gueule. )

Mais on cause ces temps-ci de l’emploi « à vide » de nombreux fonctionnaires territoriaux payés à rester chez eux, vu que leurs employeurs, mairies, conseils Généraux, etc… n’en ont plus l’usage. Eh oui, c’est débile – et ruineux pour les contribuables – mais courant, sans oublier celles et ceux  😉 qui sont payés à ne pas faire grand-chose, ou à faire semblant (notons cependant, soyons justes, que certains travaillent, et parfois beaucoup). Mais outre cet état de faits scandaleux, on se heurte à des obstacles « territoriaux » assez ahurissants : hier, jour de canicule de chez Canicule, des gosses en Centre Aéré auvergnat devaient, selon le programme connu de longue date, se faire une journée « baignade au plan d’eau » (ombragé, le plan d’eau, notez-le). Annulée, la baignade ! c’était, ont-ils appris, pour cause de canicule. Comprenne qui pourra… quand certains pètent les bouches à incendie pour se rafraîchir, quand les Parigots font trempette dans les bassins et fontaines publics, des ronds-de-cuir ont découvert que la baignade en été par grosse chaleur, c’est soit déraisonnable, soit fatigant, soit contraire au règlement… ou les trois.
Au fait : les parents qui m’ont rapporté la chose ont emmené leurs gosses à la baignade, le soir venu : ils l’ont fait, ils sont revenus indemnes ! incroyable, non ?

Tibert, à l’ombre, bien évidemment.

Homard et banderilles

( Tenez, pour vous mettre dans l’ambiance nauséeuse de ce premier quart de 21ème siècle : à Marseille, on pêche des trottinettes électriques, en pagaille ! amusant, frais et techniquement neuf… ah ah, MDR… faut bien que les jeunes y s’amusent, pas vrai ?  )

Et puis il vaut mieux en pleurer de rire : cette histoire d’assassinat médiatique du ministre De Rugy révèle de cocasses rebondissements. En remarque liminaire, notez que la procédure est désormais bien rodée depuis le dégommage de François Fillon par les journaleux-flingueurs, qui consiste, une fois la cible choisie et les munitions – bonnes, douteuses ou juste putassières – amassées : on tire en rafales, surtout pas tout à la fois ! … il s’agit de blesser la bête, de l’affaiblir : on plante des banderilles, avant de l’achever d’un paquet de révélations plus consistantes que les amuse-gueules du début – les amuse-gueules au mahousse homard et au Sauternes, c’était juste les mises en bouche.

Et voilà que la porte-parole du gouvernement nous sort le dilemme homard / kebab ! bien parisienne, cette sortie provocatrice et qui sent son Faubourg-Saint-Denis, à croire que ce casse-croûte moyen-oriental à gril rotatif d’axe vertical a envahi le Territoire… eh non, madame, nous mangeons encore des petits-salés, du thon en boîte, du rond-de-gîte, du maquereau, des spaghetti carbonara, des salades de lentilles, et plein d’autres bonnes choses traditionnelles et pas turques ni hallal du tout : le kebab ne nous a pas encore vaincus, non plus que le MacDo. Le kebab !! non mais… c’est pour emm… embêter le parti de la Marine ?

Sachez, si vous l’ignoriez, que De Rugy allait régulièrement à Nantes… en train (TGV, 2 heures et des poussières), tandis qu’un chauffeur du ministère faisait, lui, le même trajet à vide et en bagnole aux fins de transbahuter son Chef une fois sur les lieux. Il puait du bec, le chauffeur ? il était soûlant avec ses ragots ? trois heures quinze de voiture c’était trop long ? mais il paraît que c’est très très normal… ça se fait partout !… enfin presque… dans les ministères. le Français lambda, lui, radin comme il est, considère raisonnablement qu’une voiture vide ça se remplit – le train OU la voiture, pas les deux ! une fois rendu sur place par le train on loue une voiture, on en emprunte une au Préfet (c’est un ami, il ne peut pas vous refuser ça), ou l’on prend des taxis… tandis qu’aux Manivelles de l’Etat on n’a pas ce genre de considérations étroites et grippe-sous. Foin des contingences financières : le meilleur des deux, comme d’hab.

