All Blacks contre Macchabées

Je lis ça dans la langue du blond et rigolo Boris Johnson et dans le très sérieux Guardian (*)… et puis non zut, je vous traduis ça aussi sec et au fil de la lecture : « Le premier ministre israélien a appelé Murray McCully, ministre des Affaires étrangères de Nouvelle-Zélande, avant la résolution de vendredi  [ NDLR  : résolution inattendue dans le morne et statique climat de l’ONU, demandant instamment à Israël de geler ses implantations coloniales en Cisjordanie occupée ] , résolution qui était co-parrainée par Wellington.  Netanyahou lui a déclaré  : C’est une décision scandaleuse. Je vous demande de ne pas la soutenir, de ne pas la promouvoir. Si vous persistez à la promouvoir, de notre point de vue c’est une déclaration de guerre » (ici c’est moi qui mets en gras, c’est trop  mignon !).

Vous voyez le topo ? Israël en guerre contre la nouvelle-Zélande ? le théâtre d’opérations semble promis à des empoignades sévères, les obus de 115 vont siffler, et sur les frontières communes ça va saigner. Quant à la glorieuse aviation de Tsahal, il va lui falloir des avions ravitailleurs d’avions ravitailleurs pour ravitailler ses chasseurs-bombardiers à l’aller et au retour de ses raids, sauf évidemment à  projeter hors de Méditerranée un de ses porte-avions nucléaires – avec les patrouilleurs, vedettes, bateaux-ravitailleurs  et corvettes qui vont z’avec – au Sud-Est de l’Australie, alliée inconditionnelle d’Israël.

Bon, restons sérieux. Autre chose : monsieur Normal-Premier a eu des scrupules, et voulu finir le boulot à moitié fait concernant madame Jacqueline Sauvage, graciée partiellement il y a peu : allez, bon, c’est Noël, je la lui fais totale, a-t-il concédé. C’était du travail « ni fait ni à faire », comme disait ma mère : comme ça maintenant c’est propre et net. Notons bien que dans cette histoire la Justice se prend une baffe : elle a donc mal jugé, elle a merdoyé, la Justice, et Normal-Moi le lui signifie… en bégayant. Reste que quarante-sept années de violence, dont des viols sur les trois filles du couple, sans aucune plainte aux flics, avant que la mère en vienne à faire sa justice à coups de fusil, ça interroge, tout de même ! Enfin bon… il vaut mieux voir ça que d’être sourd.

Tibert

(*) Note d’un anglologue émérite : Guardian se prononce gardianne, comme garde-à-vous ou Gare du Nord, pas gouardianne comme goualante, ce que font tant d’ignares en Rosbif, merci master Capello.

4 thoughts on “All Blacks contre Macchabées”

  1. .. Ben j’aurai au moins appris que « Guardian se prononce gardianne »… Ca va me permettre de briller dans les salons… si l’idée saugrenue d’y retourner me cisaillait les joyeuses. Quoiqu’il en soit, je dois porter à votre connaissance qu’à Christchurch (qu’on peut aussi écrire Xstchurch), la nouvelle de la déclaration de guerre de Netanyahou n’a pas provoqué d’émotion particulière. Ni dans la baie de Pégasus, où il fait un temps splendide et où les planches à voile n’ont pas encore été détrônées par les porte-avions et autres avisos (ou avisi ? un aviso, des avisi… ou des avisæ ? )
    Pour le reste (du monde, comme disent si sobrement les amerloques), je suis assez atterré des raisons invoquées par le Syndicat National de la Magistrature française pour avoir rejeté deux fois la demande de grâce de la malheureuse Jacqueline Sauvage : qu’elle n’avait pas été suffisamment pénétrée (hum…) du sentiment de sa culpabilité et qu’elle s’était cantonnée dans le rôle de victime. Parce que là, on est devant un superbe jugement… de valeur, et rien d’autre. Depuis quand la Justice se soucie plus de morale que des faits établis ? Pas suffisamment « convaincue de sa culpabilité », ça fleure bon le tréfonds de confessionnal rance et l’acte de contrition, avec douze Ave et deux Pater en prime !
    La culpabilité reste la saloperie la plus ignoble qu’on ait inventé (avant l’Iphone et Fesse-bouc !)pour tenir en laisse les « ouailles » jusque dans leur tête même. Que la « Justice » l’invoque à son tour ne la porte pas bien haut dans la Gloire Céleste, amen. Tiens, Mimolette 1er aura fait au moins une chose de convenable en 5 ans. Pas terrible, mais mieux que rien : quand non n’a pas ce qu’on veut, faut faire avec Ascona, comme on disait jadis chez Opel.
    Pour les théologiens chatouilleux qui trouveraient à redire à ma réflexion (qui ne se veut rien d’autre !), dois-je rappeler que le Christ (nous y revoilà…) est mort pour le rachat des fautes de l’Humanité, et de TOUTES SES FAUTES ! C’est ladite Église qui le lui fait proclamer de Lui-Même au travers des Écritures : « Vous n’avez plus à vaincre le Monde, je l’ai vaincu pour vous… » ; l’ardoise entière est effacée, purement, simplement et définitivement. Si donc culpabilité il doit persister, c’est que ce grand nettoyage a foiré quelque part… Donc, il y a tromperie sur la marchandise. Et penser ça, vous savez comment ça s’appelle ? Un blasphème, ni plus ni moins !
    Bon, je retourne à mon jardin, qui a un chouïa souffert de qqs semaines de laisser-aller…
    Peut-être à l’année prochaine ?
    T.O.

  2. … Ma citation des Écritures, c’est Jean (XVI-33), mais les versions divergent légèrement d’une traduction à l’autre…

    1. Je vous laisse l’entière responsabilité de cette référence – sachant que Jean était le plus allumé des 4 évangélistes, confer l’Apocalypse. Et puis je ne suis pas votre critique du jugement concernant J. Sauvage : l’invocation de regrets pas assez profonds n’est pas en cause là – bien que vous ayez raison sur la rancitude 😉 de cette notion ; on a en fait jugé quelqu’un qui a beaucoup subi, certes, mais aussi un témoin qui a laissé subir sans réagir, et ce pendant moult années. La quantité de remords n’y est pour rien. Mais bon, c’est plié maintenant, grâce (!!) à Normal.

  3. … Bon ; pour accuser cette mère, elle-même victime, d’avoir « laissé faire » sans réagir pendant de nombreuses années, encore faudrait-il connaître tous les tenants et les aboutissants du procès, ce qui n’est pas le cas en l’état actuel des choses. Mais je veux souligner ici l’ascendant d’un tortionnaire sur sa victime, lequel dépasse souvent d’autant mieux tout ce qu’on peut imaginer que les raisons en sont le plus souvent d’ordre affectif, sinon sentimental ! Il faut fréquemment un travail intensif de retour sur moi-même avant de parvenir à « lever le voile » sur les atrocités subies… d’autant que dans « l’opinion publique » persiste toujours cette notion parfaitement aberrante de la victime plus ou moins « complice » du bourreau.
    Bref, tout ça n’est pas simple. Reste à souhaiter que J. Sauvage et ses deux filles aient maintenant toutes les occurrences de se reconstruire… ce qui ne sera pas le plus facile !

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