Y va pas tarder à arriver

En vrac :

Un déménagement hypertrophique hier, et je pèse mes mots. Assommant. On en reste sur le cul.

Un Beaujolais dans les startings-blocs, mais il y a longtemps qu’il est rendu chez les grossistes, c’est rien que du marketing, et il sera comme d’habitude, comme tous les ans, un fin nez de banane et de levures.

Un(e) Premier(e) Secrétaire du PS qui ne pas tarder non plus à arriver, sans goût de banane probablement, mais pour le marketing c’est râpé : toute la vieille garde recuite derrière Martiiiiine(*), alias mâame 35 heures (avec le succès que l’on sait), les Delanoé, Lang, Fabius, dont de nombreux pré-retraités de la politique, mais tous cramponnés à un mandat électif…

Une vignette automobile – coucou la revoilà – qui va pénaliser les gros moteurs à 250 gr CO2/km dans un premier temps, puis les moins gros moteurs, puis les encore moins gros etc… ça s’appelle « serrer le kiki » et on peut tous s’y attendre à plus ou moins brève échéance.

Une loi de plus qui n’est pas applicable, j’ai nommé le SMA, Service Minimal d’Accueil des élèves en cas de grève des enseignants : loi nulle car si les maires ne l’appliquent pas (« on peut pas, on n’a pas les moyens, etc etc ») il n’y a aucune possibilité pratique de les y obliger. Beau travail, encore un texte qui ira rejoindre le cimetière des 47.512 lois en vigueur mais pas appliquées – mais nul n’est censé les ignorer, n’est-ce pas…

Et un match de foot (France-Uruguay, m’a-t-on dit) nul de chez Nul, 0-0, ils n’auraient pas joué que ça aurait été tout aussi bien. Mieux valait un bon bouquin.

Allez, demain sera meilleur.

(*) Interrogée sur A2 par le père Pujadas, elle répète à l’envi « nous avons des propositions« . Chouette, elle a des propositions. D’ailleurs qui n’en a pas ? Les buveurs de petit blanc au comptoir ont tous des propositions. Même moi j’en ai, des propositions.

Marcelle m'harcèle

J’ai lu ça hier dans Libé … « Et nous sifflerons encore cet hymne national« , article – brûlot devrait-on dire – écrit par M. Pierre Marcelle, que je ne connaissais pas, mais qui gagne à être connu (J’ai bien connu il y a longtemps UNE Marcelle, mais passons).

M. Marcelle affirme « qu’il sifflera encore etc etc… » : d’abord, c’est ambigu : moi aussi je siffle la Marseillaise, mais en sifflotant (sol sol sol do do ré ré sol, mi do…) : lui la siffle, mais par des sifflets. Et là où je ne mets aucune intention critique en sifflant, lui, si. Donc « siffler », ça peut s’entendre de diverses façons… la conspuerait-il, notre Marseillaise, je comprendrais mieux.

Bref, M. Marcelle professe dans cet article une aversion résolue pour un tas de concepts, symboles, attitudes, le sabre et le goupillon, la dévotion à soeur Emmanuelle, la révérence au Petit Nicolas, l’empressement de la police à retrouver le scooter et les fraudeurs au compte bancaire, bref tout plein de choses. Il est mécontent et en rogne, M. Marcelle.

Je le rejoins sur pas mal de points, et je reste baba devant la célérité avec laquelle les deux escrocs au compte bancaire de M. Sarkozy ont été gaulés : qui a dit que notre Police était inefficace ? hein ?

