La grippe A, daube ignée

Eh oui voili voilà, la grippe A (A comme Achun-Henin, ainsi que je vous le révélais récemment)  a étendu son grand manteau sur notre beau pays, sans distinction de classes sociales, de races (oups ! faites excuse, d’ethnies) et de religions. Que le muezzin monte ou pas au minaret quand il y en a un, le curé en chaire (et en noce), l’altitude ne les sauvera pas !  le virus les mettra sur le flanc dès qu’ils redescendront, nonobstant la course-poursuite des vaccinations tardives. Les stylites, à la rigueur, auraient une petite chance de passer à travers ? voire ! de toutes façons, je ne me sens guère de vocation pour le stylisme (la pratique des stylites, c’est le stylisme ?? oui ? vous croyez ?)

Et le Tamiflu, alors ? quoi, le Tamiflu ? y en a pas, de Tamiflu, on le réserve aux VIP, aux cas sévères ! Grippés lambda, restez au chaud, munis de votre masque gratos et de vos anti-fièvre. Les Chinois recommandent d’ailleurs de frotter d’ail l’intérieur dudit masque, comme pour le gratin dauphinois, ça donne bonne haleine et ça tue les microbes. Au moyen-âge on y ajoutait un tampon de vinaigre, mais là ça devient humide et ça pique, c’est désagréable.

C’et ainsi que votre scripteur de blog favori est lui aussi sur le flanc. On l’a attaqué sur son flanc droit, plus exactement, et comme de bien entendu Grouchy n’était pas là, mais ce salaud de Blücher ! caramba !! …

Néanmoins, comme vous pouvez le constater, cette situation, qui lui est préjudiciable, certes, ne se révèle pas pour autant désespérée : il arrive encore à blaguer en bloguant !

Allez, une note d’optimisme pour finir : j’ai plus besoin de me faire vacciner ! je passe mon tour ! chouette économie pour la Sécu.

Tibert

Far East pas si far

Il est des lieux mythiques, des noms qu’on évoque avec plein d’images cinématographiques dans la tête : aux USA, ce serait Dallas, Fort Alamo, Santa Fe, Los Alamos… le Far West ! yahoo !! eh bien chez nous, c’est tout pareil. Mais pas pareil quand même.

Tenez, vous vous souvenez ? “Brie-Comte-Robeeeeert, ton univers impitoyaaaa-a-bleu…” (sur l’air, justement, de “Daaaaal-las…”) c’était le tube d’un très médiocre show télévisé, il y a quelque lustres.

Et puis ce long poème de la plume de Guy Bedos, “Le tube de l’hiver” (musique : Joe Dassin – “On ira – où tu voudras quand tu voudras – et on s’aimera encore…”) :

C’était l’hiver.

Oui, je sais, je l’ai déjà dit, mais dans la chanson, comme on s’adresse à des débiles, on répète les trucs plusieurs fois.
C’était l’hiver.
Un hiver comme il n’en existe que dans le Bassin parisien, en banlieue-est, quand on habite Pontault-Combault, allée des Mimosas, aha, et que, la veille, il a fallu se taper le métro jusqu’à la porte de Vincennes, attraper l’autocar conduit par un chauffeur alcoolique qui te fait gicler douze bornes plus loin, en pleine nature..
.” (lisez la suite et le début; c’est mignon tout plein).

Et tout récemment, tiens, cet entrefilet de L’Hibernation : “Opération détroussage sur le RER E“. On y apprend que des bandits de grand chemin arpentent en bande la nuit les trains Paris-Tournan-en-Brie, que les rares honnêtes voyageurs s’y font détrousser, mais qu’heureusement, comme d’habitude, la cavalerie arrive à temps et que 10 jeunes desperados (dont 8 mineurs, eh oui, ça pousse vite, aux âmes bien nées la valeur n’attend pas etc etc…) étaient en garde à vue à Pontault-Combault, justement !

Pontault-Combault, Brie-Comte-Robert, Tournan-en-Brie… villes de légende ! des noms qui claquent ! Le Far East, quoi.

Tibert

Juste un p'tit tour

Les media journalistiques et footologues, footophiles, footomanes se lancent aujourd’hui dans de grands développements sur LE fait du jour d’hier : pas l’épidémie de grippe porcine, pas les morts par attentats en Afghanistan, pas… NON ! l’équipe de France (pas “la France”, eh ho, ce n’est pas à ce point là) de football ne sera pas tête de série aux championnats du monde d’Afrique du Sud. Et de pleurer ! de se lamenter ! de protester véhémentement : c’est paraît-il, injuste.

