Quand on substitue substituer à suppléer

Un petit fait divers de fin d’hiver, du genre « sociétal » (société, sociétal ; satiété, satiétal ; gaité, gaital, etc…).

Ce sont des habitants d’une résidence de Nanterre (92) qui en sont les vedettes, vous lirez ça, c’est le Figues-haro, c’est vite lu et c’est intéressant. Ils ont dégoûté des dealers et leurs guetteurs de squatter le hall de leur immeuble en occupant en masse et pacifiquement les lieux, à des heures, évidemment où les braves gens sont couchés, et où les dealers dealent.

Notons qu’ils avaient signalé le problème au préalable et aux autorités compétentes, en vain. Trop occupés, vous comprenez… pas le temps… pas dans les statistiques… inintéressant… c’est pas grave… pas concerné… etc. Donc, ils s’en sont démerdés tout seuls, efficacement, sans dégâts, bravo les p’tits gars, et, commentaires de la mairie (en fait, le « cabinet du maire » apparenté PCF de Nanterre, Patrick Jarry, cabinet ça le fait, ce doit être une huile) qui salue l’initiative, « tant que les habitants ne s’organisent pas en milice et ne se substituent pas à la police« .

Objection, votre Cabinet : il n’y a pas, en l’occurrence, substitution à la police : pour se substituer, il aurait fallu que la police se soit impliquée dans l’affaire. Substituer, c’est remplacer. On ne remplace pas rien, on supplée ce rien.

Questions et commentaires :

1° – quelle est la position du cabinet du maire sur le fait qu’on supplée la police (*) ?

2° – encore une illustration de la politique hypocrite de notre beau pays concernant les « drogues douces ». Légalisez la donc, bon sang, la marie-jeanne,  mesdames-messieurs les décideurs, vous qui roulez discrètement vos joints en privé. On en finira avec  la guéguerre aux dealers d’herbe, la police pourra concentrer son action sur ceux qui vendent vraiment de la merde.

Tibert

(*) Suppléer, verbe transitif. On ne supplée pas à…, on supplée, point. Suppléer, pallier, même combat.