… dans un tunnel à coups de charbons

Je lis ce matin dans Le Monde que « deux députés relancent le débat sur les statistiques ethniques« . Ah les statistiques ethniques ! ou comment, au pays de Descartes, argumenter sur le besoin de rééquilibrer les populations dans les quartiers, tout en refusant d’en obtenir les chiffres. C’est qu’il est malsain, que dis-je, criminel de savoir… (*) Evidemment, concernant l’article dont je vous cause,  c’est sur le 9-3 que se concentre le propos : ce département compte officiellement et indistinctement 1.650.000 habitants ; oui mais les organismes publics appelés à connaître la réalité des choses « avancent des chiffres allant de 150 000 à 400 000 personnes en situation irrégulière« . En situation irrégulière, donc en plus : 10 à 30 % de plus ! et venant d’où ? motus : c’est tendancieux, limite raciste de poser cette question.

L’article cité plus haut a suscité des commentaires juteux ; les compilant, je constate que d’autres pays n’ont pas nos scrupules de vierges effarouchées et notre volontaire aveuglement, et savent qui compose leur population. Tenez, un petit coup de wikipedia sur Birmingham (UK), je vous traduis gentiment : « Selon le recensement de 2011, 57.9% sont des Blancs. Les Asiatiques et les Asiatiques citoyens britanniques constituent le second groupe le plus nombreux, avec 26.6%. Ils sont suivis par les Noirs et les Noirs citoyens britanniques (9.0 %), les métis (4.4 %), enfin les autres, y compris les Arabes (2.0 %). » Mais… damned ! ce sont des statistiques ethniques ! Au secours, et toutes ces sortes de choses.

Tibert

(*) Il est évident que toute donnée scientifique peut être utilisée à mauvais escient : savoir fabriquer et bander un ressort permet de faire plein de choses utiles, comme rétracter la plume d’un stylo, mais aussi d’armer un pistolet, arme létale. Supprimons donc les ressorts.

5 thoughts on “… dans un tunnel à coups de charbons”

  1. … C’est aussi au pays de Descartes qu’un auteur réputé a écrit « Cachez ce sein que je ne saurais voir… »
    Ce qui m’em…de le plus dans le discours de la « bien-pensance » bobo de gôche (et pourtant, Dieu sait que je ne me sens pas de droite !), c’est cette hypocrisie permanente qui consiste à se draper dans les oripeaux (de lapin) de la bienséance, de l’humanité, de la compassion, et patati et patata pour éviter de jamais prendre les problèmes à la racine, tout en se donnant bonne conscience pour pas cher. Mais là où on atteint un summum, c’est lorsque les gens qui tentent tant bien que mal de faire ce qu’ils peuvent avec leurs petits moyens se retrouvent devant les tribunaux pour avoir fait preuve de ce qui n’est qu’un minimum d’humanité en aidant des malheureux à ne pas mourir, de faim ou de froid. Je trouve à ça des relents de régime de Vichy… qui n’a rien fait d’autre avec ses juifs, à une époque*.
    Il fallait – il faut toujours ! – venir au secours des malheureux en améliorant tant que faire se peut leurs conditions de vie DANS leur propre pays ; tout le reste n’est que cataplasme sur des jambes de bois et expédients divers. Et certains de nos propres (hum…) hommes politiques portent parfois une très lourde responsabilité dans la dégradation des conditions de vie au sein même des pays en cause… comme pour la Libye, par exemple ; je ne cite personne, suivez mon regard. Et pourtant celui-là était peu susceptible de gauchisme subreptice. Mais il est vrai qu’aider les africains à s’aider eux-mêmes nécessiterait un telle remise en cause de tout ce sur quoi le continent repose à ce jour que la tâche peut tout à fait sembler démesurée. Comment disait Gandhi, déjà ? « Soyez le changement que vous voulez voir », ou quec’chose comme ça.
    On n’en prend pas le chemin.

    * Je voudrais ici rendre hommage à un chérifien « chef des croyants » musulman comme il semble n’en plus exister, hélas : le Sultan du Maroc Mohamed V. Alors que, durant la dernière guerre, le Maroc était encore un protectorat français on a voulu, à Paris, étendre les lois antisémites de Vichy aux ressortissants juifs du royaume chérifien. Mais on s’est heurté à une farouche opposition du sultan lui-même : « Faites ce que vous voulez avec VOS juifs… mais ne touchez pas aux miens ! » Il est tout à fait regrettable de voir aujourd’hui comment un « historien » juif, Georges Bensoussan, s’attache à minorer, sinon à nier le courage dont le souverain marocain a fait preuve à cette occasion face à la « puissance occupante » qui pouvait, à cette époque, le balayer d’un revers de main et sans autre forme de procès.

    1. Intéressant développement sur Mohamed V et les Juif marocains, qui éclaire une page d’histoire peu connue – de moi, en tout cas ! A vrai dire, G. Bensoussan a peu de contradicteurs sur la Toile, et ses vues sont mieux représentées sur les Gougueuls habituels. Vues qui ne nient pas vraiment la résistance de Mohamed face aux exigences de Vichy… ceci étant, la question est aujourd’hui close ou quaïment : les Juifs marocains étaient 300.000 en 1948 ; il en reste moins de 3.000. Ce qui nous ramène aux statistiques ethniques, eh oui, qui montrent ici leur utilité. Au lieu de se mettre la tête dans le seau…

  2. … Ben oui ; le rôle d’un historien, c’est de rendre compte le plus objectivement et le plus précisément possible : c’est ce qui rapproche le plus son travail d’une véritable science « exacte ». Toutefois, dès qu’il prend position il n’est plus historien, il devient polémiste, ce qui n’a absolument plus rien de scientifique !
    @ + !
    T.O.

  3. Bonjour Monsieur le Directeur de la publication,
    Suite à une étourderie, je viens d’attraper en marche un wagon de votre TGV (Titre à Grand Vacarme).
    Et mon regard incrédule se trouve soudain brouillé à l’occasion de la lecture de « Delicious fête à qui de droit »
    « Souhaitons que ça leur ai donné des idées et le goût d’y goûter, des fois que, va savoir ? »
    Arg… snif et bof ! Sans doute votre doigt aura-t-il imperceptiblement glissé vers la touche « espace », annihilant un « t » qui eut été le bienvenu à l’occasion de cette troisième personne du singulier… Trace résiduelle d’un croissant, ou effet délétère d’une transpiration consubstantielle au délai de publication avant que le thème ne soit caduque ?
    La fôte est pardonnable et ne saurait me dégoûter des consommés touillés par vos soins.
    Longue vie à vous.

    1. Dont acte. Un clavier rétif additionné d’une attention trop flottante lors de la relecture-correction en sont la cause. Nobody’s perfect !

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