Sac de noeuds-noeuds

Je relis les livraisons journaleuses obsolètes qui le méritent, certains jours de désoeuvrement, savez-vous. Ce matin tôt, donc, c’est un bon vieux Libé épais et fourni, celui de samedi-dimanche dernier (avec une grosse accroche en Une sur le terme  islamophobie, auquel est consacré tout un cahier). Surtitre en page 10 :

Nombre de sites dénonçant les actes anti-islamophobes sont l’oeuvre de personnages controversés“.

Oulà oulà…

Voyons voir, voyons voir…. reprenons.

Un islamophobe, ça n’aime pas les Musulmans.

Un anti-islamophobe, ça combat ceux qui… (voir plus haut) : en gros c’est donc favorable aux Musulmans, vous suivez ?

Soit un islamophobe… disons un gars qui va partout se moquant, par exemple, des femmes voilées dans la rue. Les pointant bêtement du doigt en s’esclaffant. Un islamophobe assez rustique, disons-le. Appelons-le Albert.

Un anti-islamophobe, c’est donc quelqu’un qui combat Albert. Un acte anti-islamo-gnagnagna, c’est par exemple un grand coup de latte dans les chevilles d’Albert l’islamo-chose.

Dénoncer les actes anti-islamophobes, c’est protester contre les violences envers Albert : “Garnements, pourquoi vous en prendre à ce pauvre Albert, qui pourtant ne fait qu’être islamophobe“.

Il paraît donc qu’il y a des sites Houèb qui sont spécialisés là-dedans : dans la dénonciation des actes anti-islamophobes – entre autres dans la défense d’Albert, pour terminer sur notre exemple. C’est ce que titre Libé. Et ce seraient des sites tenus par des personnages controversés, mais bon, ça on s’en moque, restons concentrés sur notre noeud logique.

Sites cités par Libé  : Islametinfo, Islamotion, Al-Kanz, Saphirnews (“proche des Frères Musulmans”, dixit Libé). Que des sites favorables à l’Islam, très clairement. Qui sont paradoxalement, toujours suivant le titre, engagés dans la défense des islamophobes.

Résumons-nous : Libé titre exactement le contraire de ce qu’il développe dans l’article. On s’est pris les pieds dans le tapis, à Libé. Vous suivez toujours ? vous êtes bien bons.

Tibert (pcc Kurt Gödel)

Sont-ce des laïks laucoste ?

Phénomène de société avancée (comme l’escalope restée trop longtemps dans son emballage au soleil), le Fesse-Bouc national bruit de ce fait divers affreux, de ce 4.827 ème bijoutier braqué depuis le début de l’année, cette fois-ci à Nice. Il se trouve que là le “cave” s’est rebiffé trop fort, proportionnant mal sa riposte à l’agression : menacé de très réels fusils à pompe mais juste humilié et frappé à coups de crosse, il aurait dû se contenter de les humilier en retour, les menacer de son calibre, sans en faire usage, une fois qu’ils avaient tourné casaque et enfourché leur scooter, l’affaire faite. Vous connaissez tous l’histoire, reportez-vous à vos canards chéris, qui défendront l’un (14 condamnations au compteur, certes, mais c’était un bon petit gars, un peu paumé… il allait être papa, il avait besoin d’argent…) ou l’autre (il demandait juste à pouvoir travailler en paix, fallait pas venir lui chatouiller les doigts de pied…).

Notons tout de même cette ahurissante déclaration d’une soeur de la victime (le bijoutier agressé c’est l’agresseur, le braqueur c’est la victime, ne confondez pas), qui déclare dans le Figues-haro “nous avons été élevés ainsi, dans le respect de la justice“… le sens qu’elle donne au “respect de la justice” pose manifestement problème : nous n’avons pas les mêmes valeurs, comme disait l’amateur de rillettes.

