On est mieux ici qu'en face

Vous avez peut-être vu, il fut un temps, ce délicieux nanar, un film en noir-et-blanc, “Circonstances atténuantes“, de Jean Boyer, avec l’inénarrable Michel Simon, et Arletty,  Andrex, Dorville… le Michel Simon, en retraité ex-Procureur-en-chef aux tribunaux parisiens, n’arrive pas à “décrocher” : il faut que tous les jours, il aille au Palais (de Justice) humer l’air des bureaux, serrer des pognes, évoquer les affaires, bref il s’emm… dans sa retraite, et il emm… ses ex-collègues. Le scénario du film nous le remet dans le bon sens et à la bonne adresse : dans un rade de banlieue bien dessalé, au bord de la Marne, chez un champion de la fricassée de lapin à l’ail et du Beaujolais bien gouleyant. En face d’un cimetière, certes, mais la devise du bistrotier, c’est, justement , “On est mieux ici qu’en face“. Dans les bras d’Arletty, pardi !

Eh bien, notre excellent monsieur Delanoé, Bertrand, l’ex-maire de Paris, c’est pareil : il n’arrive pas à décrocher, la Mairie de Paname lui fout le vague à l’âme, il lui faut hanter ces lieux, au bord de la Seine, où il eut ses heures de puissance et de gloire… on songe donc, sérieusement, au Bureau de la Maire – madame Hidalgo, qui a de l’affection pour lui – à lui mettre à  disposition un petit coin, un bureau, une table et une chaise, éventuellement un téléphone factice  pour faire joujou ; si possible pas trop loin d’une machine à café, pour profiter des potins.

Allez, monsieur l’ex-Maire, les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, et la roue tourne, impitoyable. Allez donc taquiner l’ablette sur les bords de la Marne, y trouver quelque gouailleuse et savoureuse Arletty : la retraite, on ne sait pas combien de temps ça va durer, il faut savoir lui faire honneur. Accessoirement, vous pourrez ainsi, monsieur l’ex-Maire, épargner aux Parisiens de gênantes interrogations sur le coût et l’utilité réelle du genre de délicatesse exclusive et non statutaire, ce mauvais service que vous rendrait ainsi l’administration parisienne.

Tibert

Wilson et moi

Monsieur Wilson, Lambert, comédien et chanteur, fils du regretté Wilson, Georges, comédien et en son temps patron du TNP – entre autres – “est extrêmement énervé” (je cite ici une interviouve à RTL, reprise par Le Figaro), que “personne ne dise qu’il est temps de changer les paroles de La Marseillaise qui sont d’un autre temps. Quand j’entends ‘Qu’un sang impur abreuve nos sillons‘,  je suis sidéré qu’on continue à chanter ça“.

Alors, il ne lit pas mon blog, monsieur Wilson ? (on dit “Lambert”, maintenant, comme dans les jeux télévisés, juste le prénom, c’est plus sympa, plus jeune…), Lambert, donc, si vous y tenez, je viens juste, hier, de l’écrire, avant que vous ne l’exprimiez ! si vous aviez lu mon blog hier, ça vous aurait évité d’être “extrêmement énervé”.

Notons bien que “énervé” est uun adjectif curieux en l’occurrence ; j’aurais, moi, plutôt utilisé “choqué”, “étonné”, “déçu”… énervé ?… pas de quoi s’énerver, juste de s’indigner, s’interroger… bon, enfin bref.

Oui, Bref, Lambert et moi sommes d’accord : changez-nous les paroles, zut quoi. Le refrain, que Gainsbarre avait tourné en ridicule sur un rythme reggae (aux armes, etcoetera…) doit être revu. Evidemment, le sang impur etc etc… ça fait un peu daté !

Et puis chantons, sans brailler, en rythme,  d’autres couplets : tenez, étant gamin, dans mon pensionnat, nous chantions la “Marseillaise”, si si, dans la cour de récré, pas la main sur le coeur, mais au garde-à-vous, et avec conviction, et pendant ce temps-là on montait le drapeau, “les couleurs”, en haut du mât (de nos jours on se ferait foutre de notre gueule, on se ferait traiter de bouffons). On chantait toujours ce couplet :

Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté ! Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (bis)

C’est pas mal, non ? ça a de la gueule, comme dirait monsieur Montebourg.