Mais, mais (c’est la fête du mouton), c’est à n’en pas douter une très bonne nouvelle ! car de deux choses l’une :

– ou bien cette équipe est très forte, la plus forte, et elle passera tous les obstacles, Argentine Brésil Allemagne Italie et j’en oublie, et bravo ! “on” sera les champions,

– ou bien elle est très médiocre – ce qu‘in petto je ne puis m’empêcher de penser, l’ayant vue ramer lamentablement contre maintes équipes – et les valeureux sportifs – l’essentiel est de participer, n’est-ce-pas – rentreront au bercail juste à la fin des matches de poules, ce qui nous fera de sérieuses économies. On en a bien besoin par les temps qui courent.

Tibert

Qu'a dit Dieu ?

On le sait, la votation des Helvètes cette fin de semaine a rejeté la construction de nouveaux minarets en Suisse. On devrait donc, là bas, en rester au statu quo. Les muezzins n’ayant de toutes façons pas le droit d’appeler à la prière par haut-parleurs extérieurs, on se dit, d’ailleurs, que ces minarets n’auraient été construits qu’à titre de balises, pour marquer le territoire, en quelque sorte.

Et d’aucuns de remarquer finement que les minarets n’ont aucun caractère coërcitif, puisque le Coran ne fait pas état de la nécessité de telles constructions… certes. Ayant beaucoup – trop – bouquiné les évangiles dans ma jeunesse, je puis témoigner que le Christ n’a jamais demandé qu’on bâtisse des clochers ! et pourtant… que de clochers affreux (Loire-Atlantique, Vendée…), banaux (partout) ou sublimes (les églises romanes auvergnates) : et des clochers qui appellent à la prière, ding-dong, l’Angelus du matin, l’Angélus du soir, les vêpres, la messe, les enterrements, etc. Quelle différence avec le muezzin, sinon l’absence de micros et de haut-parleurs ?

Soyons clairs, comme disent les politiques : ce que les Helvètes signifient là, c’est qu’ils considèrent leur terre comme chrétienne (en fait, majoritairement Calviniste ou Luthérienne), que les autres religions n’ont qu’à se faire discrètes, que si chacun est libre de pratiquer celle qu’il veut, il ne saurait contester la primauté, voire l’exclusivité publique du christianisme en Suisse. Et remarquons que notre culture n’est guère différente ; plus papiste, sans doute…

Ce vote de rejet est-il raciste ? absurde, l’Islam n’est pas une race. En revanche c’est xénophobe, ça oui. Est-ce regrettable ? dans l’idéal, sûrement. Si l’Islam était blanc-bleu, si l’Arabie Saoudite, le Yemen… laissaient construire des églises, si les musulmanes n’étaient pas des citoyennes de seconde zone, si la religion musulmane était soluble dans la démocratie, si les extrêmistes rangeaient leurs bombes, bien évidemment ce serait un vote incompréhensible, injuste, immoral. Ca fait beaucoup de si.

Tibert

A comme attardés

D’abord, un scoop : pourquoi la grippe porcine – les pauvres cochons n’y sont pour rien, et on les a pris comme boucs émissaires, ce qui est cocasse – pourquoi donc cette grippe a-t-elle été baptisée “grippe A” ?  Bien, c’est tout simple, elle a pour synonyme “Grippe Achun-Enain” du nom de ses deux inventeurs, et comme ça commence par A, ça donne  “grippe A”.

Ensuite, avez-vous remarqué que nous n’en sommes, ce pénultième jour de novembre, qu’à  commencer à vacciner péniblement les personnes “à risque”, et on est loin du compte, tandis que ce fléau a déjà provoqué des tas de désordres, des écoles fermées et des matches reportés, des réunions annulées, des morts etc… bref : on n’est pas du tout dans le tempo !