Mais personnellement, je ne vois aucune raison pour compisser notre drapeau, conspuer notre hymne, « conchier l’armée française dans sa totalité » – citation d’Aragon (*) : si la politique de notre pays présente des aspects critiquables, voire odieux aux yeux de certains, ce n’est pas une raison pour balancer à la poubelle toute une histoire, l’Armée du Rhin et j’en passe. En fait, j’ai le sentiment d’appartenir à une communauté historique, culturelle, linguistique, géographique, culinaire… bref à mon pays. Que la politique de mon pays soit sujette à critiques, soit, mais c’est sur un autre plan que ça se passe : la Marseillaise n’est sans doute pas le plus bel hymne de tout l’Ouest – paroles archaïques et décalées, musique pom-pom-pom – mais bon, si c’est notre hymne, va pour la Marseillaise.(**)

D’autre part, si M. Marcelle vitupère « le Taser d’Alliot-Marie et ses policiers matraqueurs de Montfermeil« , il oublie de vitupérer les mecs qui foutent le feu aux poubelles et appellent les pompiers pour pouvoir les caillasser du haut des immeubles des cités. Il écrit aussi que lesdits immeubles sont dégueulasses, mais oublie de noter que c’est en partie parce que certains dans ces cités s’amusent à bousiller les boîtes à lettres, tagger les murs, dézinguer les ascenseurs, pisser dans les cages d’escalier et squatter les caves à des fins personnelles.

Et les « immondes déferlements de haine raciale »  dont fait état cet article, il y en a des deux côtés, me semble-t-il.

(*) Autre citation d’Aragon, qui ne conchiait pas n’importe quoi :

« Vive le Guépéou contre Dieu Chiappe et la Marseillaise
Vive le Guépéou contre le pape et les poux
Vive le Guépéou contre la résignation des banques
 »

Pas mal, hein ? en 1931, ce poème délicieux à la gloire des sbires du stalinisme.

(**) Personnellement, je préfère l’hymne allemand, non pas les paroles, « L’allemagne par dessus tout« , assez cucu aussi, voire carrément désagréables, vu ce que ça nous rappelle, mais la musique : un superbe quatuor de Joseph Haydn – évidemment, le combat est inégal, Rouget de Lisle contre Joseph Haydn ! ça c’est un hymne qu’on aime « siffler » (do, ré mi, ré, fa, mi, ré si do…)

Limite, vraiment limite

La Bourse baisse baisse baisse… les bourses, en fait, un peu partout sur la planète, sauf les miennes, évidemment 😉  et le monde financier boursicoteur petits-z’épargnants traders etc etc, de se couvrir la tête de cendres.

Mais mesdames-messieurs, d’abord, au lieu de pleurer, achetez !! achetez achetez, on achète au son du canon et l’on vend au son du clairon, c’est ce que me disait mon papa. Pas chères les actions en ce moment.

Deuxièmement, ça baisse ça baisse d’accord, mais jusqu’où ?  vous connaissez le paradoxe, on coupe le gâteau en 2, il en reste… encore en 2, il en reste, encore en 2 etc etc… et il en reste toujours !! Miracle des mathématiques, certaines fonctions ne s’annulent, quoique rampant au ras des pâquerettes, quasiment jamais, disons au bout du bout du bout de la fin des temps. Donc, supposons que la valeur baissière des actions soit une fonction asymptotique ? du genre 1/x, où x serait la mesure (non nulle, eh oh, sinon c’est le « stack overflow, zero divide » assuré !!) de la confiance de l’économie américaine dans les dispositions anti-crise prises par l’administration Bush ?

Tiens, un tuyau : achetez donc du lithium (LI chez M. Mendeleev *), ce métal bizarre et léger, qui sert maintenant de panacée pour les voitures électriques que l’on ne cesse de nous annoncer, mais que nous ne voyons toujours pas : du lithium, il en faut pour les batteries, et il paraît que ses ressources sont minces, voire maigres. Donc, hop, j’achète du lithium, sûr que ça va monter. Et ça sert aussi en médication des troubles psychiatriques graves : alors, vous pensez ! pas d’hésitation, achetez du lithium, stockez le où vous pouvez, dans votre baignoire, tiens, comme l’essence en Mai 68.

(*) Le tableau de ce cher vieux Mendeleev : je me le rappelle comme si j’étais encore sur les bancs du cours de chimie… ceci grâce à mes petits anti-sèches… tiens pour la ligne 2 du tableau, celle du lithium, donc :  » Lise BEuglait Beaucoup Chez Notre Oncle Fernand NEuneu ». Si vous êtes sages, je vous donne bientôt l’antisèche pour la ligne 3.