Tibert

(Lambert…oh, Lambert ! http://www.tibertlechat.com : bonne adresse ! )

Des hymnes et des voix

Un rapprochement intéressant me saute aux yeux ce matin :

– madame Taubira ne veut pas chanter la Marseillaise, et de ce fait, se ramasse dans sa musette tout plein de commentaires indignés…

–  au concours de beauté de l’Eurovision, une travelotte/un travelo, c’est selon, élégamment nommé(e) ” Minou-Saucisse ” (conchita c’est la “petite concha”, et concha c’est en argot espagnol la moule : la chatte, quoi… ; wurst = saucisse, en teuton, c’est assez clair ?) remporte la palme, suscitant un twouitt enthousiaste de la Commission Europénne, qui a hautement apprécié cet “hymne à la tolérance“.

Donc, vous voyez le topo : les beuglantes disco et paillettes et le concours de mauvais goût, chevelure à la Dalida et barbe à la Gainsbarre c’est valable, c’est l’Europe ( si c’est ça l’Europe, je passe mon tour !) ; tandis que la Marseillaise, à voir tous ces vertueux twouitts anti-taubiresques et indignés, c’est l’hymne à la tolérance zéro !

Eh bien, je vais vous étonner : je soutiens notre Garde des Sceaux dans son argumentation sur cette affaire. D’abord il y a longtemps qu’on aurait dû changer les paroles. A quoi ça ressemble, en 2014, le sang impur qui abreuve nos sillons, je vous le demande ? Moi j’ai carrément décidé de le fredonner, cet hymne, au lieu d’en exprimer les paroles. Ou bien trouvez-nous d’autres paroles, ou bien qu’on chante un couplet moins daté, je ne sais pas, moi…

Mais moi, justement, j’ai la prétention de chanter juste… tandis que madame Taubira, elle l’avoue, chante faux ! et je puis témoigner, une Marseillaise braillée par des centaines de voix incertaines, discordantes, pas dans le rythme, c’est affreux. Qu’on délègue une belle voix, une soprano colorature, un baryton Martin, ce que vous voulez, mais un chanteur potable, pour entonner notre hymne, et puis qu’on l’écoute, avec ferveur si vous voulez. Et puis, évitons, hein, évitons les tenues façon Eurovision ; le ridicule ne tue plus, certes, mais la mocheté cultivée et le mauvais goût érigé en paradigme, moi ça me gonfle.

Tibert

PS : les représentants français à l’Eurovision ont fini bons derniers : je m’en réjouis. J’ai entr’aperçu des images de leur prestation : c’est encore pire de mocheté que la Moule-Saucisse, c’est dire. Allez, on oublie.

Normal va-tout

Je fus hier assister à un mitingue, un meeting de campagne électorale pour les Européennes. Par curiosité… le parti en question m’intéressait…. j’avais des questions à leur poser… “ils” avaient tracté, annoncé,  que des pointures nationales, – des vedettes, vrai de vrai, qu’on pourrait voir et palper en chair et en chaire, y seraient. Et elles y étaient, les vedettes, alignées en rangs d’oignons bien sages aux chaises d’orchestre, se faisant ch… à 100 balles de l’heure, et moi z’avec, car les orateurs-candidats beuglants, du Centre, du Grand-ouest, de l’Est…  se succédaient, à grands coups de micros saturés, “celles-et-ceux…”, “fiers de…”, “résolument pour…” etc. La salle communiait…

Mais, et les questions ? le débat ? quel débat ? y en a pas eu, de débat. Si c’est ça la politique, qu’ils aillent se faire cuire un oeuf. Allez, je ne vous dis pas quel parti, pour ne pas vous faire de peine.

Bon, je voulais quand même, avant de clôturer ce billet amer, saluer un homme. C’est assez rare pour le souligner, Normal-Président, c’est de lui qu’il s’agit, m’a étonné, hier, et en bien. Dans une entrevue télévisée et matinale d’une heure, il a trouvé le moyen de proférer des fadaises, certes, ça fait partie de l’exercice, mais aussi autre chose que des fadaises, genre c’est la faute à Sarko, ou à la conjoncture, et puis demain y fera beau, et autres airs convenus et connus.

