Et puis les sachets de ketchup au restau

On avait des films, autrefois… le soir à la télé, des “César et Nathalie“, des “Touchez pas au grizzly“… c’est fini tout ça, maintenant c’est genre la troisième rediffusion de l’épisode Quatre de la saison Deux des “Boeufs de labour“. Bref on a de moins en moins envie de mettre la main sur la zappette pour allumer l’étrange lucarne, contempler d’un oeil bovin des bouts d’intrigues filandreuses et dénuées du moindre intérêt.

Eh bien c’est pareil pour le Coin-coin-déchaîné : avant il vous sortait le mercredi un bon gros scandale bien mastoc – ou un plus petit -, aujourd’hui dans la série “La perfide Pénélope” on détaille les indemnités de licenciement de la dame en question ; mercredi prochain ce seront les fraudes au ticket-restaurant – il semblerait qu’elle ait payé des trucs avec au GéantSuperDiscount, qu’elle avait pas le droit – et la semaine suivante on vous contera et on comptera les rouleaux de PQ chourés dans les toilettes des musées. Pensez, les caméras des véçés ont tout enregistré, c’est bien au chaud pour le ressortir au moment adéquat, saison Deux, épisode Trois.

Moi je sais pas, mais ça serait de l’acharnement que ça me ferait le même effet. Le but de la manoeuvre, visiblement, c’est de jeter le bébé avec l’eau du bain : le programme avec celui qui le porte. C’est bien dommage, et le Coin-coin déchaîné joue un sale coup là,  parce que le programme, lui, mériterait qu’on en cause, au lieu de vouloir l’enterrer froidement sous des horions qui ne lui sont pas destinés (quoique…).

Tibert

Rien sauf Marcel

Aujourd’hui ? rien, je fais la pause. Je pose le stylo du dactylographe pour faire la pause, vous suivez ?  je le pose même pas, je l’empoigne pas ! j’en ai marre et je déprime, de voir où les scandales, ou pseudo-scandales, goupillés et opportunément brandis (dégoupillés, en fait) au bon moment nous ont menés : le désarroi, et un boulevard pour la Marine. Bravo les gars.

Non, zut, je me mets en roue libre aujourd’hui, je reste à zoner en pyjama. Allez bon, je vais juste vous dire un truc, histoire de pas rester sur ce vieux paradoxe usé, “j’écris rien”… tout en l’écrivant. Rien, sauf Marcel, donc. Oui, pourquoi la tempête qui balaye le Sud aujourd’hui se nomme-t-elle – ou plutôt pourquoi l’a-t-on nommée, elle demandait rien, elle – Marcel ? parce que des prénoms obsolètes et totalement ringards, ça ne manque pas, depuis Roger, Yacinthe, Désiré, jusqu’à Amédée, Prosper et Raymond… (ah non Raymond c’est réservé au monsieur qui vit avec la chanteuse, là, Carla Bruni… “Mon Raymond“). Bon, on évite Raymond. Je disais donc… ah oui : “Marcel est rentré sur le territoire gnagnagna” nous annonce ce matin Météo-France, comme si Marcel y était auparavant entré une première fois… c’est grave des erreurs comme ça. Où ça il est déjà venu ici, Marcel ? hein ? ils auraient pu écrire “Marcel a pénétré sur le territoire“, ça leur aurait forcément évité “repénétré“, ils savent compter, tout de même. Sans aller jusqu’à “Marcel a pénétré le territoire“, ça franchement non.

Bon, on va pas passer la journée là-dessus… allez, faut se secouer, résister à la mornitude. Je vais m’habiller et aller faire un tour, maintenant que la tempête a molli. Le temps d’enfiler mon marcel.

