A quoi ça sert que etc etc…

On ne va pas en rajouter inutilement des couches, mais là tout de même ça vaut la peine de le noter : madame la garde des Sceaux est restée bien taiseuse durant les 3 jours que nous venons de vivre, prises d’otages, les Charlie-Hebdo assassinés etc. Islamisme, fanatisme religieux mortifère… nombreuses et nombreux sont “celles et ceux” (je cause comme un politicien) qui ont exprimé leur horreur, leur indignation etc. J’ai peut-être mal vu, mal lu, pas assez écouté, mais madame Taubira, je l’ai peu entendue – pas entendue, en fait. Assez inaudible… c’est son droit, évidemment.

Tenez, prenez Amedy Coulibaly, “très défavorablement connu des services de police”, comme on dit gentiment. Il (je cite ) “a entamé un périple de délinquant en 2000. Sa première condamnation intervient en 2001 (trois ans de prison dont deux assortis de sursis mise à l’épreuve pour vol aggravé). Ensuite, ce n’est qu’une succession de peines pour vol, vol aggravé, cession et détention de stupéfiants…” ; avant sa dernière affaire (projet de faire évader Ali Belkacem) “… il avait été condamné à six reprises pour violences, vol ou trafics d’armes et stupéfiants“.

Des  précisions sur cette dernière affaire (Le Monde) : “Les forces de l’ordre procèdent à des interpellations, le 18 mai 2010. Lors des perquisitions, les policiers découvrent, dans un seau rangé à côté du linge, chez Amedy Coulibaly, un lot de 240 cartouches de calibre 7,62 destinées à des fusils d’assaut de type kalachnikov. Cet épisode vaut à Amedy Coulibaly une peine de cinq ans de prison en décembre 2013. Il est libéré en mai 2014″.

Petit calcul : Coulibaly, multirécidiviste, était en prison “préventive” depuis l’été 2010. La condamnation à 5 ans en tient normalement compte, et, notons-le, il est libéré au bout d’un peu moins de 4 ans. Il a sûrement été exemplaire, bon taulard, modèle de comportement correct, et donc, forcément, bon petit gars, il est libre en mai 2014 ; 7 mois plus tard  en janvier 2015 il arrose les clients d’une épicerie casher à la Kalachnikov. Et la Justice ? ah elle a fait son boulot, la Justice, vous auriez pu dormir tranquilles, la Loi a été appliquée avec humanité mais fermeté.

Outre la nécessaire prise en compte d’une possible rédemption des fautifs – on ne sait jamais  – la prison sert d’abord, faut-il le rappeler, à protéger les citoyens d’individus qui, en liberté, seraient susceptibles de faire des grosses bêtises, de leur faire du tort. C’est un truisme, ce que j’écris là, mais les truismes, ça a du bon de les rappeler de temps en temps.

Tibert

L'herbe pousse, bon, et puis ?

La future putative loi Macron serait, selon madame Duflot, la rouge Verte (la verge-route ?) un Grand Bond en Arrière. Laissons à madame Duflot ses références mao, ses effets de manches, ses anathèmes posturaux et son racolage chez les gauches extrêmes: l’écologie est bien loin. Mais je voudrais ici, cher lecteur, mettre l’accent sur un des termes de cette loi : les transports. Le reste ? le reste, on peut aussi en causer, mais là, je vous cause des autocars. Monsieur Macron veut faire sauter les verrous qui interdisent pratiquement les transports par autocars, car verrous il y a.

Que la SNCF hégémonique ait bloqué, interdit, verrouillé pendant des lustres, toute velléité de créer des lignes d’autocars intra-frontières, c’est déjà infâme. On aurait pu le comprendre si le Service Public était complet et irréprochable… mais bernique. Et, soulignons-le, TOUS les gouvernements, droite-gauche confondus se sont acommodés de cet abus monopolistique. Mais la réalité est ainsi :

1° les lignes ferroviaires font la peau de chagrin d’année en année, et sur les lignes non-TGV encore existantes les horaires rétrécissent, les trains de nuit disparaissent, etc… bref l’herbe pousse de plus en plus drue entre les traverses des voies ferrées.