Non, il a annoncé que pour la réforme des régions, il fallait aller vite, 2 ans maxi, et que ça saute ! Et reporter les élections régionales d’un an, pour ce faire. Eh bien, il a raison, là – ailleurs c’est moins évident ! Oui il faut aller vite, et, notez le, TOUS les présidents précédents, et de tous bords, ont molli devant l’ampleur de la tâche, bien que conscients  de sa nécessité pour dépoussiérer ce pays. C’est qu’il va falloir leur faire violence, aux structures et aux élus qui ronronnent, depuis des décennies, copieusement, benoîtement et très coûteusement sur notre dos. Et, naturellement, ils ont déjà commencé à rouspéter, les élus, qu’on les dérange, là… c’est bon signe, c’est là où ça fait mal.

Pour une fois, monsieur le Président (vous permettez que je vous appelle François ?) : allez, François !

Tibert

Bretagne et retournement

Il a fait beau” : c’est en substance l’excuse que j’ai trouvée auprès de ma louloute pour me justifier. Elle venait de me lancer : “dis donc, ça fait longtemps que t’as pas écrit sur ton blog !“. Et toc…

Eh oui ça fait longtemps, et mon vieux dernier billet a des airs de rance, mais que voulez-vous, y a rien qui m’inspire. C’est pas le temps, le temps ne fait rien à l’affaire. C’est le désert aride devant les yeux secs du blogueur que je suis, et je me trouve à peu près aussi démobilisé devant mon écran à blog que les ex-blogueurs-spécialistes en démolition anti-Sarko le lendemain de la victoire de l’anaphore à la sauce hollandaise : à quoi bon désormais ? et sur qui taper ?

Ben tiens, deux trucs tout de même :

Premio, les Bretons ont gagné ! ouais ! La Coupe de France de foot aux Guingampais… hier au JT de la 3, c’était LA nouvelle, le gros titre. Le glissement de terrain à 300 morts, la guerre civile en Ukraine, tout ça, du pipi de chat ! Guingamp a gagné, alleluïa ! J’ai regardé, j’avoue, la première mi-temps, avant de trouver ça idiot, et d’aller bouquiner au lit. Ce ne sont que des mercenaires, des types du Nord, de l’Est, des Portugais, des Africains, des… on se demande où est la Bretagne là-dedans. Sur 22 joueurs “bretons” avec plein de guillemets on devait dénombrer, en étant optimiste, 2-3 Bretons de Bretagne, chapeau rond et biniou en bandoulière. Alors, hein, si les Bretons ont gagné, c’est par abus de langage.

Deuxièmo : le retournement arrive, les enfants ! soeur âne, ne vois-tu rien venir ? attendez-voir, attendez-voir… ah si si, je vois, y a un retournement économique au bout là-bas, à l’horizon lumineux qui se profile aux confins du futur. En vérité en vérité il nous le dit, Normal-Premier l’a vu, lui, le retournement, comme il a vu, ravi, incrédule, l’inflexion de la courbe du chômage ; et il vient nous annoncer la Bonne Nouvelle. Et pauvres de nous, qui avons des yeux pour voir et qui ne voyons pas – en fait si, nous qui ne voyons que les prélévements qui poudroient et l’industrie qui merdoie.

Allez, il fait beau, et comme chante Aznavour, il me semble,effectivement, tout bien pesé, que la misère est moins pénible au soleil.

Tibert

Une qu'elle est bien bonne

On va causer de la loi. La LOI, telle qu’on l’applique en France. Ou plutôt telle qu’on ne l’applique pas. Alors ces messieurs-dames de là-haut nous en pondent une autre, plus carrée, plus dure… mais on ne l’applique pas. Etc etc. On empile des lois, qui ne sont pas appliquées.

