En panne

Vous savez sûrement que la panne a au moins quatre acceptions dans notre belle langue : la première panne, c’est la poutre, la pièce de bois qui relie horizontalement deux murs-pignons et qui supporte les chevrons de la toiture ; la deuxième ? “La panne est la graisse entourant les reins des porcs, aussi appelés rognons“. Cette panne est tout indiquée comme corps gras, et au diable le cholestérol, pour faire frire le boudin dans une poêle, accompagné (miam-miam) de patates en rondelles (de la Belle de Fontenay si possible) ou de quartiers de pommes genre Canada grise ou reinette ; si votre charcutier chéri ne vous en propose pas grassieusement et gratuitement avec vos 40,64 cm de boudin – soit 16 pouces, ou 1 pied 4 pouces pour les Etats-uniens amateurs de black pudding et qui préfèrent leur système merdique au système métrique – changez de charcutier !

La troisième acception voisine avec la quatrième, à une grosse différence près. Le bateau est en panne ? en fait il est à l’arrêt, ancres ancrées, immobile ou presque, mais ne vous y trompez pas, lui n’a pas besoin qu’on le répare ! contrairement à la bagnole en panne, au sèche-linge en panne… et au blogueur en panne ! Eh oui, le malheureux scrivaillon perplexe devant son écran blême à pas d’heure, tandis que la ville dort, qu’esse je vais bien pouvoir leur raconter ? et de se battre les flancs, en vain.

La restitution du Grand Débat ? bof. Je changerai d’avis quand on nous donnera – c’est le cas de le dire, au sens de dénoncer, balancer – la liste exhaustive des agences et missions rattachées à nos gouvernants, avec les effectifs, les budgets… et puis les intitulés (ronflants, forcément)… et les missions, justement ! attendez-vous à être épatés. Les budgets de bouffe dans les maisons de retraite, genre 2,50 euros par jour et par ancien ? ouais… valable, mais sujet rebattu. Voyons voir, voyons voir…

Mais Slate, l’ardoise en français, me donne le bon tuyau. Décoiffant ! je cite : “On a une idée de la durée des vacances à ne pas dépasser.  Pour profiter sans se lasser, il ne faut pas atteindre le point de béatitude. Une fois ce pic dépassé, l’excitation se mue en ennui.” Rien que de très banal, en somme : quand vous pouvez dire “tout baigne“, “tout va très bien“, c’est mathématique, ça s’appelle un extrêmum : ça ne peut donc qu’empirer, dégringoler, aller plus mal. Le truc, donc, c’est de rester juuuuste sous la barre du tout baigne, je m’éclate un max etc : gâtez un poil vos vacances, qu’elles ne soient pas farpaites ; et puis interrompez-les avant qu’elles ne vous emmerdent ! combien de jours ? à vous de voir, nous ne sommes pas égaux devant la pénibilité de vacances trop copieuses.

Et puis, appliqué au domaine du sexe, le propos de Slate a de la gueule, avouez : “Pour profiter sans se lasser, il ne faut pas atteindre le point de béatitude“. Eh oui, ça se sait ça, post coïtum etc etc… donc évitons d’atteindre le point de béatitude – je sais c’est dur – tout en essayant d’en être très proches. C’est toute la grâce que je vous souhaite.

Tibert

Tu seras haut fonctionnaire, mon fils !

Le Grand Déballage ayant droit à son clap de fin, il est temps de commencer le décorticage des résultats des courses. Et je lis dans Le Monde que, tiens, justement, il existe des pistes explosives (sic) auxquelles penserait monsieur Macronious pour “réformer la haute fonction publique” (sans majuscules, notez-le bien).

