Quand les lois… (suite)

… quand les lois ne fonctionnent pas – ou ne fonctionnent plus, d’aucuns ayant trouvé les failles – eh bien on change les lois !  C’est ce que m’inspire cet article très fourni du Parigot sur la soudaine volonté de Macronious –  à 10 mois de la Présidentielle – d’essayer enfin de faire quelque peu fonctionner les expulsions d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire. Pensez, les chiffres sont tragiques, accablants, je cite : “le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30 % en Europe mais chute à 13, 14 % pour la France” (au début de son quinquennat, Emmanuel M. voulait 100 %, mais il a oublié le chiffre depuis). On est là devant un bilan minable, lamentable, un bras d’honneur à notre superbe Administration, à nos institutions si bien huilées (*), ça empire de jour en jour… et surtout le sujet est devenu explosif.

Bref “y faut faire quèqu’chose, scrogneugneu” , a déclaré le Chef en tapant du poing sur la table. C’est vrai que ça craint… mais on essaye là de colmater un trou béant avec un tournevis et une lime à ongles. Exemple du décalage de nos lois avec la réalité : le demandeur d’asile n’a plus de sens, ils demandent tous l’asile ! même ceux qui viennent de pays peinards. On est aussi en présence d’obstacles “droitsdelhommistes” ubuesques, avec, tenez, cette histoire de test PCR obligatoire avant l’expulsion : “On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ, et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test ». Simple et imparable ! notons, à l’inverse de la pitoyable impuissance de notre administration à expulser, la grande efficacité de “ceux qui soutiennent leur cause” ; et c’est comme ça, entre autres, qu’on est à un taux d’expulsions effectives de 13,14 % – admirons le virgule quatorze, qui doit représenter quelques fractions de migrant, puisque c’est désormais le terme propret et positif que la presse bienveillante a quasiment imposé en lieu et place de l’accusateur immigré clandestin

Tibert

(*) ça donne d’ailleurs une impression de sabotage : comment expliquer qu’on soit si inefficaces à appliquer les décisions d’expulsion, quand nos voisins sont mauvais, certes, mais loin d’être aussi nuls ?

Nettoyage de printemps

( Je sais, je me fais rare… mais pourquoi ajouter de la mousse à la mousse de l’actualité ? pour que ça mousse ? je ne vais pas me lancer sur l’exégèse des récentes déclarations mélenchonesques “… comme par hasard, une semaine avant l’élection, un incident dramatique… écrit d’avance…” , vous en savez autant que moi. Le spectaculaire, là-dedans, c’est l’arrivée des pompiers, la prompte rescousse des seconds rôles, “Il faut sauver le soldat Méluche” , dès le lendemain matin sur le pont médiatique. Il urgeait d’étayer, expliquer, expliciter, paraphraser, mettre en lumière, remettre en perspective, décrypter pour nous la Pensée-Mélenchon – la fulgurante pensée du lider maximo – qui parfois nous désarçonne, il est vrai. Dans le concert des assistants secourables, j’ai, faut-il l’avouer, préféré l’assistante, Clémentine Autain ; mais pas pour des raisons politiques.)

Ceci étant, madame Lebranchu, ex-Garde des Sceaux, s’interrogeait il y a quelques jours à propos des futurs “Etats Généraux de la Justice” annoncés par Macronibus.  C’est vrai qu’on sort des lois à la cadence d’un canon anti-aérien ; nombre de nos lois ne sont pas vraiment appliquées, respectées ; elles sont là “au cas où” et a posteriori, pour les litiges et pour border les débats s’il y a lieu. Et madame Lebranchu de se, de nous questionner : peut-être y a-t-il trop de lois ? Tenez, elle développe : “Je pense qu’il y a peut-être trop de lois qui s’empilent. On ne fait pas de bilan de la loi précédente et on ajoute une loi parce qu’il y a eu malheureusement un drame. (…) Il faudrait peut-être dire : on arrête de faire des lois, on fait le bilan de tout ce qui a été fait. On fait un vrai bilan, mais un bilan public ». C’est parler d’or. Je prolonge : qu’est-ce que ça signifie, faire le bilan d’une loi ? la loi parfaite, c’est celle que tout le monde respecte, et donc ne donne évidemment lieu à aucune sanction. On peut donc la supprimer !  A l’inverse, la loi nulle à ch…, c’est celle que personne ne respecte, sans qu’aucune sanction intervienne : on peut donc la supprimer, et revoir sa copie. Entre ces deux extrêmes, une bonne loi, c’est une qui ne redonde pas avec les voisines ; qui est connue et comprise, plutôt respectée mais pas totalement, donne lieu à des contrôles suffisamment fréquents et serrés – contrôles entraînant des sanctions significatives et réellement appliquées. Voilà, madame Lebranchu nous a mis au pied du mur : il faut passer notre gigantesque arsenal de lois au crible de la redondance, de l’obsolescence, de la pertinence, de l’utilité, de l’applicativité, de l’efficacité – et de la clarté ! Hercule ouvrant la porte des écuries d’Augias AVANT nettoyage devait faire la même trombine.

