De la pertinence des jetons de présence

Mesdames et messieurs les députés viennent de rejeter une proposition de leur collègue Lionel Luca, lequel souhaitait que l’Assemblée se serre elle aussi la ceinture, y a pas de raison, la crise c’est pour tout le monde : 10 % de moins d’indemnité parlementaire, s’ils étaient d’accord.

Ils ne sont pas d’accord… ! tu parles Charles – il s’appelle Lionel – les députés ont rejeté cette offensive « populiste », « démagogique » etc.  Bien évidemment, « faites ce que je dis, pas ce que je fais », on rogne partout y compris sur les bouquins, on rabote notre pouvoir d’achat, mais pas celui des députés, ils veillent au grain.

Le plus drôle – ou le plus moche, c’est selon – c’est que sur cette question, la gauche… s’est abstenue ! plus faux-cul que ça tu meurs. Ils s’en sont lavé les mains (ça me rappelle irrésistiblement la chanson « Ils ont les mains blanches, les mains maquillées… »), les Ponce-Pilates de l’indemnité parlementaire « de gauche », assurés que de toutes façons le travail  serait fait et bien fait par par leurs collègues de droite. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé, comme prévu.

Donc, résumons-nous :

– Français, sauf les députés – les sénateurs, les… etc, serrez-vous la ceinture, c’est de votre faute après tout si tous VOS gouvernements sont incapables de gérer un budget.

– Députés, mes amis, veillez sur vos sous, et cumulez, ça fait des sous en plus.  D’ailleurs les Français s’en foutent, ils ne  s’aperçoivent même pas qu’on se paye leur fiole. Et puis continuez donc à fréquenter l’hémicycle en pointillés (votre lieu de travail numéro 1, l’autre étant votre circonscription), au gré de vos emplois du temps sur-char-gés. Vous gagnez de jour en jour en crédibilité. Juste une proposition mais malheureusement elle ne vient pas d’un député : qu’on vous paye à l’heure de présence au Palais-Bourbon.

Tibert

AA… oops !!! sorry, AAA (ahhhh !)

La troisième Parque des notes financières, les celles qui coupent les cifelles des pays pendus à leur dette souveraine, la Parque Standard & Poor’s, la copine du maudit Moody’s et du fichu Fitch, S&P, comme ils disent entre connaisseurs, a gaffé. Le croiriez vous ? ils peuvent se tromper, chez S&P. Ils nous ont mis une mauvaise note, et c’était pas vrai… c’était pour de rire, sans doute, l’humour anglo-saxon…

Toujours est-il qu’ils nous ont à l’oeil, chez S&P, chez Fitch et chez Moody’s, ils nous scrutent, et visiblement ils fourbissent le « A » de moins, ce « A » de trop en moins qui permettra à ceux qui depuis des semaines jouent l’euro à la baisse, de se faire plein de fric sur notre dos. Peut-être S&P a-t-il donné là un petit coup de canif,  juste pour voir ?  ça leur aura échappé, ils en  ont tellement envie.

Allez, S&P, au piquet, bonnet d’âne, et un mea-culpa s’il vous plaît, en bonne et due forme. Elle est comment, la note de S&P ? elle est pas bonne du tout.

Tibert

Inadaptés ou inappropriés ?

Monsieur Baroin, qui derrière ses petites lunettes rondes et son nez pointu à la Grand-Duduche façon Cabu, cache une voix de basse profonde et une solide pratique parlementaire, a, paraît-il, selon le président du perchoir de l’Assemblée Nationale, prononcé « certains propos inadaptés« . Il est  vrai qu’il a envoyé à l’adresse des Socialistes ces propos :  « … des vieilles lunes socialistes qui vous ont certes conduit par effraction au pouvoir en 1997″. Souvenez vous, braves gens, monsieur Chirac, qui avait sans doute ce jour-là forcé sur la Corona ou la tête de veau ravigote, ou les deux, avait décidé en 1997 de dissoudre l’Assemblée Nationale ! et hop, vague rose au palais Bourbon, et pour monsieur Baroin c’était pas du jeu, y avait faute, c’est-à-dire effraction, les Socialistes auraient dû faire profil bas et admettre que monsieur le Président désirait conforter sa majorité branlante, pas la voir couler corps et biens. Ah, cruels, que lui avez-vous donc fait !

Monsieur DSK, lui, aurait sans doute qualifié ces propos d’inappropriés. Vous saisissez la nuance ? moi non plus.

Mais ce qu’on peut saisir c’est le sentiment de possession exprimé par notre présent Ministre des Finances et du Nouveau Serrage de Ceinture des Français Afin de Sauvegarder le Triple AAA de Moody’s : le gouvernement de la France appartient à l’UDR (au RPR à l’UMP etc…) de toute éternité et par délégation divine. Casser cette certitude c’est de l’effraction.

