TVA, réduction aux petits légumes

La France, cocorico, a obtenu, de haute lutte, le droit de baisser la TVA sur la restauration. Chic, vous dites-vous, on va pouvoir se payer de bonnes petites bouffes un peu plus souvent, ça va être moins cher chez Roger la Frite et chez Hipopote-à-mousse !

Grave erreur ! Premio, on n’a jamais vu que les restaurateurs aient répercuté la moindre baisse des produits alimentaires (le porc, par exemple). Pourquoi répercuteraient-ils la baisse de  TVA ? Moi je vais vous donner en avant-première et par avance tous les bons arguments qu’ils vont vous sortir pour justifier de s’en mettre un peu plus dans les poches :

– La restauration paye mal, on va pouvoir augmenter les salaires.

– Les effectifs sont justes justes, on va pouvoir embaucher.

– On ne vous a pas répercuté pleinement la hausse des matières premières (tu parles…), on va pouvoir se refaire un peu.

– On va pouvoir travailler un peu plus dans la qualité (traduisez : comme d’hab’, sauces en pots de 5 litres de chez Metro, micro-ondes et assemblage avec un cornichon en éventail et une feuille de salade).

– On va pouvoir investir, il y a longtemps que l’on galère avec du vieux matos.

Bref : TVA réduite, que du bonheur pour les cafetiers bistrotiers cuistots etc.

En revanche, baisser la TVA sur les ampoules à économie d’énergie, sur les produits écologiques, « verts » ? il n’en est pas question, ce ne serait pas pédagogique : comme la psychanalyse, il faut que ça coûte, sinon où serait la motivation ? je vous le demande.

Rosa rosam rosé

Les journalistes sont parfois mal renseignés. Ne croyez pas tout ce que vous lisez, braves gens : à l’Hibernation par exemple, on s’alarme d’un projet de directive européenne concernant l’autorisation de fabriquer du vin rosé à partir d’assemblage ( de mélange, quoi…) de vin blanc et d’un peu de rouge. Arggghhh, entend-on s’étouffer le journaleux, c’est horrible.

Disons d’abord qu’à Bruxelles (une fois) les commissaires européens se foutent de la bonne bouffe comme de leur première barboteuse. Ce qui leur importe, c’est que tout soit bien propre et bien aligné, et tant pis si c’est médiocre, sans goût, industriel, décourageant.

Cependant, dans ce cas précis les commissaires européens n’ont rien inventé : d’une part, le rosé par barbouillage de blanc et de rouge, ça existe déjà un peu partout dans le monde (et les vins boisés aux copeaux de chêne, et les vins pasteurisés, et les vins sans alcool…), d’autre part ça existe déjà en France ! eh oui, mes pauvres amis, et du beau linge, rien de moins que le Champagne. Du blanc (Chardonnay), plus du rouge (pinot noir, voire pinot meunier) = Champagne rosé. Et ça fait des lustres que ça se fait comme ça, en toute légalité. On dit même que ça donne des trucs excellents, mais là c’est de la pub.

Bon, à quand le rosé de Provence à base de 3/4 Muscadet, 1/4 Beaujolais ? on va se régaler, pour accompagner dignement le melon chilien ou les tomates hollandaises, le mouton néo-zélandais ou les merguez au porc de batterie. Encore faudra-t-il quelques cigales et qu’il fasse beau…

Béké c'que c'est ?

On a entendu ça, et ça défrise un peu : « Les békés » devront quitter la Guadeloupe s’ils n’appliquent pas l’accord salarial » : c’est évidemment une menace. « Béké », c’et le blanc descendant, sans métissage, des premiers colonisateurs. Je doute que, dans la bouche d’un Guadeloupéen né natif du coin, ce soit un terme affectueux. Mais bon, le terme, probablement péjoratif, a le mérite de la précision.

On pourrait dire deux trucs simples, de bon sens, sur le conflit de « vie chère » qui ébranle les Antilles et la Réunion :

– Le colonialisme a fait son temps, c’est clair, et se cramponner à des terres aussi lointaines, faire chanter « nos ancêtres les Gaulois » à des gosses des Caraïbes, c’est un peu passé de mode. Difficile à régler ? certes, mais qu’est-on allés faire dans cette galère ?

– Si les prix sont trop élevés en Guadeloupe, c’est probablement que les coûts d’acheminement de nombreux produits sont élevés… et que par ailleurs le terrain est chasse gardée  ! par exemple, si les banquiers appliquent des tarifs extra-super élevés, il n’y a là aucune raison avouable, l’Internet fonctionnant là-bas aussi bien qu’en Métropole : c’est simplement qu’ils se sucrent immodérément, et en toute impunité.