L'aveu du yahourt

Encore une histoire de yahourt, où plutôt de chant en yahourt… un chanteur « français », Sébastien Tellier, qui a poussé, paraît-il, en Rosbif et pour le concours de l’Eurovision, une chansonnette  intitulée « Divine » (prononcez « Devaïne », of course), et qui chante d’ailleurs souvent en Rosbif, bicôse il paraît que ça « sublime » ses ritournelles, bref, dis-je, interrogé par un journaleux du Monde, nous balance froidement que… « Quand je suis sur scène, on comprend en général un mot sur trois. Je fais de l’impressionnisme lyrique, je veux que dans le public, chacun s’approprie ma musique et s’invente sa propre histoire. »

La suite de l’article est aussi croquignolesque : du genre « « Je fais exprès de bafouiller. »(…) Un Français qui chante du rock, ça fait nul, et c’est pareil pour le rap, le R’n’B, etc… »

Et le journaleux de poursuivre : « Grâce à son anglais inintelligible, Sébastien Tellier s’est construit une carrière internationale. » D’ailleurs tout l’article est savoureux, à lire pour se dilater la rate.

C’est chouette, non ? Quand on pense qu’il y a des fêlés qui se cassaient le baigneur à fignoler des textes, des Brassens, des Ferré, des types qui ar-ti-cu-laient leurs poèmes chantés, des Nougaro, des Brel… pauvres gogos, fallait chanter en yahourt-rosbif, ç’eût été le succès foudroyant, la standing ovation à tous les coups, le grand prix de l’Eurovision à l’aise-Blaise.

A l’aise Blaise et Cool Raoul : au vu des tendances, on peut raisonnablement augurer que le pire est devant nous en matière de chanson, que Gainsbourg, orfèvre en la matière et prophétique, qualifiait d’art mineur.

Ma raie chère ?

On a les ministres qu’on peut, qu’on nous donne plutôt… généralement tout ministre un peu chevronné a fait un large circuit par divers maroquins, s’essayant à la Santé, s’asseyant aux Transports avant de se poser à la Justice, valse des chaises qui se pratique depuis très longtemps. Ce n’est pas qu’ils soient mauvais, c’est qu’il faut « rafraîchir » l’affiche, garder un peu de pep’s, renouveler les trombines, sinon le public se lasse.

Celui qui vous vaut ce billet s’appelle Barnier, il a lui aussi fait son circuit, son tour de piste, mais il paraît fatigué, déconcentré, et manifestement il a un urgent besoin de lunettes, myope comme il est. Lisez plutôt !

J’avais déjà commis un billet sur l’opacité de la filière pêche ; voir ce lien. mais ici ce sont des pros, c’est certainement mieux expliqué ; voyez ces morceaux choisis, au fil de ce croustillant article poissonnier du Figarôt :

Le pêcheur : «On n’arrive pas à expliquer au pêcheur comment le prix de son poisson, qui lui est payé 4 ou 5 euros en moyenne le kilo, se retrouve à 27 euros en magasin. » Eh oui, idem pour les consommateurs, on n’arrive pas à leur expliquer, ces 22 à 23 euros de différence. Rassurez-moi, ce fric ne se volatilise pas, quand même ? Il doit bien tomber quelque part ?

Un ponte du circuit poissonnier : «Il n’y a pas un maillon de la filière qui fait des marges systématiques au détriment des autres, explique Michel Peltier, directeur de l’Ofimer (Office national interprofessionnel des produits de la mer), qui a mené une étude approfondie sur la question. Cela varie beaucoup selon les espèces et les dynamiques de marché.» L’admirable langue de bois que voilà !!

La filière est assez simple : les pêcheurs, les mareyeurs (les criées), les transporteurs frigorifiques (souvent les mareyeurs eux-mêmes, ou des sous-traitants), les grossistes (les MIN, marchés régionaux), les détaillants, qui trimballent leur marchandise ou se la font livrer, et les consommateurs. Ils sont six. Il y en a 1 qui vend, 1 qui achète, 3 ou 4 intermédiaires. Pas terriblement compliqué, non ?