Mais bon : 1,2 millions de “J’aime” pour la page Fesse-Bouc qui prend la défense du bijoutier : c’est boucoup ! et naturellement les sceptiques font dans le dénigrement, c’est bidonné, ils ont acheté des “Likes” par paquets de 10.000, c’est une manip’ du FN, etc. Vous pourrez voir ce genre de réactions partout. Je ne prends pas parti, je n’en sais rien, n’ayant pu compter. Ce qui est rigolo, c’est que, discret comme on le connait, Fesse-Bouc permet de savoir QUI a “aimé” (laïqué, en fessebouquien). Décoiffant !

Cerise sur le bateau, on se gargarise d’anglicismes à ce propos. Rue-89 y va d’un savoureux  likes low-cost d’une grande élégance. C’est bien la peine que Fesse-Bouc Corporécheun se soit fait suer à mettre des boutons “J’aime” en vrai français : ces votes achetés en masse, qui sait ?  ce sont des J’aime pas chers, ma chère, et ça vous a tout de suite une autre gueule.

Tibert

PS : parcourant le Monde quelque peu après avoir publié ce machin, je ne puis résister au plaisir de vous recommander cette délicieuse lapalissade, en forme de truisme, de notre Ministre des Phynances : ” la dette publique va atteindre un maximum, puis décroître“. Les matheux apprécieront…

Martin n'est pas Samira, et alors ?

Un fort utile article du “Monde” nous raconte les “fraudeurs en équipe” (je vous signale également un autre article, celui-là du Figues-à-rôts, nous posant gravement la question : “La circoncision réduit-elle le plaisir ? “, mais je vous laisse le soin de le lire, soucieux de ne point réduire votre plaisir). Et parmi les diverses informations sur la fraude aux transports, mutualisée ou pas, les contrôles signalés illico sur Touitteur (“illico”, c’est aussi rapide que “en temps réel”, et c’est plus savoureux), sur les techniques de truandage, il y a ces gens qui, le croirez-vous, utilisent des billets Eurostar qui ne sont pas à leur nom.

Horreur ! Martin voyage en Eurostar avec un billet au nom de Samira. Vous vous rendez compte ? non ? vous ne vous rendez pas compte ?

Eh non. Moi je ne vois pas pourquoi, ayant acheté une place dans un Eurostar Paris-London,  le 31 février 2014, je serais obligé, MOI, de m’asseoir moi dans la place ainsi réservée, disons voiture 7, place 64. Qu’est-ce que ça peut leur foutre, à Eurostar Corporécheun, que ce soit moi, ma soeur ou la nièce de ma concierge qui voyage voiture 7, place 64 ? du moment qu’elle voyage normalement, la nièce de ma concierge, qui ne boit pas du pinard au goulot en rotant, qui n’étale pas ses godasses pleines de bouse sur le fauteuil d’en face, qui ne menace pas ses voisins avec un surin quand ils protestent de son camembert posé sur l’accoudoir.

Bon d’accord, carte Sénior, s’Miles, de fidélité indéfectible, de réduction-Sion, de famille pléthorique, de militaire à terre, de voyageur vraiment fréquent… certes, si c’est Samira qui a droit au tarif “Spécial Samira-et-rien-qu’elle”, Martin ne peut pas voyager à sa place. Soit. Mais dans tout autre cas ?

Si j’achète un camembert, justement, il n’est pas nominatif, que je sache ? une place de théâtre, un billet de cinéma, une entrée à une expo… pourquoi serait-ce nominatif ? j’achète une place, elle est à moi, j’en fais ce que je veux – dans la limite des règles de bonne conduite, d’accord.

Les compagnies aériennes nous ont insidieusement habitués à accepter cette même anomalie : le fauteuil d’avion, ça ne se refile pas à un ami, un parent, ça ne se revend pas. Admettons que si je le revends, mon billet, à un émule de Ben Laden, on puisse y trouver à redire. Mais les contrôles aux aéroports et aux frontières sont là justement pour écarter les individus fichés, dangereux, armés etc. Alors ?