Tibert

 

 

Mon blog, Made for partaging

D’abord, juste un moment de piété hagiographique envers le désormais officiel-officiel du PS, Benoît H. Certains mal embouchés brocardent ses très modestes références scolaires : après le Bac’, une licence d’Histoire, et rien de plus… pffft c’est pas glorieux, clament-ils. Et  Le Monde de dégonfler avec zèle cette désobligeante rumeur, je cite texto : “Les engagements syndicaux et politiques précoces de Benoît Hamon ne lui ont effectivement pas laissé le temps de faire de longues études, puisqu’il s’est contenté d’une licence d’histoire à l’université de Bretagne-Occidentale à Brest avant d’entrer en politique comme assistant parlementaire du député PS Pierre Brana“.

Comme quoi, l’Histoire et l’hagiographie ça va bien ensemble 😉 Mais creusons… “entré en politique”, Benoît, comme on entre en religion, ce qui n’est pas faux ! né en 1967, il doit avoir eu sa licence (Bac+3) à 20 ans ou 21 ans sauf parcours hors-norme, soit en 87 ou 88. Il est dit (voir Wiki) qu’il s’engage en politique à 19 ans, soit en 86 (les manifs contre la loi Devaquet). Et il est embauché comme assistant parlementaire en 1991… en fait de 88 à 91 il avait tout à fait le temps de se faire une petite Maîtrise d’Histoire – soit deux années après la Licence – voire plus. Mais c’est que ses engagements syndicaux et politiques précoces l’ont vachement accaparé ! faire de la politique ou étudier, il fallait choisir. Admettez qu’il a pas mal choisi, joué les bons chevaux, Benoît : Rocardien, Aubryste et tout et tout.

Mais bon, on ne va pas passer la journée là-dessus. Je voulais surtout réagir à l’annonce des initiatives parigotes pour avoir les J.O. de 2024… enfin de lointains et futurs J.O., si nous sommes encore là !  Outre que ça va nous coûter un bras en pure perte et mettre un bazar noir dans la région parisienne qui n’en a vraiment pas besoin, on en est réduits à regarder nos édiles lécher les bottes des anglophones, sous prétexte que leur langue est comprise partout. Ce qui revient à renoncer, nous, à défendre et populariser la nôtre, qui est largement aussi belle, et tellement mieux articulée ! “Made for sharing” disent-ils… nous voilà encore débinés – humiliés, quasiment – malgré nous et par des gens qui sont censés nous représenter. Ils ne seraient donc pas foutus, les étrangers, de goûter le charme d’un “Venez partager”, “Paris pour le partage” ou similaire, éventuellement sous-titré en petit et en Rosbif juste en dessous (*)  ? ils utilisent nos rendez-vous, nos cul-de sac, nos ménages à trois, nos c’est la vie, nos et voilà, et ils seraient réfractaires à un ou deux mots de plus ? et le mot de Cambronne, ils connaissent ? au diable les J.O., en french in ze text.

Tibert

P-S : j’oubliais ! un article du Fig’haro qui fait débat, qui se discute, mais qui pose de vraies bonnes questions sans trop y répondre, d’ailleurs ; tenez, si vous voulez y jeter un cil, c’est ici. II cause de l’affaire Fillon, bien évidemment.

(*) ça se fait tous les jours – dans l’autre sens, évidemment – dans des milliers  de pubs de chez nous anglicisantes à souhait. Tenez, le slogan Nissan, par exemple, Innovation that excites, en anglais ça a tellement plus d’allure un Qashqai (avec la traduction en dessous : c’est obligatoire en principe, sauf pour le slogan des J.O. !).

Bancal + bancal (bancaux ?)

Il est difficile, ces temps-ci, de traiter de la reproduction des bigorneaux dans les mers du Sud. Non que ce sujet soit rébarbatif, bien au contraire, mais la Cité ne bruit que de l’Affaire (Le Monde, allez hop, en énumère cinq !) et, en toute objectivité, les différents supports médiatiques, radio, papier, télé, internet… sont tous à souffler sur le brulôt, à enfoncer François et Pénélope à qui mieux-mieux, que ç’en est indécent. Plus un espace pour les bigorneaux… tout ce ramdam m’évoque…  vous avez assisté à une chasse à courre, quand la meute des Beagles hurlants assaille le cervidé acculé ? moi non plus, c’est assez fermé comme milieu, la chasse à courre. Mais au cinéma, tenez, ce lien… pas beau à voir, hein ?