Et donc, plutôt que d’augmenter les salaires, si on baissait les prix ? ça aurait le mérite de mettre un peu à plat les structures de coûts, comme on dit gentiment… en d’autres termes, on saurait peut-être qui se goinfre sur le dos des populations locales.

La kasherouth du condom

Le titre est certes un peu décalé : la kasherouth, c’est la « diète éthique » juive, l’ensemble des règles qui guident le choix et l’élaboration des aliments pour les Juifs pratiquants. Mais les Goyim (les Gentils, les non-Juifs, quoi ! ) se sont approprié « kasher », devenu mot du dico, synonyme de « correct », « dans les règles », « conforme ». Donc, reprenons, le condom est-il kasher ? pas chez les Catholiques purs et durs, on sait ça : le papam est contre, ça diminue les sensations. Mais chez les Juifs ? idem, il faut croire.
Qu’en sais-je ? eh bien, lisez cet article assez ahurissant du Figarôt, qui nous apprend que « les Juifs redoutent leur extinction à terme« . En bref, c’est pire que la shoah ! Et pourquoi ? l’article nous le détaille…

– Il y a plein de « Juifs » non pratiquants, mécréants, agnostiques. C’est bien normal ! chez tous les êtres pensants et doués de raison, il est permis de s’interroger sur la rationalité de certaines histoires, sur les prophètes barbus qui rencontrent le Grand Chef en haut de la montagne (le mont Sinaï : 2.285 mètres, tout de même, une belle excursion, et Moïse n’avait pas de bâtons de randonnée télescopiques), sur la mère de Jésus qui monte au Ciel, etc. Mais, mais… ces Juifs, sont-ils vraiment Juifs ? puisque non-pratiquants ?

– La religion juive est une des rares qui ne prosélyte pour ainsi dire pas ; donc si vous voulez vraiment vous convertir, devenir Juif, soyez persuasif, opiniâtre, renseignez-vous, instruisez-vous, on ne recrute pas facilement. Le sang neuf, si l’on peut dire, ne vient que peu de l’extérieur.

– Ce qui peut aider, c’est d’épouser un, ou mieux, une Juive : la conversion est alors examinée avec plus de bienveillance, avec intérêt même, car ça permet de former une famille Juive. L’article dont je vous entretiens appelle ça des « mariages mixtes« . Et, je cite : « Ils se multiplient et même s’ils se produisent avec une femme juive, ils contribuent, estiment les rabbins, à «affaiblir» l’identité de la communauté car ils provoquent un éloignement culturel et religieux, phénomène qu’ils dé­nomment «l’assimilation». » Essayons de traduire… parler de « racisme » serait évidemment inapproprié, il ne s’agit pas de « races », mais ça sent furieusement le communautarisme.

– La bonne voie, la technique normale, classique, pour être Juif, c’est de naître de mère Juive. Donc c’est simple, résumons : très peu d’apports extérieurs, mariages mixtes mal vus (ça affaiblit l’identité)… pour « bien » perpétuer la communauté juive, reste aux femmes Juives à se montrer fertiles (et à leurs partenaires d’assurer, ça va de soi).  Et que nous dit cet article ?

Le taux de fécondité des femmes Juives « religieuses » (très pratiquantes) est de 5,9 ; celui des Juives « laïques » (pas pratiquantes) de 1,2 : une Juive « religieuse » engendre presque 5 fois plus qu’une Juive « laïque ». Connaissant l’efficacité de la méthode Ogino et du coïtus interruptus, et supposant que les Juifs « laïcs », eux, comme tous les laïcs modernes, choisissent de procréer ou pas, on peut en déduire, quasiment les yeux fermés, que les Juifs « religieux » s’interdisent toute contraception. Condom et pilule : pas kasher du tout, donc.

On le voit, Papam et rabbins, même combat ! On attend la confirmation chiffrée, et notamment un autre article ahurissant du Figarôt sur la fécondité des femmes Catholiques traditionalistes : seront-elles à la hauteur ?

L'enflure fatale

Les constructeurs z’automobiles ont le blues : ils n’arrivent plus à écouler leur production, réduisent les cadences, attendent des jours meilleurs… peut-être pourraient-ils s’interroger, se demander pourquoi, mais pourquoi, nom d’un chien, ne vendent-ils plus leurs caisses comme avant ? qu’ont-elles ? quel sort subit les frappe ?

