Début d’esquisse de frémissement

J’ai lu cette info décoiffante au Figaro, puis sous une forme plus rigolote dans le Parigot : “Paris : enceinte, elle prend 60 euros d’amende pour avoir pris un couloir de métro en sens interdit“. Ce qui m’évoque cette anecdote d’une femme éplorée hurlant sur une plage “Au secours ! mon fils avocat se noie !“.

Eh oui, il y a des sens interdits dans le métro parigot, soit pour éviter des accidents ou des bousculades, soit pour empêcher les fraudes aux billets… et tout le monde s’en fout. Mais, goutte d’eau dans un océan de pratiques laxistes, bon enfant, débrouillardes, jemenfoutistes, ancestrales, illicites… la RATP a sévi soudain ! ou a soudain sévi si vous préférez, ça sonne mieux. Elle en avait le droit, les textes sont avec elle, textes bafoués quotidiennement depuis des décennies, oubliés, enfouis…

Ce mardi 27 février 2018 est donc à inscrire aux annales du peuple français ; il a touché le fond de l’incivisme. Ou il aurait touché le fond. Et donc, d’un coup de talon il entamerait donc ainsi, au conditionnel, une trèèès looongue remontée vers la surface ? Va savoir… ceci étant, il est permis de s’interroger sur la pertinence d’avoir frappé hic et nunc, ce jour-là, ces gens-là, pour ce délit-là, la la la. Car il y avait le choix ! comme le faisait remarquer un puni, meurtri et navré (dame, 60 euros pour un sens interdit du métro…) : “Bravo pour ce racket facile. Par contre il y a toujours autant de mendiants réguliers, de fraudeurs sans tickets, de pickpockets…“. Eh oui, c’est dur. Mais, chers concitoyens épinglés par les redresseurs de torts de la RATP, rassurez-vous : c’est l’amorce, le subit coup de tonnerre qui annonce la juste et ferme et implacable reprise en mains : demain c’est clair, on rase gratis, et le métro parigot sera propre, franc du collier, sans tags ni graffiti, honnête et peuplé de voyageurs d’un civisme à toute épreuve, du moins à l’épreuve des prunes.

Tibert

PS – Encore un PS ? eh oui. Monsieur Besnehard, interviouvé par l’inusable Elkabbach, vitupère madame De Hass, féministe de son métier, et déclare qu’il “a envie de la gifler” : paf, aussi sec elle dit vouloir porter plainte. Notez bien qu’il ne l’a jamais giflée, il exprimait juste une envie… ben non, ça aussi maintenant c’est vilain-pas beau, on ne doit pas exprimer d’envies négatives. Positivez vos envies, sinon ça va ester dur ! et vive la liberté d’expression.

Sous-estimation des voileurs compulsifs

La société Gobee.bike, qui avait naïvement imaginé copier en Europe du Sud ce qui fonctionne bien ailleurs (à Berlin, tenez ! et puis en Asie, no problémo) , à savoir mettre à disposition des bons citoyens vélocipédistes des bécanes en libre service, vélos “flottants” dans l’espace, non basés sur des râteliers au sol comme les fameux Velib parigots… Gobee.bike a dit “pouce on joue plus“. Le massacre des vélos posés là dans la rue, sur le trottoir… sans armure ni peloton de protection rapprochée, livrés en quelque sorte sans défense aux barbares, a été à la hauteur de la réputation non usurpée de notre pays – notez, en Belgique, Italie, c’est kif-kif.

Je sais, je vous en avais déjà causé, OK. Mais je suis allé voir les réactions des lecteurs à la queue de l’article du Monde dont je vous cause : eh bien ça me rassure, je ne suis pas seul à éprouver un fort sentiment de honte. Ce pays – mon pays – est lamentable de brutalité, d’envie, de bêtise. Bas de plafond. Et à ma connaissance, pas un seul des milliers de vandales qui sautent à pieds joints sur les roues pour les voiler, qui piquent les selles, les roues – ou les vélos, ça va plus vite -, qui pètent les cadres à coups de marteau, pas un seul n’a été puni. Ah si, il y en a tout de même qui sont punis :

  • la société Gobee.bike, qui a maintenant une idée assez précise du bas degré de civilisation qui est le nôtre,
  • les gens qui auraient pu utilement se servir de ces vélos.

