Feux Verts

Mes Verts amis,  je pense que vous avez chopé la rougeole, grave (*), ou bien vous êtes daltoniens. Que le Mélenchon, son acrimonie et son écharpe rouge apprise de Tonton se répandent en anathèmes et vitupérations contre les roses et tièdes Socialistes, c’est dans la nature des choses : ils n’en feront jamais assez à ses yeux, les Roses, pour égalitariser et terniser ce pays selon le modèle 1917 revu 2012, sommairement dépoussiéré, relooké. Mais vous, qui fûtes verts ?

Que madame Joly, après son épatant bide aux Présidentielles, continue brillamment à aligner les vabures bervales et les incongruités, on sourit, elle ne représente guère qu’elle-même. Voyez comme, généreuse à notre place – pour notre bien à tous et le salut de nos âmes – elle s’étonne qu’après avoir, en 1961-62, assimilé sans trop de problèmes un million de pieds-Noirs, nous ne puissons en faire autant de quelque dizaines de milliers de Roms ! les Pieds-Noirs ont apprécié… l’immigration sauvage…

Mais que nos gouvernants Verts et les élus du même métal s’excitent sur l’affaire Leonarda, lamentable cacophonie rose-vert, et tentent de réactiver la marionnette lycéenne, de rallumer les ardeurs de ces jeunes gens prêts à hurler sur les causes les plus indéfendables, pourvu qu’elles soient séduisantes et sans nuances, que monsieur Placé, qui doit son confortable et durable fauteuil sénatorial (9 ans, c’est bien long)  aux accords rose-vert de 2011, se permette de jouer les boute-feu, alors là, si j’étais au PS je n’apprécierais pas. Déjà que le Premier Secrétaire dudit PS trouve que Moi-Président n’est pas assez gentil avec cette famille mi-kosovar, mi-italienne, mi-Rom qui a épuisé tous les recours légaux, les faux papiers et les déclarations fantaisistes pour tenter mordicus d’obtenir l’asile et les allocs ici, aidée en cela par d’aucuns pour qui la Loi républicaine n’est qu’un chiffon de papier, et qui veulent nous infliger leurs valeurs – les leurs.

C’est assez clair, l’épisode Leonarda est un montage, un piège à con pour couler le Valls, qui décidément gêne. Au passage, les revers de pantalons de Normal-Premier en ont pris un coup, dommages collatéraux ! L’acharnement insensé de la Gauche-gauche et de ses groupuscules spécialisés style RESF est bien normal, c’est leur jeu constant d’ouvrir nos bras à l’humanité tout entière, allez hop, soyez fous. Mais les Verts ? quel rôle jouent-ils dans cette machine de guerre ? en quoi l’accueil indû d’une famille fraudeuse au refuge politique s’inscrit-il dans un schéma écologique cohérent ? Placé, c’est Mélenchon avec une écharpe verte.

Tibert

(*) “grave” : c’est, rassurez-vous, un contre-exemple, ce qu’il ne faut pas écrire. Cet adjectif grave, justement, et de sonorité plaisante, se retrouve ici dénaturé, enlaidi, devenu adverbe rustique, sans nuance, panacée de l’expression sommaire. Moche, quoi.

PS : Monsieur Sapin, le ministre du boulot, annonce, navré, “Les chiffres du chômage demain ne seront pas bons… “. Je traduis : les chiffres du chômage seront mauvais. C’est pareil ? si vous voulez… dans “pas bons”, il y a “bons”, c’est moins pire que “mauvais”, comme disent nos amis du Québec.

Boudiou, fan de chichourle, etc.

Hier soir aux infos, séquence video : monsieur Menucci, Patrick, hilare, présente aux journaleux massés devant l’urne socialiste et marseillaise son bulletin de vote primaire et socialiste  – rose, le bulletin, évidemment. La séquence dure et dure, interminable, sous les crépitements des flashes, et, au bout d’un très long suspense à deux balles, votera, votera pas ? ledit Menucci laisse tomber son bulletin dans la transparente boîte à votation. On a eu ainsi très largement le temps d’admirer la prestance satisfaite du futur adversaire socialiste de l’actuel maire de Marseille. On était gêné pour lui, heureusement que le ridicule ne tue plus.