La crise ? la crise a bon dos…

Ce n’est pas la crise qui traque les conducteurs au radar et à la jumelle au coin du bois.

Ce n’est pas la crise qui a fait passer le litre de fioul à 1,48 euro l’été dernier.

Ce n’est pas la crise qui supprime des places de parking le long des avenues des villes, qui neutralise de grands zébras des files de circulation, qui peint des bandes blanches continues partout et surtout là où ce n’est pas justifié, qui réserve abusivement à de trop rares bus des voies vides tandis que les bagnoles s’engluent à touche-touche sur la file voisine.

Ce n’est pas la crise qui a fait enfler la Volkswagen Golf de 50 cm depuis sa première version, tandis que nos villes ne s’agrandissaient pas du tout en proportion. Idem des tas d’autres, la Clio qui enfle, la Focus itou, etc.

Bref : il est difficile de décourager l’automobiliste de rouler tout en l’encourageant à acheter des voitures : il est débile, l’automobiliste, mais pas à ce point là…

Donc : il y a un modèle de fonctionnement à revoir, la grosse bagnole-gros zizi a fait son temps. Faites-nous des voitures pratiques, faciles à utiliser, puissantes juste ce qu’il faut, pas plus… ça sert à rien, 200 chevaux : passé 130 km/h, paf une prune. Inventez-nous des systèmes d’utilisation de voitures façon Velib : je veux une 4 portes pour 2 jours ?  j’en prends une au coin de ma rue, je m’en sers 2 jours, je la laisse (en bon état) au coin d’une autre rue, je paye, je l’oublie…  les voitures sont d’abord des outils bien pratiques avant de se prendre pour des oeuvres d’art, des substituts du pénis ou des preuves de réussite sociale.

Bon courage, messieurs de l’industrie de la bagnole : l’avenir est difficile, mais s’annonce intéressant.

Black paradises

On nous apprend que la Suisse (la CHuiche, en fait) est fâchée contre nous car Petit-Nicolas menace de la faire mettre au piquet des « paradis fiscaux » (comprenez « paradis bancaires », car, oui, on paye des impôts de bon calibre en CHuiche, donc « paradis fiscal », que dalle !).

Moi je trouve que cette querelle est biaisée, pas franche du collier, pas claire pour tout dire. J’y vois plutôt de la rancoeur contre un pays entièrement à part quoique très proche, fermé bien que grand ouvert, tout petit mais qui met des talonnettes, un pays qui mesure le pinard au « déci » et pas au litre, et qui – c’est carrément de la provocation – fabrique du chocolat au lait, ce truc douceâtre et immangeable qui bousille le cacao.

De la rancoeur parce que ces entêtés de CHuiches continuent à fonctionner avec leur petite monnaie à eux, avec leur isolationnisme narquois, encerclés mais fiers de l’être. Mais aussi, bien entendu, parce que chez eux on a vu cette monnaie qui valait 1,20 Franc passer à 4 francs en quelques lustres, tout ça parce que ces gens là…

… bossent (si si, ils bossent), et proprement (« propre en ordre », c’est la devise CHuiche)

… sont en paix et veulent y rester, même si la Terre entière s’étripe autour d’eux,

… planquent efficacement le fric de tous les étrangers qui ont envie d’y planquer leur fric ( et ont assez de fric, bien entendu ) : c’est ça le motif explicite de la querelle. Mais c’est rien que de la mauvaise querelle.

Ecrivons-le bien clair : pourquoi s’en prendre seulement aux CHuiches ? pourquoi ne pas chercher des noises ailleurs ? quid des Rosbifs ? pas ‘Euro’tiques pour 2 sous, nos voisins Rosbifs, et bien entourés de bouées fisco-bancaires, les Iles Anglo-normandes et l’Ile de Man ; et puis d’autres, bien entendu, et tiens, chez nous, oui chez nous, Monaco, zut enfin, qu’est-ce que c’est que cet accroc, ce truc qui a la taille et l’allure d’un ‘resort’ ou d’un ‘condo’, d’une résidence troisième âge sur la Côte avec portier galonné et gardiennage vidéo ?

A lire l’article de l’Hibernation dont au sujet de laquelle je vous cause, on perçoit néanmoins que, certes, la CHuiche n’a d’ordre à recevoir de personne, mais bon, nos voisins Helvètes ne se font pas d’illusions sur leur secret bancaire, qui, paraît-il, « ne devrait pas survivre plus de trois ans sous sa forme actuelle« . Bien, moi c’est juste ça que je leur reproche, de planquer le fric d’Al Capone et de quelques autres crapules. Et de fabriquer du chocolat au lait.