Je ne pense pas être suspect d’affection pour les molroses du PS et leurs bons sentiments dévastateurs pour notre pays, leur complaisance pour les ennemis jurés de la laïcité, leur empathie masochiste envers l’agresseur plutôt que l’agressé. Mais ici l’agressé c’est eux, non ? et nous aussi. La chambre rose de 1997 a été votée par les Français, monsieur Baroin (moi, comme d’hab’, confronté à un député-maire notoirement cumulard, j’ai voté « nul » par un bulletin biffé et proclamant « non au cumul des mandats »). Le Palais-Bourbon n’appartient pas à l’UMP, et vous nous devez des excuses, monsieur le Ministre : à nous, les Français complices de cette « effraction » inadaptée – ou inappropriée, comme vous voudrez.

Tibert

Il bouge encore

Le vieux lion, celui de la MGM qui rugit au début des pelloches sur les écrans blancs des salles obscures, le vieux lion rugit encore, à Belfort. Monsieur Chevènement se réveille pour l’évènement et l’avènement quinquennal ; il fait semblant d’aller encore un coup chercher son bâton de Maréchal – en vain nous le savons tous – mais il peut encore donner de méchants coups de papattes…

Il va prendre encore 3 % ou quèqu’ chose comme ça, et ce sera ça de moins pour monsieur Mélenchon, monsieur Besancenot ou son successeur, la nouvelle madame Arlette, madame Joly etc… et tous ces braves gens risquent fort, désormais, de ne point atteindre les 5% fatidiques qui leur permettraient de rentrer dans leurs frais : merci monsieur Chevènement, cela va donc accélérer la débandade des gauches à mini-chapelles, et la fin finale du vieux PCF, qui sait ? lui aussi bouge encore.

Reste les ténors, la gauche molrose à la bonté dévastatrice, qui depuis 2002 et la veste à Jospin continue de réciter le chapelet des Bizounours, et la droite à Rolex – cher et m’as-tu-vu, « vous allez voir ce que vous allez voir ». Gageons que monsieur Chevènement ne se fait aucune illusion sur ses chances de coucher à l’Elysée en mai 2012 ; il  sait encore pouvoir brouiller l’écoute – c’est un contrepet : je vous aide, là – des ténors. Et c’est tant mieux.

Accessoirement, je ne sais pas s’il l’entonnera, il pourrait nous redire, le temps de quelques brefs passages à la téloche, que la république est laïque, que la Justice ne se rend pas au bout de 5-10 ans à coups de sanctions non exécutées, que la probité des élus est une vertu cardinale, que le cumul des mandats est une insulte aux électeurs, et qu’on peut gouverner sans pour autant mobiliser un bataillon de flics et de motards à chaque fois qu’on va acheter un paquet de cigarettes au tabac du coin.

Allez, le Ché, poussez-vous que je leur dise tout ça moi-même !

Bébert

" Il n'y a de Dieu que le mien…

.. le tien c’est de la grosse daube ». Voilà en gros ce que depuis plus de 2.000 ans nous entendons, nous et ceux qui au fil des siècles et des étripages inter-religieux nous ont précédés. C’est idiot, n’est-ce pas, puisque par définition si Dieu existe, il est assez grand – il est même Très Grand, paraît-il – pour intervenir et nous prouver qu’il est lui, et pas un autre. Mais bernique, il se garde bien de le dire, et je pense savoir pourquoi – ou alors je suis sourd ?

Donc, soyons clairs : croyez à ce que vous voulez, même aux Martiens, tiens, mais souffrez, admettez que moi je n’y croie pas, et c’est là mon droit le plus strict, tant que vous n’aurez pas d’autre argument à me déballer que votre ignorance des origines de l’Univers, et d’autre motivation que de survivre quelque part à votre mort.

Mais bon, on pourrait à la rigueur admettre que l’idée de Dieu touche à l’ineffable, au transcendantal, bref au divin  – c’est du truisme pur beurre que je vous sers là – et donc ce serait « sacré », et donc pas-touche, il serait interdit de se foutre de la gueule de Dieu et de ses prophètes, ses prêtres, ses rabbins ou ses muftis… on pourrait l’admettre. Sauf que… sauf qu’il se trouve que certaines religions – qui sont en principe des affaires privées, c’est bien connu – prétendent régenter nos vies et nos comportements, et de manière coercitive. Alors là, c’est intrusif, abusif, et ça justifie les critiques, et comment ! et sur tous les tons, y compris sur le mode humoristique  façon Charlie-Hebdo.

