Clayettes désertes et indigestions

( Grand Déballage ? le vote blanc ou nul doit être pris en compte. Perso, il m’arrive de voter nul, jamais blanc : j’ai une opinion, et je l’exprime : « candidats minables », « non au cumulards » etc… et donc je compte 1 nul = 3 blancs. Mais comptez-les, nom de nom. Et donnez les chiffres. Zut quoi, on se déplace, on vote : on fait notre boulot, et ce serait en pure perte ? )

Mais je note qu’une jeune femme – c’est très moche ce qui lui est arrivé, percutée en scooter par un vieux de 92 ans en bagnole, et une jambe bousillée, donc amputation – réclame que les anciens passent des examens médicaux pour valider leur droit à conduire. Je ne suis pas contre, plein de pays le font (*) ; mais je note que lorsqu’un chauffard de 42 ans, de 29 ans, de 37 ans se sert de sa bagnole comme arme par destination et bousille une jambe, un bras, une colonne vertébrale, une vie, personne ne réclame un examen d’aptitude généralisé aux, respectivement, conducteurs de 42, 29 ou 37 ans. Notez, par ailleurs, que les statistiques d’accidents donnent les vieux comme plus prudents et moins dangereux. Alors ? il y a hélas des inconscients, des tueurs et des fêlés sur les routes (sans compter les bourrés et les shootés), et de tous âges. Croisons les doigts et restons à distance ; vivre est somme toute assez dangereux.

Ceci étant, il y a trois jours l’acteur François Berléand (superbe dans Les choristes, Ma petite entreprise, et d’autres…) exprimait sur un plateau télé son sentiment envers les GJ, qui, je cite, « le font chier ». Berléand n’est, de par sa profession, ni plus ni moins autorisé que quiconque pour donner un avis à la télé sur les GJ, mais lui est connu et télégénique, pas moi… donc on le lui demande, c’est un sujet vendeur, et il donne – courageusement – un avis globalement défavorable. Il a pour cela des arguments nuancés, pertinents, et en a farpaitement le droit ; et puis on ne peut pas aimer tout le monde, on n’est pas chez le papam François ou les Bisounours. Mais que n’a-t-il pas dit là ! il OSE ne pas apprécier les GJ ? haro sur Berléand. Un extrait des invectives sur Touïtteur, ce pis-aller de l’expression, où le tutoiement donne le ton : « Tu donnes envie de vomir… Au moins les «gilets jaunes» bossent pour la plupart avec leurs mains et suent, contrairement aux profiteurs et aux microbes de la société ». Mignon, non ? ou comment suer et avoir envie de vomir quand « le frigo est vide le 15 du mois ».

Tibert

(*) Evidemment si ça se fait ce sera payant, on parie ?

3 thoughts on “Clayettes désertes et indigestions”

  1. « … Vivre est somme toute assez dangereux. »
    Ouais. Woody Allen ajoute même « La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible » : le constat ne date pas d’hier.
    Toute notre sympathie à la jeune Pauline, qui n’est probablement qu’au tout début de ses souffrances, hélas…
    Ceci posé, vers 1976, j’ai un jeune copain – strasbourgeois et fervent motard – qui a été « frôlé » dans le virage qui fait (ou faisait à l’époque) ¾ de tour du siège du Conseil de l’Europe par un chauffard venant dans l’autre sens et qui roulait complètement à gauche. Il a eu un bras et une jambe arrachés… jambe qu’on a retrouvée à plus de 30 mètre du lieu de la collision. Malgré plusieurs interventions chirurgicales « lourdes », la greffe de la jambe n’a jamais « repris ». Quant au bras…
    Le chauffard n’était ni trop vieux ni alcoolisé ; simplement il avait abordé le virage à vitesse excessive et s’est montré incapable de maîtriser sa voiture, qui s’est complètement déportée. Le juge du tribunal de l’époque avait eu une initiative intéressante : outre l’amende pécuniaire, assez lourde et durable, il a condamné le chauffard… à choisir ; soit une peine de prison ferme… soit aller pousser le fauteuil roulant de sa victime chaque fois que celle-ci le lui demanderait ; de jour comme de nuit et ce pendant un an. C’est cette solution qui a été choisie et curieusement il en est résulté que chauffard et victime sont devenus amis !
    Autre chose maintenant, à propos des « réseaux sociaux » et de Touitteur en particulier, dont vous soulignez à juste titre le degré zéro de la com : l’incendie raté de la baraque (assez mal entretenue, à en croire les photos…) du président de l’A.N. Môssieur Charles Ferrand. Un paquet de drôles de zoiseaux y condamnent déjà dans les termes les plus choisis les « G-J », comme de bien entendu indiscutablement à l’origine de cet « attentat » bassement anti-démocratique.
    Sacrés Sherlock Holmes tous autant qu’ils sont : eux il « savent », et ce avant même que les enquêteurs ne soient sur place et bien avant qu’on n’ait pu tirer aucune conclusion de leur découvertes éventuelles… ; notamment pourquoi on a retrouvé sur place un matelas pneu et des bouts de chambre à air. Curieuse façon de signer un éventuel forfait politique ! ça ressemble plus aux débris d’un clochard ou rôdeur venu se mettre là à l’abri pour la nuit qu’à du matériel de guerre civile !
    Bon ; je suis bien évidemment contre tous les excès et les abus de la « démocratie représentative » et de ceux qui en ont fait leur gagne-pain (ou plutôt, gagne-brioche !) quotidien. Toutefois on a là un exemple flagrant de ce que pourrait donner la « démocratie directe » et le « RIC » si, par mégarde, on venait à les vulgariser…
    Sous d’autre cieux et en d’autres temps, c’était le goudron et les plumes… juste avant la corde ! Maintenant, on lynche impunément et en « temps réel » sur le Net.
    C’est ça, le progrès ? Dieu nous garde à jamais des imbéciles : Omnipotent ou pas, va avoir un sacré boulot le Vieux !
    Quant à l’opinion de Berléand… no comment. Quand donc ces gens se rendront-ils compte que leur notoriété n’est qu’une raison supplémentaire de rester discrets ? C’est à cette retenue qu’on mesure la « classe » du personnage, justement ! Dégoiser à tours de bras à propos de tout et de rien les met ni plus ni moins au même niveau que les paltoquets analphabètes ordinaires de Touitt ou de Fesse-Bouc. Mais après tout, si c’est là qu’ils recrutent leurs supporters…
    T.O.

