Beethoven le répulsif

Il y a peu, je prenais connaissance d’une information concernant des sonneries de mobiles – cellulaires si vous voulez – de type suraigu, donc au delà des 15.000 hertz, donc inaudibles aux adultes un tant soit peu rassis : ces sonneries nommées « mosquito » (zanzara, moustique…) permettent aux ados et jeunes en mal de chahut de se marrer en classe aux dépens de leurs profs – lol, mdr, 😉 etc…

Boomerang ! paf le retour de bâton, voici le même Mosquito, alias Beethoven, en arme anti-jeunes, ou plutôt anti-groupes de jeunes en glandouille, donc en mal de conneries, nuisances, distractions débiles ou carrément répréhensibles.

Il fut un temps où, jeune moi-même, je zonais copieusement avec mes compagnons d’ennui ; les balades à vélo, les parties de Cluedo ou de belote et les séances de piscine ayant épuisé leurs charmes, ma foi, effectivement, , certaines poubelles dévalant les rues en pente de ma petite ville paisible, certains clébards traînant, affolés, une boite de conserve derrière leur queue, ont pu pâtir de notre désoeuvrement. Certes, certes ! je perçois bien le potentiel de nuisance de la jeunesse.

Cette utilisation « animale » des hautes fréquences n’est pas nouvelle : on peut appeller son chien avec un sifflet de la même eau, car ces braves bêtes, on le sait, sont douées d’une ouïe particulièrement fine – encore plus sensible aux hautes fréquences que les jeunes, d’ailleurs, car je n’ai jamais vu de gamin rappliquer en jappant et agitant la queue, à l’appel d’un sifflet à ultra-sons !

Soyons justes, ce genre de dispositif dissuasif – salopard de Beethoven ! – est assez barbare, du fait que l’ouïe n’est pas un sens « obturable » comme la vue ou l’odorat… sauf à se munir d’un casque anti-bruit de chantier !! mais comment tchatcher entre potes, ou draguer la copine du copain avec des casques anti-bruit, hein ? D’ailleurs, la même barbarie s’applique à l’encontre des clebs : ils ne savent pas (en Belge) ou ne peuvent pas (en français) se boucher la truffe avec leur papatte, et ces poudres jaunes qu’on répand le long des façades pour les persuader d’aller compisser d’autres façades sont tout à fait répréhensibles, in-canines et scandaleuses.

Reste à inventer la poudre jaune anti-jeunes, le répulsif à taupes anti-ados, etc… politiquement corrects, et 100 % efficaces : car quid des sourd-muets (pardon, des malentendants-mal-parlants) ? et si les terribles ados normaux adoptaient, plutôt que les oreillettes du baladeur, le casque anti-bruit et s’initiaient au langage des signes ? allaient plus loin que les rudiments, comme le majeur dressé ou autre gestuelle pour débutants ? tremblez, vieux !!

Quelques échos des Pipeuls

Je lis les canards sur la Toile, et plusieurs, mais très rarement News Of The World (NOW), « tabloïd » Grand-Breton du niveau du caniveau, Bild, Sun… en France nous sommes miraculeusement épargnés par ce genre de presse quotidienne et émétique, excusez l’allitération.

Mais on est ainsi faits, on n’est pas des saints – heureusement, la vie serait pénible – et quand le Figarôt du matin, ou d’autres, d’ailleurs, nous claironnent une énorme éclaboussure sur une des vedettes de la Course de Bagnoles, M. Max Mosley, arguant du fait que ce sont des choses vraiment nauséeuses, j’actionne le bouton gauche de mon mulot pour aller consulter l’article de NOW.

Eh bien, c’est effectivement un tas d’ordures, sauf que les ordures ne sont pas là où l’on croirait : « c’est çui qu’y dit qui yé » !! Le canard nommé NOW est bien ce qu’on en dit, ses « journalistes » ont dû puiser en eux-mêmes les ressources pour vomir un tas de saletés sur la vie privée d’un homme.

Je me fous personnellement que M. Mosley soit attiré par les jeux sazo-mados, les jeux d’arcade ou les collections de ronds de bière – et s’il apprécie les jeux de cul, il n’est somme toute ni le premier ni le dernier ; c’est un droit imprescriptible, d’aimer les jeux de cul, à supposer bien sûr qu’on « joue » entre adultes consentants ; ça ne regarde personne d’extérieur. Et si ça se trouve, le pisse-copie qui a commis cet article collectionne, lui, les petites culottes usagées vendues sur la Toile par de supposées écolières japonaises ?