Un des chroniqueurs de BFM, hier soir, insistait sur un aspect peu fouillé de cette affaire : les bidouilles imputées à tort ou pas au ménage Fillon remontent à 1988, ça fait un bail, et il y a eu paraît-il de multiples épisodes, et et l’on sort ça maintenant, à 3 mois de la Présidentielle, quand le susnommé est sous les feux des projecteurs ? mais quand il était Premier Ministre il y a 6 ans de ça, c’était sans importance, ces supposés errements ? ça ne méritait pas une enquête du “Canard empêché” ?  ou alors quoi ? et si c’était Juppé qui était sorti de la Primaire, on avait aussi le panier de casseroles tout prêt au chaud pour lui ?

Bref : on a clairement attendu de savoir qui devait s’y coller pour la Droite et le Centre, avant de le flinguer en plein vol, si je puis dire. En technique guerrière, ça s’appelle une embuscade. Bien exécutée, d’ailleurs, félicitations au préparateur. Alors, on peut faire plein de scénarios, envisager de ré-embaucher Juppé, trouver des doublures de dernière minute, décider de se cramponner au choix établi… on va voir comment ça évolue.

Mais faisons ce constat : 66 % de 4,2 millions de votants ont choisi Fillon, soit 2,8 millions d’électeurs. Pour sa bonne bouille, ou pour son programme ? les deux mon colonel, mais le programme – assez radical, “clivant” comme on dit maintenant – a certainement pesé. Alors, QUI pour porter ce programme, ce programme précisément, pas une version pour Bisounours, si la personne qui l’a porté est “empêchée” d’aller au bout de sa démarche ? 2,8 millions d’électeurs en désarroi… un programme sans candidat… bancal, terriblement bancal.

D’un autre bord, on reproche au petit prodige du milieu-gauche, Macron, de n’avoir pas de programme… un candidat sans programme, en quelque sorte. Bancal aussi, indéniablement. Mécaniquement, un candidat sans programme + un programme sans candidat, ça colle, ça devrait le faire, non ? hélas non, j’en ai bien peur.

Tibert

 

Fronde et contorsionnisme

Je me réjouissais, hier, de la visite protocolaire que le vainqueur de la BAP – la Belle Alliance Populaire – Benoît “Burn-out” Hamon a rendue au locataire actuel de Matignon, monsieur Cazeneuve. Il n’y allait pas pour serrer poliment la cuiller au Premier Ministre es-qualité et lui bouffer ses petits fours en lapant sa tasse de Darjeeling, non, il allait rencontrer ce Premier ministre qui est aussi membre du PS. Lui signifier que dorénavant c’était lui le légitime…

Eh bien tout en touillant son Lapsang-Souchong, le Cazeneuve lui a suavement sorti que “La gauche ne réussira pas sans assumer le bilan du quinquennat“. Eh oui, il en est, lui, Cazeneuve, du bilan du quinquennat, et comment, les deux pieds dedans, avec Normal-1er, Valls, Ayrault, Taubira etc, et voilà un de ceux qui leur ont pourri la vie depuis des mois, un des “frondeurs”, voilà qu’il vient lui piétiner ses plates-bandes et marquer son –  futur – territoire ! Ces empêcheurs de gouverner peinard  qui piaillent avec véhémence et constance que ça ne va pas assez à gauche, là… qui obligent à sortir la Grosse-Bertha 49.3 à tout bout de champ…

Ainsi le voilà prévenu notre Benoît H. : pas question de s’essuyer les godasses sur les réalisations de l’ère hollandaise : il faudra les assumer, s’abstenir de les brocarder, voire les encenser, ou bien se couper de plein de gens utiles et qui ont toujours le bras assez long. Voilà qui donnera lieu à de douloureuses contorsions, de difficiles dosages dans l’éreintement laudatif, et vice-versa. Ce sera réjouissant à voir.