Voilà, comme on dit quand les bras vous en tombent. Il y a des populations  impropres à y développer des idées chouettes, innovantes, évoluées : elles n’ont pas le niveau.

Tibert

Brave petite !

Propos liminaire et préambulatoire : il paraît que l’on doit absolument inhumer Feu – en fait il a été incinéré – monsieur Michel Déon à Paris ? et que madame Hidalgo se fait tirer sa boucle d’oreille ? elle a créé une commission, c’est dire son enthousiasme : Déon n’était pas de son bord, on le savait. Bref, simple question : les cendres de monsieur Déon n’ont rigoureusement aucune légitimité à être déposées à Paris. Pourquoi faudrait-il qu’elles y atterrîssent ? il a vécu, réfugié fiscal, en Irlande, il y est mort… c’est beau, l’Irlande, outre qu’on y paye moins d’impôts – pas difficile – il y a même écrit “Un taxi mauve”, largement inspiré de son vécu : que ne leur fiche-t-on la paix, à ses cendres irlandaises ? elles ont souhaité être rapatriées ? on ne peut pas émigrer peinard ? (*)

Mais passons à autre chose : une jeune islamiste et bonne pondeuse de petits futurs guerriers islamistes (4 gosses à 27 ans) qui, avec son mari, avait rallié Daech à Mossoul, capturée par les forces irakiennes – le mari, soi-disant cuistot chez Daech, serait mort, mais allez savoir, il a peut-être pris la fille de l’air, sentant les carottes cuites et le califat roussi – vient d’être libérée des prisons locales, y ayant purgé une peine étonnamment légère, 7 mois de taule pour “violation de frontières”. Et ? et alors ? eh bien, l’Irak va l’extrader vers la France ! tenez, on vous la rend, on sait pas quoi en faire… les gosses, bon, ce n’est pas leur faute, ils n’y sont pour rien, on les récupère, soit. Mais l’adulte responsable qui est allée NOUS faire la guerre ? on va se montrer grands, généreux, magnanimes ? en l’occurrence, on se montre d’une terrible faiblesse. Outre que rien ne garantit le repentir – à supposer qu’elle l’exprime – de cette femme d’avoir combattu ses compatriotes, on envoie un piteux, un affligeant signal aux quelques milliers de ses collègues en déroute.

Monsieur Macron a dit ou fait dire qu’on étudierait au cas par cas les dossiers des djihadistes français capturés : sans doute, sans doute… mais rappelons-lui deux dictons populaires largement validés par le vécu :

  • Dire non est toujours plus difficile, il y faut du courage.
  • Trop bon, trop con.

Tibert

(*) Et si l’on veut absolument mordicus l’inhumer en France, pourquoi à Paris, grands dieux ? il n’y a pas d’autres cimetières, en France ?

Lectures à réactions

Je lis ça et vous n’imaginez pas comme ça me réjouit : Canal + boit la tasse, “Canal + ne se relève pas“, titre le Parigot. C’est bien fait ! cette chaîne qui pratiquait la danse du ventre pour attirer des abonnés, et puis après démer… brouillez-vous pour tenter de vous désabonner si l’envie vous en prend malencontreusement : bon courage dans cette douloureuse, difficile et longue épreuve. J’ai déjà donné, merci bien. Et puis le foot, le foot, hein, pfff, y a autre chose sur terre.