On m’objectera que les petites culottes ce n’est pas nazi, et qu’en revanche les supposés jeux de M. Mosley sont vraiment dégueulasses… mais ce qui est dégueulasse, c’est 1)- qu’on aille violer la vie privée des gens, et 2)- qu’on ose en plus étaler ça.

Tiens, autre chose dans le genre pipeule, pour changer. M. Zacharias, ci-devant patron de Vinci, très grosse boîte du BTP, a droit à une rubrique dans le qui-est-qui sur Wikipedia. Il défraie la chronique -normale, celle-là, c’est du journalisme – vu qu’il rame, depuis la Suisse où le fisc français ne peut plus lui faire du mal, bisque-bisque-rage, pour arrondir son pécule d’un petit 80 millions d’euros : il avait dû renoncer, lors de sa démission, à ses stock options, le pôvre. Eh, c’est qu’avec sa petite retraite, il a du mal avec ses fins de mois !

Bon, le pire, c’est qu’en Droit pur, il y a peut-être droit, en plus, à ses stoques aux psions !! le système est ainsi fait, infect, que le grutier chez Vinci culmine à 3.500 euros en fin de carrière, et le PDG à 3 millions d’euros, sans les petits à-côtés.

Allez, revenez en France, M. Zacharias, on a maintenant le bouclier fiscal, on vous fera pas de mal.

Chaussettes

Les chaussettes sont à l’honneur, et pas qu’un peu.

Les chaussettes de Perpignan : voir cet article illustré d’une superbe chaussette. Cette ville célèbre pour sa gare, le plus beau monument du monde, a maintenant une double casquette, si l’on peut dire : sa gare et ses chaussettes.

Les chaussettes des Français : elles sont trouées. Voir cet article de Libé du matin, ma foi assez chagrin. Il ne me souvient pas que M. Beregovoy, feu notre Premier Ministre mitterandien, ait eu des chaussettes aussi piteuses, lui qui pourtant en avait une paire quasi légendaire. On dégringole, quoi, on est dans la débine…

C’est dans les chaussettes qu’il est, le moral des Français !! dans les chaussettes. Voir le même article de Libé, après avoir admiré ce qu’il reste des chaussettes sur la photo qui va-z’avec.

Ce qui n’empêche pas le Ministère de la Justice d’avoir bouffé à fin mars les 2/3 de son budget de réceptions 2008 ; il faut bien que certains gardent le moral, comme jadis les Vestales gardaient le feu sacré – haut les coeurs, enfin quoi, tout n’est pas perdu !!

Questions :

– Peut-on imputer l’achat de chaussettes neuves sur le budget de réceptions du Ministère de la Justice ?

– Les réceptions du même Ministère seront-elles désormais à base de biscuits de chez Lidl et de sodas « No name » pour rattraper le budget, ou bien devrons-nous mettre une rallonge de notre poche, pour que les petits fours puissent continuer à venir de chez le bon traiteur ? Au point où on en est, on a dépassé le seuil de douleur, là…

Tiens, hier j’ai pris du gas-oil : en cherchant bien bien, 1,24 euros le litre à la pompe. Il y a 6 semaines il était à 1,15 en cherchant aussi bien ; le baril était à 100 dollars, et maintenant aussi : moralité 9 centimes de mieux pour le même prix de production : c’est la vie de château !!

Si-len-ceuuu !

L’acteur Olivier Martinez (dont j’ignorais l’existence jusqu’à ce jour) ayant fait condamner un blog pour atteinte à sa vie privée, les internautes-bloggeurs se lamentent. C’est la porte ouverte à toutes les censures, le baillon en vue. Ne plus rien dire qui puisse relever de l’immixion dans les vies privées.

Beau temps, n’est-il pas ? Un peu frais… espérons qu’il ne pleuvra pas.

Ah, l'Italia !!

Ici chez nos cousins transalpins les débats sur le rachat éventuel de la compagnie aérienne nationale (le fleuron, l’entreprise-phare, le fanion…) Alitalia par Air-France-KLM ont un tour passionné et occupent une place prépondérante dans les journaux, télé ou papier : c’est que la fierté nationale est en jeu ! On nous ressort sans rire la finale du foot en 2006, la victoire aux tirs aux buts, les Azzuri triomphants, les Bleus la queue entre les jambes…

Les journaux tartinent énormément là-dessus ; M. Berlusconi promet, s’il est élu, qu’il boutera les Français hors de la Botte : il aurait en projet une « cordata italiana » (littéralement : une cordée, avec les piolets et les harnais, oui oui)  pour assurer le sauvetage de cette belle compagnie, qui perd 1 millon d’euros par jour.

