Grigris et parcours salvateurs

( Ouest-France nous offre un début d’article – payant ensuite, donc – sur la récente attaque de la synagogue de Rouen par un Algérien sous OQTF (comme un air de déjà vu, donc) et les protestations subséquentes, dénonçant l’anti-judaïsme haineux et meurtrier qui se manifeste de plus en plus ouvertement. Citation : « Ce matin, la bête immonde a frappé » . Ce qui prête à commentaire et à nuance : la « bête immonde » ce n’était pas, sous la plume du traducteur états-unien de Bertold Brecht (*) l’anti-judaïsme (alias antisémitisme, terme « ethnique » imprécis) mais le nazisme ! Le nazisme, et non pas le terrorisme islamiste, qui voulait frapper à Rouen. Il s’agit donc bien de DEUX bêtes distinctes, tout aussi immondes l’une que l’autre, mais pas de même nature… )

Et puis je suis resté abasourdi par cette initiative du Vatican, l’église catholique donc, qui propose l’absolution des fautes ( les « péchés » ) – ce qui signifie, le moment venu, un billet direct pour le Paradis – moyennant des parcours précis et balisés. Tenez : ça fonctionnera par exemple avec «  … un pèlerinage à Rome dans l’une des quatre basiliques papales ou en Terre sainte dans l’une des trois basiliques » . Ce truc me fait irrésistiblement penser au pèlerinage du « hadj » des musulmans, La Mecque, Médine… avec parcours fléché. A vrai dire, si ça a du succès avec une religion, pourquoi pas avec une autre, pas vrai ? il suffit de changer de Dieu. Les rémissions de péchés avec l’appli « Repentance et Absolution » téléchargeable sur GooglePlay et AppleStore, c’est pour bientôt.

Tibert

(*) Un peu de culture gratuite, merci Wiki : dans le texte original de la pièce « Arturo Ui » (Der Schoß ist fruchtbar noch, aus dem das kroch) : « Le ventre est encore fécond d’où c’est sorti » , Brecht désigne le nazisme par le pronom neutre allemand « das », signifiant « ça, cela ». La métaphore « la bête immonde » fut introduite dans la traduction états-unienne de la pièce, datant de 1941 (donc pendant qu’Hitler sévissait) : « The womb is still fertile hence arose the foul beast »… métaphore qui a été conservée dans la version française subséquente.

2 thoughts on “Grigris et parcours salvateurs”

  1. Abasourdi par une initiative du Vatican ? Un jour les êtres humains se rendront compte que les religions ont été dressées sur Terre pour asservir l’homme. Catho et protestants s’entretuèrent, le vatican protègea les pédophiles pape en tête, Israël massacre au nom de Dieu, ….

    1. Les religions font comme toutes les puissances à même de dominer : elles en profitent ! Mais l’idée de base, c’est qu’on refuse mordicus d’admettre qu’on est un petit tiret de vie dans l’espace-temps : avant, rien ; après, plus grand-chose, ce qui est dur à avaler.

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