Effluves

J’aime bien ces titres sobres et brefs, juste un mot, « Ridicule », « Remorques », « Amour »,  « Quartet »… pas des noms propres, évidemment, c’est trop facile (« Casablanca », « Tristana ») ni ces innombrables articles définis d’une morne banalité,  « La moustache »,  « Le viager », « Le boucher »… l’archétype du boucher, LE boucher, quoi, là où l’honnêteté aurait voulu qu’on écrivît « UN boucher », le Jean Yanne du film éponyme et chabrolien, et personne d’autre. Non, la vraie classe d’un titre, « LE titre », c’est juste un mot : tenez, « Effluves ». Et toc.

Effluves de quoi ? de toto, de tota, de totalitarisme. Quand on a vécu 5 années à constater avec quels déchaînements de haine le Président 2007-2012 a été traité par les médias (« Le nabot », coupable d’avoir fêté son élection au Fouquet’s avec des gens riches devant un risotto crevettes-artichaut), quand son ex-Premier Ministre ne peut plus faire campagne – alors qu’il est jusqu’à présent présumé innocent – sans rencontrer chaque fois quelques dizaines de « musiciens » hurlant, tapant sur des casseroles et appelant à le jeter en taule, quand… quand… ah non je ne vais pas me lancer dans une soigneuse anaphore comme l’autre, là, le Président 2012-2017… bref : la Justice, le Pouvoir avec un Grand P, 90 % des médias politiques (j’exclus donc la presse technique, genre l’Epique, Paris-Tuf, Voici-voilà et le Chausseur français), et puis le Ministère des Finances, eh eh eh, tout ça dans les mêmes mains bien intentionnées : ça donne une campagne présidentielle totalement biaisée, indigne, et ça met les Français devant un rideau de fumée. Où sont les débats sur les programmes ? monsieur Fillon s’est fait sèchement contrer – avant qu’on sorte opportunément le feuilleton Pénélope qui permet maintenant aux médias d’écraser tout débat – sur ses premières propositions concernant la Sécu : c’étaient de vrais arguments utiles, de même que les remarques dubitatives concernant les 400 milliards que monsieur Hamon veut consacrer à son RUE, son Revenu Universel d’Existence ; on pourrait poursuivre avec le pointillisme de l’ébauche du programme de monsieur Macron, petites touches colorées, une ici à gauche, une autre à droite, avec beaucoup de blanc au milieu… la débâcle économique annoncée du projet de la Marine, qui veut nous sortir de l’Europe… mais je t’en fous, casseroles, vociférations, et puis cette Machine à l’oeuvre pour saboter ce moment essentiel de la démocratie (*). C’est très moche.

Tenez, pour finir, si vous voulez un échantillon de  ce bombardement médiatique incessant dont je vous cause plus haut : cet article bien dans la ligne politique rose-bonbon du Monde,   « l’Education sexuelle, un sujet devenu sensible en Ile-de-France« . (L’Ile-de-France, c’est tragique, est depuis l’an dernier aux mains de la Droite). Festival d’insinuations, de sous-entendus, et puis ces formules pas vraiment franches du collier, tenez, un court extrait : »… Je ne vise pas forcément Valérie Pécresse, mais on sent, au sein de la majorité, des élus très intéressés par le sujet qui souhaitent revenir en arrière. Les salariés perçoivent cette évolution douce et rampante... » (la Bête Immonde n’est pas loin). Tu la sens bien, mon évolution douce et rampante, hein ? tu la sens ?

Tibert

(*) … à supposer, du moins, que les candidats soient déterminés à mettre en oeuvre leurs programmes ; si c’est pour faire du chiffre et amuser la galerie, autant aller à la pêche.

5 thoughts on “Effluves”