Le bref séjour effectué ici chez nos amis Italiens me persuade cependant qu’il existe une étrange ressemblance, une parenté très forte entre nous-autres et les Transalpins : leurs partis, leur système étatique, leurs syndicats, leurs problèmes… presque tout nous renvoie le reflet de nos soucis, de nos boulets aux pieds, de nos espoirs et tentatives pour nous dém…, nous désengluer, enfin sortir de la mouise.

Reste que M. Berlusconi n’est pas M. Sarkozy : il est nettement moins sportif, moins fringant, mais aussi plus bronzé, calvitie élégante, beaucoup d’abattage ; certainement pas bling-bling ! mais s’il est élu (ce qui a de grandes chances de se produire) alors adios Alitalia, dans 2, 3, 4 ans. Sans trop de tralala, certainement : il n’y aura pas de capitaine pour couler héroiquement avec le « navire ».

Scientifiques

Là où nous sommes en ces jours de semaine Pascale, les pièces principales de l’appartement donnent sur une rue étroite et bruyante, envahie de bus et de scooters ; les propriétaires ont fait mettre des fenêtres neuves, mais allez savoir pourquoi, du simple vitrage, épais certes, mais nettement insuffisant. Les bus qui accélèrent en passant mettent ces vitrages en vibration… c’est assez pénible.

Ces fréquences basses et énergiques – assez pour mettre en mouvement une plaque de verre de 55 x 120 cm et 6 mm d’épaisseur – me rappellent certains vendeurs de colifichets pour touristes crédules – amulettes, faux Vuitton, faux Gucci, faux tout ce que vous voulez – vendeurs à la sauvette qui pullulent en ces lieux hautement touristiques . Il y a une paire de lustres (*) nous nous sommes, nous aussi, fait avoir, et en beauté.

Ce n’était pas à Florence mais à Rome, donc tout comme ! Longeant une quelconque artère du centre, nous quatre (nous étions quatre, précision sans aucune importance) avons pilé devant deux figurines de carton, ou plastique léger, des Mickey, Donald ou similaire, qui dansaient sur le trottoir, au rythme d’une grosse radio « boum-boum » du genre ghetto-blaster.

Le bizarre, le magique, c’est que ces 2 figurines, de 12 cm de haut environ, munies de jambes articulées (des pattes rivetées aux hanches et aux genoux) se déhanchaient en rythme, apparemment sans aucun moteur !! Elles se trouvaient au ras du sol, à environ 25 cm devant un mur ; 30 cm à leur gauche, la grosse radio qui vomissait son « disco », et 30 cm à leur droite, une poche en plastique posée négligemment là. Et nos deux mickeys dansaient, dansaient… confondant !

Interloqués, nous avons longuement observé la scène, cherché vainement un truc, puis engagé la conversation avec le vendeur, qui nous a expliqué que c’était les vibrations de la musique – mise assez fort, bien entendu, et bien rythmée – qui mettaient ces légères marionnettes en mouvement. Je ne sais plus qui des deux nanas du groupe a craqué, mais, nonobstant (j’aime bien nonobstant, c’est délicieusement rétro et ca fait nonoss pour mon chienchien ) nos réticences et notre incrédulité de scientifiques – un ingénieur et un prof’ de maths – il a fallu acheter ces deux figurines ; on nous a recommandé de les placer près d’un mur, de mettre de la musique très ryhtmée etc… bref et bien évidemment des foutaises, car de retour à la maison, gogos que nous étions, malgré quelques tentatives de moins en moins déterminées, les 2 mickeys sont restés inertes. Mettre debout et en vibration ryhtmée des bouts de plastique plat posés sur le sol, c’est difficile !

Nous avons retrouvé les mêmes mickeys en vente sur les trottoirs de Florence : 10 ans plus tard, c’est toujours une affaire qui marche ! Je ne dévoilerai pas le truc, il est limpide ; les touristes qui comme nous se sont fait avoir peuvent m’écrire, ils ont gagné.

Ce n’était donc malheureusement pas un miracle à Rome. Mais je vous jure que les bus en passant font vibrer les vitrages des fenêtres ; il n’y a aucune astuce.

mickeys.jpg

(*) pas faux, ces lustres-là : on a bien pris 10 ans depuis.

Futilités

Me trouvant momentanément privé de cédille, tiens, et des accents circonflexes aussi, et… mais basta, on fera avec, ou plutot sans – je renonce d’emblée à toute tentative pseudo-oulipienne de rédiger ce billet sans utiliser de mots qui contiennent de telles lettres accentuées. Ce que j’ai à énoncer ici est trop grave.