Moi ce qui m’interroge c’est qu’il pré-existe des strates, comme ça : la haute, et puis l’autre, ou les autres. Qu’il y ait des filières qui procurent à des clampins bien nés, intelligents, bosseurs, aidés, bien orientés, vernis… – bref toutes les bonnes dispositions que vous voulez, au choix ou ensemble, virgule – de se trouver des jobs à vie garantis en acier inox, super-bien payés, pleins d’avantages en nature, avec l’assurance de ne jamais, jamais déchoir, jamais rétrograder (voire toujours progresser, au moins en salaire), jamais se retrouver chez Popaul-Emploi, etc… quoi qu’il arrive ! quelque co… ânerie qu’on ait pu faire, ou quelle que soit son incapacité à remplir sa mission.

Et qu’il existe pour cela des filières bien identifiées – enfin, au moins une, royale : Sciences-Po +ENA – pose un problème simple et rude dans son énoncé : sachant que grosso modo 100 (cent) énarques sortent du super moule des super-fonctionnaires tous les ans, sachant que l’administration française est déjà truffée de ces hauts fonctionnaires, qui ne peuvent être qu’en haut et nulle part ailleurs, qu’il y en a un peu dans tous les coins, qu’ils répugnent à partir à la retraite tant leur tâche est passionnante 😉  – il y en a même planqués derrière les doubles rideaux – qu’est-ce qu’on en fait, vu qu’il est im-pos-si–ble de leur dire d’aller se chercher du boulot ailleurs ? on leur doit un boulot “en haut”, et donc au besoin on crée pour eux et de toutes pièces un trou où se mettre au chaud en attendant qu’ils en aient marre et s’en aillent jouir d’une retraite moëlleuse.

Eh oui, il est urgent que la question soit posée concrètement : delenda est ENA. Ou à tout  le moins qu’on en finisse avec ce statut ahurissant d’inoxydable privilégié à vie, acquis du simple fait d’avoir réussi à franchir la porte d’un bahut : ça défie le bon sens. Et la morale. Et la capacité de Macronious à réformer potablement ce pays.

Tibert

Rosbif radars en France

Les radars nouveaux arrivent ! vachement plus difficiles à caviarder, quatre mètres de haut, et rotatifs : 2.000 cabines de radars seront installées pour y faire tourner aléatoirement (aller à Thouars ou ailleurs…)  700 vraies caméras – histoire que ce pigeon d’automobiliste, qu’un gros bahut aura empêché de lire les panneaux de vitesse, ne sache pas si radar il y a ou pas en haut du perchoir ; en plus ça ne flashera même pas : furtif, subtil, résilient, efficace. On pourra même surveiller si vous clopez ou si vous êtes en train de mettre la main droite sur le genou gauche de votre passagère ! madame Perrichon sera ravie, et vous, monsieur Dugenou, votre permis en lambeaux et votre porte-monnaie en seront pour leurs frais : z’avez qu’à respecter les limites de vitesse – dont il est possible que vous ne puissiez connaître la consigne, et tant pis pour vous. Ou bien roulez à 29,5 km/h uniformément, ça vaut partout !

Le côté amusant, si j’ose dire, de l’histoire, c’est que la présentation dudit système Mesta-Fusion par son concepteur est en anglais ! C’est ici. Logique : Big-Brother est anglais, pas vrai ? à vous donc de pratiquer la langue de madame May pour admirer cette bête de technologie, dont la France peut être fière, avant qu’elle ne vous fasse très mal. Et tout ça parce que les véhicules, eux, sont immatriculés ! le jour où le citoyen-piéton, fautif par lui-même – traversée hors des clous, le verre de trop avec une puce-espion au fond, un gros mot “xxx…phobe” lu sur les lèvres, etc – sera équipé d’une immatriculation lisible par radar, portique radio, code-barre… les portes seront ouvertes à un avenir radieux – et juteux !

