A l'américaine

Le célèbre Alain Finkielkraut s’indigne dans le Monde du luxe ostentatoire des trois jours de vacances Sarkosiennes  : obscénité du parallèle entre ses discours farcis de références à Jaurès, Péguy d’un côté, et de ces bouffes au Fouquet’s, le jet privé, le palace flottant, d’un autre côté : berk, dit-il.

Passons sur le conformisme moralisateur et peine-à-jouir de ce billet Finkielkrautien, qui nous avait habitués à plus d’indépendance de pensée, plus de lucidité.

Eh bien c’est tout simplement que Mister Nicolas S. fonctionne, lui, à l’américaine – et ce n’est pas peu dire que ça heurte des tonnes de conformisme français ! par cheu nous, on tait ses sous, personne n’avoue son salaire, Secret Défense !! Poussé à l’extrême, ça donne le comportement lyonnais : faut pas exciter les envieux.

Le Petit Nicolas, lui, nous dit en substance : oui j’ai des sous, des amis friqués, et alors, ça vous surprend ? tas d’envieux ! et si je veux les dépenser, mes pépettes, j’ai bien le droit, elles sont à moi, ça augmente le PIB, ça fait plaisir à ma Lolotte, et ça vaut mieux que de faire un trou dans mon matelas et d’y planquer mes économies, non ? bande de rabat-joie !

Allez, comme les amerloc’s : ça va nous changer.

– PS : Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer la pensée du jour :

A la St Valentin elle t’a caressé la main…  ah vivement la Ste Clémentine !

Foot'

Allez, un billet sur le foot, ça détend.

1- Nantes en D2 : bien fait ! Ces clubs qui vendent tous leurs poussins au plus offrant et ne pratiquent depuis des années qu’une politique purement mercantile méritent de passer à la trappe. Il fut un temps où le centre de formation nantais faisait référence, où les joueurs étaient fidèles à leur club (Bossis, Amisse,  Bertrand-Demanes, Rampillon…), à leurs racines : y a plus que le fric. Tant pis.

2 – Photo en première du journal : la joie d’un joueur de foot sochalien – il vient de réaliser que son équipe a gagné la coupe de France contre Marseille. Ouais !!! Joie bien normale.

Détail : le joueur en question est noir, et des footballeurs noirs dans le championnat de foot, ce n’est pas l’exception, c’est maintenant quasiment la règle. Pas la peine d’ailleurs de chercher pourquoi les entraîneurs et les dirigeants de clubs vont systématiquement chercher leurs nouvelles recrues en Afrique : eh bien, ils sont moins chers, et aussi bons. Donc, vous comprenez… le fric !

Mais Sochaux, Marseille, Lyon, où sont les villes, dans ces équipes de foot ? en quoi Sochaux se reconnait-il dans un mercenaire Ghanéen (Ivoirien, Lituanien, Roumain, Gabonais …) qui demain, peut-être, ira jouer à Lille, à Bordeaux ? c’est n’importe quoi, sauf du sport d’équipe : c’est le fric.

Pourriel à la pelle

Le Monde de ce soir (voir l’article) nous apprend que le « pourriel » – alias spam chez nos voisins anglophones, du nom d’une saleté de jambon en boîte de basse qualité – devient enfin un sujet de préoccupation aux plus hauts niveaux de nos instances dirigeantes. Enfin.

Moi-même je ne sais pourquoi des abrutis anglophones – ils sont tous anglophones – tentent inlassablement, 6 fois en moyenne par jour, de me vendre des « prestige watches replicas » : entendez des fausses Rolex, Jaeger, Blancpain, Tag-Heuer etc… qu’est-ce que j’en ai à faire, hein ?? j’ai les moyens de me payer une montre correcte, pas une saleté de bazar. Eh bien, non, ils insistent, à tout hasard.

Ma femme reçoit tous les jours des dizaines de mails ineptes pour lui suggérer un moyen d’augmenter la taille de son pénis, d’acheter pas cher du Viagra ou équivalent, des diplômes de perlin-pinpin, des régimes à base de saloperies pharmaceutiques pour maigrir, alors que c’est un vrai haricot vert, vue de profil… et le tout en Rosbif, bien évidemment.

Bref, le gouvernement étudierait des plates-formes centralisées pour filtrer ces âneries : si c’est gratuit, va pour ces nouveaux moyens… parce que nous les internautes en avons ras la casquette de ces emmerdeurs ; mais je signale que nous n’avons pas attendu nos dirigeants – allez un coup de pub’ :

LE moyen efficace de nous débarrasser du spam, ce serait les courriels payants, mais hein, ce ne sera pas demain la veille(*)

Donc, agissons : au lieu de vous échiner à blinder votre vieux « Microsoft Outlook Express » poussif avec des anti-spams tous plus fatigants les uns que les autres, payants, dotés de bandeaux publicitaires, mal foutus… installez-vous donc le traitement de courrier Mozilla « Thunderbird » : il est gratos, il est moderne, il sait importer vos listes d’adresses et vos courriers existants, et en plus il intègre un superbe filtre anti-spam, bien foutu, simple, efficace, gratuit itou, et sans pub’ : le rêve, quoi.