Vous vous rendez compte, Carquefou a éliminé Marseille en 8ème de finale de la Coupe de France !!! on s’en fout.

Plus consistant : il y a des types qui font sauter les radars automatiques. Au nom de la liberté de rouler à fond à fond à fond ? de mourir sur la route ? mourez les mecs, mourez si vous voulez , mais laissez un mot d’excuses à votre copine et à vos parents, et ayez la délicatesse de mourir SEULS, les autres conducteurs ne sont pas forcement partants.

Ceci m’amène au vrai sujet de ce billet, le reste c’est du pipi de chat : la personne qui dérangeait tout le monde à demander en vain à mourir, Mme Chantal Sebire, a été retrouvée morte.  Et je sais gré à Yahoo! de nous donner la photo de Mme Sebire comme elle a vécu, et non pas comme elle a voulu mourir. Personnellement je me suis dit, dès le début de cette histoire, eh bien que nous veut donc cette dame, il existe une solution d’une grande simplicité, personnelle, efficace, rapide, non perturbante pour la société, sinon pour les proches : le suicide ! Mme Sebire, un sac de plastique sur la tete, ou un toit d’immeuble, ou une baignoire chaude et une lame de rasoir, ou une corde (évitons la BM à 200 à l’heure : les radars vont réagir, certes, mais surtout le pauvre mec qui arrive en face n’a rien demandé, lui…) et l’affaire est résolue ! J’ai bien connu un lointain parent, un type très chouette, qui, veuf, seul dans la vie, constatant sa décrépitude physique  et mentale, s’est défenestré au lendemain de ses 84 ans. Cet acte courageux et lucide n’a pas fait le moindre entrefilet dans la presse.

La croisade de Mme Sebire prend ainsi un sens : de toutes facons elle voulait mourir, et en a eu le courage elle aussi, mais apparemment elle militait pour une mise à jour des lois et des pratiques en matière de rapport à la souffrance et à la déchéance. Avait-elle raison ? si sa requete était discutable, sujette à débat, son action, cette interpellation courageuse et dérangeante, ce remue-ménage médiatique inhabituel a eu le mérite de nous interpeller sur autre chose que la hausse des prix du yaourt.

Mickey et la rocade Sud

Il paraît que le castel de l’un de nos anciens Présidents serait à vendre ! Pas le pénultième, Bity-Sarrans, non, ni l’antépénultième, Latché, celui-là nous a quittés ; non, l’autre. l’anté-antépénultième, Chanonat. Tenez, lisez ceci

L’ayant lu, je me dis que les Auvergnats sont cocus jusqu’à l’os, mieux, jusqu’à la moëlle : des initiatives de M. Valéry Giscard d’Estaing en Auvergne ou pour l’Auvergne, il y en a deux qui franchement ne sont pas des faits de gloire.

Tout d’abord Mickey chez les Arvernes, j’ai nommé Vulcania ! le point rouge le plus haut sur ma carte. Bide rampant, boulet au pied, pompe à déficit, car une fois émoussé le phénomène de nouveauté et épuisées les rotations de sorties scolaires et circuits troisième âge en autocar (Volvic-Vulcania-St Nectaire…), on se demande bien comment durer avec un thème aussi étroit que les volcans. Il faudra en faire un LunaPark, élargir l’assise, y monter un train fantôme et des baraques à frites. Mais à cet endroit paumé, qui ira ?

Et puis la fameuse rocade Sud de Clermont-Ferrand, qui n’a pas pu voir le jour : le but c’était bien entendu de détourner la circulation de transit du centre-ville, comme à Lyon, Nantes, Rennes etc … et de rabouter intelligemment les autoroutes de Lyon de de Bordeaux, L’Est et l’Ouest. Voir mes pointillés bleus sur la carte ci-dessous.

Eh bien monsieur Giscard a opposé son ferme véto : ça aurait écorné sa quiétude, inquiété Chanonat – l’autre point rouge sur la carte – fait vroumvroum à quelques encâblures de ses fenêtres à meneaux. Il a donc fallu courber l’échine, trouver un parcours assez dément – voyez la carte – remonter très haut vers Combronde pour contourner par le Grand Nord, bref les bagnoles qui vont de Lyon à Bordeaux se rallongent d’une bonne vingtaine de bornes pour que nos ex-maîtres puissent ouïr distinctement les chouettes hululer le soir au clair de lune.