Peine perdue probablement, car monsieur H. occupe une position assez inconfortable : il doublonne clairement à gauche avec le Mélenchon… il pourrait bien essayer de fusionner avec, mais vous n’y pensez pas, ça froisse les ego. Et puis il fera la danse du ventre pour se gagner les Verts, mais même si ça se fait ça ne fera pas lourd de suffrages. De l’autre côté les sociaux-démocrates, ceux qui doutent de la société du Rien-Foutre-En-France et du Revenu Universel d’Existence, ceux-là, qui sont nombreux, ont au moins une carte à jouer, et en dehors de la BAP, eh eh. Tenez, lisez donc ce que dit monsieur Bergé, le mécène indéfectible de la gauche, lui qui avait jusqu’ici la foi d’un charbonnier aveugle et sourd pour le PS.

Tout ça pour vous dire, ça promet d’être cocasse. Nous aurons de savoureux moments à vivre d’ici le mois de Mai.

Tibert

La Trabant made in Rust Belt

Je vous ai causé dans un vieux billet ancien de l’augmentation irrépressible de la longueur des shorts de nos footballeurs – du temps de Raymond Kopa ou de Roger Piantoni on pouvait apercevoir le slip, et plus si affinités quand ils levaient la jambe –  alors que bientôt on pourra serrer le short dans les chaussettes. Je ne vous cause même pas des basketteurs dans leurs chemises de nuit trop larges, et, tiens, des handballeurs qui font pareil : je voyais hier une vieille photo noir-et-blanc du handball des années 70, c’était aussi des shorts bien courts, pas comme maintenant, où l’on ne risque pas d’entrevoir la couleur d’un slip. Dame, c’est qu’on est devenus pudiques !

A cette époque les rois de la spécialité – maintenant ce sont les Français, cocorico ! – c’étaient les Roumains et les Allemands de l’Est. Ah la RDA ! ses athlètes improbables et imbattables, surtout les femmes, sa sécurité de l’emploi en béton : tous fonctionnaires, tous locataires… et ses Trabant ! la délicieuse Trabant, fumante odorante et pétaradante, rare aussi, et qu’il fallait savoir attendre des mois, des années, mais faite en autarcie et avec fierté, 100 % allemande de l’Est, de la DDR – mais non, pas la Date des Dernières Règles.

Bon, alors c’est la séquence nostalgie ? ben non, c’est le retour en boomerang. Tenez, prenez monsieur Trump, bien actuel, lui… eh bien il va refaire aux “States” la RDA, au socialisme près tout de même, grosse différence. Car il en a marre, monsieur Trump, de voir partout chez lui des bagnoles allemandes, coréennes, japonaises, et il va falloir désormais qu’on construise aux USA des autos états-uniennes, scrogneugneu, conçues par des ingénieurs autochtones, avec des techniques locales, de l’acier du coin, produit in the United States of America, et pourquoi pas dans les hauts-fourneaux renaissants de la “Rust Belt”, ces vieilles cités industrieuses qui pourrissent lentement faute de boulot. On va donc sans doute revoir et l’on pourra  s’esbaudir devant ces trucs immenses, ces paquebots de la route pachydermiques et rutilants de chromes partout, les Cadillac et les Buick pleines de protubérances, les Studebaker en forme d’ailes de raie. Le repli sur soi trumpien – ou trumpesque ? – va permettre enfin de produire les Trabant états-uniennes voulues par Donald, et de faire un pied de nez nationaliste “America First” aux Merco, aux Audee, aux Béhèm et autres Totoyota. Avec le retour des bons gros vieux V8 culbutés sous les capots.

Il y aura même un grand mur, The Wall pour surpasser Die Mauer. Ajoutons-y l’amitié indéfectible avec la Russie… manquera plus que la barbichette de Walter Ulbricht, mais Casque D’Or a d’autres arguments pileux.