Eh bien, monsieur le ponte, il y a un maillon de la filière « au détriment de qui » on fait des marges systématiques : le consommateur. Et si, à part lui, il n’y a pas « un maillon de la filière qui fait des marges systématiques au détriment des autres », c’est que tous les maillons (*) se sucrent (trop) abondamment, mareyeur, grossiste, détaillant. Simple, non ? mais trop compliqué pour le ministre des pêches.

Et, toujours aussi simple : pour que les prix baissent, il faut que ces intermédiaires baissent leurs marges, donc leur niveau de vie. C’est limpide. Mais pourquoi diable le feraient-ils ? pour faire plaisir au ministre des pêches ?

Autre extrait de ce beau discours en bois : « Les possibilités de marges sont plus importantes sur des poissons non nobles, type maquereau, payés peu cher au producteur, que sur des espèces nobles telles le saint-pierre, le turbot ou la sole« . Eh bien wouala ! Si « les possibilités de marges sont plus importantes blablabla…« , croyez-moi, ces possibilités ont été immédiatement exploitées, et pas qu’un peu. Et donc, c’est que les possibilités de réduire ces marges importantes (de 1 à 7, pas mal, non ?) existent !! On peut donc immédiatement baisser les prix de détail sur le maquereau, le hareng, le rouget-grondin, le tacot, la plie, le merlan, le lieu noir, la roussette, la sardine, et je dois en oublier.

Quant aux poissons « nobles »… le turbot ? élevage. Le bar ? élevage. La dorade royale ? élevage. On en fabrique des milliers de tonnes, les Espagnols les trouvent bien moins cher que nous. Poissons nobles, mon cul, comme disait Zazie, qui sur cette interjection ne zézayait pas.

(*) sans oublier notre vorace number-wouane : l’Etat ! TVA, taxe pétrolière, taxes sur les entreprises, à tous les étages il se goinfre.

Trois p'tits tours

Un de mes derniers billets s’intitulait « Tous banquiers » : hein, je vous le disais bien ! C’est le boulot le plus spectaculaire, de loin !! quand on voit UN mec perdre 4,9 milliards d’euros (une somme qui ne nous « parle » même pas, disons, à Paris, 2.000 appartements luxueux de 200 m2 chacun ??? presque 6 ans à changer d’appartement tous les jours ? c’est idiot), on se dit : comment va-t-il faire pour rembourser ? hein ? sachant que ce fric ne s’est pas envolé, pas parti en fumée, tel le billet de 500 balles brûlé en public par Gainsbarre – ici, ça ferait 65 millions de billets de 500 balles, prévoyez les camions – il doit bien y avoir des bénéficiaires ? suffit de les contacter et de leur demander poliment de rembourser : « Suite à une erreur technique, nos services vous ont indûment… gnagnagna… merci de libeller votre chèque à l’ordre de… » : voyez le topo ? ça devrait pouvoir marcher, et la Société Générale va sûrement bien s’en sortir comme ça.

Les Gazaouis se répandent en Egypte, et on les comprend, il y a de quoi exploser, bloqués, tassés et pressurés qu’ils sont dans leur étroite bande Gazaesque en état de thrombose, qu’on pourrait comparer à un Chili en miniature (un humoriste écrivait : « pour traverser le Chili du Sud au Nord, je prends le train ; pour aller d’Est en Ouest, je change de quai »). Cette frontière en brèches, cela rappelle irrésistiblement – tout contexte politique mis à part – la chute du mur de Berlin, sauf à constater que les Egyptiens ne sont pas demandeurs ? Mais je me dis, tiens, quelque chose se dessine, quelque chose s’esquisse là : d’une part, une Palestine Cisjordanienne (quid de Jerusalem ?? je ne lis pas dans le marc de kawa), entité « fréquentable » comme on a pu le voir – GWB lui-même s’en est rendu compte ; et d’autre part une Egypte agrandie – mais en a-t-elle besoin ? – de 360 km2, mais surtout de 1,5 millions d’habitants. En surface, c’est un pouïème, 360 km2 pour environ 1 millions actuellement, soit 0,036 % ; en population c’est une autre histoire : 1,5 million pour 80, ça fait quand même dans les 1,8 % Pas simple donc, oh non, mais hein, y a de ça ? à suivre, comme on dit dans les BD.

