Capitalisme à visage humain

Il y a des citations en latin, issues des célèbres pages roses du dico de ma jeunesse, du style « Non licet omnibus adire Corinthum » ( « il n’est pas permis à tout le monde d’aller à Corinthe » – en français du jour : tout le monde peut pas se payer un appart’ à Neuilly )… et puis des citations qu’on redécouvre avec bonheur, parce qu’elles font mouche, parce que c’est bien trouvé, que ça relaye la pensée… tenez, une coluchienne qu’elle est bonne :

Le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme…

le communisme, c’est l’inverse !

Tout ça pour introduire – c’est le fameux opening joke des anglo-saxons, blague liminaire pour disposer favorablement mon lectorat –  un article fort intéressant du Monde-sur-Toile sur les relais de la Banque (la vraie, avec un « B » comme « Beaucoup de fric ») dans les allées du pouvoir, que ce soit chez monsieur Obama aux USA, en Europe auprès des institutions de Bruxelles, en Grèce là oùsqu’y fallait être pour monter le délicieux mécanisme permettant aux Grecs de maquiller leur déficit, et à la banque Goldman-Sachs, puisque c’est elle qui est nommément citée, de se faire pas mal de picaillon tout de suite – tout en « remontant » un mécanisme destiné plus tard à lui en procurer encore bien plus : le beurre et l’argent du beurre !

On sait en effet depuis quelque temps que cette banque, qui est bien placée pour connaître la situation financière de la Grèce, a misé, comme d’autres gros fonds financiers domiciliés par exemple aux Iles Caïman ou aux Iles Vierges (*)  –  le sang attire les requins – des billes espérées juteuses dans des « paris » sur l’Euro à la baisse. Et tiens, justement, l’Euro baisse.

Je cite, tenez, cette petite manip’ :

« Pour Goldman Sachs, l’un des avantages de ce réseau est de pouvoir avancer masqué. Ainsi, dans le Financial Times du 15 février, Omar Issing signe un texte hostile à l’opération de sauvetage de la Grèce par l’Union européenne. L’intéressé signe cette tribune en omettant de préciser que, depuis 2006, il est conseiller international de Goldman Sachs. Et que le département négoce de la banque, qui a spéculé contre la monnaie unique, a tout à perdre d’une intervention européenne.  »

De fait, ce monsieur Issing était anciennement économiste en chef de la Banque centrale européenne. Et le voilà chez Goldman-Sachs. Il se trouve qu’il est assez facile pour un banquier de recruter d’ex-hauts fonctionnaires bien introduits et bien documentés pour profiter de leur carnet d’adresses et de leurs informations. Suffit de payer…

On me demandait il y a peu de rédiger un billet sur la cupidité : eh bien voilà qui est fait.

Tibert

(*) la suppression des paradi$ bancaire$ ? quoi, les paradi$ bancaire$ ? où ça ?

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