Tibert

En apnée

Je ne sais pas comment vous vivez ça, mais moi je vais vous dire : je fais le dos rond et j’attends avec flegme la suite  des  séquences “La merde au ventilateur“, saison IV. Ce qui ne changera pas mon point de vue sur la suite à donner. Je me bouche le nez, je m’applique à respirer au minimum, bref je me mets en apnée.

Qui a fourni au “Coin-coin entravé” de vieilles fiches de paye de madame Fillon ? (*) C’est une bonne question, avant d’en poser une autre : et si c’était vrai ? Si c’était vrai ces accusations comme quoi madame Fillon a eu des boulots vraiment bien payés et quasiment sans rien produire en échange ? eh bien je vais vous dire : je suis en apnée, je m’en tape.
Je m’en tape parce que TOUS les politiciens ( et les politiciennes ? elle y sont aussi, car la grammaire, qui est très bien faite et se fout du Politiquement Lourdingue, permet cette formule sobre et synthétique : “tous les politiciens” ) usent et abusent de nos deniers publics. La petite casserole récemment accrochée aux fesses de monsieur Macron – encore un ami qui lui veut du bien – en témoigne ; il aurait paraît-il dilapidé, dépensé fastueusement son budget de fonctionnement : légal mais pas beau, nous susurre-t-on.

Et les diamants giscardiens ? et les voyages achetés par la famille Chi-chi avec des valises de billets ? et les frais de coiffeur de Normal-1er ? et le cireur de godasses à domicile à l’Elysée pour un de ses conseillers ? et les bottines de monsieur Dumas ? et la maîtresse de “Tonton” et sa fille bichonnées par la République ?  et le remarquable mémoire rédigé par madame Tibéri pour une somme rondelette ? et le compte occulte en Suisse de tel ministre socialiste ? et cet autre ministre du même bord qui ne déclarait pas ses impôts ? et… je continue ?

Non, je vous dis : TOUS usent sans vergogne du fric et des facilités généreusement offerts par la République. Peut-être pas tous-tous, allez, mais presque. C’est humain… vous prendriez le métro, vous, glauque à souhait, avec des tags partout et les pieds des “jeunes” sur les banquettes, alors qu’on vous propose gratis une voiture de fonction avec chauffeur, grise les jours pairs et bleu-nuit les jours impairs, avec une cocarde au pare-brise pour narguer les contractuelles ? (**) Et puis, comparez : les locaux de la Chancellerie allemande ou du Prime Minister anglais, et l’Elysée, l’Hôtel de Lassay, le Palais ( sic) du Luxembourg, Matignon… comme un léger décalage dans l’opulence ! nos politiciens pètent dans la soie, ils aiment ça, et ça vous surprend ?

Donc résumons : si monsieur Fillon a abusé du juteux système – pour le moment ce ne sont que des présomptions, menées au grand galop il faut bien dire – eh bien tant pis, gageons qu’il a compris le message, qu’il fera pénitence et qu’il ne recommencera pas. Car si l’on ne retient pour la course à la Présidence que des politiciens blanc-bleu, qu’est-ce qui va nous rester ? il faudra déclarer la Présidence vacante, et personne pour recevoir fastueusement le Roi de Mésopotamie – et accessoirement remettre ce pays à l’endroit.

Tibert

(*) Qui aurait pu avoir accès à ces papiers ? des bons copains, sans doute.
(**) Une exception pour madame Taubira, que je salue, car elle prenait souvent son vélo. Mais avec deux gardes du corps, et il y avait des caméras pour filmer ça.