Tibert

Diversité et concourance

( Notre Macronious arpente la France Profonde des Ploucs, disert et proche, “montant au filet” (*) pour répondre à tout bémol, toute objection. C’est, comment dire… pénible ; on sent la mise en scène, le procédé, l’artifice. Chirac flattait le cul des vaches, lui – il s’en était d’ailleurs fait une spécialité ; pardonnez-moi la vulgarité du parallèle, mais l’exercice macronien m’y fait furieusement penser. Sans les vaches. )

Mais autre chose : je pointais récemment la censure de nos Chaînes Nationales, radio et télé – celles pour lesquelles nous payons une redevance – sur certains faits, pourtant significatifs et juteux à traiter, qui demeureraient ignorés si d’autres n’en parlaient pas. Certes, les chiens écrasés, certes les pots de fleurs tombant malencontreusement de l’appui de la fenêtre, mais pas que ! Ouest-France, par exemple, regorge de faits divers, certains oubliables, mais d’autres instructifs. Ces petites infos, mises bout à bout, ça vous dessine une société ! Les “réseaux-sociaux” , par exemple, y apparaissent pour ce qu’ils sont : des caniveaux de lieux communs, d’inculture, de fautes de français, de vomissures et de désinformation. Et puis, si le communautarisme vous semble une idée creuse et “en l’air” , voyez ceci. Oh, pas dans Le Monde,  ou France-Info… c’est un entrefilet du Progrès de Lyon ! Evidemment c’est régional, c’est chez les Ploucs, mais Le Firagots traite aussi le sujet. Certaines religions sont fermées – il faut vraiment vouloir y aller, et encore ! – ; il y en a en revanche où c’est très facile d’entrer – c’est même vivement encouragé – mais quant à pouvoir en sortir – liberté de croire ou ne pas croire, qui ne devrait poser aucun problème dans ce pays laïc – c’est une autre histoire !

Tibert

(*) A propos de filet… au tournoi de tennis de Roland-Garros, il n’y a plus un seul Français en lice dès le 3ème tour : soyons clairs, c’était couru d’avance. Vedettes vieillies, démotivées, au bout du rouleau, juste bonnes à vanter des pâtes à tartiner. Le tennis de haut niveau en France, c’est mort, c’est has been. Mais attendez les championnats de pétanque, vous allez voir !

1871, pieusement

C’est un truc que pointait CNews (*), hier soir, autour de vingt heures ; un fait divers qui, s’il avait mis en scène des musulmans ou des israélites, aurait forcément agité les rédactions à TF1, France 2, Arte et tutti quanti ; on aurait gravement traité de MachinTrucPhobie, les bonnes âmes auraient glosé sur la montée de la violence, inadmissible, faire barrage, gnagnagna… Mais là, que pouic ! silence radio et télé. C’était une petite manif’ comme tant d’autres – autorisée, paisible évidemment, avec UN flic, pas deux, comme dispositif de sécurité ; mais une manif-procession à contre-courant, puisqu’en mémoire de religieux catholiques fusillés par les Communards de 1871. Banderoles tricolores et pieuses, cantiques, paroissiens plus ou moins chenus, nonnes et scouts… et donc c’était insupportable, une provocation : une lecture de La Commune de Paris à l’envers ! une version versaillaise de l’Histoire ! Les “Antifas” et autres adorateurs de la Véritable Commune de Paris leur sont donc rentrés dans le lard, insultes, coups, pugilats. Echantillon de l’ambiance : “A mort les Versaillais ». Tenez, c’est ici pour en voir un bout.