(*) Disons 2 centimes d’euro ponctionnés par les opérateurs Telecom pour chaque courrier sortant : les particuliers en auraient pour 1 euro par mois, les entreprises pour nettement plus, mais les requins qui essayent de nous vendre du Viagra à base de plâtre peint en bleu, à raison de 200.000 courriels par fournée, en auraient chaque fois pour 4.000 euros… sûr qu’ils cibleraient mieux leurs clients !!

Le spam, le vrai

Socialdém'

Le sénateur Mélenchon – PS tendance dur-dur, façon Fabius en moins bourge – vitupère la social-démocratie, qui selon lui a failli partout – accordons-lui que les Italiens et les Wallons ont donné de cet idéal politique une caricature assez nauséabonde ! et dont il affirme qu’elle n’est pas utile dans notre pays.

Le sénateur Mélenchon généralise hardiment, malheureusement, et y va aussi de l’anathème concernant la social-démocratie à la suédoise, danoise, finlandaise etc… et là on a du mal à le suivre, car les pays scandinaves, que je sache, ont plutôt meilleure mine que nous, non ?

C’est toujours le vieux travers intello français : « ouais ça marche en pratique, mais c’est nul parce qu’en théorie c’est mauvais« .

Autre remarque : entendre un sénateur parler d’utilité, c’est comme entendre un truand parler d’honnêteté. L’utilité des sénateurs ! on croit rêver.

En marcel sur le boulodrome

Etalage de richesses nuit gravement à la présidence de la République.

Si que le Petit Nicolas avait choisi d’aller chez son pote Roger à Fouzidon-les-Valence passer 3 jours peinard avec sa régulière, doigts de pieds en éventail, à siroter des jaunes, passer ses aprèm’ à pousser le cochonnet vêtu comme de bien entendu de son marcel, short pendouillant et casquette Ricard, ah que le bon peuple de gauche en eût été aise !!

C’est du Zola qu’elle veut, la Gauche, ou à la rigueur du Gabin dans « La belle équipe » (Quand on s’promène au bord de l’eau, que tout est beau etc…) !! et là y a donc erreur de casting ! il est riche et il fréquente des riches ? c’est attttroce ! Mâame Guigou, ci-devant Garde des Sceaux sous Mitterand, ex-futur maire d’Avignon et qui, sans doute Smiicarde, va passer ses vacances dans un camping 2 étoiles NN** au bord de la Vézère ou de la Gartempe, s’en étrangle d’indignation.

Pire

Une pause dans cette actualité brûlante qui que dont quoi Nicolas Ségo Malte les manifs – BREF :

Avez-vous noté ? non sans doute, mais moi je vais vous le noter r’ici, la quasi-officialisation de l’expression « moins pire » ? Tout récemment pas loin au détour d’une phrase « ce truc est tout de même moins pire que le schmoldu à arbre à cames latéral » : Bon, il fut un temps où en Anglais, Italien, Latin etc…, toutes langues où le comparatif se construit de manière similaire, on se faisait sabrer par le prof d’un trait rouge rageur : « barbarisme ».

En rosbif : it’s worse than / it’s less ugly, bad, awful, sad …
En Italien : e peggio che / e meno male, bruto, triste …
En Latin : Pejor est / ??? forme comparative des adjectifs ; j’ai oublié, voir Gaffiot.

Donc, dérive ? eh ouais, une de plus. Il fut un temps où ce barbarisme était censé introduire une note d’humour, un clin d’oeil dans le discours, du même calibre que l’ « infractus », « lycée de Versailles », « mollrops » ou « Aréoport ». Mais de nos jours c’est devenu la norme. « Moins pire » le barbare a gagné. Moins affreux, moins moche, moins lourd, moins laid etc… ont perdu collectivement.

Et notez bien, ce n’est pas seulement un barbarisme de plus, c’est aussi et surtout un appauvrissement de la langue : « moins pire » ne qualifie en rien ce qu’il désigne, alors que « moins moche » est bien différent de « moins triste », « moins affreux » etc.

500 mots devraient suffire bientôt, on y vient ; allez, encore un effort.

Parano et hystero sont dans un bateau

On a reçu, on reçoit encore des courriels collectifs ahurissants, non pas en faveur de Miss Chabichou – bien qu’on appelle à la faire accéder à Matignon, ce serait la revanche etc… – mais bien plutôt pour hurler sa haine anti-Sarko.

– Le psychanalyste médiatique le plus connu de tout l’Ouest, vedette des radios périphériques, décortique doctement les discours du Petit Nicolas : ce serait un dangereux mégalomane, psychopathe, et j’en passe.