Alors c’est tout simplement abusif, sauf exception tarifaire dûment justifiée, de délivrer des billets nominatifs. Mais apparemment je suis seul à protester, comme d’hab’. Je vais finir par passer pour un râleur, ma parole.

Tibert-grrrr

Tiercé funèbre

On nous bassine et nous culpabilise à fond à fond avec les chiffres des accidents de la route, et ça va réprimer encore plus dur, tant c’est facile, high-tech, peu dangereux – et ça peut rapporter gros. On a donc ce problème très à coeur en haut lieu. Les chiffres ? chauffards, assassins, mauvais citoyens, malchanceux, nous avons eu 3.334 morts sur les 12 derniers mois et sur les routes. Détail curieux, c’est exactement trois dixièmes de 10.000 Français : 3.333,3333333… arrondis au cadavre entier immédiatement supérieur. Aff-freux !

Mais il y a 6 fois plus affreux : les accidents domestiques. Vingt-mille morts par an, les amis ! la perçeuse ou le sèche-cheveux dans la baignoire, l’escabeau fatigué ou la tronçonneuse invasive : six fois plus. Vous imaginez le fric que le gouvernement pourrait récupérer en infligeant des amendes aux accidentés domestiques ?  hélas, ils sont difficiles à flasher, les bricoleurs maladroits et / ou malchanceux qui oublient de coudre leur numéro Sécu bien lisible dans le dos.

Les suicides en Europe
Hit-parade dépressif

Médaille d’Argent, pour finir sur une note triste : les suicides : 10.300 suicides environ l’an dernier. Trois fois plus que de morts sur la route. Voyez ce graphe : on constatera que nous, Français, sommes seconds en Europe juste derrière les Belges, une fois, et largement devant les dépressifs suicidaires Allemands.

Pourquoi derrière les Belges ? c’est assez compréhensible : avec un ciel si bas qu’il fait l’humilité, avec un ciel si gris qu’un canal s’est pendu, le Belge a de quoi déprimer ferme. Et nous, pas beaucoup moins, surtout les cinquantenaires mâles et Bretons : voyez ce lien . Cerise sur le rateau, nous – pas moi précisément, moi ça va encore, mais “nous” – nous suicidons, nous Français, 5 fois plus que les Grecs ! comme quoi le pastis vespéral sur le guéridon Confomama acier-verre du living-roume, dans le F3 au 4ème étage, face à la barre des HLM lépreux de la cité Thaurice Morez  se révèle singulièrement plus déprimant et suicidogène que l’Ouzo pris sur le port, avec des olives et les copains du club de foot.

Tibert

Foot et colliers

A l’heure blême où je vous cause, le résultat, sec, est tombé : 0-0, match nul entre les footeux français et leurs homologues géorgiens. Match nul, c’est à dire NUL. Heureusement que je me contrefous du foot, de ses spectacles poussifs et de ses histoires, sinon je serais triste pour eux. Se faire suer et courir 90 minutes pour RIEN, c’est quand même assez improductif. Le foot c’est bien autre chose, et d’abord un jeu pour JOUER, se remuer la couenne comme des gosses, pas pour épaissir son compte en banque ou ponctionner son stock de bières.

Je vous parle de foot, mais en fait France-Géorgie au foot, c’est du domaine du micro-évènement, ça ne mérite pas un lever de sourcils dans votre morne quotidien, deux lignes d’entrefilet dans votre morne quotidien. Ce qui motive ce billet, c’est Marseille. Encore un cadavre troué sur la chaussée marseillaise, et c’est quelque part pas loin du foot, figurez-vous. Marseille, une si jolie petite ville.