Con-séquemment, les Clermontois qui vont d’Est en Ouest n’ont d’autre solution que de sabrer en plein tissu urbain, transformant de supposées paisibles voies pavillonnaires en autoroutes, mais sans murs anti-bruit… d’Ouest en Est, ça va un peu mieux, avec les boulevards, quoique…

Et voilà qu’on les abandonne, les Auvergnats, avec leurs problèmes de circulation et leur Vulcagniagnia ! Toutes ces contorsions de parcours, ces rugissements de moteurs, ces rodéos de centre-ville, et donc ces coûteux vitrages isolants, ces tampons d’oreilles, ces somnifères, tout ça pour se faire cocufier !

Edouard Michelin qui clabote, Giscard qui se carapate… la cata, quoi. Manque plus que le réveil des volcans.

Clermont-sous Chanonat

Vélib' déglingue

Je ne vais pas vous ergoter un commentaire sur le match Panafieu – Delanoé à la télé : c’est trop nul. Voilà la Politique droite-gauche comme on l’abomine. Des anathèmes, des dialogues qui se marchent sur les mots, des chiffres, encore des chiffres, et rien que du malheur pour les administrés.

Non, je voulais juste vous entretenir d’une scène vue sur l’avenue d’Italie à Paris, donc, vers 16 heures, sur un des ces larges trottoirs où les acrobates de la planche à roulettes s’entraînent : une station Vélib’, dont un pauvre malheureux exemplaire au bout de la file, bien rangé à l’alignement avec ses semblables. Deux jeunes (jean’s, baskets, sweat, l’un en capuche, évidemment, mais pas l’autre) tournent autour, et le capuchonné explique paisiblement à son pote comment faire… et, donnant l’exemple, il pèse sur le vélib’ du bout, appuie sauvagement et violemment, et voilà la patte de fixation du vélo au râtelier qui se dessoude du cadre : disons que ça prend 20 secondes. Reste plus qu’à enfourcher la pauvre bête.

Appeler les flics ? crier au voleur ? ils sont mineurs. Et c’est déjà fini. Et zut, les concepteurs du Vélib’ devront sans doute revoir leur copie et renforcer la soudure de la patte défaillante ; et les Parisiens paieront la réparation du vélo, s’il est réparable.

C’était mercredi ; les collégiens n’ont pas école : alors, forcément, ils s’ennuient, faut bien se distraire.

le monstre du détroit de Georgia

Ce blog traitant outrageusement trop d’argent, il devient urgent de le rééquilibrer vers des préoccupations et des thèmes plus spirituels, plus humains. Et ce mystère canadien m’en donne brillamment l’occasion (l’opportunité, diraient les branchés Rosbif) : « … la macabre découverte faite en août 2007, comme deux autres avant et après elle : trois os de pieds droits, encore tenus dans des chaussures de tennis, échoués sur les plages d’îles différentes mais dans la même zone du détroit de Georgia, entre l’île de Vancouver (province de Colombie-Britannique) et la côte. » Pour plus de détails : Le Monde d’hier.

Personnellement, j’ai mon idée sur la question. L’hydre de Lerne aux nombreuses têtes, le poulpe octopode, Shiva et ses multiples bras nous apportent la preuve que oui, c’est possible ! c’est arrivé loin de chez nous, mais c’est clairement un monstre aux trois pieds droits qui est mort au large de Vancouver, en Colombie Britannique. On pourra m’objecter que c’est un monstre à au moins trois pieds droits, car d’autres encore peuvent flotter entre deux eaux, dans leur tennis et leur chaussette droite.

A vrai dire, ce monstre n’est peut-être pas mort, et perd ses pieds droits comme le lézard perd sa queue ? argggg ! une sorte de desquamation du pied droit, pour laquelle il n’existe actuellement pas de terme technique.

On sait donc que ce monstre est aquatique, peut-être même amphibie ; qu’il joue au tennis – si c’est du tennis marin, le filet provient peut-être d’un chalutier – ou du moins qu’il se sent plus à l’aise dans une chaussure de tennis ; si les lacets sont dénoués – information que le journal ne donne pas – il s’agit certainement d’un jeune, genre d’jeunn canadien. Voilà tous les indices dont nous disposons.

Sachant que le Canada ne compte que 3 habitants au kilomètre carré, il sera certainement facile aux limiers locaux de trouver le propriétaire des pieds : les monstres multipodes droits ne sont pas si nombreux à habiter le détroit de Georgia.

Nessie désigne le confrère du Loch Ness, que l’on n’a jamais pu identifier clairement : puisqu’il faut nommer les monstres, pourquoi ne pas nommer Georges le locataire de Georgia ?

Georges, essuie tes pieds droits en entrant.