Parallaxe et naïveté

Tiens, une bien bonne… sur Le Parigot, un article circonstancié détaille les propos gouvernementaux sur LFI et Mélenchon… un extrait : « On a été pendant trop longtemps très naïfs sur Mélenchon. On le voyait comme un gentil trublion, un empêcheur de tourner en rond. Mais la réalité, c’est qu’il a un vrai dessein politique, la révolution » . J’en déduis que je ne suis pas assez lu, là-haut ! ça fait des lustres que je le dis, il y a dans ce pays des partisans du Grand Soir, » les bourgeois à la lanterne » , etc, bref tuer notre système politique (après ? ce sera, paraît-il, le lait et le miel, à flots, comme au Vénézuela, en Corée du Nord, en Russie…). Outre quelques petites chapelles d’un bord, nostalgiques d’Adolf H., sa mèche sur le front et sa moustache en brosse à dents, il y a ceux de l’autre bord, nettement plus nombreux, ouvertement derrière la bannière de Léon T. le barbichu. L’entrisme fait, chez certaines de leurs sous-chapelles, figure de religion : occuper dans le cadre démocratique bourgeois les boulots, fonctions stratégiques pour les besoins du projet : administrations, industries-clés, information, justice… en somme, miter, investir, subvertir le système de l’intérieur. Voyez la presse, la magistrature, les transports… c’est de notoriété publique, tout ça… documenté !… monsieur Mélenchon en fut, tendance Lambert si je ne m’abuse, comme monsieur Jospin, et si ça se trouve il y est encore, en bon voisin, ou en sous-marin, « off the records » comme on dit. Et donc, ils ne savaient pas, nos énarques patentés ?

Et puis je ricane tristement à voir madame Borne, une femme brillante et avisée, pourtant, assurer qu’elle n’utilisera plus le 49-3 : c’est trop tard ! et puis c’est idiot, ce genre de promesse « en l’air » pour le futur. J’esquisse aussi un rictus douloureux à entendre qu’on tend la main aux syndicats. Il s’agit d’un dossier mal emmanché, présenté par un biais suspect – le financement de la Sécu -, qui met aux oubliettes le projet intelligent du premier quinquennat (la retraite par points), qui oublie les régimes spéciaux, un projet bâclé à l’Assemblée (grâce aux LFI fauteurs de bazar), qui met aussi la CFDT en pétard (la CGT et FO, c’est sans espoir, ils sont « contre » par construction) : c’est un projet bancal. Et puis on a du mal à comprendre : on a dépensé des centaines de milliards « quoi qu’il en coûte » au temps du Covid, mais on fait ces grandes manoeuvres conflictuelles pour quelques milliards du budget des retraites ?

Ils tendent la main aux syndicats ?… mais les syndicats ne sont pas là en face, il y a comme un décalage latéral, comme de la parallaxe… bref on tend la main dans le vide. Je vais vous dire : si j’étais au Conseil Constitutionnel, je me dépêcherais d’examiner les recours intentés sur ce dossier ; je gage qu’en cherchant bien on y trouvera plein de défauts (*), pour l’invalider au moins partiellement, pour qu’on le retravaille sérieusement, calmement. Ce sera un service à rendre à ce pays.

Tibert

(*) ne serait-ce que ce zeitnot , ce prétendu manque de temps qui a empêché qu’on débatte de l’article 7, la fameuse limite des 64 ans. LFI a voulu et réussi à saboter les débats ? eh bien il fallait y aller quand même, et tant pis pour le chronomètre.

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