Il y a quelques lustres je lisais, choqué, qu’à Bogota (Colombie) les femmes évitaient de sortir avec des bracelets, boucles d’oreilles, colliers…  parce qu’elles se les faisaient arracher ! voire couper l’annulaire pour récupérer la bagouze. Vous imaginez ? eh bien c’est venu à Marseille, où le dernier sport “djeune” à la mode c’est d’arracher les colliers, à deux sur un scooter avec le casque intégral ou un foulard ou une capuche, évidemment, avec toutes ces caméras dans la rue, maintenant…

Bref, Marseille va mal – elle n’est pas seule, mais chhuut – , avec son {maire + sénateur} hors d’âge, sénat’maire, ou mairsénateur, ça dépend des jours – 74 ans et deux mandats électifs majeurs en même temps plus diverses bricoles, pourquoi se gêner, c’est encore licite  ! –  et qui caresse l’espoir de rempiler en 2014 !! en 2020 ça lui fera 80 balais, l’âge de la retraite ? va savoir… avec ses Kalachnikov et ses marchands de shit à à tous les coins de rue, avec notre ministre de l’Intérieur qui appelle à un pacte national ! Monsieur Valls, le “pacte national” ce devrait être le comportement par défaut, pas l’exception. Vous êtes tous élus ou nommés pour que ce pays fonctionne au mieux, pas pour vous tirer dans les pattes  pour vos idées plus ou moins fumeuses ou votre carrière.

Mais j’entends que, nonobstant les Kalachnikov, justement, la délinquance baisserait, à Marseille : les vols avec violence (enregistrés, évidemment, pas les autres) ont baissé de 18 % en un an… davantage de Kalachnikov, certes, hélas, mais moins d’arrachages de collier, paraît-il !

Moins d’arrachages de colliers ? cest simplement qu’il y a moins de colliers à arracher : les Marseillaises, pas plus connes qu’ailleurs, ont renoncé à les arborer dans la rue. C’est ça les bonnes statistiques, les amis : savez-vous que les agressions vespérales contre les allumeurs de réverbères ont baissé drastiquement ? en haut lieu on s’en félicite.

Tibert

Le contenant pour le contenu

Le “Monde” de ce soir – douce soirée de septembre, au fait, beau temps sur la France, pastis et espadrilles autour de bols d’olives et de cahuètes – titre un truc étonnant : “L ‘AFP retire une photo “ridicule” de François Hollande… et le regrette“.

Suit, sous le titre, la photo en question, avec Normal-Président soi-même : un Normal “ravi” qui fait sa plus belle grimace hilare sous un tableau de classe proclamant à la craie blanche, et en cursive : “Aujourd’hui, c’est la rentrée“.

Je vous pose la question : est-ce la photo qui est ridicule, ou le “ravi” ?  quelle photo “ridicule” ? celle que je vous cite est à l’état de l’art, une reproduction techniquement bien faite et bien composée, nette, en deux dimensions et en couleurs, d’une scène du réel. Normale, rien de risible, de daté, d’incongru, de loupé : une photo, quoi.

Eh non, c’est, bien évidemment, ce qu’elle donne à voir qui est ridicule. Le faciès de notre Président de la République en exercice, sur la photo : ridicule, vraiment. Pauvre homme… remarquez, je le plains. Avec les appareils actuels, capables de “tirer” des rafales de 8 photos à la seconde, il est très aisé de prendre un instantané savoureux, décalé, cocasse, choquant, assassin. Ils l’ont eu, les gars de l’ AFP, leur guignol de la rentrée, c’est dans la boîte, coco.

Alors, photo ridicule, ou photo d’un individu ridicule ? photo, en tout cas, d’une agence d’informations assez putassière en l’occurrence. Normal-En-Chef a assez de misères comme ça. “On ne tire pas sur une ambulance“, disait la gentille Françoise Giroud à propos de Chaban-Delmas : mesdames-messieurs les journaleux, ce serait charitable de vous en inspirer.