  1. … « Où sont les débats sur les programmes ? « …
    Le kwââh ??? ‘Oudriez pas répéter, j’ai pas bien suivi là, Tibuche…
    Dans les spectacles – théâtre, opéra, ballet, etc. – de jadis, on vous vendait le programme AVANT le spectacle ( » Le prograaammm’ ! Demandezzz l’programm’!!!! ») : c’était juss’ histoire de vous aider à comprendre ce qui allait se passer devant vos mirettes extasiées tout en ravissant vos n’oreilles attentives…
    Mais à ce jourd’hui, ça a bien changé : c’est le spectacle en soi qu’est devenu le programme ! Et on va tout faire pour vous en donner pour votre argent ; à n’importe quel prix et même si au moment où le rideau se lève, personne ne sait clairement où on va !
    Alors pourquoi et comment un programme ??? C’est exactement ce qui est en train de se passer aux Zu&Ça : Quelqu’un a fait à Trump une très mauvaise blague ; IL A ÉTÉ ÉLU !!!! Apparemment la seule chose qu’il n’avait pas envisagée sérieusement dans son grand barnum : pourquoi se faire ch… pardon, suer, à élaborer un programme – surtout cohérent ! – qui n’a aucun probabilité ou presque d’être jamais mis en oeuvre ??? Faut être prag-ma-tiques, les mecs ! Ze Chauve meuhhst gô : pas de temps à perdre avec ces conneries.
    Et là, « Slaaaaaasssshhhh !!! – comme aurait braillé Coluche – : Élu !!! »
    Maintenant, démerde-toi !!! faut jamais ne sustenter les tigres qu’avec des yaourts maigres pour toute subsistance si l’on risque de se retrouver un jour soi-même à la place du dompteur !
    Autre chose : la démocratie.
    Vous savez quel est l’incurable point faible de la démocratie ? Ben, c’est son principe même.
    – Nooooonnnnn !!!!
    – Si, et je m’esspique. Vous savez ce que c’est qu’une courbe de Gauss ? C’est une courbe en forme de cloche. Et justement, c’est bien là que ça cloche ! Prenons les résultats du Bac, par exemple : en abscisse, les notes obtenues ; en ordonnées, le nombre de candidats reçus. Observation immédiate : il y a très peu de candidats reçus avec de mauvaises notes (on se demande d’ailleurs comment qu’y-z-ont fait…) tout comme il y a très peu de candidats reçus avec des notes excellentes : les deux bords de la cloche. Et puis au milieu, comme la bosse d’un dromadaire atrabilaire, la grosse poche des à-peu-près-nuls-en-tout qui forment l’essentiel des victorieux lauréats. Donc, le Bac, ça n’est ni plus ni moins que le nivellement par la quantité des indigents d’esprit et autres tocards. Ce pourquoi les « Grandes Écoles » imposent leur propre « Concours d’entrée » (rien à voir avec le Bac) en sus du blutage tout-venant préalable : pas de temps à gaspiller avec des gugusses.

    Or, la démocratie, de par sa nature même – la majorité des voix souveraine(s) – fonctionne exactement de la même façon que le Bac : le résultat du scrutin, puisque c’est la majorité qui l’emporte, ce n’est ni plus ni moins que LA DICTATURE DE LA MÉDIOCRITÉ.
    Et v’lan.
    Alors une fois ce constat posé, les variantes de programme pour y parvenir, vous savez…

    P.S. / Je sens que je vais me faire quantité de copains, làààà…

    1. Sombre analyse… ajoutez-y le fait que le Q.I. moyen du Français (98, donc sous la barre « normale », voir ces chiffres ne brille pas des masses. Mais hélas ou heureusement on ne sait pas remplacer la démocratie par une gouvernance des gens éclairés (attention, éclairés, pas illuminés) vu qu’il y a autant de définitions de cette catégorie privilégiée que de citoyens.

  2. … Tiens, un lien avec un n’tit retour sur le « programme » et la façon dont on l’évite soigneusement quand il faudrait justement en parler et ne parler que de ça… Séquence sous-titrée : « Nous aussi on a notre onc’ Donald !!! Non mais… »
    Ca me rappelle (je me demande bien pourquoi ?) un temps que je n’ai pas connu – Dieu merci ! – : les arracheurs de dents en public sur les marchés de jadis, qui masquaient les hurlements de leurs victimes à grand renfort de roulements de tambour…

    https://youtu.be/3BPckfQ8N7c

    Pour le reste et pour ceux qui voudraient prendre une leçon (de main de maître !) quant à l’art de manipuler les foules – et donc les opinions -, je rappelle deux ouvrages fondamentaux : « Mein Kampf », d’un certain Adolf Hitler mais aussi le « Journal » (intime…) du Dr Goebbels : des modèles du genre, ou le B-A BA du totalitarisme.

    * Paraît que « Mein Kampf » vient d’être ré-édité. Un tel chef-d’oeuvre de la littérature ne pouvait rester plus longtemps aux oubliettes de l’Histoire. Même si c’est un rien indigeste ; quant à elle, mon édition « didactique » (France-Empire) datait des années 50 et, même épuisée, se trouvait encore relativement facilement chez les bouquinistes et/ou les brocanteurs. Les méthodes d’intox systématiques qui y sont développées sont plus que jamais d’actualité, même si les moyens techniques on beaucoup évolué depuis… Et ne cherchez plus pourquoi la télévision – une invention française à l’origine – a connu des débuts accélérés encouragés surtout par l’Allemagne nazie…
    Bon courage !

    1. A propos de cette vidéo un brin longuette : c’est assez bien fait, et didactique. A noter des tombereaux d’anglicismes, les helpers, la team…). Ou comment orchestrer une soirée promotionnelle du Macron… Je ferais volontiers la comparaison avec un soufflé en cuisine.

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