Black paradises

On nous apprend que la Suisse (la CHuiche, en fait) est fâchée contre nous car Petit-Nicolas menace de la faire mettre au piquet des « paradis fiscaux » (comprenez « paradis bancaires », car, oui, on paye des impôts de bon calibre en CHuiche, donc « paradis fiscal », que dalle !).

Moi je trouve que cette querelle est biaisée, pas franche du collier, pas claire pour tout dire. J’y vois plutôt de la rancoeur contre un pays entièrement à part quoique très proche, fermé bien que grand ouvert, tout petit mais qui met des talonnettes, un pays qui mesure le pinard au « déci » et pas au litre, et qui – c’est carrément de la provocation – fabrique du chocolat au lait, ce truc douceâtre et immangeable qui bousille le cacao.

De la rancoeur parce que ces entêtés de CHuiches continuent à fonctionner avec leur petite monnaie à eux, avec leur isolationnisme narquois, encerclés mais fiers de l’être. Mais aussi, bien entendu, parce que chez eux on a vu cette monnaie qui valait 1,20 Franc passer à 4 francs en quelques lustres, tout ça parce que ces gens là…

… bossent (si si, ils bossent), et proprement (« propre en ordre », c’est la devise CHuiche)

… sont en paix et veulent y rester, même si la Terre entière s’étripe autour d’eux,

… planquent efficacement le fric de tous les étrangers qui ont envie d’y planquer leur fric ( et ont assez de fric, bien entendu ) : c’est ça le motif explicite de la querelle. Mais c’est rien que de la mauvaise querelle.

Ecrivons-le bien clair : pourquoi s’en prendre seulement aux CHuiches ? pourquoi ne pas chercher des noises ailleurs ? quid des Rosbifs ? pas ‘Euro’tiques pour 2 sous, nos voisins Rosbifs, et bien entourés de bouées fisco-bancaires, les Iles Anglo-normandes et l’Ile de Man ; et puis d’autres, bien entendu, et tiens, chez nous, oui chez nous, Monaco, zut enfin, qu’est-ce que c’est que cet accroc, ce truc qui a la taille et l’allure d’un ‘resort’ ou d’un ‘condo’, d’une résidence troisième âge sur la Côte avec portier galonné et gardiennage vidéo ?

A lire l’article de l’Hibernation dont au sujet de laquelle je vous cause, on perçoit néanmoins que, certes, la CHuiche n’a d’ordre à recevoir de personne, mais bon, nos voisins Helvètes ne se font pas d’illusions sur leur secret bancaire, qui, paraît-il, « ne devrait pas survivre plus de trois ans sous sa forme actuelle« . Bien, moi c’est juste ça que je leur reproche, de planquer le fric d’Al Capone et de quelques autres crapules. Et de fabriquer du chocolat au lait.

Kebab, la menace

Je navigue ici et là, le matin dès potron-matou. Et je tombe parfois de Charybde en Scylla, parfois sur le cul, découvrant des territoires insoupçonnés, des perspectives nouvelles, surprenantes, dérangeantes, étonnantes, abracadabrantesques ( merci Arthur ) : Yahoo m’a ainsi, via un article sur les processeurs d’ordinateurs, aiguillé sur des sites glorifiant la fissa-bouffe : le Kebab, et le hamburger, par exemple, ce dernier site se disant « le webzine de la malbouffe ». On découvre, notamment sur le site kebabien, une étonnante carte de France des kebabs, carte qui, ma foi, pourrait aisément servir de baromètre de l’immigration turco-moyen-orientale en France : 2 kebabs en Lozère, 21 dans l’Orne, 55 dans le Bas-Rhin…

Et je découvre, poussant mes investigations sur le kebab, que M. Berlusconi en personne, donc le Premier Ministre italien, a lancé une campagne anti-kebabs, relayé en cela par la presse transalpine ; tenez, un petit coup d’oeil sur le « Corriere della sera » vous donnera un aperçu de la bataille qui s’est engagée. Rien de moins que de bouter hors de la Botte la bouffe exogène, dépeinte comme abominable. La pizza restera-t-elle maîtresse du terrain ? Le site kebabien en donne sa version, façon « Touche pas à mon pote »

Cerise sur le gâteau, tout cela s’appuie sur une fort sérieuse étude anglaise du LACORS (Local Authority Coordinators of Regulatory Services ) qui a analysé 494 différents kebabs de par chez eux, donc des kebabs-Rosbifs. By jove, il y a de quoi y perdre son flegme : on y apprend que des kebabs « hallal » donc supposés musulmanesquement irréprochables contenaient du porc ( !! ), que la moyenne des kebabs contenait 98 % de la dose quotidienne de sel, presque 1.000 calories – soit la moitié de la dose journalière pour une femme – et 148 % des graisses saturées du jour. Quant aux vedettes, aux kebabs atypiques, on atteint les 2.000 calories, les 300 % du sel journalier, les 346 % des graisses saturées… dans UN kebab ! 20 cl d’huile dans UN kebab !

Et pourquoi vous raconté-ce tout ça ? euh… hmmm… eh bien ça donne une petite idée de ce qu’on peut voir le matin tôt sur la Toile. Suivez mon cheminement, cliquez du mulot sur les liens que j’ai semés en chemin pour vous, musez le long de mon parcours… ça donne de l’appétit pour le p’tit dèj’.

D’ailleurs c’est l’heure, justement, du p’tit dèj. A demain, si vous le voulez bien.

Nous on parle comme on écrit, et lycée de Versailles

Tenez, ce dimanche matin si vous n’avez rien de mieux à faire, et même si vous avez mieux à faire – course à pied, tarte aux poires, grâce mâtinée de lubrique – lisez donc ça. Avant que Le Monde ne le fasse disparaître aux oubliettes de la Toile. Je ne partage certes pas la totalité des opinions de Mme Cassin, mais ce qu’elle écrit – et elle, n’écrit pas comme on parle – est intéressant, frais, clair, propre et dérangeant. Pour alimenter le débat, pour le fun comme diraient les Québecois.

Juste un bémol à la clé : pourquoi cette phrase : « Je n’ai pas été mariée trois fois, mais je suis plutôt fière comme citoyenne d’avoir un président qui l’a été et qui a divorcé comme on respire » ? ça ressemble à un coup au dessous de la ceinture, inutile et disgracieux.