Tenez : le Fig’haro du matin : “Un tiers des conducteurs [de voitures, NDLR] avouent téléphoner au volant“. Il existe une loi là-dessus : les Français n’en ont rien à cirer, et on téléphone au volant tant et plus, c’est bien pratique, bien qu’évidemment dangereux. C’est simple : si la bagnole devant vous se met à rouler plan-plan, flâne, zigzague un brin, ne cherchez pas : le conducteur / la conductrice téléphone.

Mais, au fait : il y a peu je suivais un débat à la radio sur la possible limitation de vitesse à 80 km/h que notre très  imaginatif Valls envisage pour les routes actuellement limitées à 90 km/h. Les pour, les contre, “… mais pas du tout ! si si ! je vous ferai observer que…” Evidemment, on a sorti de savants calculs pour démontrer qu’à 3 km/h, les chocs frontaux sont bénins. Mais passons aux aveux :

– Un contradicteur des répressifs à tout crin fait l’apologie de mesures non répressives et plus didactiques, et de contrôles renforcés sur l’alcoolémie, et fait observer qu’en Allemagne et au Royaume-Uni, les limites sont au dessus des 80 km/h, et que, nonobstant, les statistiques de morts sur la route sont meilleures que chez nous.

– Ah mais, répond du tac au tac le partisan de la limitation, ça ne vaut pas, votre objection, car dans ces pays les conducteurs sont disciplinés, eux.

Voilà : tout est dit. Puisque les Français enfreignent les lois, on en fait de nouvelles plus dures. Qui seront enfreintes. Et si, une fois, là-haut, ils se posaient la question : à quoi sert une loi qu’on n’a pas les moyens de faire appliquer ?

Tibert

La ligne bleue des économies gouvernementales

Impôts, taxes… taxes, impôts…

Quoi d’autre ? on se presse le citron, en haut lieu. Taxer les ronds de serviettes ? une “éco”-taxe sur les capsules d’eau minérale ? sur les boîtes en sapin déroulé de faux camemberts fabriqués dans le Poitou  ? on est au taquet, même Ségolène l’indéboulonnable, notre sparadrap du capitaine Haddock, le dit : ça suffit, la coupe est pleine, les Français sont au bout des prélèvements, à bout, exsangues.

Alors on change, on va faire des économies ! et ça, c’est totalement différent : c’est le gouvernement qui va faire des économies ! vous suivez ?

Je vous explique : au lieu de vous ponctionner ce que vous avez gagné, et trop c’est trop, “ils”  ne vont plus vous verser autant qu’ils vous versaient. Les prestations sociales, les retraites (pour lesquelles vous avez cotisé des années durant), les remboursements médicaux (pour lesquels vous cotisez tous les mois)… au rabot, les débours du gouvernement ! “ils” vont faire des économies. Tout de suite, dès que ce sera voté, et ça va douiller. Il faut juste trouver quelques ajustements, épargner les plus pauvres, et notamment les pauvres fonctionnaires, ça va de soi.

Mais, exemplarité oblige, “ils” vous annoncent que le train de vie de l’Etat, leur train de vie, va maigrir. Que leur millefeuille ubuesque et administratif, les armées mexicaines d’élus et de fonctionnaires territoriaux, tout ça va se faire mincir, qu’ils vont sabrer dans leurs “agences” opaques, innombrables (*), ruineuses et qu’on soupçonne pour beaucoup inutiles, voire parasitaires, le croiriez-vous ? “Ils” vont, eux aussi, faire des économies : à l’horizon… 2017 ? allez, 2017, 2019 ? pas tout de suite, il faut d’abord prendre le temps d’étudier la question, et puis que les élus soient d’accord, évidemment.

Tibert

(*) Ils ne savent même pas combien il y en a, de leurs agences, 1200, 900 ? tellement il y en a. Ah ça, on est bien gouvernés… pourquoi ne pas créer une Agence du Comptage des Agences ?