Voilà donc nos télés gouvernementales muettes sur le sujet : c’est un sujet qui ne mérite rien, ou plutôt qui veut qu’on n’en dise surtout rien. Et d’une, la notion et le délit de christianophobie n’existent pas – contrairement aux deux autres religions dites “du Livre”. On peut donc, c’est normal, haïr impunément, insulter et taper sur les grenouilles de bénitier, les curés en soutane ou en clergyman, et les cathos en général. Mettez à la place un défilé musulman, ce serait une autre musique ! Et de deux, ces gens-là vont à contre-sens de l’Histoire de la Commune, telle qu’on la commémore pieusement et consensuellement à gauche. Ils ont tout faux ! Donc on cogne dessus, quoi de plus banal, normal ?

Il est même étonnant que nul, parmi les zélateurs de l’Histoire à lecture unique, n’ait encore réclamé la démolition du Sacré-Coeur, cette hideur sur la Butt’ Montmêrte, insulte au Roman National, bâtie pour « expier les crimes des communards ». Et puis, comment n’a-t-on pas encore proposé de débaptiser les nombreuses et choquantes avenues Thiers, de rayer de l’histoire de France Galliffet et autres répresseurs ? Ce serait bien dans le vent, quand d’aucuns veulent déboulonner Colbert, cet ignoble colonialiste.

Tibert

(*) La pluralité dans l’information est tout sauf un vilain défaut ! C’est très pénible de voir rabâcher tous les jours les mêmes antiennes par les mêmes journaleux compassés, brandir les mêmes valeurs creuses et incantatoires. Et puis hop, un petit coup de “Dernier Sabotier d’un délicieux petit village », et puis une séquence sur “L’amicale des Replanteurs de Haies Bocagères », ou un micro-trottoir sur la plage pour interviouver les vacanciers occupés à bronzer recto-verso : ça donne de l’onctuosité, ça aide à faire passer la morale-purée lisse, lénifiante et bi-quotidienne du Journal Télévisé.

30, 31, 32, 33…

On connaissait les éboueurs de Marseille : “fini-parti”, c’était la règle ; donc Fangio était au volant des camions-poubelles ; les gars devaient concilier deux exigences nettement contradictoires, nettoyer les rues au mieux, et puis finir le plus tôt possible pour aller faire autre chose de plus motivant. On a la même situation ou similaire à Paris : certains employés municipaux (fonctionnaires territoriaux, donc…) ont des conditions “aux petits oignons”, notamment les horaires. Il me souvient – c’est vieux ! – qu’ayant un travail à faire à la Mairie de Paris, au mois de juin, dans le grand immeuble du boulevard Morland,  je pouvais voir dans les bureaux d’en face ces dames s’adonnant de longues heures à des travaux d’aiguilles, cependant que dans les bureaux voisins on bossait activement, brêmes en mains, la Majeure Cinquième et l’entame assassine. Ce n’était pas le “fini-parti”, non plus que les 35 heures grand maximum, mais on meublait efficacement le temps libre ! encore n’y avait-il pas le Houèbe, Youyout’Entube, etc, portes ouvertes vers d’autres horizons…

Bref, à Paris, le musée Carnavalet devait rouvrir, hier samedi 29 mai 2021, après une longue glaciation covidaire… délicieux petit musée du Marais, enfin visible ! Je cite Le Monde : “L’entrée du plus ancien musée de la capitale, situé au cœur du Marais, a été bloquée par des agents de la Ville de Paris travaillant dans l’établissement, en grève pour des questions portant sur le temps de travail. Le musée a été contraint de fermer toute la journée de samedi, pour laquelle tous les créneaux de réservation étaient remplis.” En clair, “des agents de la Ville de Paris” n’ont aucune envie de travailler 35 heures par semaine, comme on le leur demande maintenant pour d’évidentes et justes raisons d’égalité devant le travail, quand ils en font actuellement nettement moins, avec la bénédiction des édiles. Ce qui rejoint la boutade – de monsieur Strauss-Kahn, je crois – lors de l’instauration triomphale et hautement symbolique des glorieuses 35 heures par madame Aubry : “Il faudra y aller progressivement… 31, 32, 33…”.