    1. Ouais, enfin, si les journaleux posaient aux acteurs des questions dans leur sphère de réelle compétence, sur la pièce qu’il joue avec Arditti, par exemple, on comprendrait mieux… mais tenez, J. Balasko a ensuite émis un avis – nuancé, prudent, rien de cassant – sur l’avis de F. Berléand sur les GJ : un journaleux de la télé le lui demandait ! on sait quelle autorité est J. Balasko en matière de sociologie politique… que voulez-vous, il faut meuuuuh-bler les espaces de vacuité télévisuelle.
      Ceci dit, Berléand a du bon sens, la tête sur les épaules, et le droit de s’exprimer comme tout citoyen, pas vrai ?

  2. … Ben justement : sa notoriété fait qu’il n’est PAS l’équivalent de n’importe quel citoyen ! Et lprsque cette notoriété est utilisée à des fins humanistes – ne serait-ce que pour lutter contre la maltraitance animale, comme certaine B.B. que je n’ai jamais beaucoup appréciée par ailleurs… – OK, passe encore. Mais si c’est pour nous infliger son petit avis personnel qui n’engage que lui et/ou faire valoir son minuscule nombril, de préférence dans un langage de charretier, NON. Chacun à sa place et les veaux seront bien gardés.
    Bon, c’est sans doute un lointain héritage de la formation dont j’ai hérité de mon pôpa, diplomate « officieux » dont le souci premier était de rester dans l’ombre, mais le siècle où nous vivons finira par sombrer corps-z-et-biens sous l’avalanche et l’amoncellement d’avis peu autorisés – sinon pas autorisés du tout ! – qu’on n’a jamais sollicités de personne et dont on se passerait fort bien : c’est le plus souvent sur ce type d’excès que les « populistes » construisent leur petit fonds de commerce, avec les résultats qu’on sait. Néanmoins et comme vous dites, faut bien meubler l’extraordinaire vide médiatique qui sépare tragiquement les « intermèdes » publicitaires payants, les seuls moments réellement intéressés – sinon intéressants !* – aujourd’hui en matière d’information..!
    J’y pense chaque fois que je vois certains sites ou réseaux du Net dont les piliers s’estiment une audience mondiale dès lors qu’ils parviennent à des score fabuleux du genre « 32 lecteurs » ! Et lorsque ledit score atteint des chiffres significatifs, c’est le plus souvent que des robots y sont allés fourrer leurs cookies !
    Mais ça leur fait tellement plaisir… (pas aux robots ! Encore que…
    Encore que.)

    (*) Notamment parce qu’ils sont l’illustration « ad oppertam libro » de la haute considération dans laquelle les publicistes tiennent le niveau intellectuel de leurs « cibles ». Et si vous voulez des exemples explicites, comparez donc entre elles les diverses variétés (hum…) de pub pour les bagnoles ! pas une qui volerait plus haut que l’autre et une indigence d’imagination navrante. Gloire à l’abêtissement systématique !

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