Tibert

De la délictuosité du non-amour

Je ne vous aime pas ? c’est inadmissible, et passible de sanction pénale – exécutoire s’il y a de la place en taule, bien évidemment. Ou à la rigueur un bracelet électronique…

Oui, je vous écris ça, car je m’interroge, avec la présidentE d’Act-Up (prononcez Akt’heupe, c’est du simili-Rosbif), sur la propriété de la définition de  “homophobe“. A qui appartient la définition de ce terme ? notez au passage que tous les adjectifs sont féminisés chez Act-Up, les “militantEs” etc. Après tout, le langage est à la disposition de tout le monde, si ça les satisfait comme ça, va pour la fémininE dominantE, il suffit de se mettre s’accord.

Notez que je suis d’accord également sur une partie du message, cité ci-dessus, de la présidentE d’Act-Up, visant à dénoncer les violences anti-homos. Que ce soit en Russie, au Gloubotiskan ou en France, les homos (LGBT si ça vous fait plaisir, voir ce terme dans le Littré) ont droit à vivre en paix et à ce qu’on la leur foute, la paix ; c’est un droit élémentaire. A condition qu’ils ne se fourvoient pas dans des actions délictueuses, réactionnairophobes ou hétérophobes, évidemment. Et, notez le bien, tartiner de sang les locaux d’une association légalement déclarée, c’est délictueux.

Mais  – un billet sans “mais” ce serait un baiser sans moustache – je diverge, là, sur cette phrase : “La définition de l’homophobie n’est pas à la disposition des réactionnaires: elle continue à désigner l’ensemble des violences, discriminations, stigmatisations qui frappent les LGBT “.  D’abord, qu’est-ce qu’un réactionnaire ? mot qui fleure bon la glose PCF des années 50-60, le discours Georges-Marchaisien, “les réactionnaires de tout poil“, “les forces progressistes“, etc. Un réactionnaire ? c’est sans doute quelqu’un qui n’aime pas Act-Up. Et donc, à qui appartient la définition d’homophobie ? pas à Act-Up, pas aux réactionnaires, mais à la langue française. “Phobie” c’est le rejet, la répulsion (*). Supposez que je déteste la musique de Richard Wagner : je suis alors, pour faire court, Wagnerophobe – et alors ? pour autant que je n’aille pas mettre le feu au FestSpielHaus de Bayreuth, c’est mon droit le plus strict.

Il est en effet licite, dans notre beau pays, de penser : les pensées homophobe, Wagnerophobe, etc, ne sont pas punies par la Loi, c’est techniquement infaisable – et si vous saviez à quel point mes pensées sont coupables ! On a aussi – théoriquement – le droit de dire, mais sans “stigmatiser”. Je le dis donc, et même, tiens, je l’écris : la musique de Wagner est pompeuse, lourdingue, grossière. Et c’est mon droit de l’écrire, non mais. En revanche, si j’appellais à saccager le FestSpielHaus au nom de ma Wagnerophobie, ce serait délictueux, ce serait une incitation au délit, et, en termes à la mode, de la stigmatisation – référence cocasse à la Passion du Christ, les militantEs d’Act-Up étant peu suspectEs de piété christique.

Bon, résumons-nous : il y en a qui ne vous aiment pas, et cela vous chagrine, ou, pire, vous fâche ? il faut donc tâcher de vous faire aimer, si vous y tenez, de vous rendre aimables. A défaut, et pour autant qu’on vous laisse vivre légitimement en paix, faites-vous une raison. On ne peut pas forcer à aimer, ça deviendrait totalitaire, voire louche.

Tibert

(*) terme utilisé de manière généralement péjorative, mais la racine grecque ne l’exprime pas.

La cocotte-minute et le 17

Des faits d’été mais divers et divertissants viennent, heureusement, rompre la mornitude – merci Ségolène – des semaines estivales. On s’en contente, on s’en régale, tant par ailleurs les nouvelles sont moches.