Tibert

Montrachet versus Père Julien

En cette dure aridité journalistique de juillet, réduite, c’est dire, au Tour de France, voilà du supposé juteux et neuf : le précédent titulaire du poste de Président de l’Assemblée Nationale, monsieur De Rugy, a paraît-il organisé des gueuletons somptueux en son pied-à-terre professionnel, l’hôtel De Lassay… des gueuletons à nos frais, ça va sans dire, sinon ça n’aurait pas intéressé les journaleux. On y a dégusté du homard de concours et bu du Château Cheval Blanc (*), des trucs ruineux… Là où le bât blesse –Médiapart le dit, avec toute la bienveillance qu’on lui connaît 😉  – c’est que De Rugy y aurait invité ses amis : pas des repas d’affaires, donc !
Médiapart contre Gala, en somme, en un match assez équilibré… madame De Rugy bosse en effet pour le second, brouet journalistique pipôle, dont d’antiques exemplaires fatigués meublent classiquement, accompagnés de Notre Temps, les pénibles attentes chez le dentiste. Médiapart serait-il jaloux ?

Mes amis, il n’y a là aucun scoupe, c’est populiste, c’est d’un banal ! on soulève là pour la n-ième fois un coin du voile sur l’inusable même scène, extraite du vaudeville « La soupe est bonne » , sur le thème de l’usage traditionnel, gaspillatoire et douteux des deniers publics. Si De Rugy a claqué un chouïa de nos impôts en bouffes abusivement somptueuses, il n’est que le successeur d’innombrables fines gueules à nos frais.
C’est un grand classique, tenez : au cinéma… L’exercice de l’Etat. On y voit Michel Blanc, Chef de Cabinet du ministre des Transports Olivier Gourmet – un nom prédestiné – se taper une copieuse collation faite maison avec un copain de promo de l’ENA, alias Didier Bezace, venu discuter carrière en privé : il arrose son mâchon, non d’un « Vieilles Treilles » de chez Magnat-Villages, acheté la veille chez l’arabe du coin, mais d’une bouteille de Montrachet bien évidemment prélevée sur la cave du ministère. Il est vrai qu’il bosse à pas d’heures, c’est dur, l’exercice de l’Etat… faut se sustenter…
Un autre ? Les saveurs du palais, bâti sur une histoire vraie : Catherine Frot en cuisinière personnelle de Jean D’ormesson-Mitterand, lui concoctant de petits soupers « tout simples » à l’Elysée : eh oui, c’est fatigant, la bouffe de la Cuisine Centrale tous les jours. Et d’aller chercher en catastrophe et en TGV 1ère classe de belles truffes fraîches, du côté de Brive, pour raviver les papilles fatiguées de Tonton…

Bref : rien de nouveau, Médiapart en mal de copie nous ressort là de vieux clichés sur le mode de vie de nos princes républicains, et De Rugy est fondé à réagir façon « ben quoi… c’est banal, normal… pas de quoi s’esbaudir »…  Là est le drame, mes amis : c’est effectivement normal ! s’humecter le gosier au Ministère entre grosses légumes ou proches amis avec un honnête Corbières à 10 balles ? se taper de la lotte au lieu du homard (**) ? non mais, vous rigolez, ou quoi ? Il ne peut y avoir que du haut de gamme dans les frigos des ministères ; on ne fait pas les courses chez Lideul, dans les ministères.

Tibert

(*) Du Saint-Emilion – rouge évidemment – sur du homard ? il doit y avoir maldonne.

(**) voir plus haut, même anomalie d’accord mets-vin. Quoique, de la lotte (de la baudroie) à la bordelaise ?