2° les grèves SNCF sont proverbiales, emblématiques : quoi de plus banal qu’une grève SNCF ? du quotidien, de l’ordinaire, du non-évènement. Pour un pet de travers, allez hop, une grève SNCF. Le service public ? le public otage du Service.

Et madame Duflot de nous entonner la pollution des autocars ! un autocar ça pollue ! mais pollue-ce autant que les 10 ou 15 voitures individuelles des occupants de l’autocar s’ils l’avaient boudé ? allons, madame Duflot, proposez-nous des trains qui roulent – qui re-roulent, devrais-je dire – des voies ferrées qui revivent (avec quel argent ?). Ou des autocars électriques, à hydrogène, à piles solaires, ou des tapis volants magiques, ce que vous voulez, mais la situation actuelle, hors les grandes agglomérations, c’est la voiture indispensable et obligatoire, car des autocars, il n’y en a pas actuellement, sauf les cars SNCF, évidemment !

Eh oui, pour aller d’Arlanc à Limoges ? de Clermont-Ferrand à Périgueux ? la voiture, ou la galère, ou la marche à pied. Je pourrais vous en citer d’autres. Malthusianisme imbécile.

Bon, bref, voilà, la loi Macron, pour les autocars au moins, je suis pour, violemment pour. Et tant pis pour notre belle SNCF que le monde nous envie, ça lui apprendra la concurrence.

Tibert

PS : j’apprends cet attentat ignoble contre Charlie-Hebdo… ma petite chronique plan-plan sur les autocars, c’est du pipi de chat. Que vive la liberté d’expression, en dépit des barbares.

Il était-t-un peu-tit navi-reu…

Oui je sais, je suis rare en ce moment ; c’est ce qui fait mon prix.

Au fait, si on ne vous l’a pas déjà souhaité : bonne année, hein ! et toutes ces sortes de choses. Et la santé ! ah ça c’est sûr, la santé, c’est ça qu’on vous souhaite.

Bon, passons aux choses sérieuses.

Tenez, en hors-d’oeuvre, vous devriez lire ça : c’est un gars qui vous explique comment, par quelle magie, les impôts ne vont pas augmenter en 2015 – parole de Président, juré craché – mais que vous allez encore un peu plus, justement,  cracher au bassinet, nolens volens. Quant à réformer les régimes spéciaux de fonctionnaires et assimilés, à restreindre le train de vie de l’Etat, vous pouvez flûter. Aux Calendes Grecques ! évitons les sujets qui fâchent.

Deuxièmo : c’est le dernier truc qui vient très fort, ça va être le must. Vous prenez un rafiot pourri, un cargo, un bananier, un porte-container… fourbu, hors d’âge, bon pour la casse. Il tient juste ensemble par les couches de peinture. Vous l’achetez une bouchée de pain, ou vous le louez, vous le volez, bref vous le prenez, vous y bourrez des centaines de “migrants” (les Syriens font très fort en ce moment, vu l’ambiance là-bas, ou les Somaliens, les Erythréens, les Lybiens, bref la moitié de l’Afrique et du Moyen-Orient) à 5.000 Dollars US chaque, payable en cash, vous les embarquez avec quelques packs d’eau minérale et des sandwiches pour quinze, direction grosso modo l’Italie – vers l’Ouest, quoi – vous abandonnez le navire à quelques encâblures des côtes visibles, et vous rentrez chez vous dans votre vedette rapide, les poches pleines.

Alors, évidemment, outre qu’on ne peut pas décemment couler le navire avec tous ses passagers à bord – ils ont payé, tout de même – et qu’il va bien falloir s’en occuper, on n’est pas des monstres, les héberger nourrir soigner etc, tout le monde clame qu’il faut poursuivre les salauds de “passeurs”, ces Tour Operators mafieux. Moi je pense que c’est assez facile, à supposer qu’on veuille le faire ! On ne largue pas un cargo dans la Grande Bleue comme un pédalo… les navires pourris, promis à la casse et au dernier voyage sont connus, répertoriés, on peut les suivre à la trace. Qu’est-ce qui empêche de le faire ? de surveiller les ventes de navires mal en point ? et les satellites-espions ? et si la NSA états-unienne surveillait ces gens-là, au lieu d’espionner mes emails douteux ?  bref, si l’on veut coincer et punir les coupables, ce n’est pas sorcier, ce me semble, c’est gros, un cargo.