Moches ! tenez, la personnalité préférée des Français cette année ? Jean-Jacques Goldman. Sondage sur un peu plus de 1.000 clampins (pas moi) invités à choisir dans une liste de 58 personnalités. Je n’ai pas eu le temps ni la patience de chercher la liste des choix, mais je devine… Mimi Mathy… Omar Sy…  Yannick Noah… Gad Elmaleh… rien que des phares de la pensée et du rayonnement de notre beau pays. Bon, on oublie, vaut mieux lire ça que d’être aveugle.

Très moche : record de bouchons battu sur nos routes à radars et nos très très chères autoroutes, samedi dernier. Au palmarès des habitudes stupides, nous tenons le pompon : les locations c’est du samedi au samedi. Pourquoi ? pasque. C’est idiot mais c’est comme ça, et ça ne changera pas. Et donc, bouchonnons…

mais on ne va pas continuer à se lamenter. Tenez, du positif, cet entrefilet rassurant : 3 malfrats relâchés dans la nature, vu que la prison la plus proche était pleine. Cerise sur le baba, c’est sur simple instruction verbale du substitut de permanence au parquet ; pas même un  bout de papier signé. “Allo la Police ? ici c’est Shmurtz, le susbtitut gnagnagna… eh non, pas de place… non… pas possible… alors les trois, vous les relâchez… voui, vous les relâchez. Dangereux ? meuuh non… vous dramatisez… vous avez bossé pour rien ? bah, vous les gaulerez bien une autre fois… allez, ciao, à plus“. On est bien protégés, je vous le dis. Remarquez, il y en a que ça a dérangé… le Ministre de l’Intérieur s’est dit “surpris”. Encore une faute de français : “étonné”, pas “surpris” (*).

Et puis, cette nouvelle intéressante : aux USA, quand on interroge Gougueul avec les mots “cocotte-minute” et “sac à dos” sur son ordinateur, on voit débarquer très vite 6 flics. je cite : “don’t do a search for pressure cookers right after your spouse does a search for backpacks if you don’t want the FBI at your door“. (Ne faites pas une recherche sur “cocotte-minute” après que votre épouse en a fait une sur “sac à dos” si vous ne voulez pas voir débouler le FBI à votre porte). Et, tiens, justement, en prenant le contrepied… vous voulez appeler la Police au secours ? au téléphone c’est le 17. Mais bon, vous connaissez l’efficacité du 17. Donc, vite quelques mots-clés bien choisis sur Gougueul et sur votre clavier d’ordinateur, et comment qu’ils vont débarquer. Restera à leur expliquer… tâchez qu’ils aient de l’humour.

Tibert

(*) Classique.  L’épouse trouvant monsieur Littré très occupé avec la bonne : “ciel ! quel spectacle affreux ! monsieur, je suis surprise”  – et Littré, peut-être chaud lapin par ailleurs, mais en tout cas excellent lettré : “Non madame, vous êtes étonnée : c’est nous qui sommes surpris”.

Clopin clopant

On en cause, on en cause : interdire la cigarette dans les parcs et sur les plages ? encore une atteinte intolérable à la liberté.

Scène vécue, pas du tout “vu à la télé” mais il y a 4 jours sur une plage matinale du côté de Montpellier (*), vue de mes yeux vue, et sentie de mes propres narines, également. Une femme mûre, installée à 350 cm environ de mon éphémère surface vitale, fume (**), assise sur sa serviette, et remplissant une grille de mots croisés. La fumée vient naturellement de mon côté me grattouiller les narines, Loi de l’Emmerdement Maximum oblige, et je suis obligé de me détourner, respirer par la bouche, me déplacer, bref c’est tout à fait désagréable. Enfin, clope terminée, la dame plante tranquillement le mégot, bout-filtre inclus, dans le sable proche de sa serviette. Sachant la durée de vie d’un bout-filtre de cigarette en cellulose, la dame vient de laisser là aux générations futures un témoignage émouvant de son passage.