La dure réalité des casseroles

On peut s’y attendre, ça tire à vue et ça flingue à tout va – et ça va s’amplifier, jusqu’à ce que ça se calme, l’affaire pliée. Quelle affaire ? eh bien la Présidentielle, pardi. La Présidentielle, qui fait par exemple que monsieur Hamon se sent obligé maintenant de nous présenter sa compagne, qui bosse assez haut dans le luxe chez LVMH, et qui lui joue du piano – en amateur, donc – ce qui l’apaise, lui Benoît, nous confie-t-il. Pour monsieur Valls on savait déjà : c’est une violoniste professionnelle. Son violon l’apaise-t-il, lui Manuel, quand elle en joue ? et pourraient-elles, au lieu du rébarbatif débat attendu et qui nous attend entre les deux mâles champions de la gauche-qui-rêve et de la gauche-qui-gouverne, pourraient-elles, ces deux musiciennes, nous jouer un duo consensuel, la sonate “Printemps” de Ludwig Van B., par exemple ? ce serait plus chouette – et harmonieux ! – que les vacheries prévisibles qu’échangeront les deux débatteurs.

Mais à propos de casseroles, voilà qu’on en trouve à monsieur Fillon, dont l’épouse, Pénélope, a paraît-il été employée jadis par son mari – ce qui est farpaitement légal – pour des sommes présentées comme indécentes… 500.000 euros brut sur 8 ans : soit, si je divise par 8 ans, par 12 mois, puis par 1,26 ( le rapport brut/net), environ 4.120 euros par mois. Je vous parie un paquet de cahuètes que madame Guallar (la compagne de monsieur Hamon) gagne largement ça dans la boîte qui vend du Champagne, des sacs à main griffés LV, des parfums, des fringues haute-couture et j’en oublie.

L’époque est donc aux casseroles : les casseroles, on va en trouver, en fabriquer au besoin, et des sonores, et on va faire mousser, émulsionner tout ça, gonfler le soufflé ; c’est de la cuisine pré-électorale, pas forcément ragoutante. Mais c’est ça la cuisine, y a pas, faut pas avoir peur de mettre les mains dans le frichti. Tenez, monsieur Macron, lui, il en est trop loin, de la cuisine, selon un expert en matière de tambouille politique, monsieur Tapie. Que dit-il, monsieur Tapie, dans une savoureuse boutade ? “Je ne le suivrai pas. C’est un type brillantissime, mais il va trop vite. Je le compare à un type qui fait des très bons livres de cuisine, mais il ne fait pas encore la bouffe“.

Bref, encore des histoires de casseroles. Sauf que celles-là restent au ratelier, ça nous évite les remugles.

Tibert

PS – Le Monde revient sur les casseroles gentiment accrochées (par qui ?) aux basques du couple Fillon, vous lirez ça, c’est sans surprise, sauf que le Parquet Financier est parti au quart de tour – il ne montre pas autant d’enthousiasme d’habitude. Non, ce qui est surprenant, c’est d’y trouver ces mots : “Autrice d’une biographie de François Fillon, l’ex-membre du CSA Christine Kelly…“. Une autrice ! pas l’auteuse, pas l’auteuresse, pas l’auteure, et surtout pas l’auteur, cet être asexué. Il faut que le sexe se voie, soit clairement lisible, mesdames-messieurs : d’où l’autrice, au cas où “Christine” serait un travelo. Heureusement que le ridicule ne tue pas.

Débâcle des Beaux

Il faut se garder de réagir à chaud, rester en retrait quelque temps, histoire que la mousse retombe… mais là je vais faire une exception, céder à l’impulsivité citoyenne qui piaffe derrière le clavier. Voilà : Benoît le pasionario  du burn-out et du revenu de tout sauf d’exister a passé la rivière des tribunes en tête, talonné d’assez loin par Manuel le virtuose du 49-3.  Les figurants utiles à étoffer le plateau, François (encore un François !), Vincent, Sylvia, Jean-Luc, ont regagné les paddocks (*) avec leurs quelques pour-cents, devoir accompli. Et puis Arnaud et Vincent, les deux Grands Beaux, ont fait plouf.