Un certain nombre de principes de vie en société sont essentiels, et aucune religion ne peut prétendre à les nier. Entre autres, une femme = un homme, et donc un ménage c’est UNE femme et un homme ; on ne pratique pas les châtiments corporels (*) ; on respecte le droit à la contraception ; la capote anglaise – bien qu’anglaise, personne n’est parfait – a droit de cité ; on a des frigos et des inspecteurs sanitaires pour s’assurer que la viande de porc, elle aussi, est saine et comestible. Et on a le droit d’en manger, je veux ! et aussi de ne pas en manger, oeuf corse. Mais vous avez tort.

Tibert

(*) sauf le plus méchant, la peine de mort, ici ou là… on n’est pas encore tout à fait sortis de la barbarie.

Paradoxe existentiel

La Palestine vient d’être reçue comme membre de l’Unesco, c’est frais du jour, ça vient de sortir. Ce, malgré l’opposition constante de l’administration états-unienne, celle d’Obama comme celle de Bush, Clinton, Bush etc… on sait, et ça se voit comme le nez au milieu de la figure, que la politique des USA concernant le Proche-Orient est totalement à la remorque des positions israéliennes, et depuis des lustres. On en pense ce qu’on veut, est-ce un bien, est-ce un mal, c’est comme ça.

Mais l’objet de ce court billet, le voici, cet extrait de l’article du Monde-sur-Toile à ce sujet :

« … le quotidien conservateur Washington Times est catégorique : « Il n’y a pas et il n’y a jamais eu un pays appelé Palestine« . Et selon l’éditorialiste, Sonia Bloomfield, « le terroriste et chef palestinien Yasser Arafat a inventé un peuple qui n’a jamais existé« .

En d’autres termes, un « terroriste » nommé Arafat a inventé de toutes pièces le peuple palestinien. Il sort d’où, ce gus ? il est Palestinien.

Tibert

Logement, saison 492 – Enfin de bonnes nouvelles

On continue à faire court ? oui-oui, c’est bon pour moi. Pour vous aussi ? on y va.

Le « Monde » nous apprend, entre autres nouvelles réjouissantes, que les agents immobiliers traditionnels s’émeuvent. Ils sont émus, les pauvres. Un amendement de loi les perturbe, amendement qui veut leur rogner les contrats d’exclusivité. Et puis, la vraie raison, c’est que l’agence immobilière  » à bas coût » déboule enfin chez nous. Bas coût, c’est le cas de le dire, puisque c’est en comprimant ses frais fixes que le nouvel agent immobilier « pas cher » va arriver à gagner sa croûte tout en nous soutirant – c’est là que ça nous intéresse – des commissions un peu moins scandaleuses, surtout au vu du « boulot » effectué.

On en était – on en est encore –  à des 5 % , 6, 7, voire 10 % de commission. Pour quelques heures (chiantes, certes, faire visiter 12 fois le même appart’ fadasse, nul ou quelconque en argumentant sur le « coup de coeur » , c’est peu intéressant), donc pour quelques heures d’argumentations plus ou moins fondées, de salades plus ou moins bien enrobées, bingo, quelques dizaines de milliers d’euros. D’autant plus chouette, cette profession est peu exigeante en matière de diplômes – rien ou presque – et affrontait jusqu’ici très peu de concurrence. Va savoir pourquoi, si à Paris les annonces entre particuliers sont assez courantes, il est des régions – le Languedoc, tiens – où c’est rarissime, pratiquement TOUS les vendeurs sont masochistes et passent par les agences.

Bref, si l’on est encore loin des pays du Nord où la commission d’agence est de l’ordre de 1,5 % à 2 %, 3 % au grand maximum, on avance. J’ignore si Capifrance et OptimHome, que le magnat François Pinault veut racheter, viendront assainir le marigot de l’immobilier, mais on leur souhaite bon vent… avec des commissions raisonnables, bien entendu, à la mesure du travail fourni : un vrai travail de prospection et de conseil honnête – sur ce plan-là c’est loin d’être gagné.

Tibert

Oxymore and more

Je fais dans les billets courts, ces temps-ci, question d’humeur. Alors faisons court.

Un titre du Figues-à-rôts de ce matin : « La Lybie sur le chemin d’une démocratie musulmane« . Gageons qu’en chemin, sur sa route,  elle va paumer sa démocratie, ou sa musulmanitude, car je vois mal les contours de ce nouveau concept assez nouveau, la « démocratie musulmane ». Peut-être ce sémillant ex-jeune philosophe à chemise blanche ouverte au col et cheveux en soigneux désordre pourra-t-il éclairer notre lanterne ?

