Par A + B, et autres contes de Noël

Il y a dans le Fighareau de ce jour une étude très éclairante et qui pourrait profiter à nos décideurs et législateurs (*) s’ils voulaient enfin ouvrir leurs mirettes : on y démontre que durcir une loi pas vraiment efficace ne sert à rien et c’est naïf, voire débile. Ce qui est efficace, c’est… de la faire appliquer, ladite loi prétendument pas assez dure. Eh oui : outre que ceux qui respectent la loi se trouvent punis par son durcissement, ceux qui s’en foutent – et ne sont pas sanctionnés – s’en foutent !! quelle que soit sa rigueur. Elle n’est pas pour eux, la loi…

Concrètement : faut-il, face aux accidents routiers dus à l’excès d’alcool, mettre le curseur à zéro, comme certains le recommandent ? on est à 0,5 g / litre en France, soit grodo mosso deux verres de vin maximum et pas trop remplis pour un individu normal.  Alors, plus le moindre galopin de bière, plus une lichée de Sauvignon de Touraine ? Je cite le Figaro :

« Le Royaume-Uni, malgré une limite d’alcoolémie fixée à 0,8 g/l, a une mortalité très faible – 28,7 morts par million d’habitants – alors que la République tchèque, qui l’a fixée à zéro, a une forte mortalité – le double : 57,4. Il est vrai que la mesure n’est pas appliquée ! D’ailleurs, l’éthylotest n’y a été instauré qu’en 2010 alors que le seuil d’alcoolémie à zéro date de… 1953 » (**).

Bon, CQFD, comme on dit : au lieu de brimer le citoyen-citoyen, contrôlez donc plus, et appliquez une loi raisonnable, pas le goulag.

Autre chose : le conte de Noël de cette année…  Il était une fois, dans le pittoresque village de Quimperlé, dans le 2-9 bretonnant, un bel hôpital… qui a dûment stipendié durant 30 (trente) ans un toubib qui n’y travaillait pas ! C’est Ouest-France qui vous le dit. Et pas des clopinettes de salaire de manutentionnaire H / F : non non, 7.400 euros par mois. Aux dernières nouvelles, ledit toubib a fini, navré et vexé, par prendre sa retraite : on est sauvés !
On lit dans ce délicieux entrefilet – au fait, ça NOUS coûte un bras, 14 fois le  » scandaleux  » avion grand luxe Tokyo-Paris du Premier Ministre – on lit ceci :

… La directrice déléguée du centre hospitalier soupire (***) en évoquant le sujet. Elle a hérité du dossier. « Le contrôle de la carrière des médecins n’est pas géré par la direction de l’hôpital mais par le centre national de gestion. Il y a eu des rapports, des enquêtes. Ils n’ont pas abouti. » De l’art de botter en touche… et qui c’est qui va se faire justement sanctionner, rigoureusement remonter les bretelles à l’hôpital de Quimperlé et / ou au « Centre National de Gestion ? poursuivre pour  malversations ? personne ! la faute à pas d’chance…

Allez, joyeux Noël ! tout de même, quel beau pays que le nôtre.

Tibert

(*) Les décideuses et législatrices y sont aussi : elles participent pleinement de la formule et ça va sans dire, mais je l’écris pour préciser ici, si besoin était, que l’écriture inclusive et moi, ça ne fonctionne pas. Gardons la pour les offres d’emploi, où elle peut avoir une utilité, mais il  y a mieux et plus lisible, et ça fonctionne depuis des lustres : « La société Bidul’Truc cherche des gardiens de nuit H / F« .

(**) Objection votre honneur ! je me souviens fort bien, et pour cause ! et pour cause de nombreuses bières, délicieuses, d’ailleurs, d’un éthylotest viré franchement au vert au printemps 1966, sur les routes de l’ex-Tchécoslovaquie. Il a fallu terminer à pied, si je me souviens bien.

(***) Il y a de quoi. Ah ma pauvre dame, quelle vie qu’on vit !