Un peu plus loin je lis ça, toujours sur le Parigot : “Made in France : un plan pour… “. C’est bien beau de protéger les entreprises locales stratégiques, mais si on commençait par l’écrire en français, qu’on l’a fait chez nous ? “Fabriqué en France” c’est moche, d’accord. Mais “Fait en France” ça sonne bien, c’est clair, ça le ferait, et ça ferait aussi la nique au “made in…” qui est, avouez-le, un peu beaucoup envahissant. Et puis ça ferait travailler un peu les anglophones en langues étrangères, ça les changerait.

Enfin et comme d’hab’, un carnage de plus aux USA, un jeune qui flingue dans son école – dix-sept morts et des tas de blessés – parce qu’on l’a vexé, ou autre raison extrêmement valable : comme d’hab, le Monde titre “Cette quatre-cent-vingt-septième tuerie de masse relance le débat sur les armes à feu gnagnagna…” : ben non, c’est du flan, ça ne relance aucun débat. Rien de rien débat : Dieu protège la NRA, et puis le deuxième amendement, et ceux qui sont pas contents aux USA ont qu’à s’acheter eux aussi un dépôt d’armes et de munitions pour se protéger. Et puis, c’est chouette tout de même, les familles atterrées et en deuil ont chaque fois droit à un touïtt plein de condoléances de Donald T. : ça fait du bien, non ?

Tibert

Urgents tirages d’oreilles

C’est du foutage de gueule, cette histoire… le législateur, toujours aussi bien réveillé, pourrait infliger une amende de 15.000 euros à Orange et Bouygues s’ils persistent, les vilains, à annoncer les prix de leurs “boxes” internet hors frais de location. Genre, “29,99 pendant 12 mois” avec un renvoi minuscule vers le bas de la page, où l’on peut lire avec une loupe qu’il faut y ajouter 5 euros de location mensuelle. Bref on vous prend pour des… bênets, restons polis.

Quinze-mille euros d’amende : l’épaisseur du trait, quoi. Dissuasif, n’est-il pas ? ce qui fait que, si SFR a obtempéré, reste deux opérateurs qui se moquent du monde. Ah ça, la loi est bien faite, une fois de plus, et comment qu’ils s’y conforment ! c’est édifiant.

On rejoint là la marche sur la tête de moult dispositions légales ineptes, sinon ahurissantes. Tenez, encore une histoire d’un type dont l’appartement a été usurpé en son absence, et qui a loupé le délai des 48 heures pour virer illico le grossier intrus. Là c’est à Neuilly-sur-Seine, dans une résidence assez classieuse… un occupant illégal donc… le virer ? Surtout pas utiliser la force, ouhlàlà, pour récupérer son bien, dit l’avocate ! c’est très mal vu et c’est punissable. Voyez : “Déloger un occupant en ayant recours à la violence peut être puni de trois ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende… En revanche, un squatteur qui s’introduit dans le domicile d’autrui à l’aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte risque un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende“. C’est le bon sens même, non ? Les lois sont bien faites, soyez-en persuadés.

Tibert

Levetau contre Couchetar, saison VI

Bonne nouvelle : la 5G téléphonique mobile arrive, si si ! des débits ébouriffants, dans le périmètre Défense-Etoile-Champ-de-mars, à Paris. Dans les cambrousses françaises, la 2G rampe comme elle peut, quand elle passe, veinards ! Mais ils s’en foutent, là-haut.

Et puis j’en ai un peu marre de constater que la France est le pays des innombrables lois biscornues dont beaucoup “pour de rire”, “en l’air”, lettres mortes et mortes-nées (orthographe non garantie), genre “pas suivre un autre véhicule à moins de deux secondes d’écart“, “affichage interdit, loi du 12 Nivôse An IV“, etc. Autre chose, donc…

Positivons, comme on dit chez Carrouf’ quand ils ne bradent pas… leurs magasins : j’ai lu une info excellente, enfin, prometteuse. On va peut-être enfin supprimer le changement d’heure bi-annuel, pour rester à un raisonnable GMT+1, comme c’était avant. Pourquoi GMT+1, alors que le méridien de Greenwich des perfides Anglais passe en plein par chez nous, ce qui pourrait justifier un strict GMT tout court ? oui mais pour les Allemands les Italiens les Belges les Hollandais les Suisses… c’est GMT+1, alors va pour un continental GMT+1 de l’Europe de l’Ouest.