Tibert (… et  toujours 3.700 morts / an grosso-modo sur la route, contre 20.000 en accidents domestiques, qui, eux, ne sont pas juteux et sont donc nettement moins dignes d’intérêt)

 

Noctambules du matin, chagrin

Et encore un passage à l’heure d’été, un ! Mettre toute les pendules à l’heure… il faisait jour à 6 h 30 ? aujourd’hui à 6 h 30 il fait nuit. Pffft…

La consultation des Français a donné ce que j’aurais parié, gagnant ainsi un éééénoorme paquet de cahuètes : les Parigots-Lyonnais-Marsellais etc… veulent des soirées longues, avec du jour ! Les citadins, quoi… majoritaires… lève-tard, couche-tard. GMT + 2, donc, deux heures d’avance sur le soleil, de retard à l’extinction le soir, et tant pis pour ceux qui suivent de plus près le rythme diurne. Et tant pis aussi pour les mammifères, les volailles… qui n’ont pas de montre à la papatte, tant pis pour ceux de l’Ouest, notamment les Bretons, qui avec un GMT + 2 en hiver verront peut-être, qui sait, le soleil à 10 heures du matin, quand les Alsaciens le verront une heure plus tôt. C’est en somme un vote pour les Alsaciens et les citadins, les citadins alsaciens étant particulièrement gâtés. Et, voilà… comme on dit quand on ne sait plus quoi dire.

Mas le papam François nous annonce “une bonne nouvelle” : il va faire installer des dortoirs sous les combles de St Pierre de Rome – faudra aussi penser aux équipements annexes, WC, douches, réfectoires, terrains de foot, salles de prières allogènes… : il appelle à une immigration “sûre, ordonnée, régulière” – vers le Vatican, bien entendu ; chez les autres ça n’est pas ses oignons. Connaissant la superficie dudit état, ça va être sportif ! à Monaco et Hong-Kong ils ont été obligés de faire des forêts de gratte-ciel, et pourtant l’immigration à Monaco, hein, c’est assez mince ! Quand je pense que l’Italie refoule en nombre ces braves et innombrables migrants, et qu’ils ont la solution sous le nez, juste au beau milieu de la Botte : chez le papam !  C’est sûr, il y a de belles hauteurs sous plafonds dans la Chapelle Sixtine. Certes les barbouilles d’époque sont un peu vieillottes, mais avec quelques lés de pimpants papiers peints, ça ira tout à fait !

Tibert

Quand c’est Les pour Des, et autres contes

( George “What else” Clooney se rebiffe, et à juste titre, contre le sultan de Brunei, ce monarque d’un petit état pétrolier rétrograde et que peu savent situer : oui, bonne réponse, merci wiki, c’est sur la face Nord de Bornéo, une enclave de 5.700 km2 dans une province malaise. Malaise, justement, car le sultan “éclairé” (je dirais “allumé”) de ce royaume veut désormais lapider, couper des mains, exécuter etc… comme au défunt califat de Daech. Clooney, courageux, appelle à boycotter les hôtels détenus par des fonds de Brunei, notamment le Plaza-Athénée et le Meurice, à Paris. Je le suis à fond à fond sur ce point, car – 1) il a raison, c’est dégueulasse ce qui se prépare ; 2) mieux que Clooney : je ne suis même pas tenté de fréquenter ces hôtels, j’y mettrais mes finances en très grosse difficulté ! il se trouve que “Le Lion d’Or, à Troumieux-sur-Gartempe, n’est pas visé par cette liste d’infâmie, et ça me rassure pleinement. )

Et puis Le Monde, jamais biaisé, d’une objectivité remarquable, titre Les enseignants dans la rue pour protester contre le projet de loi Blanquer“. Et de poursuivre : “Plusieurs milliers d’enseignants d’écoles maternelles et élémentaires, de collèges et lycées ont défilé gnagnagna…“. Les enseignants sont environ 1,5 million (le mammouth, disait Allègre), et l’on a compté plusieurs milliers de protestataires, soit DES enseignants, pas LES enseignants. Sans doute emporté par son enthousiasme, le journaleux aura quelque peu gonflé son propos…

… et je termine cette très brève revue de presse pour citer un commentaire d’un lecteur du Monde sur cet article : “Quand les enseignants étaient pour la dernière fois d’accord avec une réforme ? Ah si en 1969 quand la semaine est passée de 10 à 9 demi-journées de cours“… je n’ai pas vérifié mais ça semble assez bien vu.