Voilààà… cela pose évidemment un autre problème, celui du clientélisme de nos élus, ici les municipalités. On embauche, on embauche, des tas d’agents municipaux qui seront autant de relais favorables, le moment venu de se faire réélire. Peu importe qu’ils n’aient aucun boulot réel et sérieux à tomber, que ça coûte un max aux citoyens, que les DRH ne sachent pas trop comment maquiller tout ça en emplois crédibles et justifiés. Et c’est comme ça que nous avons des armées de fonctionnaires, quand – hormis les missions régaliennes, évidemment : police justice impôts etc – n’importe quel salarié sérieux, compétent et honnête pourrait parfaitement s’y coller. Survivance du soviétisme cher au PCF des années d’après-guerre, modèle sociétal concrétisé dans l’éphémère RDA – 44 ans d’existence, tout de même – et qui a permis la création de l’ineffable Trabant, qui fumait bleu.

Tibert

 

Capsules et tango

A Tou-loûseu, les automobilistes se garent comme partout : comme ça peut et en payant, forcément ; et comme partout ils font ça avec leur inséparable appendice, leur smartphone – bientôt obligatoire, vous verrez –  grâce à l’appli ParkNow. ParkNow, et pas Onz’Gare, SchnellParkieren, FissaParc ou PoseTonChar. Du Rosbif, sinon rien ! des fois que des Britanniques auraient besoin de se garer à Toulouse… dans la même veine, j’ai fini par découvrir ce qu’était en principe une story, sur YouYout’entube ou autre indispensable machine à tuer le temps, avaler de la pub et se fatiguer la vue. Mais, savez-vous qu’il existe un mot français pour ce genre de scénette éphémère de quelques dizaines de secondes ? une capsule. J’ai trouvé ça dans un roman, et ma foi ça vaut nettement mieux que le vague et creux story. Mais gageons que story l’emportera sans coup férir : c’est anglais.

Mais à Tou-loûseu, on croise en se baladant à pied dans la ville un kiosque ombragé sous de superbes platanes ; une sono portative déroule les notes argentines d’un bandonéon : du tango ! Des couples plutôt chenus s’y adonnent, là, à danser le tango, sérieux, concentrés, habités. Nulle violence, nulle atteinte à l’ordre public ; ça change des rodéos. Et je me disais, tiens donc, si notre juvénile Macronious, après avoir fait des selfies avec de beaux jeunes gens bronzés et torse nu, après avoir caressé dans le sens du poil les influençeurs du Houèbe à coups d’anecdotes juteuses et décontractées (les élections ne sont pas si loin, semble-t-il), si donc notre très communicatif président venait se dandiner sur la Cumparsita ou Como Te Quiero (*) avec la vieille classe ? hein ? Y a pas que les fauteuils roulants et les EHPADs pour rameuter des votes… “Vous venez souvent danser ici ?

Tibert

(*) ça change agréablement de l’anglais.

Politique du chant

( L’Eurovision : cette année 2021 en Israël, ce n’est pas un.e transgenre barbu.e façon Minou-Chipolata, mais une vraie femme de naissance, d’ origyne, qui représentait la France. Elle n’a fait que deuxième ! ah zut alors. Si vous saviez comme ça me chagrine, et en même temps c’est normal, le groupe italien de rock “Måneskin” (ce qui signifie “Clair de lune” en italien, euh non en danois, le clair de lune danois c’est très rock-and-roll) y a mis plus d’énergie, de mise en scène, de cuir, de… bref, ils ont gagné. Bof, l’an prochain on gagnera peut-être. Passionnant ! )