Je sais, les couche-tard vont râler, ouais mais le soir y fera nuit plus tôt en été, c’est nul… pétanque vespérale aux néons… apéros tardifs à la bougie… certes, mais les lève-tôt vont retrouver les matins d’été d’avant cette funeste initiative, justement, quand on pointe le nez dehors sur le coup de cinq heures, quand potron-minet montre sa papatte, quand la rosée perle encore sur les prés, quand les chauves-souris ivres zigzaguent erratiquement vers leur nid, et puis surtout quand les petits oiseaux gazouillent à qui mieux-mieux pour saluer le jour : à GMT+2 on a loupé le concert, les petits oiseaux ne connaissent pas GMT+2, on leur a pas expliqué.

Voilà… bien évidemment ce débat GMT +1 ou +2 dépasse largement un anecdotique décalage horaire : c’est en fait la lutte à mort, implacable des couche-tard contre les lève-tôt. J’ai choisi mon camp, et les Saintes Ecritures sont avec moi ! L’avenir appartient etc etc ; et puis tenez, en anglais, The early bird catches the worm ; en allemand, Morgen Stund’ hat Gold im Mound ; en italien, Le ore del mattino hanno l’oro in bocca ; en espagnol ? ils dînent tellement tard…

Tibert

Petits bricolages sans conséquences

On ne va pas gloser sur la neige, non ? elle était annoncée deux jours avant, avec du froid, elle est arrivée bien ponctuelle : sur les grands axes non payants – les autoroutes à péage, je ne sais pas –  c’était le grand bazar (bien ponctuel lui aussi) et les services d’entretien des routes de lever les bras au ciel : “Ah c’est bien malheureux, qu’est-ce qu’on peut y faire ? “… faites rien, les gars, faites rien, de toutes façons c’est trop tard. Il y a des pays où ils sablent préventivement, ils salent, ils déneigent, ils mettent des pneus d’hiver… chez nous on n’a pas besoin de ça, pensez !

Mais je voulais ici mettre l’accent sur une info qu’elle est passée un peu à la trappe, et je trouve que c’est pas juste : en inversant les rôles, ça aurait déclenché de graves émeutes dans les cités. Voilà : sur la départementale 3, à Salles, en Gironde, un gendarme chargé de contrôle de vitesse veut arrêter un motard de 15 ans chevauchant un “cyclomoteur” “de cross”. Bizarre, un cyclomoteur (cylindrée maximale 49,9999 cm3) ça roule en principe à 45 km/h maxi, c’est la loi : pas de quoi verbaliser, en principe. Alors il n’avait pas de casque, le motard ? on ignore. Ce qui figure dans le canard local, Sud-Ouest, et qu’on ne trouve pas ailleurs dans la presse, c’est que la bécane était bruyante, et kitée, customisée, bref modifiée avec une cylindrée de 88 cm3, largement plus que le maximum légal. Il existe des tas de boutiques qui vendent ce genre d’adaptations, soi-disant pour rouler “sur circuit”, mais ça ne trompe personne. Vous entrez “kit Peugeot 103” par exemple sur votre butineur préféré, vous trouverez. En tous cas cette meule “n’était pas homologuée pour circuler sur la voie publique“. Qu’en pensent les parents du djeune ? bof, il faut bien qu’il s’amuse, quoi.