Tibert

William S. à la poubelle

Je lis ça… une pièce d’Eschyle, qui n’est pas toute jeune – environ 2.500 ans avant chez nous -, Les suppliantes, ne sera pas jouée ; ça n’aura donc pas lieu, à Paris, évidemment (*). Le metteur en scène avait eu la sale idée, lors d’une précédente représentation, de grimer certains de ses acteurs en noir ! c’est paraît-il raciste, ce serait du ou de la (genre indéterminé) “blackface” (c’est surtout de l’anglais ! disons que chez nous ce serait de la “tête noire” **), clament les militants du CRAN, le Conseil Représentatif des Associations Noires. Donc, il semblerait que les têtes noires, c’est une locution raciste… Les comédiens, conciliants, disent que ce coup-ci ils joueront sans grimage, avec des masques : ce n’est pas assez anticolonialiste, il y aura des masques noirs ! donc on ne jouera pas la pièce… Eschyle, ce sale colonialiste. Il vous reste la possibilité de lire cette oeuvre antique et classique, avant que l’éditeur la retire prudemment de son catalogue, vu qu’elle a été entachée de blackface. Les autodafés et farenheit 451 ne sont pas loin.

Jadis, Shakeaspeare – c’est nettement plus récent, mais pas trop – avait eu, lui aussi, le culot, l’impudence de mettre en scène un blackface : Othello… boycottons Shakeaspeare, ce sale raciste, qui n’avait même pas l’excuse que c’était pas lui, mais le metteur en scène. A la poubelle, donc, William !

Tibert

(*) Essayez donc de jouer Les suppliantes à Bouzenvoir-Sur-Orge, tiens. La Culture, c’est toujours aux mêmes qu’elle vient. C’est pas juste !

(**) Et non gueule noire, qui est une AOC déposée par les mineurs de charbon – en attendant que d’aucuns s’avisent que ça a des connotations racistes.

PS – Une histoire triste : des malfrats déverrouillaient des pompes à essence la nuit dans les coins peinards et sombres, et se servaient abondamment pour eux, leurs copains et clients sans factures. Pour déverrouiller lesdites pompes, il faut un boîtier de télécommande (on en vend des faux sur la Toile) et entrer un code à 4 chiffres… pas boucoup, quatre chiffres, pour protéger des dizaines de mètres-cubes de ce précieux liquide qu’est le carburant. Surtout quand par défaut c’est livré avec le code 0000, et… que personne ne se donne la peine de le changer !

‘Cré vindiou, c’est l’arbre à Jules

L’UFC-Quoi-Acheter publie un fort utile document sur les manques de l’Internet en France. Vous le lirez si vous voulez vous instruire ; grosso modo, dans les villes ça baigne, à la campagne ça rame, quand ça veut bien bouger, genre 650 Mbits/s, soit 80 MOctets/s en descente les jours où ça dépote bien. Essayez donc de commander une doudoune en laine des Pyrénées à la Reboute avec ça, tiens ! on y passe la matinée…

Bref, l’UFC affirme que la priorité c’est de réduire ces écarts inadmissibles – les administrations font comme si tout le monde était bien installé sur Internet, et démerdez-vous – et non pas d’aller encore plus vite en ville, snobant ainsi les ruraux. La fibre partout ? du pipeau, projet trop optimiste et irréaliste : déployez donc massivement et correctement des fils de cuivre, du bon vieux ADSL, disent-ils, et je suis pleinement d’accord : c’est rustique, facile à rabouter, et suffisamment rapide si c’est bien fait.

Et c’est là que c’est rigolo… vécu vrai de vrai. Les fils téléphoniques – de l’Opérateur Historique couleur mandarine et Cacochyme, et bien entendu “non dégroupé”, rente oblige – qui suivent sur leurs poteaux de bois, vaille que vaille, au long des talus le tracé des départementales, coupant ici et là au travers d’un champ… c’est ça, l’ADSL des campagnes ! des fois c’est plutôt propre, ça a de la tenue… mais que de poteaux écroulés ou pourris, de fils traînant à terre, de tracteurs trop hauts qui arrachent le tout, de branches d’arbres cassées pesant sur les câbles… c’est ça l’Internet des bouseux !