Nos prévoyants gouvernants ont au bas mot six semaines de retard. A ce train-là, le pays entier aura la fièvre sous la couette, et les rares valides pourront mettre les dizaines de millions de vaccins inutilisés en vente sur Ibée ou JefourgueTout. On n’en tirera pas grand-chose, mais bon, plutôt que de les balancer à la poubelle…

Pendant ce temps, les centres de vaccination vivotent… cohue ici, désert là. Il paraît que les toubibs généralistes réclament de pouvoir vacciner dans leur cabinet : ils ont raison, évidemment. Et il va falloir se remuer le popotin.

Tibert

L'Educ' Nat' comme si on y était

Cet article du “Monde-sur-Toile”  fait froid dans le dos. Lisez ça : “Zappe ton prof…”. D’accord, c’est un lycée d’un arrondissement parisien “périphérique”, d’accord ce n’est pas Henri IV ou Louis-Le -Grand, mais c’est l’Educ’ Nat, non ? en plein Paris, pas le 9-3, pas une ZEP vers Sevran ou Bondy…

Bref, la prof’ dont il est question – elle tente d’enseigner l’Anglais à une Terminale de Gestion, ça paraît utile, non ? –  est tout simplement invitée à se soumettre – aux élèves, tiens, pas aux programmes du Ministère – ou à “aller se faire enc…” comme l’écrivent avec élégance les lycéens dans une missive collective.  Et puis on ne veut plus d’elle, elle gêne, elle emmerde. Elle emmerde ses élèves en exigeant qu’on ne téléphone pas, qu’on ne rédige pas de SMS, qu’on ne se refasse pas les ongles pendant ses cours. Elle veut faire cours, ça va pas, non ?

Le détachement avec lequel cette histoire nous est contée est intéressant ; vous apprécierez la subtile ironie du journaleux du “Monde”. Le respect se perd, ma brave dame. Sincères condoléances, donc, à l’Educ’ Nat : il semblerait que les barbares aient investi la place. Faut-il conseiller aux survivants de quitter l’épave ?

Tibert

(*) Il y a, à l’heure où je mets sous presse (purée), 215 réactions des lecteurs abonnés au “Monde”. Joli score ; le sujet a visiblement accroché. je m’en vas de ce pas prendre le pouls des lecteurs du “Monde” sur la question.

Allez, un p'tit commentaire, vite fait

Le monde footeux et péri-footeux bruit de commentaires sur LA MAIN, non la main de ma soeur, mais celle de monsieur Thierry Henry, le numéro 12 et capitaine de l’équipe de France, la main qui a, paraît-il, permis à son équipe de “gagner” une confrontation de manière frauduleuse.

Bon, soyons brefs, et, disons-le comme les politiciens, “je vais être très clair” : que le footballeur professionnel, Irlandais ou non, qui n’a jamais fait un tirage de maillot, une main, un croc-en-jambe, un tacle sournois, une bourrade en douce, un pied en l’air, donné un coup de boule, envoyé un marron, simulé un écroulement dans la surface de réparation… lève la main, personne ne le croira. Tout le monde a ce genre d’occasion, c’est humain,  et la nature étant ce qu’elle est… les vertueux Irlandais indignés de cette paille dans l’oeil de l’adversaire feraient bien de regarder la poutre etc etc…, vous connaissez.

Main volontaire ? pas volontaire ? réflexe trop vite parti ? geste calculé ? seul monsieur Henry peut le dire. Mais à ce jeu de triche et d’adrénaline, personne n’est blanc-bleu. L’essentiel est de ne pas être vu.

Le vrai scandale est là, d’ailleurs :  on l’a vue, la main de monsieur Henry, tout le monde l’a vue, ou a cru la voir, une fois les ralentis vidéo mis en oeuvre. Et alors ? l’arbitre, lui, ne l’a pas vue, c’est l’essentiel, et dès lors l’histoire s’arrête là. Point-barre, comme disent les militaires.

Tibert

Le battement d'ailes d'un papillon…

… dans un stade de foot au Caire, en Egypte, ne risque probablement pas de provoquer l’effondrement du Golden Gate Bridge dans la baie de San Francisco ; en revanche – c’est le mot qui convient – un but de l’équipe de foot égyptienne contre l’équipe algérienne peut provoquer la destruction d’abribus et l’incendie de bateaux dans le Vieux Port, à Marseille. Voyez plutôt.

Voilà qui éclaire de manière intéressante le débat actuel sur l’identité nationale : “De nos jours, être Français, qu’est-ce ?”  Qu’est-ce, en effet, qu’est-ce ?