PS : c’est bien triste tout ça, mais je m’en fiche, ce soir je fête quelque chose. Cotillons, paillettes et confettis… et c’est privé, pas taxable. Quoique…

Adieu la goldoche

J’ai revu, 30 ans après, ce film ma foi possible à revoir, “Les choses de la vie”. Piccoli, Schneider, Massari, Bouise, évidemment, et puis Lapointe en transport de porcs sur pied, etc. Les répétitifs ralentis de Piccoli cramponné à son volant, dans son Alfa cabossée et vouée, on s’en doute, aux épaves. Mais ce film date terriblement :

– Il n’y a pas de radars, pas de bandes blanches continues et abusives, de zébras zébrant l’asphalte, de ralentisseurs, de panneaux hypnotiques 30 / 50 / 70 / 90 / 50 / 70 etc, et pas de ronds-points. Pas de rond-points ! vous vous rendez compte ? L’Alfa de Piccoli file comme le vent, il est en retard, et il n’a pas de ceinture de sécurité, évidemment. Lamentable… remarquez, il ne téléphone pas tout en conduisant : on n’avait pas encore inventé les mobiles.

– et puis surtout ça clope, ça clope, c’est ahurissant. TOUT le monde clope, les figurants comme les vedettes. On allume sa Gauloise au mégot précédent, on se tape trois bouffées entre la tomate en salade et le boeuf-mode, les restos sont boucanés, on sucre son petit noir au comptoir, clope coincé au bec et l’oeil gauche demi-fermé à cause de la fumée qui monte et pique. C’est le nuage bleu omniprésent. Qu’est-ce que ça a changé !

Au hit-parade, ce sont la Gauloise et la Gitane qui triomphent, dans “Les choses de la vie”. Allez, petite revue nostalgique :

La Gauloise (1910), sans bout-filtre, non mais ! et la “Disque Bleu” (1934), la Blonde tardive (fausse blonde !). La goldoche glorieuse, universelle, omniprésente, un symbole national, le paquet bleu avec le casque d’Astérix, le paquet bleu ouvert au coin sur toutes les tables : un mythe.

La Gitane (1927), sans / avec bout-filtre, et sa version “maïs”, que mon pépé rallumait inlassablement avec son briquet à essence fuligineux. L’étui cartonné coulissant, bleu foncé, nettement plus classe, et surtout plus rigide. Et la danseuse éponyme, dans sa longue robe fumée.

La Parisienne, alias la P4, pour les fauchés, quand on ne pouvait pas sortir de quoi en acheter 20 d’un coup. La Gauloise du pauvre…

La Balto (1931)… la blonde franchouillarde et son navire à la Christophe Colomb, bien avant le cow-boy Marle-Beau-Rôt

La Celtique (1933), le “gros module” pour les grandes bouches, le crédo du Léo (Ferré), “quand je fumerai autre chose que des Celtique“.

La Boyard (quand ?) et sa version maïs à peau jaune sombre, “gros module” aussi, et qu’il fallait sans cesse rallumer… un clope de mâle ! un clope gainsbourgien.

La “Egée” (1953) : disparue, plouf, tabacs d’Orient, comme la Fontenoy, la Favorite, la Ariel, la…

… la Royale (1956), de la clope mièvre, de minettes. L’équivalent-clope de la “Floride” Renault.

Et puis la débandade, les bouts-filtres à la durée de vie multi-centenaire que nos arrière-arrière-arrière-petits-enfants retrouveront sur le sable des plages – s’il reste des plages, et ces ersatz, la Gauloise “légère”,  comme on parle d’une femme légère, et d’autres, au menthol, au caramel mou… et puis c’est fini, la Gauloise va être fabriquée en Pologne, l’usine SEITA de Nantes ferme, mesdames-messieurs, et désormais  ce sera la Polakoise, pire qu’un crime, une erreur. Au fait, nous vous rappelons “qu’il est interdit de fumer dans les toilettes ; fumer dans les toilettes peut porter atteinte aux détecteurs de fumée… gnagnagna… passible de poursuites… blahblahblah“.

Tibert, les doigts jaunes de nicotine

Les maths politiques par (et pour) les nuls

Je sais pas si vous vous souvenez, entre les règnes  Chirac I (1995-2002) et Chirac II (2002-2007), on a longtemps débattu : “un mandat présidentiel, on reste à 7 ans ? ou on passe à 5 ? et ça s’est bagarré, 7, non 5, 7 ! 5 ! et c’est 5 qui a gagné, va savoir pourquoi, et Chirac II a donc duré 5 ans. Remarquez, 12 ans de Chirac après 14 ans de Mitterand, ça commençait à faire boucoup.