Et le pire du pire, c’est qu’on ne peut rien faire ! sauf à le faire soi-même, en douce, dégager une branche cassée, sortir le câble du fossé pour pas qu’il se noye… du bénévolat. Car si la lourde branche du noyer en bordure du pré menace de rompre un câble téléphonique sur le talus de la D728, c’est le noyer du Gustave, on n’a pas le droit d’y toucher ! donc si par hasard un citoyen responsable signale le problème, il faut que l’Opérateur, s’il veut bien se bouger le cul, trouve d’abord le coupable, puis lui demande poliment de bien vouloir scier la branche fautive – sans scier le câble. Oui mais c’est-y bien au Gustave, ce champ ? ah ça dame, c’était aux … mais ça a été vendu, c’est un type de … qui a ces terres maintenant, il doit les louer à … enfin on sait pas trop. Alors ? alors on fait rien, on peut rien faire ! on attend que le câble casse, car il finira évidemment par casser, et là, après des délais significatifs – week-ends, jours chômés et temps réglementaire de réaction – on réparera. Pensez, la fibre optique… je me marre, amèrement.

Tibert

Mais sénat rien à voir !

( Sur le massacre dans les mosquées de Christchurch (les mosquées de l’église du Christ !! ) : c’est bien que les  citoyens de là-bas aient massivement condamné clairement le terrorisme, affirmé leur empathie et leur solidarité avec la communauté musulmane meurtrie. Mais plein de femmes l’ont marqué concrètement en se voilant la tête… se conformant ainsi explicitement à l’équation femme musulmane = femme voilée. Eh non, l’équation c’est femme voilée = femme soumise (au mâle, ça va sans dire !). Et la transitivité (*) se démontre aisément. Et les féministes néo-zélandaises, qu’en pensent-elles ? )

Mais, au fait : le sénat balance une grosse boule  dans les papattes de l’Elysée, étirant tel un inter-minable chewing-gum le filandreux et subalterne feuilleton Benalla : c’est trop d’honneur ! Qu’en dire ? que ça semble assez clair. Trois importants sbires de la structure élyséenne sont visés : c’est le lanceur de poignards qui encercle ainsi la figure au centre du plateau, le Macronious. Le Macronibus qui  a énoncé clairement qu’il y a trop de parlementaires et qui veut y remédier – là dessus, tout le monde dans ce pays est bien d’accord, sauf les parlementaires, justement ! et tout particulièrement le sénat, poussiéreux et affligeant reflet de la France très Profonde et très plan-plan – et d’une utilité qui ne saute pas aux yeux. Un tiers de sénateurs en moins… non mais, vous vous rendez compte ? et le sénat d’entrer en résistance, se saisissant de tout projectile contondant à sa portée. C’est le feuilleton Benalla, le projectile contondant, en l’espèce.

Tibert

(*) Vieux rappel de maths : transitivité…  A°B et B°C –> A°C. Exercice : appliquer aux deux équations énoncées plus haut.

Streetmedics et workshops

Un mèl que je reçois d’un magasin que j’ai eu le tort de fréquenter, y laissant hélas la trace informatique de mon passage : on me propose des Workshops Street Photo MachinTruc [une marque connue] à … (ici le nom de la ville). Il est clair que si c’était Ateliers photo de rue à … ça ne le ferait pas ! des workshops pour shooter avec sa camera dans les streets de Blésieux-les-Gonesse…  on se sent tout de suite plus anglais, c’est tellement meilleur ! J’aurai vécu assez vieux pour lire des merdouilles comme ça.