Et puis il va y avoir du foot ! enfin, on le dit, ce serait semble-t-il un concours européen, du 11 juin au 11 juillet – notez d’acheter des bières et de commander des pizzas molles et tièdasses chez Déliveroue. Même qu’on aurait un hymne, genre “Aaallez les footeux, on est les meilleuurs, on vaaa gaa-gner, on vaaa gaa-gner, buuuuut ! ». C’est le rappeur Youssoupha, dont aucun des fameux opus hélas ne meuble ma rap’thèque – très très maigre, ma rap’thèque, je dirais même carrément squelettique – qui aurait emporté le morceau. Et pourquoi ? la Ministre des Sports, madame Maracineanu, qui fut une nageuse de compète de grande classe, nous le dit : «Youssoupha est un chanteur militant qui dénonce le racisme et qui est pour la diversité ». C’est on ne peut plus explicite, et illustre très clairement la probable qualité musicale et textuelle de l’hymne des Bleus 2021, versifié et scandé par un rappeur militant, antiraciste et pro-diversité. Keskidi ? C kwa la zikmu ? Je l’ignore, mais le chanteur est militant, antiraciste et pro-diversité. Excellent, donc, cet hymne. On va gaaa-gner, on va gaaa-gner !

Tibert, environ 98 décibels

PS – Interro écrite : peut-on goûter très-très modérément la diversité façon “Coka-Lola et K’Eff’C worldwide” sans être pour autant raciste ? vous avez deux heures.

Relax max, mais encore ?

( Hier 6.000 “migrants” (migrant.e.s, écriraient les zélateurs de la grammaire genrée), des Marocains, mais pas que, ont atteint à pied, juste en se mouillant les pieds, voire le  bas des jupes ou des pantalons,  l’Eden espagnol de Ceuta, bizarre enclave européenne en Afrique – de même que Gibraltar est anglais, allez savoir pourquoi. A ce propos et pour simplifier la géographie, pourquoi ne pas procéder à un échange simple, lumineux, évident : que l’on refile Ceuta aux Britanniques, les Espagnols récupérant Gibraltar ? non ? ah bon ?

Six-mille, c’est un record – provisoire, comme tout les records. Obtenu entre autres grâce à une inefficacité, remarquable d’efficacité, de la Police marocaine, qui regardait ailleurs, allez savoir pourquoi. Il va évidemment se trouver chez nous des acharnés de l’accueil mordicus, des portes grandes ouvertes, welcome et toutes ces sortes de choses, des qui sont “fiers de ne pas détester etc etc...” (voyez mon précédent billet) mais si ça continue ainsi ça va forcément mal finir, d’un côté ou de l’autre. )

Mais, autre chose : monsieur Mélenchon – décidément je m’acharne, mais c’est lui qu’a commencé, m’sieurannonce que les députés de son parti, forcément insoumis à son instar, ne se joindront pas à la manif des policiers demain 19. Il est contre, voyez, et ses collègues aussi. Il a des arguments à l’appui : revendications étroitement catégorielles, mobiles pas valables, etc (notez, à la manif contre l’islamophobie, concept fumeux et hautement récupérable pour le profit de l’islam politique, ils étaient pour). Et parmi les raisons invoquées pour sécher la manif des flics, le jefe, le lider critique une demande des syndicats de police pour plus de sévérité envers les tueurs de flics ; je cite : « le code pénal actuel prévoit déjà que le meurtre d’un fonctionnaire de police peut être puni de la réclusion criminelle à perpétuité. Quoi de plus ? ».

Quoi de plus ? eh bien, voilà : a) il y a perpète et perpète ; la perpète est hautement élastique, au gré des remises de peine quasiment automatiques ; b)  Certes, le maxi est bien calibré au taquet, si “perpète” veut dire perpète  ; mais le mini ?  le mini il n’y en a pas, et c’est là que le bât blesse ! les peines-planchers, ça a eu existé, comme disait Fernand Reynaud, mais il n’y en a plus, madame Taubira les jugeait méchantes. Au vu des dernières actualités, il serait judicieux de corriger le tir, de border la mansuétude des juges – il a eu une enfance difficile, il était sous l’emprise d’un hallucinogène, gnagnagna... – que les malfrats tueurs de policiers sachent que c’est “de base” très cher, voire dissuasif.