Il me semble en effet qu’en démocratie un citoyen sur deux environ est une citoyenne, dotée exactement des mêmes droits que l’autre moitié des citoyens. C’est mal barré, ou je me fourre le doigt dans l’oeil. Vu que la polygamie va être reconnue, mesdames, vous pourrez désormais vous constituer symétriquement à la maison  un petit nid de mâles, c’est la démocratie islamique qui vous y autorise. Et mettez-leur donc un chapeau assez couvrant sur la tête, des vêtements vagues, afin qu’ils n’excitent pas la concupiscence de vos voisines.

Kadhafi est au trou, on ne va pas pleurer sur lui, certes. On pourrait même dire, comme les Québecois, « mais r’gard’ bien, c’est pas plus pire ». Re-certes. Mais j’ai des doutes.

Tibert

Le cul sur leurs fauteuils,

,… les « investisseurs » qui dépriment, repriment, craignent, doutent, redoutent… sont pessimistes, messieurs-dames :    « Les investisseurs n’ont guère apprécié les mauvaises nouvelles sur l’activité économique en France et en zone Euro » (photo d’un gus, le cul sur son fauteuil, scrutant sur une bardée d’écrans les éventuels gains qu’il peut espérer en y restant, justement, le cul sur son fauteuil).

Faut-il rappeler que l’activité économique a besoin de fric ? que pour faire de la recherche, innover, produire mieux, il faut… investir ? c’est le serpent qui se mord la queue, l’investisseur n’investit pas parce que ça glandouille dans l’activité économique, et l’activité économique est pâlotte parce que les investisseurs sont frileux. Investisseurs, mes amis (euh… c’est un poil trop, là), bottez-vous le cul, investissez dans la production, pas dans les bidouilles boursières ; les bidouilles boursières ça rend sourd.

Rappelons que la richesse se crée en produisant, pas en spéculant. En spéculant, on peut s’enrichir, mais au détriment des autres. Et on peut perdre, aussi, car il  y a une justice. Il n’y a guère que le travail qui enrichisse sans appauvrir ; en plus ça maintient en forme, et ça entretient les biscotos.

(Amen)

Atrides putéoliens (*)

Mme Joëlle Ceccaldi-Raynaud fait partie des députés cumulards (comme des tas d’autres, de gauche, du milieu et de la droite) : elle est députée + maire de Puteaux, car député, ce n’est pas assez de travail, ça laisse plein de temps libre (ou inversement, maire de Puteaux, c’est peinard, pas grand-chose à faire, alors pour s’occuper, on fait aussi députée). Puteaux, ton univers impitoyable : La Défense ! les tours, les affaires, quoi… les milliards de contrats du BTP, avec tout plein d’appels d’offres tous plus alléchants et juteux les uns que les autres. Puteaux et ses voisines, Courbevoie, Neuilly, Levallois, Nanterre : le 9-2, que du beau linge.

Il se trouve qu’elle a de qui tenir, madame Ceccaldi-Raynaud, fille qu’elle est de monsieur Charles (idem), cumulard lui aussi, puisque ex-sénateur + maire de Puteaux. Et comme elle est soucieuse de la pluralité de la presse, et de la santé des titres les plus fragiles, elle a largement contribué à remonter le tirage de la dernière mouture du Canard enchaîné, en demandant à ses services d’acheter tous les exemplaires dudit Canard en kiosque – soit environ 600 exemplaires – sur l’emprise de sa commune.

Hasard bizarre, le « Canard » traitait justement, ce mercredi dernier, d’une accusation de pot-de-vin versé à  madame le maire dans une affaire d’attribution de marché par le Syndicat Intercommunal de Chauffage Urbain de la Défense. Cette  histoire date de 2007 – admirez la célérité de la Justice ; madame le maire était entendue comme témoin assistée. Pourquoi ? parce que son père, mis en examen pour « favoritisme, recel d’abus de biens sociaux et corruption passive »,  a mis en cause sa fille, qui aurait touché des commissions occultes.

C’est bien dommage, les habitants de Puteaux n’auront pas pu lire le « Canard ». D’autant plus que les acheteurs massifs ont vivement conseillé aux kiosquiers de Puteaux de ne pas se faire réapprovisionner.

Reste une interrogation : est-ce sur ses fonds propres que madame le maire de Puteaux a acquis les 600 exemplaires du Canard (auquel cas elle peut en faire des confettis ou les accrocher, découpés en carrés, au mur de ses houatères) , ou sur le budget de la mairie ? il faudra alors trouver à les utiliser au bénéfice de la commune, ces hebdomadaires satiriques ; je ne sais pas, moi, tapisser la salle des mariages, par exemple. Ou alimenter le Chauffage Urbain de la Défense.

Bébert

(*) Putéoliennes, Putéoliens, courez acheter le Canard » ailleurs qu’à Puteaux, ou lisez-le par dessus l’épaule de madame le maire.