C’est que ça se joue beaucoup sur le physique ! c’est irrationnel je sais, mais dans une élection le physique compte énormément. Tenez, vous auriez imaginé Jean-Luc recevoir en costard-cravate – lui qui n’en met jamais, de cravate –  et sur le tapis rouge le Roi de Mésopotamie ? ben non, il n’a pas la tête de l’emploi. Pas plus que Sylvia ou François, ils sont gentils mais ils n’ont pas la carrure… Tandis qu’Arnaud et sa gouaille discrètement bourguignonne et soigneusement décontractée sous une tignasse frisée mais en ordre,  Vincent bien lisse derrière ses lunettes d’intellectuel soigné – lunettes dont il joue habilement pour nous les faire admirer… quelle déception ! ils étaient les plus beaux de la Belle-Alliance.

Reste à examiner maintenant le terrain : les bornes ce sont, à ma gauche la dentition chaotique de Jean-Luc M., le rebelle ; à ma droite mais pas trop, les élégantes rouflaquettes d’Emmanuel M. Où va-t-il falloir mettre le curseur de la Belle-Alliance-en-Déshérence ? à droite plus près d’Emmanuel, ou plutôt à gauche du côté de chez Jean-Luc ? wait and see dimanche prochain, comme ils disent. De toutes façons, elle est cernée, la Belle-Alliance-en-Déshérence ; elle va jouer les doublons, sinon les doublures.

Tibert

PS – On me fait remarquer que si Arnaud et Vincent sont “beaux”, c’est que, a contrario… les autres… les autres ? eh non, je n’ai pas écrit cela. Chacune et chacun se fera sa religion.

(*) Vous l’aurez remarqué, ce matin je fais dans la métaphore équestre. Et alors ? vous avez quelque chose contre l’amélioration de la race chevaline ?

Petit rappel de faits géographiques

Le prédicat – la nouvelle tarte à la crème des pédagos fous de l’Educ’Nat, qui va permettre de  passer à la trappe et en douceur le COD, le COI, la proposition subordonnée relative et j’en oublie, le prédicat est ici “très clair” (*), comme disent à tout bout de phrase nos politiciens :  “Make America great again” (rendre sa grandeur à l’Amérique) ; c’est ce que nous annonçait “Casque d’Or” hier lors de son investiture.

Quid de ce projet ? eh bien c’est totalement à côté de la plaque.  Car l’Amérique est un énorme continent, étranglé en son milieu, avec, au Nord de l’étranglement, le Canada (le plus vaste des pays américains), les Etats-Unis, le Mexique ; au milieu, le Guatemala, le Salvador, le Honduras, le Nicaragua, le Costa-Rica, Panama ; au dessous, le Venezuela, la Colombie, l’Equateur, le Brésil, le Guyana, le Surinam, le Pérou, la Bolivie, le Paraguay, l’Uruguay, l’Argentine, le Chili. Je continue avec les états iliens, Cuba, les Barbades, Saint-Domingue, Haïti, Trinidad-et-Tobago… et d’autres, je pourrais vous y ajouter des DOM-TOM divers et variés, Guyane française, Martinique, Guadeloupe etc… je m’arrête, ça suffit comme ça, comme a dit Goethe sur son lit de mort.

Que monsieur Trump emboîte le pas à tous ceux qui confondent abusivement les USA avec l’Amérique  – comme si pour désigner l’Allemagne on disait l’Europe ; on vous regarderait d’un drôle d’air … – c’est quasiment prévisible, normal, tant on tient communément pour quantité négligeable les nombreux pays qui partagent l’Amérique avec les USA. Mais c’est géographiquement, politiquement, humainement, économiquement, culturellement faux ! Monsieur Trump, je rectifie donc votre prose, avec votre permission : “rendre aux Etats-Unis leur grandeur“. Aux Etats-Unis et eux seuls, car je parie un paquet de cahuètes que vous vous contrefoutez de rendre, par exemple, au Chili ou au Mexique leur grandeur. Un bon mur, tiens, c’est ça qu’il leur faut, aux Mexicains, et “ten feet higher” si ça ne leur plaît pas, et qu’ils le payent.

Tibert

(*) On peut supposer que lorsqu’ils n’usent pas de cette annonce liminaire, ils sont beaucoup moins clairs, voire abscons.