Bon, c’est dimanche, faut que j’aille acheter mes croissants. Je vais en profiter pour sortir pisser le chien ; j’enfile mon survêt’, la laisse, des sous, la clé de l’appart’, je siffle le clebs, et à la prochaine.

Tibert

OK ce que je veux

On me vante tous les jours les merveilleux services de Gougueul. Gougueul par ci, Gougueul par là… on en a fait un nom commun, c’est dire ! Fermeture-Eclair, Frigidaire, Delco, Gougueul. Gougler : lancer une recherche à partir d’un certain nombre de mots-clés à l’aide d’un butineur et du moteur de recherche Gougueul. Sur mon bel ordiphone (*), il paraît qu’on peut poser des questions orales à monsieur Gougueul, après l’avoir hélé pour le réveiller. Hier, démonstration, on m’a traduit oralement une température Farenheit en Celsius, après avoir claironné “OK Gougueul”. Moi, tout bêtement, j’allais soustraire 32, puis diviser par 9 et enfin multiplier par 5 ; mais ce n’est plus la peine maintenant de savoir que la conversion Celsius-Farenheit est une fonction affine, de la forme Y=aX+b ; ce pourrait être une fonction hyperbolique, un développement en série, que sais-je ? un truc mystérieux, requérant pour toute traduction la magie opaque OK-Gougueul ou la lecture laborieuse d’une table de conversion enfouie au fin fond d’une bibliothèque poussiéreuse, telles les regrettées tables de logarithmes Bouvard-et-Ratinet de ma jeunesse.

Moi je vous le dis : pas OK-Gougueul. La moindre des choses serait qu’on puisse choisir son interjection, lancer à son ordiphone “Oh Jules””, ou “Vas-y Machin”, bref ce qu’on veut. On est tous là à faire les hommes-sandwiches pour la maison Gougueul, et c’est 1) pénible, 2) on peut s’en passer, et ça entretient les neurones.

Tibert

(*) Smartphone semble gagner sur  toute autre appellation -pourtant c’est très mauvais, tant la fonction téléphone de ces bidules envahissants est devenue secondaire.  Ordiphone a peu de chances de percer, je sais ; c’est juste pour montrer que l’anglais n’est pas une fatalité.

Bis repetita si tout va bien

Je ne l’avais pas écrit, mais voilà,  c’est fait : j’ouvre un blog sur LeMonde.fr. Quoi ? encore un blog ?

Eh non ce sera le même – en principe du moins – et vous allez pouvoir le vérifier de visu, chers lecteurs, en vous rendant sur le site…

http://tibertlechat.blog.lemonde.fr/

Si différence il y aura, ce sera,

– soit que j’ai oublié de reporter mes billets d’ici sur le blog “mondain”, ce qui ne devrait pas m’arriver, ou si ppeu, ou par autocensure, pas que j’aime ça, mais bon…

– soit que les modérateurs “moderato cantabile” du Monde, munis de leurs grands ciseaux, auront jugé ma prose impropre à la saine publication. L’hypothèse n’est pas si farfelue, et, tiens nous verrons bien.

Au fait, bonne fin d’année !

Tibert

Plus rien

Comme le gueulait le cher vieux Léo, cette graine d’ananar, “Il n’y a plus rien”. Plus plus rien. Tentant de trouver une information pertinente et de quelque épaisseur ce matin, je constate que c’est le grand désert. Ah si, la municipalité d’Angoulême retire des grillages anti-SDF qu’elle avait installés autour des bancs publics. Ahh enfin diront les SDF du coin, on va pouvoir coucher au chaud sur ces douillets bancs, depuis le temps qu’on en rêvait.

Voilà, c’est à peu près tout, à part, ah si, une Femen dépoitraillée avec slogans aux nichons et en anglais, sur la place Saint-Pierre, à Rome donc, où pourtant la langue officielle est l’italien. Puis-je suggérer aux Femen moyen-orientales, dans la même logique anti-obscurantisme, de parcourir pareillement dépoitraillées et peinturlurées en anglais les rues des villes placées sous l’administration débonnaire de Daech, du côté de l’Irak-Syrie ? là aussi il y a des curetons et des dévôts, comme à Rome, à la Kalachnikov près. Elles gagneront ainsi toute mon estime.

