HPSNH comme mantra

Ce matin tôt je lis la presse en-ligne , et je tombe sur une grosse colère du Grand-Premier-Secrétaire-en-Chef du PS, le sénateur Cambadélis, « Camba » pour les happy few qui lui tapent sur le ventre. « Camba » vitupère le Secrétaire d’Etat Alain Vidalies, lequel préfère, face à la menace islamisto-terroriste, des contrôles de sécurité aléatoires plus nombreux et efficaces, quitte à ce que ça soit « à la gueule du client » – comprenez : on va tout droit vers le délit de sale gueule, ça craint. Et c’est là que ressort l’incantation : les Heures les Plus Sombres de Notre Histoire. Aïe aïe aïe ! c’est quoi, les HPSNH, label déposé pour l’horreur absolue ?

– La révocation de l’Edit de Nantes ? Très grosse ânerie, des conséquences terribles. Les Français contre les Français. Les guerres de religion, déjà.

– La guerre de cent ans. Cent ans de tueries, ça le fait, non ?

– L’occupation de la France par les Grands-Bretons, avant que Jeanne la Pucelle ne les jette.

– La révolution de 1789, la Terreur. Affreux. Les  guerres de Vendée… terrible.

– La guerre de 1870, la déculottée, la perte de l’Alsace-Lorraine, Bazaine en déconfiture, la subséquente Commune de Paris, on bouffe des rats, on fusille à tours de bras et à la Villette, Adolphe Thiers le boucher… pas mal, non ?

– la guerre de 14-18, 1,5 million(s) de jeunes mâles français tués, des multitudes d’estropiés, mutilés, gazés, de gueules cassées, de veuves éplorées. THE boucherie. Comme heures sombres, alors là…

– meuh non vous l’avez compris, les HPSNH c’est forcément, pour nos chères Bonnes Ames, 39-45 ; 39-45 y a que ça de valable. Des heures qui ont duré environ 5 ans, soit dit en passant. La collaboration, le national-socialisme à l’oeuvre, les convois d’extermination vers la Prusse-Orientale ou la Haute-Silésie, les tickets de rationnement, les patrouilles Schleu dans nos rues paisibles… c’est vrai que ce fut affreux. Elles sont là, nos HPSNH (le reste c’est du pipi de chat, ou il faisait plus clair, c’est clair). Et surtout, et surtout, ce fut, et c’est là l’horreur suprême, l’émanation et la concrétisation des plus pires des idées : des idées d’extrême-droite, auprès desquelles les délires paranos et inhumains de Pol-Pot et de Staline, les fatwas condamnant tous les « infidèles » à se convertir, se soumettre ou mourir sont des gamineries. Comme quoi il y a des degrés dans l’horreur et la sombritude.

Moi je m’inscris en faux contre cette conception : 39-45 après la déculottée initiale de Mai 40, c’est la Résistance, c’est Radio-Londres, De Gaulle qui se rebelle, le CNR, Jean Moulin et Manouchian, ce sont les Français qui ont refusé de se résigner, ceux qui ont abrité et caché des Juifs, ceux qui ont espéré revoir leur pays libre, et il y en a même qui ont agi pour ça.

Tibert