Mais, quand on y réfléchit, c’est idiot : pourquoi on n’a pas proposé  6 ? y a 6, entre 5 et 7, non ?  j’ai jamais compris l’ostracisme dont a été victime ce pauvre 6. Il était pas beau, 6 ? il puait du bec ? bon, il est pas Premier, 6, il est divisible par 2 et 3, et alors ? c’est ça qui les choque ? si vous avez une explication…

Mais y a plus fort. Je lis ça : ”

Si vous deviez redessiner une France avec deux fois moins de régions, comme Manuel Valls le souhaite, comment vous y prendriez-vous ? Commencez par supprimer 10 des 22 régions actuelles…

Bon, vous je sais pas, mais moi en divisant 22 par 2 (“deux fois moins de régions“), moi,  je trouve 11 ; monsieur Valls lui il trouve 12 !! (“supprimer 10 des 22 régions” : il en reste 12, zut quoi !) c’est de l’arithmétique gouvernementale de Gauche, ou on a changé de base ?

Remarquez, 12 régions ça paraît pas con. D’abord et surtout c’est pas 13 : vous vous rendez compte, si on avait 13 régions ? affreux, que des mauvaises vibrations. Et personne voudrait être dans la treizième. On ferait comme dans les avions, pas de rangée numéro 13 : 12, et hop on saute à 14.

Douze, c’est pas mal, comme les travaux d’Hercule, les apôtres, les mois de l’année… ça fait biblique, ça sonne bien. Mais, et la Corse ? et la Région Parisienne ? déjà ça en fait 2 qu’on peut pas bricoler, pas négociables, hors concours. Alors il en reste 10 “normales”, et invariablement à vouloir faire tout rentrer  je me retrouve à rattacher la Vienne à la Bretagne, la Haute-Garonne au Languedoc… c’est idiot, géographiquement parlant.

Alors les régions je propose d’en avoir 14 : 2 spéciales, les Corses et les Parigots, et la 13 ème  on en parle même pas, on la saute, comme ça ça fait 15, comme le Cantal. C’est bien, le Cantal, surtout qu’on va supprimer les départements – je suis sûr que Pompidou ça lui aurait plu.

Tibert, et huit font seize.

Pactonnes, pactons…

Je vous avais prévenus :  on va causer du PACTE. Qu’est-ce qu’un pacte ? (“1 pacte, c’est kwoua ?“), eh bien, le dico dit en substance que c’est une “convention solennelle entre 2 ou plusieurs personnes physiques ou morales“. Merci maître Cappélo, ça aide. Puissamment. Retenez bien cet adjectif, c’est solennel, un pacte, il faut de la solennité, sinon ça vaut pas. Cochon qui s’en dédit.

Travaux pratiques sur le pacte : ce matin, à la fraîche, monsieur Valls, qui en connaît un rayon en matière de pactes, “remplace le pacte de responsabilité par le pacte de confiance“, voir le canard qui nous en informe gratuitement. Qu’est-ce à dire ? (ça veut dire kwoua ?)

En fait, le pacte aurait dû être “de confiance et de solidarité“, comme débattu avec le MEDEF, en termes fort précis. Pas de croissance et de fermeté, de confiance et de charité, de déviance et de qualité, non. Confiance et solidarité, dans cet ordre. Le hic, c’est que juste quelques jours plus tôt, notre Valls (ah, l’Ayrault va nous manquer, je le sens)  avait dévoilé aux yeux éblouis de ses ministres et sous-ministres le pacte “de responsabilité et solidarité“. Vous suivez ?

Responsabilité –> confiance.

Solidarité, c’est bon, on garde.

La responsabilité passe à la trappe, et place à la confiance. On peut être irresponsable, ça ne gêne pas, mais en confiance, ça oui. La confiance solidaire, ça a de la gueule, comme dirait monsieur Montebourg. C’est quand même autre chose que la responsabilité solidaire, on sent bien la différence. Vous la sentez vous aussi, la différence ? hein ?

Tibert, confiant et solitaire