Il ne se passe décidément rien… mais bon sang, les journaleux seraient en congé que ça ne m’étonnerait pas plus que ça. Quand les journaleux sont en congé, vous n’êtes pas sans l’avoir remarqué (*), l’actualité retient son souffle et se tient à carreau.

Tibert

(*) façon alambiquée et ampoulée – où l’alambic rejoint l’ampoule – d’exprimer que vous l’avez sûrement remarqué. Mais écrit comme ça c’est quelconque, tandis que “…pas sans…” ça le fait.

Simplifions, fion, fion

Il faut faire plus simple, c’est ça qu’on nous dit, mantenant. Ce qui ne devrait pas ête trop difficile, s’agissant des méandres, arcanes, bizarreries de notre belle Administration que le monde entier nous envie ;-).

Y a qu’à, faut qu’on ! tenez, une qu’elle serait belle, de simplification. Ma copine doit et veut changer son passeport, périmé sous peu. Je vous raconte pas le parcours du combattant pour faire la photo susceptible de satisfaire les contrôles de police Etats-Uniens : un supplice. Pas sourire, pas plisser les yeux, pas bouger, pas pencher la tête, pas… bon, la purge, quoi.

Autre purge : le timbre fiscal de 86 euros, purge financière d’abord, excusez du peu. Où trouver un timbre fiscal de 86 euros ? facile, vous dit-on : les buralistes.

Premier buraliste de centre-ville d’une grosse métropole régionale : ah non j’en ai pas en ce moment. Et puis à la Préfecture ils ont changé le système pour s’approvisionner, il faut une heure pour y aller, c’est à perpette, pas pratique, pas le temps… voyez mon confrère, Machin.

Machin : ah non j’en ai justement pas, à la préfecture ils font ch…, faut aller les chercher au diable maintenant, en banlieue, pas que çà  à faire, voyez ailleurs…

Ailleurs : ah ben non j’en ai pas, faut comprendre, j’ai pas que ça à foutre d’aller en chercher à dâche, moi je bosse moi monsieur… faut en acheter chez les Impôts, c’est leur boulot, allez donc à telle adresse.

Bref : les buralistes font très clairement la grève des timbres fiscaux.

Je vous fais grâce de la séance d’achat du timbre aux Impôts : d’abord les heures d’ouverture au public, chuuut c’est top secret. Ensuite c’est Fort-Knox, et le Sous-Chef de Bureau en réfère au Comptable, lequel etc etc… et on finit, miracle, par se retrouver possesseur du Timbre ad hoc. Quatre-vingt-six euros, une paille, un prix d’ami.

Ca se traite à la mairie, les passeports, dans les grandes villes. A la Mairie, donc, la somptueuse Mairie pansue et flambant neuve, image forte du dynamisme qui… etc… etc… (et qui a coûté un bras aux habitants), inconsciente du drame qui s’est noué autour de ce timbre, la préposée aux passeports le colle tout bonnement dans le dossier, sans cérémonie.

Question : vu que c’est à au moins 75 % à la mairie que les demandes de passeport se font, pourquoi qu’à la Mairie il n’y a pas un guichet “timbres fiscaux” approvisionné ? il doit bien y avoir un fonctionnaire territorial qui s’ennuie dans son coin, sans affectation claire et entre deux congés de maladie (sans jour de carence) pour cause de déprime pour cause de désoeuvrement.

Question subsidiaire : pourquoi faut-il encore ces stupides timbres fiscaux ? un passeport c’est un produit fiscal “en soi”, non ? ça a un prix, on le paye – à regret, évidemment – mais grands dieux, pourquoi avec un timbre ? pourquoi pas avec une brouette de patates, tant qu’on y est ?

Tibert

Indécrottables

Indécrottables qu’ils sont, nos dirigeants élus. Economies économies, austérité, c’est l’antienne, mais chante beau merle. Les effectifs de la fonction publique ont encore grimpé cette année… et qui c’est qui va payer les avancements automatiques, les retraites “des 6 derniers mois”,  ceux – il y en a, je vous assure – qui sont payés à ne rien foutre, livrés à eux-mêmes par des chefs incompétents, et les absences aux petits oignons ?