Bref un petit gars roulant là où il n’a pas le droit avec un “cyclomoteur” qui n’a plus rien d’un cyclomoteur… ce genre de machine améliorée atteint sans problème les 90 km/h en faisant un bruit d’avion (le plus souvent, on trafique aussi le pot d’échappement pour augmenter les perfs et réveiller le quartier), soit le double de ce qui est stipulé dans les textes réglementaires. On veut l’arrêter ? non mais sans blague ! il fonce sur le gendarme, le percute, se blesse lui-même un peu d’ailleurs, pas de pot. Le gendarme, lui, en est mort. Le djeune a dû se croire devant sa console de jeu…

Moralité, comme dans les fables : Il est patent, connu, de notoriété publique que les “cyclomoteurs” des djeunes sont très largement modifiés et trafiqués, et dangereux, en plus de faire un boucan insupportable. C’est clairement illégal, mais tout le monde s’en fout, là-haut : la loi elle est là, c’est l’essentiel, le législateur a fait son boulot, dém… faites ce que vous en voulez. Eh non, les lois on les promulgue, et on les fait respecter – et on s’en donne les moyens. Sinon c’est du vent, et on est des charlots, des bouffons, comme ils disent.

Tibert

Quand FissaPizza fournit des certificats de domicile

(Juste un mot d’abord : les Défèque-Niouzes, en V.O. les Fake News chères à Donald T., sont devenues quasiment une marque de fabrique, aussi incontournable que le Frigibaire ou la Fermeture Eglair… ce sera bien entendu l’an prochain dans le dico Lafrousse : et UN anglicisme de plus, un !  merci à nos zélés journaleux. De fait, si l’on traitait de bobards, ou mieux, c’est pile-poil le bon terme, d’intox, ça ne ferait pas sérieux ; tandis que les Fake News, c’est en anglais, c’est du vrai faux ! )

Voilà…. ça ne changera rien à l’invasion anglo-américaine avec l’active et servile participation des journaux français, mais ça soulage.

J’ai suivi cet épisode épique d’un squat en banlieue parisienne : Robert (*), alerté par la police, découvre qu’une baraque lui appartenant et qu’il n’habite plus est squattée par tout un tas de Roms. La loi française à ce sujet est débile, et on se demande quel est le stupide législateur qui a pondu ça : dans les 48 heures – pas plus – de l’invasion illégale, la police est fondée à déloger les coucous sans autre forme de procès. Après ? oh là là, douucement, y a paas l’feuu, plainte, requête, huissier, trêve hivernale, avocat, gnagnagna… bref si vous récupérez votre bien dans les six mois vous avez du pot.

Et vous savez quoi ? le propriétaire légitime s’est vu mettre sous le nez par les occupants illégaux un ticket-reçu de livraison de pizza datant de plus de 48 heures, bisque-bisque-ra-geu ! comme quoi FissaPizza délivre des certificats de domiciles tachés de sauce tomate et d’huile pimentée, mais aussi valables que l’EDF ou la Compagnie des Zoos. Comprenne qui pourra… et la police ne peut rien faire, bien évidemment : La Loi, ma pauvre dame ! Donc, vous partez en houiquinde prolongé à Pâques et vous trouvez des squatteurs chez vous au retour ? c’est pas de pot ! bon courage mon pauvre ami.

Epilogue heureux, la cité voisine s’est mobilisée, vu que Robert avait des sympathies dans le coin : en nombre supérieur et déterminés, les Djeunes ont délogé les squatteurs. Moralité ? il n’y en a pas : tout est anormal dans cette affaire, tout choque le bon sens. Ah, j’oubliais : les Roms occupants, voyant la masse de djeunes venus les déloger, ont appelé la police. Y a que chez nous qu’on voit ça.

Tibert

(*) Pour des raisons de sécurité, le prénom de Youssef a été changé.