Tibert

PS – Le lendemain, (“… elle était souriante / à sa fenêtre, chacun pouvait la voir...” , air connu), le 19 au soir donc, le lider maximo Mélenchon a qualifié la manif des policiers en ces termes :  “manifestation à caractère ostensiblement factieux » : en effet, je cite, “elle s’en prend non pas aux causes pour lesquelles ces malheureux [les flics trucidés, NDLR] ont été assassinés mais aux institutions comme l’institution judiciaire ». Eh oui, les flics mettaient clairement en cause hier la Justice et son fonctionnement, et donc ? c’est factieux, de dire que la Justice fonctionne mal ? il me souvient avoir vu à la télé un furieux qui postillonnait, faisant barrage de son corps, “la République, c’est moi !” quand d’aucuns, sur décision judiciaire, entendaient perquisitionner les locaux de LFI.

Chimène et Lapalisse

( J’ai lu ce matin un truc décoiffant dans Le Monde : “Travailler plus de 55 heures par semaine augmente le risque de décès, selon une étude ». Franchement, les statisticiens et probabilistes vont avoir à réviser leurs bases : “selon une étude”, donc, notre risque de décès, qui frise, voire atteint les 100 % d’après d’autres études contradictoires et divers retours d’expérience, pourrait augmenter si nous travaillons trop. Quand les bornes sont franchies, décidément, il n’y a plus de limites. )

Mais hier je lisais un bandeau défilant sur le bas de mon écran de télé… une citation d’une entrevue journalistique avec J-L Mélenchon, jefe chez LFI… je ne me souviens pas de la phrase par coeur, mais grosso modo c’était : “chez LFI nous sommes fiers d’être de ceux qui ne détestent pas les musulmans ». Ce qui me fit illico remonter en mémoire mes classiques, en l’espèce Le Cid, tragédie espagnole en vers et en cinq actes ; Chimène, sous la plume de Corneille, y manie la litote comme une grande, là : “Va, je ne te hais point », lance-t-elle à Rodrigue, qui vient d’envoyer son père à elle ad patres  pour venger son père à lui (vous suivez ? ). Voilà… litote chiménienne, Mélenchon ne déteste point les musulmans (*) ; il en est fier – et plus si affinités.

Eh oui, et d’ailleurs l’islamo-gauchisme n’existe pas, c’est le même Mélenchon qui vous l’affirme dans la même entrevue (“vu à la télé », donc ça doit être vrai). Puisqu’il vous le dit… et n’allez surtout pas soupçonner de basses visées électorales, mauvais esprits que vous êtes.

Tibert

(*) Moi non plus, tant qu’on respecte les principes de laïcité et les lois de ce pays.

Presque shakespearien (*)

Des organisations diverses et variées veulent mordicus manifester, demain samedi 15 – un samedi, what else ? – en faveur du Peuple Palestinien, nonobstant les sages et prudentes interdictions décidées par les préfets. Evidemment, le LFI mélenchonien est là en pointe, vent debout contre ces décisions : c’est son fonds de commerce qu’on lui confisque, que voulez-vous. Mais soyons bref et clair : importer en France le conflit israélo-palestinien est une très-très mauvaise idée. Ce truc se passe là-bas, à quelques milliers de kilomètres de chez nous à l’Est, donc ; ça fait maintenant 73 ans qu’Israël a été proclamé ; 54 ans que les Israéliens ont gagné la guerre des six jours et remodelé les lignes en conséquence (**) ; 54 ans que ça se frite depuis ; je doute qu’une manif’ de plus en France apaise et dénoue ce conflit indémerdable. S’il est UNE puissance, une seule, pour imposer la paix et un règlement pacifique à deux états, ce sont les USA : ils n’en ont jamais pris le chemin jusqu’ici, sauf la tentative Clinton-Arafat-Rabin… et l’on sait comment les extrémistes israéliens ont “puni” le dernier des trois, leur compatriote. Manifester ? autant prier ! ça au moins si ça ne fait pas de bien ça ne fera pas de mal.

Tibert

(*) Beaucoup de bruit pour rien en pure perte.

(**) On a abondamment glosé sur l’erreur historique du léonin traité de Versailles de 1919 : écraser et humilier le vaincu n’est jamais une bonne idée. C’est une leçon qui aurait pu servir…