A la radio hier : « … cela entraîne gnagnagna un risque potentiel de blahblahblah… » et je me demande tout à trac, qu’est ce qu’un risque potentiel ? il n’y a pas d’orthographe à la radio, et donc j’ai pu mal interpréter… excluons d’abord l’orthographe « un risque potenciel » : certes, quoi de plus risqué qu’une potence !!! mais ça ne se dit guère. Non, c’est sûrement « risque potentiel ». Donc, le dictionnaire, voyons voir, voyons voir… « risque : danger possible » ; « potentiel » : qui existe en puissance ». Donc un danger possiblement en puissance ? disons un danger possiblement possible. Certes, certes. Enflure du verbe, disions-nous.

Tiens donc !

Le Figarôt de ce matin (et lui ne sent pas l’encre fraîche) m’apprend, oh stupeur, que des gens haut placés bénéficient de logements loués pas cher du tout ; et pas des galetas sous les toits, non madame : du côté du Val de Grâce (pour les Parigots-tet’devo ça veut dire quèque chose) ; muni de ma calculette j’ai su que M Bolufer paye environ, sauf erreur, 1200 euros par mois pour 190 m2 dans le beau 5ème – pour comparaison un loyer de 600 euros pour 30 m2 dans le 10ème (quartier pas recherché du tout) est considéré comme très raisonnable. Monsieur Bolufer paye en gros le quart du prix du marché. Et pourtant il est peu probable que ce haut fonctionnaire soit payé au tarif des techniciennes de surface originaires des DOM-TOM.

Il y en a plein d’autres, et des qui logent indûment dans les immeubles de la place de Séoul par exemple. Avec toute la petite famille, pour faire bonne mesure.

Ceci dit (… le lecteur complètera le jeu de mots, c’est pour voir si vous suivez) ce qui est confondant, ici, c’est que je croyais la municipalité parisienne virée de bord depuis 5 ans et des poussières : Je la supposais à gauche ? Delanoé versus Chirac ? Et alors, et alors, on n’a pas fait le ménage, donc ? le comblanchien qui dallait le HLM de M. Tibéri fils dallerait-il toujours le même appartement du même locataire ? C’iel, quelle désillusion. M. Delanoé, vous me déçutes. Panafieu ne fera pas pire.

Songs don't need to be translated

Ce souér au JT de la 2 (il m’arrive de finir mon verre de Juliénas devant les nouvelles de la 2ème à 20 heures, j’ai cette faiblesse) ils causaient du chanteur que, du chanteur qui… bref, le dénommé James Blunt qui nous gratifiait, muni de sa gratte sèche, d’une chansonnette. En rosbif, évidemment. Bon. Il y était vaguement question (faut suivre !!) de déclaration, d’humeur (????) allez savoir… il articulait comme ça pouvait, pas trop, quoi, et pas de sous-titres, ni de traduction à la volée, démerdez vous.

Huit minutes plus tôt le présentateur du JT, soi-maïïme, interviouvait Condolizza Rice elle-même, et, bizarre, dès qu’elle l’ouvrait (en articulant merveilleusement, celle-là sait parler, et on avait toutes ses chances de la comprendre sans béquilles) un gus en voix-off nous traduisait sa prose. De sorte que Condy Rice pouvait s’époumoner, on ne risquait pas de l’entendre.

Moralité : dès que ça chante, il est communément admis que ce qu’énonce le gus (ou la nénette, rayez la mention qui est en trop), on n’en a rien à cirer, il (elle) peut glapir, on se fout de ce qu’il (elle) dit ou chante : tout le monde s’en tape.

Pareil au cinoche : on parle, c’est doublé (ou sous-titré) ; on chante ? démerdez-vous. De quoi apporter de l’eau (le pôvre, il n’en usait guère) au moulin de feu Gainsbarre, lequel professait – avec lucidité et modestie – que la chanson était « un art mineur » (et une rasade de 51, et une taffe). Tellement mineur que, dès lors que vous chantez en Rosbif, ce que vous dites n’a rigoureusement aucune importance. Ce serait du yaourt, ce serait pareil.