Péages, meubles jetables et pâte à tartiner

Sombre lundi… le fondateur d’Ikea, le tueur de l’armoire normande de famille (*), vient de mourir, et son cercueil “Billy” ne sera sans doute pas fabriqué en kit avec des panneaux de particules bas de gamme usinés en Chine – et puis une notice de montage à base de croquis. L’inventeur du meuble qu’on jette dès qu’il faut déménager n’ayant désormais plus à déménager, ça lui enlève un souci…

C’est bien dans la nature des produits actuels, IKEA : ça part en cou… en brioche ? on jette, on remplace ! obsolescence programmée du mobilier, en quelque sorte. Mais tenez, Nutella, la pâte à tartiner à la noisette, à l’huile de palme et au sucre bien sucré, que des émeutiers se sont arrachée de haute lutte dans des mêlées sanglantes, pour la revendre 2 euros plus cher le pot sur www.leboncoup.fr : si la vente à perte est interdite, ce pot revient donc au plus à “prix coûtant” à l’enseigne Intermarbré 1,41 € les 950 grammes (soit 1,48 le kilo) ; ils le vendent d’ordinaire 4,70 €, soit une marge de 3,29 / pot, ce qui fait du 230 % de marge : pas mal !  On rejoint là les modes actuels de vente, à base de “coups” ponctuels et pas chers par-ci par-là dans des océans de marges excessives. Une suggestion : pourquoi ne pas proposer toutes l’année des prix basés sur des marges stables et raisonnables ?  – parce qu’on nous prend pour des neu-neus  ! (**)

Autre suggestion stupide : pourquoi ne pas fabriquer des pâtes à tartiner moins nocives pour le consommateur, sans huile de palme et moins sucrées ?

Mais les tarifs des autoroutes non gratuites vont ENCORE augmenter : merci l’état qui a refilé la tirelire aux sociétés privées. Vous me direz, z’avez qu’à prendre les nationales (farcies de ronds-points idiots et de ralentisseurs, de zones 50-30-50-70-30-50-70 etc…) ou les départementales (limitées à 80, que ce soit du large billard rectiligne ou des raidillons étroits et tortueux). Certes… mais la mortalité sur les routes étant ce qu’elle est, et si l’on veut scrogneugneu la faire baisser, il serait judicieux de tarifer les autoroutes assez bas, comme ça les gens les prendraient plus volontiers, et on sauverait des vies, ces vies si précieuses qu’on songe déjà à nous faire rouler au pas – comme si on suivait un corbillard.

Tibert

(*) D’autres tueurs : les promoteurs français qui, nonobstant l’augmentation sensible de la taille moyenne des humains, ont décidé que 2 mètres cinquante de hauteur de plafond ça suffit bien, et tant pis pour ceux qui sont pas contents, ils ont qu’à habiter dans de l’ancien : L’armoire normande y entre sans problème.

(**) Et puis il faut bien que les markéteux justifient leurs salaires et leur inutilité.

Quand ça ne fonctionne pas, on continue !

Je rebondis malgré mes vieilles ankyloses sur cet édito du Monde, qui pointe la pusillanimité de nos Chefs sur le sujet du cannabis, pour “plusser” (affreux néologisme pour abonder dans le sens de…) les nombreux lecteurs de cet article qui critiquent la co… bref l’obstination stupide dans la politique pénale actuelle du cannabis et dérivés. Certes le gouvernement réfléchit à remplacer cette répression irréaliste et inopérante par des contraventions… certes… c’est moins idiot que le traitement actuel – quasi jamais appliqué, comme tant d’autres – mais c’est terriblement timoré, petit joueur.

Bref : ce gouvernement supposé moderne, actif et incisif se comporte face au problème des drogues dites “douces” comme une assemblée de chaisières. Allez, un peu de courage, que diable !

Quant à défendre le système actuel théoriquement-répressif-mais-en-fait-pas-du-tout, en invoquant l’indispensable maintien de l’économie parallèle du deal qui fait vivre des tas de cités… autant justifier a posteriori la prohibition aux States dans les années 30 par la bonne santé financière des bandes de gangsters et des distilleries clandestines ! ou bien, plus près de chez nous, remettre en route le projet inutile de l’aéroport NDDL : si si c’est utile, ça va faire des tas d’emplois, ça fera tourner le BTP ! c’est bon, ça, coco, tiens, il y a même un adage pour ça : quand le BTP va…

Tibert