Notez, on ne sait pas encore qui monsieur Menucci va affronter l’an prochain, si l’actuel maire de Marseille va se représenter, rempiler pour 6 ans de mieux. Faisons un voeu pour monsieur Gaudin : qu’inspiré par la Bonne Mère, les écailles lui tombent des yeux, et qu’il se rende compte que dans un pays de 4 millions de chômeurs au bas mot, les types comme lui qui auront presque 75 ans au moment des Municipales, carton de retraite plein – et une retraite de sénateur, excusez du peu – feraient mieux de passer la main. Non qu’il soit mauvais sénateur-maire, monsieur Gaudin, il fait très bien le cumulard Marseillais, langue qu’il parle couramment, mais parce que – je me fais, là, le porte-parole de tas de Français excédés par les lamentables moeurs parlementaires – il y en a marre de ces personnages, de droite comme de gauche, encroûtés et amorphes, vieux, qui plus est, et cramponnés mordicus à leurs biftecks pluriels ( il n’y a avait pas qu’un  bifteck, il y avait plusieursss bifteckssss, aurait dit Topaze). La vieillesse est un naufrage, disait De gaulle, et si ça continue monsieur Gaudin va nous refaire à Marseille les piteuses dernières années du Chaban-Delmas bordelais, qui ne lâcha les manettes de sa ville à bout de souffle (*) qu’à 80 ans.

Si encore monsieur Menucci laissait augurer de lendemains mieux gérés… hélas, ce que nous en avons vu hier s’inscrit plein pot dans le grotesque de la politique-spectacle la plus éculée. Marseillais, mes chers compatriotes, trouvez-vous un homme, une femme, peu importe, mais énergique, intègre, compétent(e). Ca doit bien pouvoir se trouver, non ?

Tibert

(*) à bout de souffle : la ville, ou le maire ? les deux, mon général.

Après vous… mais non, je n'en ferai rien…

On marche de plus en plus sur la tête dans ce pays, et les symptômes se précisent et s’accumulent. Le Monde d’hier soir nous titre, et c’est manifestement triste à ses yeux, “Quand on appelle le 115, mieux vaut être Français“. Le 115, c’est le téléphone de détresse sociale, “Au secours je suis dans la panade“, bref sans feu ni lieu. Un numéro que de plus en plus de sans-logis sollicitent, tant cette époque est moche. Et Le Monde nous apprend donc que les hébergements d’urgence sont saturés, que les places manquent, que c’est pour le 115 comme dans l’immobilier locatif à Paris, ou comme les dossiers à Popaul-Emploi, ou les places en prison : ça ne suit pas, on n’y arrive pas.

Et donc, au 115, nous dit Le Monde, manifestement choqué, on privilégie les appels de nos compatriotes. Vous vous rendez compte ? la France, le Pays des Droits de l’Homme venu d’ailleurs ?

Ben oui, on fait ça, chez nous, et c’est, excusez-moi, normal, s’agissant d’une situation de pénurie. Ce qui ne serait pas normal du tout, carrément anormal, ce serait l’inverse. D’ailleurs la très grande majorité des démocraties – ne parlons même pas des régimes autoritaires, où il n’y a rien à discuter – donne la priorité à ses ressortissants, et pas que pour le 115 : pour l’emploi, pour les alloc’s, pour la santé, et j’en oublie. D’aucuns nomment ça la “préférence nationale”, et ça a très très mauvaise presse –  surtout auprès des gens qui n’en ont pas besoin.

Evidemment, l’idée, la gentille et joulie idée sous-tendue dans le papier du Monde, c’est qu’il faudrait être équi-charitable : hélas c’est infaisable, quand il s’agit de coups de téléphone, où beaucoup s’expriment difficilement, etc. C’est infaisable, et zut, si être Français ne donne droit qu’à payer sur ce sol des taxes et des impôts, autant se flinguer tout de suite. Ou donner carrément l’exclusivité du 115 aux migrants, ce sera plus clair. On pourrait alors ouvrir un 116,  pour les Français, en situation de pénurie lui aussi, bien entendu – mais là il va y en avoir qui vont hurler à la discrimination.

Tibert

Sur l'exceptionnalité des Valeurs

Un joli pied de nez de monsieur Lucchini, l’acteur, au Pujadas de service vespéral sur la messe du 20 heures à France 2, et qui l’asticotait, ksss kss, savoir s’il était de gauche, ah non, ah bon ? et pourquoi donc ? : “faut être exceptionnel quand t’es de gauche“, articule Lucchini, ronron façon Bébert (*), l’oeil pétillant derrière ses lunettes, se foutant manifestement de son interlocuteur. Tenez, c’est court et savoureux, profitez-en pendant que c’est là.