Tibert

Prions Sainte Parité

Les évêques de France se sont réunis (voir le Figarôt) … à Lourdes, car là-bas il est facile d’organiser des colloques : il y a plein d’hôtels, et en ce moment c’est la morte-saison, on peut marchander sa chambre. Profitez-en au passage pour voir la belle photo de groupe, tous déguisés en longue robe verte avec une petite calotte violette du plus bel effet.

Mais là n’est pas mon propos, et si les évêques aiment  se travestir, grand bien leur fasse. Ils se sont réunis pour parler de la crise des vocations : “quand j’ordonne deux prêtres par an, j’en enterre vingt“, dit le chef de la catholicité lyonnaise. Effectivement, je me souviens des paroisses rurales des années cinquante, avec chacune son curé, son vicaire et sa gouvernante, tandis que de nos jours, pour un canton, on compte un curé, le même que celui des années cinquante, et il fait sa ronde en voiture, histoire de faire le tour des églises du coin, pour aérer un peu.

La réponse est simple, évidente, et juste : à l’heure où les femmes réclament – elles ont raison – la parité partout dans l’entreprise, dans les salaires, en politique, bref dans la cité, qu’est-ce que c’est que ces réacs machos qui s’obstinent à refuser l’accès de nos soeurs, nos compagnes à des responsabilités dans leur grosse multinationale ? la photo de groupe que je vous ai commentée le montre : nonobstant les belles robes longues et vertes, ZERO pour cent de femmes chez les évêques français !! pas une ! que des jambes poilues sous les déguisements.

Oui, qu’est-ce qu’il attend, le PDG, là, monsieur Ratzinger, pour ouvrir l’accès aux postes de responsabilité aux femmes ? hein ? et le gouvernement qui envisage des sanctions pour les boîtes qui sont trop machos, là, il laisse faire ? il n’y a pas plus macho que l’église catho, et ça rime.

Rêvons un peu… si le curé était une femme, retrouverions-nous le chemin de la messe du dimanche ? fréquenterions-nous de nouveau la pénombre murmurante des confessionnaux ? le glissement du volet de bois… le bruissement des surplis… ma Mère, j’ai eu des pensées impures… combien de fois, mon fils ?

Tibert

Handball-tampon

Un peu de sport, une fois (… n’est pas coutume, eh oh, je ne suis pas Belge). C’est plein de magouilles, le sport, mais généralement ça se fait discrètement. Là, en revanche, c’est la forme canonique de la magouille, le paradigme de la magouille. Regardez cette vidéo si vous le pouvez, elle est édifiante. Je l’ai dénichée sur L’Hibernation, qui titre “L’entraîneur le plus stupide de l’année“. Personnellement, j’aurais écrit pourri, pas stupide.

Bref, l’entraîneur des championnes autrichiennes de hand’, délibérément, entre sur le terrain et percute la joueuse messine (*)  qui filait avec la baballe, l’empêchant ainsi d’aller marquer le but de la victoire : il ne reste en effet que quelques secondes à jouer, et les deux équipes sont à égalité. Evidemment ça fait paf, ça casse le rythme… on voit alors le gars en question, expulsé du terrain mais content, satisfait, quasi hilare, revenir sur la touche, congratulé d’ailleurs par ses potes.

Coup franc, carton rouge (carton rouge pour un entraîneur… n’importe quoi), mais c’est foutu, l’élan est cassé, le mal est fait, les Messines sont couillonnées, si j’ose dire, privées de leur potentielle victoire.  Dégueulasse, non ?

Evidemment, c’est révoltant ; et de susciter moult commentaires indignés chez les lecteurs de Libé. Mais je laisse le mot de la fin à l’un d’eux, qui, je crois, a tout compris. Je suppose que c’est un homme ? c’est mal rédigé, brut de fonderie, sans doute dans l’émotion, la hâte de réagir, mais ça fait mouche :

Cet entrLes femmes n’ont pas à faire de sport.” Et paf ! En plus c’est l’heure de la troisième prière de la journée.

Tibert

(*)  il ne s’agit pas de Messine, où l’on va pêcher la sardine – on va, d’ailleurs, à Lorient pêcher le hareng – mais des Messines :  des habitantes de Metz, l’équipe championne féminine de handball. Vous le saviez, vous ?  moi non plus. C’est fou ce qu’on apprend en lisant ce blog.