Autre scène, celle-là je ne l’ai pas vue, mais c’est “lu dans le journal“, trois “jeunes” de Marseille poignardent un quidam qui leur a refusé une cigarette. Carotide atteinte, mais heureusement pas trop grave. On secourt le quidam, la Police retrouve les fadas au surin, et ceux-ci expliquent que, voyez-vous, ce n’est pas le refus de cigarette qui leur a fait péter les plombs, c’est la façon dont ça été formulé.

Je vous le demande : comment faut-il dire à trois jeunes Marseillais désireux de fumer gratis, que l’on ne souhaite pas accéder à leur demande ? quelle formule employer ? attention à vos propos, et surtout, attention à votre ton : ça pourrait mal se terminer. Respect et civilité s’imposent, car franchement, vous êtes mal barré, là, radin que vous êtes, à refuser une cigarette aussi aimablement réclamée.

Tibert

(*) On prononce normalement Monpèllié, pas Monpeullié, mais à Paris ils ont changé tout ça, forcément.

(**) C’est une métonymie, évidemment. Tiens, vous la connaissez, celle-là ? deux copines bavardent :

– Tu fumes, toi, après l’amour ?

– Je sais pas, j’ai jamais regardé.

Mets ton habit, scaphandrière

Rappel de la Loi, qui est la même pour tous en principe : les tenues dissimulant le visage – notamment le niqab (dans les Emirats arabes, c’est le must, et ça se rencontre ici et là chez nous) ou la burqa (pas vraiment à la mode, mais chez les Afghanes, c’est le top) –  sont interdites dans l’espace public depuis Avril 2011. Il est en effet difficile de distinguer si ce sont Samira et Rachida qui se promènent ainsi bâchées, ou Jean-Paul et Joseph qui tentent de circuler incognito, dans des intentions pas forcément innocentes. Donc, et la Loi le précise, seules sont autorisées les tenues dissimulantes de type professionnel (scaphandriers, soudeurs, travailleurs du nucléaire…) et / ou à vocation de sécurité (casque intégral de motard, combinaison de biologiste bidouillant des bactéries féroces, etc).

Donc, pour contenter ET la Loi, ET les convictions religieuses de certains qui veulent absolument dissimuler au regard concupiscent de ces obsédés de mâles les formes ô combien excitantes de leurs compagnes légitimes ou non, il convient que celles-ci circulent par exemple à moto, intégralement casquées :  la Police n’y trouvera rien à redire, la Loi sera respectée, et ça évitera des émeutes dans les Yvelines.

Pourquoi dans les Yvelines ? parce qu’à Trappes (78), le Monde, Le Figaro et Le Parigot nous le racontent tous trois – mais c’est le Parisien qui semble le plus précis – le commissariat de Police du quartier “sensible” des Merisiers est assiégé depuis hier soir par des centaines de personnes “hostiles”, paraît-il. Vous lirez ça si vous voulez ; mais en résumé un type a été interpellé car il s’est opposé violemment à un contrôle de Police sur sa louloute totalement, intégralement et donc illégalement voilée – sauf les yeux, évidemment. Et comme la Loi n’est pas appliquable aux quartiers “sensibles”, ça vaut pas, et ça donne le résultat dont auquel je vous cause.

Je vous le demande : quelle idée saugrenue de construire des commissariats dans des quartiers “sensibles” : c’est de la provocation. A la cité “sensible” de la Cayolle, à Marseille, ça fait longtemps que le commissariat a été supprimé, et ils sont bien plus tranquilles comme ça, on n’a plus besoin d’y faire appliquer la Loi. Il est vrai qu’il avait été incendié, le commissariat ; les habitants étaient “hostiles”.

Tibert

PS : ah oui tiens j’y pense, il manque une loi, vite une loi pour interdire désormais aux activistes de Greenpeace de venir faire de la varappe dans les installations nucléaires. Et, tant qu’on y est, une loi aussi pour interdire de ramasser sur la voie ferrée les téléphones mobiles tombés par accident ou du fait de catastrophes ferroviaires.