Hubert à l'aise

C’est historique, la chancelière allemande, Angela pour les copines (Ann-guéla en phonétique) assistera aux cérémonies du 11 novembre chez nous. Bon, très bien, c’est une page de tournée, 3 millions de morts équitablement répartis, LA grande boucherie du vingtième siècle, l’imbécile traité de Versailles, le nazisme, etc etc, vous connaissez.

Mais ce que ne sait pas le service du proctocole élyséen, c’est que l’hymne allemand, dont la zizique date de 1797, composée tout de même, non par un obscur Rouget, mais par monsieur Haydn Joseph – qui l’a d’ailleurs réutilisée pour un de ses quatuors, il n’y a pas de petites économies -, cet hymne allemand, donc, a été tronqué depuis longtemps de son fameux premier couplet « Deutschland, Deutschland über alles » ( » l’Allemagne (bis) par dessus tout ») , pour l’évidente raison que c’est très connoté Troisième Reich. On n’en chante donc que la fin, et c’est très bien comme ça, c’est largement suffisant.

Mais « … über alles« , c’est pourtant les paroles que les choeurs convoqués pour la cérémonie de ce jour à Paris vont, paraît-il,  servir à Ann-guéla ! eh oui, une bourde, une vraie, mais que voulez-vous, le service du Proctocole Elyséen est en sous-effectif, et puis, les hymnes, c’est la musique qui compte, pas vrai ? suffira de chanter en « yaourt », on n’y verra que du feu.

Tout ça pour dire que, même si Ann-guéla fait poliment semblant de ne rien remarquer, c’est pour nous autres sujet à méditer :

– les Allemands ont tiré les leçons de l’histoire, et nous le savions pas,

– nous sommes, nous, quasiment tous incapables de citer le troisième couplet de la Marseillaise,

– nous sommes encore moins capables de remettre en question les paroles obsolètes, va-t-en-guerre, sexistes et choquantes du début – et de la suite ! – de notre hymne : il y a longtemps qu’on aurait dû reléguer les horreurs du sang impur et des féroces soldats aux manuels d’histoire. Moi, telles que sont les paroles, je préfère chanter en « yaourt ».

Allez, pour ne pas vous faire languir plus longtemps… le troisième couplet :

Quoi ! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis)
Grand Dieu ! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !

Assez daté, hein, je vous avais prévenus.

Tibert