Eh oui, être de Gauche c’est extrêmement exigeant, et pour ça il faut mettre SES valeurs supposées au dessus des lois de la République, et s’y tenir, même si on clame urbi et orbi son amour pour la République, même si on est un élu de la République, et qu’on est à l’origine de ces lois ! Le pathos gonflé tel un soufflé sur l’affaire de cette collégienne retournée au Kosovo avec sa famille fait peine à voir : une lycéenne révoltée nous explique que c’est insupportable, révoltant, justement, de voir une chaise vide dans la salle de classe, alors que la veille, elle était occupée : et en cas de gastro-entérite, on fait quoi ? comme dirait l’autre. Une élue Verte nous assure que ça rappelle Les Heures Les Plus Sombres De Notre Histoire – la Shoah, allez hop, la rafle du Veld’Hiv’ – et SaMère, l’ex-Vert du Bordelais, qui, moustache frémissante d’indignation, réclame la démission du Valls… belle exposition de Valeurs. Mais les lois ? mais les nombreux recours et procédures engagés par le père de la gamine, et constamment rejetés ? ils s’en foutent, faut que ça mousse un max.

Fort sagement, le gouvernement, écartelé entre “y a pas faute” (ça serait sa faute)  et “faut être humain” (ils sont de Gauche, tout de même), va nous re-re-faire l’enquête, nous a assuré monsieur Ayrault, savoir si on a loupé un alinéa dans la procédure. Nous voilà rassurés.

Mais rappelons-nous : au dessus des Lois, il y a les Valeurs. Les Valeurs des autres.

Tibert

Bébert, le matou… le matou de Céline, l’écrivain… il avait des références, Louis-Ferdinand : Bébert, affectueux diminutif pour Tibert, Tibert le chat littéraire.

Fronts et sauces républicaines

(Note liminaire : il y aquelques jours, le Fig’N’importe-Quoi titrait en Une : “Nouvelles manifestations contre les retraites“. C’est en fait “Nouvelles manifestations contre la réforme des retraites” qu’il fallait comprendre : en gros, l’inverse de ce qui était développé ensuite, vous comprenez ? parce qu’un titre, faut faire COURT, coco ! on s’en tape si ça veut dire l’inverse, ou rien du tout.

Mais, à nos moutons…qu’est-ce qu’un front républicain ? chers auditeurs, vous le savez comme moi : c’est une initiative qui amène deux formations politiques, qui d’ordinaire se foutent impitoyablement sur la gueule, à se serrer les coudes car la République est en danger, rien que ça. Et il paraît qu’à Brignoles, dans le 8-3, le front-machin, là, eh bien, il a craqué. Il a craqué, disait monsieur Ayrault. Il a craqué, eh oui : il n’a pas pu empêcher le FN de passer. UN élu FN aux cantonales ? la République est en danger.

Il existe en fait (*) plein de fronts du même métal ; fronts moins scintillants que le prestigieux Front Républicain, car la République n’est pas menacée, juste un peu chahutée. “Je te laisse Coulommiers, tu me files Avranches“, “ Tu mets un poil d’écolo dans ton programme et je te rameute mes voix“, etc. Des fronts-tambouille… un front PS-EELV au printemps 2012 a ainsi permis aux écolos-verts, moyennant certaine bucolisation du programme du PS, de faire front avec ledit PS et bénéficier ainsi de sièges bien douillets au gouvernement ou dans les diverses assemblées, malgré des scores électoraux minables, voire calamiteux. Voilà, ça sert à ça, un front normal.

Le front “républicain”, lui, l’estampillé, sert en clair à empêcher le FN –  qui tourne régulièrement autour de 16-18 % des préférences des Français – de figurer dans les diverses instances représentatives : ce sont des 16-18 % pas valables, contrairement aux scores des micro-partis façon EELV ou NPA, qui sont, eux, des 2-4 % valables. Et pourquoi pas valable ? parce que, clament les autres, le FN, lui, n’est pas républicain ; extrême-droite, fasciste, un tas de noms d’oiseaux, mais pas républicain. Populiste, disait il y a peu madame Hidalgo : populiste DONC pas républicain. On appréciera la logique simple et implacable, s’agissant de deux “mots-valises” dont on peut faire des pages et des pages d’interprétations.

(Au fait, dans la même interviouve, Madame Hidalgo avançait que le FN n’avait “ jamais joué dans l’espace républicain“. C’est évidemment un gros mensonge : le FN a bien eu un groupe à l’Assemblée dans les années 1986, avec 35 élus (grâce à monsieur Mitterand et la “proportionnelle”, qu’on se dépêcha vite de remballer, c’est trop dangereux).