Kebab, la menace

Je navigue ici et là, le matin dès potron-matou. Et je tombe parfois de Charybde en Scylla, parfois sur le cul, découvrant des territoires insoupçonnés, des perspectives nouvelles, surprenantes, dérangeantes, étonnantes, abracadabrantesques ( merci Arthur ) : Yahoo m’a ainsi, via un article sur les processeurs d’ordinateurs, aiguillé sur des sites glorifiant la fissa-bouffe : le Kebab, et le hamburger, par exemple, ce dernier site se disant « le webzine de la malbouffe ». On découvre, notamment sur le site kebabien, une étonnante carte de France des kebabs, carte qui, ma foi, pourrait aisément servir de baromètre de l’immigration turco-moyen-orientale en France : 2 kebabs en Lozère, 21 dans l’Orne, 55 dans le Bas-Rhin…

Et je découvre, poussant mes investigations sur le kebab, que M. Berlusconi en personne, donc le Premier Ministre italien, a lancé une campagne anti-kebabs, relayé en cela par la presse transalpine ; tenez, un petit coup d’oeil sur le « Corriere della sera » vous donnera un aperçu de la bataille qui s’est engagée. Rien de moins que de bouter hors de la Botte la bouffe exogène, dépeinte comme abominable. La pizza restera-t-elle maîtresse du terrain ? Le site kebabien en donne sa version, façon « Touche pas à mon pote »

Cerise sur le gâteau, tout cela s’appuie sur une fort sérieuse étude anglaise du LACORS (Local Authority Coordinators of Regulatory Services ) qui a analysé 494 différents kebabs de par chez eux, donc des kebabs-Rosbifs. By jove, il y a de quoi y perdre son flegme : on y apprend que des kebabs « hallal » donc supposés musulmanesquement irréprochables contenaient du porc ( !! ), que la moyenne des kebabs contenait 98 % de la dose quotidienne de sel, presque 1.000 calories – soit la moitié de la dose journalière pour une femme – et 148 % des graisses saturées du jour. Quant aux vedettes, aux kebabs atypiques, on atteint les 2.000 calories, les 300 % du sel journalier, les 346 % des graisses saturées… dans UN kebab ! 20 cl d’huile dans UN kebab !

Et pourquoi vous raconté-ce tout ça ? euh… hmmm… eh bien ça donne une petite idée de ce qu’on peut voir le matin tôt sur la Toile. Suivez mon cheminement, cliquez du mulot sur les liens que j’ai semés en chemin pour vous, musez le long de mon parcours… ça donne de l’appétit pour le p’tit dèj’.

D’ailleurs c’est l’heure, justement, du p’tit dèj. A demain, si vous le voulez bien.

Nous on parle comme on écrit, et lycée de Versailles

Tenez, ce dimanche matin si vous n’avez rien de mieux à faire, et même si vous avez mieux à faire – course à pied, tarte aux poires, grâce mâtinée de lubrique – lisez donc ça. Avant que Le Monde ne le fasse disparaître aux oubliettes de la Toile. Je ne partage certes pas la totalité des opinions de Mme Cassin, mais ce qu’elle écrit – et elle, n’écrit pas comme on parle – est intéressant, frais, clair, propre et dérangeant. Pour alimenter le débat, pour le fun comme diraient les Québecois.

Juste un bémol à la clé : pourquoi cette phrase : « Je n’ai pas été mariée trois fois, mais je suis plutôt fière comme citoyenne d’avoir un président qui l’a été et qui a divorcé comme on respire » ? ça ressemble à un coup au dessous de la ceinture, inutile et disgracieux.

J'habite en B3

Ce n’est pas un contrepet, ne cherchez pas.

La bataille des régions (communes communautés de communes cantons départements régions) a commencé : « pas touche à mes Normandies » ! crie-t-on ici ; « Vous n’aurez pas l’Alsace à la Lorraine » clament les Alsaciens aux Lorrains. Le comité Balladur-dur et ses sages sages parle pourtant un langage de bon sens : l’empilement administratif est contre-productif, coûte cher et ne répond pas à des besoins réels aujourdhui. Le coup du département, découpé pour que de partout on puisse atteindre le chef-lieu sur son cheval dans la jouirnée, c’est un peu daté, non ?