– Maintenant c’est du genre : au secours, sauvons la République, mobilisons-nous contre l’infâme, le détestable, l’odieux, le haïssable…

Oh les amis, vous avez pété une durite ou quoi ? Vous êtes en train de crier à Pinochet, pas moins ; faudrait voir à y aller mollo sur les psychotropes. La CIA n’a pas financé la grève des camionneurs, la Moneda n’est pas encerclée.
Et contre-productif, tout ce battage : l’une de mes connaissances voulait voter blanc ; mais excédée par ce matraquage hystérique, elle en a conclu que c’était pas propre, voire louche, ces tombereaux de haine, et elle a voté Sarko !

Et puis, la démocratie, vous vous asseyez dessus ? On a voté : en 81 et 88 c’était « On a gagné », ben en 2007 c’est « Ils ont gagné ». Et ouais. Autre chanson, mais on reste en démocratie, parce qu’on y tient tous, j’espère.

Cherchez l'erreur

Au lendemain de cette élection attendue et prévue, Oliver B., notre postier « Light » à 4 %, disert et vibrionnant comme d’hab’, se la joue façon Boris Eltsine (la vodka en moins) monté sur les chars des dirigeants communistes félons pour faire échouer le coup d’état – jugez plutôt :
« La démagogie populiste utilisée dans cette campagne va déboucher sur des mesures antisociales, sécuritaires et antidémocratiques qui ne manqueront pas de susciter des mobilisations très larges »  (…) la LCR « propose que face au programme ultralibéral et ultrasécuritaire d’un Sarkozy, un front unitaire de toutes les forces sociales et démocratiques soit immédiatement construit pour organiser la riposte ».

C’est moi qui ai mis en gras les adjectifs qui vont bien.

Donc : lui le postier trotskyste a déjà jugé et qualifié l’action future du gus qui vient d’être élu démocratiquement par 53 % des Français  ; lui est donc, à rebours, plutôt partisan d’une société d’insécurité ; ultra-insécuritaire serait parfait. Bonjour les lendemains qui chantent.

Et en tant que LCR, donc Communiste et Révolutionnaire – pas moins – on voit mal ce qui lui permet de se parer du titre de « force démocratique » : les communistes soutiennent la démocratie comme la corde soutient le pendu, pour paraphraser le cher Vladimir Ilitch.

Turquerie

Le Monde de ce soir nous entretient des « inquiétudes de Bruxelles quant à l’opposition de M. Sarkozy à l’adhésion de la Turquie à l’UE ».

Mais enfin, ils sont sourds ? M. Sarkozy est très loin d’être seul de son opinion : ON EST DES MILLIONS A PENSER COMME LUI !! Vive la Turquie en partenariat avec l’UE, mais pas DANS l’UE. La Turquie n’est pas en Europe, c’est pourtant clair.
Non ? Comment faut-il le dire ?

IL Y A DES LIMITES A TOUT, ET AUSSI A L’EUROPE.
Je cite l’article : « Ce n’est vraiment pas le moment de claquer la porte au nez des Turcs, alors que l’Europe a déjà perdu beaucoup de crédibilité là bas », estime un haut responsable chargé de l’élargissement.

Nommez ce gus « Haut Responsable des Machines à Café », je ne sais pas, moi… faites quelque chose.

Régaliens, régaliennes

C’est toujours la même chicaille entre les tenants du « moins d’Etat » et ceux du « Plus d’Etat », celui-ci étant aussi parfois appelé « Etat-providence ». Chacun ici sait que les charges énormes de l’Etat par cheu nous, et donc nos impôts sont en large part dûs à un Service Public que je ne vous dis que ça ! Du feu de Dieu : grand luxe question coût, mais assez quelconque question efficacité (voir les z’Hopitaux en déshérence, la Justice à la ramasse, la police qui fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a etc…).

Bon, l’Etat a certes une utilité (sinon c’est le bordel, on est d’accord), et ses fonctions, dites « régaliennes » (de rex, regis : le roi) sont bien connues, classifiées, et enseignées dans toutes les facs du monde :

Justice / Police / Ordre public et sécurité  / Diplomatie et affaires étrangères / Défense / Monnaie et moyens financiers.

Bon, je dois être borné ? parce qu’un ouvrier municipal, où ça se situe dans cette grille ? Une employée de cantine scolaire ? Un enseignant ? un cantonnier ? une aide-soignante ?

Des tas d’enseignants sont dans le « privé », et apparemment ça fonctionne – plutôt mieux que dans le public, d’ailleurs.

Des tas de jardiniers ou cantonniers ne sont pas fonctionnaires territoriaux, et il semble qu’ils arrivent à bosser.

Des tas de cuisines collectives travaillent tous les jours pour des tas de clients, et ce ne sont pas des fonctionnaires, et ça marche !!

Des infirmières pas fonctionnaires arrivent même à faire des intra-veineuses, si si, et sans faire d’embrouilles !!

Alors, on se fout de nous quand on prétend qu’il faut plein plein plein de fonctionnaires : ce qui est sûr, c’est qu’une bonne partie de ces braves gens pourraient sans bobo travailler sous statut privé, et ça marcherait certainement bien mieux : la concurrence, ça stimule, c’est sain, ça entretient !