Bref : le “front républicain” est un faux-nez, un euphémisme pour “front anti-FN” ; madame Le Pen le nomme front “UMPS”, et c’est ma foi un raccourci qui se vérifie bien. Si le FN “joue si peu dans l’espace républicain”, c’est que, justement, le système uninominal à deux tours + le “front républicain” ont jusqu’ici à peu près réussi à l’empêcher de “jouer dans l’espace républicain”, où s’ébattent tous les partis auto-proclamés républicains. “Républicains”, ah ça oui, avec leurs cumulards même-pas-honte, leurs professionnels recuits de la politique, leurs vieillards indéboulonnables et cramponnés à leur hochet, leurs intègres Ministres du Budget, etc. Elle peut dormir sur ses deux oreilles, la République, tant que le Front Républicain fonctionne.

Tibert

(*) “en fait“, c’est l’actuelle tarte à la crème du langage parlé. En fait ça n’est pertinent que dans 10 % des cas, mais les “en fait” (pas les amphèt’s), ça meuble, ça permet de temporiser, ça importance le discours, ça le fait mieux, en fait.

Un Monde de beau linge

Quand par malchance on n’a pas accès au Houèbe, on achète le journal en papier, pour ne pas louper, par exemple, les palpitants épisodes de la juste lutte des taxis parisiens contre l’intérêt général des Parisiens, qui semble archi-secondaire. Mais passons. Donc, le journal… le journal du vendredi soir, le Moonde (daté du samedi), c’est vendu  avec supplément obligatoire, un magnifique magazine papier glacé, joulies photos et articles soignés. Le Moonde du vendredi soir coûte 3,50 euros avec tous ses suppléments, le magazine et divers feuillets ; soit 1,70 euro de plus que d’hab’. Pour ce prix on a droit à du rédactionnel, et du solide, non ?

Rédactionnel solide… il y en a, c’est vrai, sur la jeunesse de Téhéran, sur la parano des Parisiens qui bossent à St-Denis (93). Et deux-trois portraits estimables sur des gens intéressants. Voilààh… et puis, et puis, un article de 4 pages, très élogieux, sur la maison Arnys à Paris dans les quartiers huppés, qui habille un tas d’hommes célèbres ou riches, ou les deux. Et, le croirez-vous, on nous apprend que Normal-Moi en personne y est venu voir, mais a renoncé à s’y faire confectionner ses costards, c’est trop cher pour lui ! à partir de 6.000 euros la bête, on le comprend, ça fait cher le bout de tissu. Mais show-bizz, politiciens, écrivains, hommes d’affaires… ils sont légion à se presser chez Arnys, que du beau linge parisien – les socialistes sociaux et les UMP libéraux s’y cotoient avec civilité. Bref : Arnys, si vous êtes pété de thunes et affectionnez de vous vêtir bien bourge, bonne adresse. Moi j’appelle ça du “publi-reportage”, mais j’ai mauvais esprit.

Et puis, feuilletant le magazine, j’ai été frappé par le nombre de pleines pages de pub’ pour les fringues et chaussures masculines, et pas du Tatu ni du Kiabu, non : que de la belle griffe, vous pensez bien. J’ai donc consciencieusement établi la liste exhaustive de ces pubs grand format trouvées au fil des pages, outre la maison Arnys et deux quasi “publi-reportages” sous couvert de belles photos (“ Henri-Charles Dugenou porte ici une cravate Cecicela de chez Schmoldu, une veste cachemire-soie griffée MonLapin, chaussures Crokno de chez HypeShoe“, vous voyez le genre) : j’ai dénombré 27 marques qui souhaitent vous fourguer, via le magazine du Moonde, des vêtements ou des chaussures.

Ralph Lauren – Saint Laurent – Giorgio Armani – Gucci – Ermenegildo Zegna – Bottega Veneta (ah là c’est une femme !) – Canali – Brioni – Kenzo – Carven – Lanvin – Hugo Boss – Paul Smith – US.Polo Assn – Strellson – Cerutti – Peuterey – Marc O’Polo – Tommy Hilfiger – Woolrich – De Fursac – IKKS – Levi’s – Aigle – Geox – American Vintage – Dior.