Mais on nous annonce que l’armée va sécuriser les bâtiments sensibles, lors des manifs possiblement violentes à venir (19, 20… n+1… oups ! XIX, XX…) : comme bien évidemment il est exclu qu’elle utilise ses flingues pour flinguer – ce qui règlerait rapidement la question, mais ça ferait désordre – il restera les bons vieux combats corps à corps et bourre-pif, coups de boule, gnons et genoux dans les “parties”… ça promet ! ou alors blindés déployés, déroulés de barbelés et chevaux de frise devant les édifices, comme pendant l’occupation ? on reste perplexe devant cette initiative hardie.

Et puis le gouvernement s’avise, quatre mois après le début des saccages récurrents et hebdomadaires, qu’il est possible de marquer les manifestants d’une sorte d’encre-empreinte indélébile, genre ADN coloré, permettant plus tard de les confondre : oui, ils y étaient, à tel endroit à tel moment, indubitablement, inutile de nier. Mais qu’allez-vous imaginer ? ils ne faisaient que passer là fortuitement par hasard et impromptu, ramassant au gré des trouvailles des pavés, boulons et autres objets durs et projetables pour en faire cadeau à leur vieille mère, qui fait la collec’. Les tas de fringues neuves avec leurs anti-vols dans le sac à dos ? ça traînait par terre dans la rue, c’est pas propre, ils allaient les rapporter à l’Armée du Salut pour les pauvres et nécessiteux. Braves petits !

Bref : le mieux, ça serait que ça s’arrête, la très grande majorité en a plus que ras la casquette. Mais pour ça il faudrait renoncer à se marrer tous les samedis, se fournir en denrées gratuites, donner du boulot aux artisans qui réparent les dégâts ; ce serait dommage, pas vrai ? et puis ça augmente le PIB !

Tibert

PS – A propos de l’anglais de m… qui nous envahit – merci les journaleux – je lis ça sur Le Parigot à propos des trottinettes, vélos… en libre service à Paris : “Les vélos en free floating, eux, sont les moins taxés (…) ; à ce jour, la Ville de Paris estime à plus de 15 000 le nombre d’engins en « flotte libre » déjà présents sur son territoire“. Ce sont les termes français qui sont entre guillemets !

 

 

Barbarie et surdité

La démocratie paisible a vécu ; on fait mine de commencer à s’en apercevoir… quoi ? des barbares saccagent La Plus Belle Avenue Du Monde ? (AOC franchement chauvine, faut pas pousser !). Eh oui, et c’était prévisible, au vu des appels guerriers des divers dirigeants historiques des GJ. Un détail : le mot ultimatum a-t-il un sens ? on a posé un ultimatum à Macronious ce samedi n° 18, modestement nommé ACTE XVIII. Et l’on apprend ça benoîtement, pas de problème… “Ultimatum et Démocratie : vous avez deux heures“.

D’un autre côté, on a des dirigeants  – ce n’est pas Macron qui a inauguré ça, il suit le sillon, c’est peinard – qui pendant des décennies nous ont fait du “chante beau merle, tu peux flûter, ça ne changera rien”. Des qui sont bien confortables dans leurs bulles dorées – et il y a en plusieurs, des bulles moëlleuses, des tas, même ! Tristement, on a constaté au début du mouvement des GJ que, hélas, ce n’est que lorsque ça pète gravement que là-haut ça finit par s’intéresser à ce qui nous soucie. Ah tiens ? il y aurait un problème ? le peuple gronde ? qu’est-ce ?

La démocratie est très mal armée pour résister aux voyous : elle prend trop de pincettes, fait trop de ronds-de-jambes. Il va falloir muscler les moyens de riposte, arrêter de jouer les Bisounours : faire les gros yeux, ça ne suffit pas. Il est clair, d’un autre côté, que les institutions doivent se réformer vite, vraiment, sévèrement, vers plus de sobriété, moins de décorum et plus d’écoute : les Scandinaves savent faire, eux, donc c’est possible. On a des progrès à faire ! C’est dur, je sais, la soupe sera moins épaisse, mais ça urge. Et ne demandez surtout pas aux sénateurs s’ils sont d’accord : ce sera non. On prend les paris ?

Tibert