Drôle de trame

Deux choses, messdames-messieurs.

Monsieur Bayrou, qui en Février déclarait que l’application du programme Hollande mènerait le pays à la catastrophe, dit qu’il va voter pour ladite catastrophe. Comprenne qui pourra… il doit se sentir très dépité, monsieur Bayrou, et amer, ô combien. Mais il y avait UNE stratégie à tenir, monsieur Bayrou, pas deux, une. Signifier au président sortant « ôte toi d’là que j’m’y mette !  » bref, débarrasser la Droite d’un sortant impopulaire et peu susceptible de rempiler pour 5 ans ; renverser l’UMP par son flanc « gauche », si l’on peut parler de gauche s’agissant du centre. Mais à essayer d’asticoter tantôt à gauche tantôt à droite, ça donne un bide. So long donc, monsieur Bayrou, sans regrets.

Libé et Mediapart veulent la peau de monsieur Sarkozy, par tous les moyens, on le sait, ça se lit tous les jours. A Mediapart, en particulier, le moustachu monsieur Plenel, tel Joe Dalton évoquant Lucky-Luke, trépigne de rage et devient tout rouge au seul nom du Président sortant. Et de lancer élégamment, opportunément, une semaine avant le second tour, un scoop assassin sur un supposé financement occulte du président sortant par les Lybiens en 2007…

Monsieur Sarkozy s’est fâché tout rouge, lui aussi, et a qualifié cette accusation d « infamie ». Mais qu’en est-il, vraiment ? on commence à y voir plus clair dans cette sale affaire : ce sont les anciens responsables lybiens, et notamment un ex-Grand Chef emprisonné en Tunisie, qui affirment que Khadafi a financé la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Connaissant les sentiments « amicaux » des ex-dirigeants lybiens – virés à coups de pompes dans le cul – pour ceux qui sont responsables de leur malheur, monsieur Sarkozy en tête, on peut raisonnablement supposer qu’il s’agit là de la vengeance posthume du défunt Guide Suprême de la Révolution Lybienne – vengeance qui se mange meilleure froide, c’est bien connu.

Allez, on survivra à tout ça. Mais ça va être dur.

Tibert

Gardarem lou Chateau-Bougon

Y a pas, ça fait du bien de lire dans la presse la plus pro-Hollande de tout l’Ouest (à part peut-être Libé, Médiapart, Marianne, l’EDJ, l’Express, le Nouvel Obs’ etc… bref quaïment toute la presse écrite), j’ai nommé « Le Monde« ,  qu’il y a un caillou dans la chaussure (gauche, évidemment) de monsieur Ayrault, grand chef de la communauté urbaine de Nantes et grand supporter de monsieur Hollande. Un caillou du genre Larzac…

Des Sioux occupent le terrain à Nantes et autres lieux, se battent contre le projet de bétonnage en grand du Grand-Ouest : le futur machin énorme et possible délesteur de Roissy, l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, en Loire-Atlantique. Des Sioux qui font la grève de la faim, qui interpellent, qui contestent le rouleau compresseur des enquêtes d’utilité publique bidon, des études d’impact bidon etc, bref de la démocratie bidon.

Il faut savoir que Nantes a son aéroport, assez proche de la ville, donc pratique, et qui fonctionne bien. Que Rennes, 100 bornes plus au Nord, a son aéroport, qui vivote, ça c’est sûr, mais qui pourrait fonctionner mieux. A vrai dire, nombreux sont les Rennais qui se croient obligés de se rendre à Nantes pour y prendre l’avion. A tort, car si c’est pour rallier Paris, le TGV devrait largement faire mieux : en 2017, Rennes-gare sera à 1h 30 de Paris-Montparnasse, tandis que l’aéroport sortira – s’il sort – à peine de terre.

Bref, un aéroport à mi-chemin de Nantes et Rennes fait doublon, est au mieux inutile, au pire une erreur tragique, plus un gouffre financier, sauf bien entendu pour le grand bétonneur Vinci, qui doit construire le truc.

Et puis, si l’on doit « délester » ce gros machin stressant et hypertrophié qui s’appelle Roissy, il doit y avoir plus près de la Tour Eiffel que Notre-Dame-Des-landes, non ?

Mais le plus cocasse, c’est que sur ce projet les 2 candidats du second tour, et eux seuls, sont pour ! les 8 autres candidats, recalés, certes, avaient dit non à cet aéroport de trop. Cela laisse donc bien augurer du large consensus qui règnera demain soir lors du débat entre ces 2 hommes, que tout – enfin, presque tout – rapproche.

Tibert