Voilà. Notez, ce n’est pas tout, on a aussi Rolex, Bell & Ross, VW, Nespresso, Hyundai, Samsung, Toshiba, Renault, Novotel, Lindt, Rivages du Monde, qui, eux, ne vendent pas de fringues. Et, ah oui j’oubliais : Sotheby’s. C’est pour vendre une gentille gentilhommière à Menton (06), mise à prix 22 millions. Sur le papier ça a l’air pas mal.

Mais quelle est donc la cible du Moonde-magazine du vendredi soir ? c’est Vogue-hommes, ma parole ; le Fig’Magazine n’est pas loin non plus. Parisiens illustres, Parisiens branchés, vêtez-vous cher, vêtez-vous riche.

Poudrage de cacao sur le Tiramisu : une pub pleine page pour le “Musée du Monde”, des cahiers à se procurer semaine après semaine, sur des thèmes de beaux tableaux de grands peintres. Le prix du cahier : 5,99 euros. Là, sur ce sournois centime manquant de prix vicieux qui ne veut pas avouer ses 6 euros, on rejoint, naturellement, la grande famille des vendeurs de chaussettes sur les tréteaux des marchés.

Tibert

La i-Catastrophe, ou mon i-chéri

Il en est parfois des textes comme de ces mots qu’on prononce dans le calme feutré d’un cabinet, allongé et tournant le dos à une silhouette supposée attentive et flottante, bien que carrée dans un fauteuil : ils font sens.

Tenez : le Figues’areu areu, encore lui, nous régale d’un scoop réchauffé sur la catastrophe ferroviaire de Brétigny : il y aurait bien eu des dépouilleurs d’accidentés, des chacals de déraillement, des vautours de scène de désolation, contrairement aux dénégations officielles “dormez braves gens, tout est calme, la situation est sous contrôle“. Des salopards ont volé des effets épars sur les voies, ou sur les cadavres, allez hop,  pas de sentimentalisme.

Et volé quoi ? “Il s’agit de vols de téléphones portables, d’iPhone, d’appareils électroniques ou encore de bagages“, écrit le journaleux. Voilà qui est extrêmement vague (des bagages…) et extrêmement précis : des iPhone ! (et aussi des téléphones mobiles, ou cellulaires, bref des “portables”, selon la désignation courante et ambigüe).

Des IPhone et des téléphones portables… qu’est-ce qu’un iPhone ? un téléphone portable. Mais pas n’importe quel téléphone portable, pas de ces Samvung de mes deux ou de ces Suny à la noix : non, des iPhone, excusez du peu. Des montres et des Ronex, des bagnoles et des Portsch, des foulards et des carrés Herpès.

Ils ont volé des iPhone… La Marque A La Pomme. C’est épouvantable.

Tibert

PS : ça s’appelle en termes de journalisme du “publi-reportage”, ou de la “publi-information”. Combien ça rapporte au canard qui passe ainsi la brosse à reluire à la maison MaPomme ? ça vous ne le saurez pas.

Ça trompe énormément

Circoncision, saison IV : derechef le Conseil de l’Europe vient de pointer du doigt et condamner la forme rituelle de cette pratique sur les enfants (mâles, évidemment), qu’il juge abusive et dangereuse.

Derechef (A nouveau, si vous préférez, mais derechef, ça le fait mieux, il y a du chef là-dedans) Israël, état laïc de chez Laïc ;-), se met en rogne sur cette affaire et dénonce un encouragement aux « tendances racistes de l’Europe ».

Je fais remarquer ici que la circoncision n’est pas raciste pour deux ronds (de prépuce), puisque ces prépuces, tranchés rituellement ou à des fins hypocritement prophylactiques (*), sont sacrifiés sur des autels divers et variés ; et il en est de toutes les couleurs, tels les anneaux olympiques ! Le « racisme » est ici brandi hors de propos, comme souvent  – le “racisme”, c’est horrible, forcément horrible –  en dépit des faits et de toute rigueur intellectuelle.

Au fait, allez donc jeter un cil sur le juteux courrier des lecteurs, à la suite de l’article cité… bourré d’a priori(s) ! le jeu c’est d’en débusquer le maximum. Entre autres, on y compare le pénis non mutilé à une trompe d’éléphant… on y apprend aussi que le prépuce “n’a aucune fonction“. C’est bien des remarques de gens qui n’ont jamais eu la possibilité d’utiliser leur prépuce, ou alors ils ont oublié. Non mais dans quel monde vivons nous ?