Racine, treizième (*)

Comme on le sait trop peu par les temps grognons qui courent, la France compte au moins un sujet de satisfaction : notre recordman du calcul mental, Alexis Lemaire, a battu son propre record d’extraction de la racine treizième d’un nombre (un entier naturel, tout de même) de 200 chiffres significatifs. Extraction faite, comme ça, sans papier, dans sa tête, en moins de 73 secondes ! Cocorico.

Là où le journaleux du Figaro qui nous compte – pardon, nous conte – cette belle histoire, se plante avec cette racine, c’est que je parie un paquet de cacahuètes que le nombre de 200 chiffres « choisi au hasard » n’a pas été choisi au hasard !!! Ou bien alors il faudrait admettre, et démontrer d’ici quelques siècles, la « conjecture de l’AFP » (la dépêche vient de l’AFP) qui énoncerait que « tout entier naturel de 200 chiffres significatifs est la puissance treizième d’un autre entier naturel » ; personnellement j’ai des doutes.

Eh non, certes, enfin, quoi, voyons, bien évidemment, l’ordinateur a été prié de trouver comme point de départ un entier de 200 chiffres qui soit une puissance treizième d’un autre entier !! Sinon Alexis Lemaire aurait eu de grandes chances de se retrouver avec des décimales à ne plus savoir qu’en faire ; et pour peu que le nombre réel en question soit transcendant comme Pi, il serait encore à calculer ses décimales dans 20 ans.
Ceci m’amène, ami lecteur, à formuler deux remarques toutes plus pertinentes les unes que les autres : une, je vais devoir crééer une nouvelle catégorie de billets, ne sachant pas où classer celui-ci. On dira « Sciences« , d’accord ?. Deux, la double compétence, dont au sujet d’laquelle j’vous z’ai causé l’aut’ jour, ne semble pas fonctionner pour les journalistes ; le gars qui a rédigé cette dépêche ne connait visiblement pas grand’chose à la théorie des nombres, ou alors il s’en fout.

(*) Pourquoi cette virgule dans le titre ? hein ? eh bien, j’y tiens, moi. Virgule hautement significative.

Des pêcheurs et des tickets

Deux brèves (qui valent une longue *, je sais, je sais) :

– El Presidente Nicolas s’est rendu face aux « pêcheurs en colère » : ça a rouscaillé, ça a gueulé, mais quelle que soit l’issue du décompte de points, en voilà un qui n’a pas peur d’aller au charbon, et ça fait du bien de voir un homme politique « descendre de son cheval pour sentir les fleurs« , comme disait un autre Président nettement plus rondouillard, et doté d’une verrue sur le menton – les initiés l’auront reconnu. Que les fleurs en l’occurence sentent le poisson, voilà qui n’en donne que plus de mérite à cette initiative. N’étant pas un groupie du Petit Nicolas, je dois dire que, là, il me bluffe, comme on dit.

– J’ai acheté, nettement plus cher, les nouveaux « tickets + » de la RATP : je pensais naïvement que pour bien plus cher, on pouvait désormais, enfin, prendre des correspondances entre le métro et les bus : ah que nenni !! Cette possibilité, qui existe quasiment partout, à Nantes, Clermont, Lille, bref partout sauf à Paris, on ne l’a toujours pas. On nous dit que les correspondances entre bus sont possibles désormais, mais ça ma pôv’ dame ça n’est que la réparation d’une injustice ! Donc, ça continue comme avant, il me faut toujours, si je veux aller des Gobelins à … Gentilly, disons, soit me farcir le métro pas du tout simple, disons carrément merdique (2 correspondances), soit payer 2 tickets, un pour un bout de conduite en bus 27, un autre pour le RER ligne A. Merci la RATP : marketing débile ! et donc vive le vélo. Le « ticket + », c’est juste « + cher ».

(*) Le proverbe est sage, qui énonce : « Mieux vaut une brève qui frétille qu’une longue qui roupille » ! nos grand-mères le savaient bien.