Globalement, je m’en tape, moi, que ma région soit « fondue » avec les Rhônalpins (et les Rhônalpines, donc ! ) Ce qui est en cause, c’est l’efficacité. Il est d’ailleurs patent que l’Aunis et la Saintonge, tout comme le Berri et le Bearn, le Livradois et le pays d’Othe n’ont pas disparu du fait qu’ils ne constituent pas des entités administratives : les noms de lieux, la mémoire populaire, les cartes géographiques y font toujours référence… l’Alsace ne disparaîtra pas dans sa fusion administrativo-régionale avec la Lorraine ! vaines craintes !

Mais ménageons les susceptibilités : que les Auvergnats ne se sentent pas « absorbés » par les Rhônalpins, pas plus que l’inverse. Appelons « B3 » la future région « Auvergne-Rhône-Alpes », tout simplement en appliquant une grille façon échiquier sur notre hexagone, horizontalement A B C D E et verticalement 1 2 3 4 5. C’est joli, B3, non ?

Bon, ça ne va pas rendre aux centaines d’élus locaux et de fonctionnaires devenus sans objet ni utilité leur raison d’exister, soit. Mais il n’y aura point de jaloux. Et ça vous aura un petit air de bataille navale.

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Tiens, RyanAir, compagnie babacoût, songe à équiper les chiottes de ses avions d’un monnayeur à une « pound » le pipi… sachant que la Livre se déprécie nettement ces temps-ci face à l’Euro, c’est plutôt une bonne nouvelle, non ? il reste à équiper le distributeur de papier-cul d’un monnayeur ; c’est bien le moins, la « grosse commission » s’en trouvera justement mieux taxée.

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« Traduttore, traditore » disent nos cousins d’outre-Alpes. Et je me garderai bien de traduire cet aphorisme, craignant de le trahir.

Antitrust sauce bolognaise

Il existe en France un organisme chargé de veiller (c’est une note d’humour) sur l’honnêteté du commerce et des prix… la DGCRF, si si. Ils dépendent du Ministère des Finances, et leur surveillance sourcilleuse permet aux enseignes de la grande distrib’ de nous fourguer ce qu’elles veulent au prix qu’elles veulent. On n’a qu’à dire merci, vu que les petits commerces ont été tués, et qu’à part les frontaliers, on est plutôt captif comme clientèle.

Mais en Italie… en Italie, dis-je, écris-je, l’organisme antitrust a l’air de bosser, lui ! au moins sur la pasta.

Tenez, lisez ça si vous êtes versé dans la langue de Buzzatti, de Gramsci, de Pasolini : « la stampa » nous balance la liste exhaustive des fabricants de pâtes italiennes pris en flagrant délit d’entente sur les prix… on leur réclame 12,5 millions d’euros de pénalités, à ces braves gens, qui se faisaient du blé (dur) sur le dos des distributeurs… qui, pas trop cons, répercutaient les prix sur les consommateurs. Et des consommateurs de pâtes, en Italie, il s’en trouve. Donc, punis : Amato, Barilla, Colussi, De Cecco, Divella, Garofalo, Nestlè, Rummo, Zara, Berruto, Delverde, Granoro, Riscossa, Tandoi, Cellino, Chirico, De Matteis, Di Martino, Fabianelli, Ferrara, Liguori, Mennucci, Russo, La Molisana, Tamma, Valdigrano.

Et si vous ne lisez pas l’italiano, eh bien vous en avez une version VF chez l’Hibernation !  Vous y apprendrez que lesdits fabricants de pâtes ont fait grimper leurs prix de 50 % de mai 2006 à mai 2008. Bon, la liste est pleine de noms inconnus chez nous, à part Nestlé et Barilla… Barilla, les spaghettis favoris de Depardieu il y a quelque temps, mais il n’en fait plus la pub’ depuis qu’il a appris ces nouvelles désagréables.

Moi, il y a déjà longtemps que je dis que les pâtes anonymes et lambda des magasins bas-coût, pourvu qu’elles soient faites au blé dur de bonne qualité, et sans oeufs, font tout à fait l’affaire : vous qui achetez, cher, du Rabilla, du Zanpani, du Viroire et Carré, du l’Eusses-tu-cru…  vous devriez, un jour, vous procurer des pâtes correctes, lambda, de base, chez Lideul ou chez Lideur-Praïsse, et faire une dégustation comparative à l’aveugle :

1) Vous constateriez que ce qui fait les pâtes, c’est la cuisson et la sauce,

2) Vous arrêteriez d’engraisser les gros truands, et votre porte-monnaie s’en porterait mieux.

Au fait, la DGCRF, vous êtes sûrs, y a rien de tel chez nous ? les magouilles sur le prix des pâtes, du lait, tout ça ? pas de souci ? ça roule ?