Tibert

(*) un pénis circoncis est plus facile à laver, certes : pas besoin de retrousser le manche, flemmards que vous êtes. Mais il reste des plis un peu partout, et à l’ère des salles de bains généralisées et des douches quotidiennes, la propreté pénissienne ne pose aucun problème, circoncis ou pas.

Gentils Lupins et vilains buralistes

Un de ces récents soirs (*), à la télé, où l’on nous serine la soupe des infos vespérales – bien prémâchées, les infos, digestes et lisses :  un braquage de plus, le 72.527 ème, c’est un bureau de tabacs dans le Sud-Est : “Le braquage s’est mal terminé…”, dit en substance la spiquerine, “…le buraliste a tiré avec un fusil chargé de balles en caoutchouc et blessé un des braqueurs gnagnagna…“…

Qu’est-ce qu’un braquage qui “se termine bien” ? on aimerait avoir des éclaircissements là-dessus, que la spiquerine nous explique comment on s’y prend pour un braquage sans éclaboussures, un braquage “happy end”.

Autre : ce matin, Le Figues’haro nous en sort une autre qu’elle est savoureuse : dans l’Oise, quatre cambrioleurs de jour, cagoulés et gantés, qui trouvent les enfants à la maison… c’était pas prévu au planning… ils improvisent, les ligotent, les parquent à l’étage pendant qu’ils foutent la maison à sac à la recherche du fric supposé. “Ils les ont surveillés tout en fouillant la maison, mais n’ont commis aucune violence physique sur eux. ‘ Ils leur ont même apporté du lait et des biscuits. Il n’y a pas eu de violences physiques proprement dites. Ils ont fait attention à ne pas les traumatiser ‘, assure le parquet.”

Donc se pointer cagoulé et ganté, agripper et ligoter ce n’est pas de la violence physique ? c’est juste pour de rire, pour jouer aux cow-boys et aux Indiens ? on se fout du monde, là. Le parquet, l’anonyme parquet de l’oise qui nous sort cette connerie, je voudrais voir la trombine du communicateur “Ils ont fait attention à ne pas les traumatiser» si on lui faisait le même coup.
Le prochain braquage, les mecs, mettez des nez rouges, apportez des mirlitons et des amuse-gueules, et puis surtout faites gaffe à pas traumatiser vos victimes, faut que “ça se termine bien”, comme on dit.

Tibert

(*) Vous entendez comme ça sonne ? c’est pas beau  ?  “récents soirs” : récensoir… sssss… j’adore ces allitérations. Pour qui sont ces serpents qui sifflent gnagnagna…

Repu de vresse

Il y a deux jours, un Ministre du Budget interrogé sur le sentiment de Normal-Premier vis à vis de la polémique sur les Roms : “Le président est au-dessus d’un certain nombre de contingences. Ce qui compte, c’est que la ligne soit tenue“. Certes ! si en d’autres temps monsieur Kadhafi a pu planter sa tente sur les pelouses de Matignon, Moi-Président ne risque guère de voir débouler une quarantaine de caravanes dans la cour de l’Elysée, qu’on y tende des cordes à linge, et qu’on y déglingue la borne à incendie pour s’approvisionner en eau courante et gratuite. Les contingences, c’est pour d’autres.

Hier mardi des “Femen” canadiennes ont surgi à l’assemblée Québecoise, dépoitraillées comme d’hab’, criant des slogans hostiles aux religions – elles entendaient protester contre le crucifix qui orne la salle des débats. Sur leurs nichons était écrit “Crucifix, décâlisse” (crucifix, dégage ! en français de France). Je suis bien aise de constater qu’au Québec les Femen se peinturlurent les têtons en québecois, contrairement à nos Femen  européennes, qui même à Notre-Dame-de-Paris se barbouillent la poitrine et hurlent en anglais, ces connes ! nous pas comprendre.

Remarquez, si on pousse la logique femenesque, il va falloir trouver d’autres jurons orduriers chez nos cousins du Québec : “calice, ciboire, hostie, tabernacle, crisse…” : les linguistes ont du travail.

J’apprends enfin avec satisfaction que le Berlusconi transalpin a du plomb dans l’aile. Il a 77 ans – il ne les fait pas, au vu de son bronzage et si ses cicatrices de lifting ne craquent pas – et devrait enfin sérieusement songer à la retraite. Malgré ses récentes manoeuvres tordues et sa tentative de chantage pour rester dans le jeu politique et se soustraire à son sort judiciaire, il semble qu’il tire, enfin, ses dernières cartouches. Berlu, décâlisse !

Tibert