Les effectifs de fonctionnaires augmentent encore, pas forcément chez nos ministres, où là, prudence, on veille à ne pas inflationner de manière visible… mais les Territoriaux ! mais les Hospitaliers !

Que les hôpitaux aient des besoins en personnel, certes, qu’ils embauchent ! mais qu’on  m’explique pourquoi il faut être fonctionnaire pour faire des piqoûses à l’hôpital… ratisser les allées de la Préfecture… touiller les pâtes dans les marmites de la cuisine centrale…

Donc, de plus en plus de fonctionnaires sans aucune nécessité de travailler sous ce statut – statut dès lors abusif, inique et ruineux. Et une insulte aux salariés du secteur privé, ces untermenschen.

Tibert

Et le dimanche, monsieur Rocard se reposa

Le dimanche ? le septième jour, en fait, d’après le Gros Bouquin. Le septième jour pour tous les Français, c’est dans la Loi, c’est le dimanche. S’il y en a qui en plus s’abstiennent de cuisiner, de conduire, d’appuyer sur le bouton de l’ascenseur le samedi, c’est du rab’, c’est leur droit, qu’ils attendent juste qu’un mécréant l’appelle, l’ascenseur. Mais le dimanche, REPOS. Ah la vacuité bénie du dimanche… pas de centre commercial à subir caddie aux bras, la cohue, les beuglantes des vendeurs, la rogne des caissières fatiguées, les achats stupides et compulsifs, et j’en oublie.

Il se trouve que monsieur Rocard est d’accord avec moi – ce qui n’empêche pas que nous divergions sur bien des points. Lui, le dimanche, tout comme moi, il préconise qu’on le garde pour glander, se cultiver, trottiner, flâner, dormir, cuisiner, bouffer, bref recharger les batteries et prendre du recul. Et surtout, il nous alerte :

J’ai un jour rêvé (*) d’une loi qui interdirait à tout homme ou femme politique de se rendre visible un dimanche. S’il se repose, s’il voit ses enfants, s’il fait du sport, c’est un mieux pour le bien public. Sinon c’est absurde, il se crève ! (…)  Nous sommes gouvernés en permanence par des gens épuisés“.

Nos gouvernants du PS sont épuisés : ça c’est un scoop. Et il y en a qui aggravent leur cas, vont s’épancher la nuit dans des bras illégitimes après une petite virée à scooter. Pas étonnant qu’ils broient du noir, qu’ils soient au bord du burn-out (le surmenage, l’épuisement, en français, mais avouez que ça fait nettement moins surmené, “surmenage”. Monsieur Dray, ex-trotskiste et néanmoins socialiste, crie au secours, clame que “la Gauche se meurt”. La Gauche se meurt de surmenage, monsieur Dray. Et surtout, la Gauche n’a plus rien à proposer que de fumeux projets de changements de société éculés comme de vieilles godasses. La Gauche se ferait du bien à abandonner ses chimères aubrystes, hamonesques, filochistes, et à redescendre sur terre. Elle y constaterait qu’il y a des gens fréquentables et sensés, utiles même, en dehors de la Gauche. Elle pourrait ce faisant profiter du dimanche pour glander, se rendre invisible – ce qui nous ferait aussi beaucoup de bien !

Tibert

(*) I had a dream, en français : comme quoi monsieur Rocard a des références littéraires.

PS – (Non, pas le PS, ras le bol du PS) : Post-scriptum. Je lis ça : “La 4G de Free descend dans le métro parisien“. Fort bien, mais si la 2G de Free arrivait jusque chez moi, j’aurais un abonnement qui  servirait à quelque chose. Je n’ai pas les moyens, moi, d’aller dans le métro parisien pour consulter mes SMS.

C'est trop, là

J’en ai marre, de ce système.

Il y a quelque lustres j’achetais le journal, en papier, si si, je le lisais, même. Le journal-papier, forcément, il n’y avait pas autre chose, à part les infos “la voix de son Maître” (*) à la télé et à la radio. Je me souviens avoir eu un rituel vespéral et quotidien, aller-retour sur ma mobylette de marque japonaise vers la gare de Perrache, à Lyon : à cette époque la gare centrale lyonnaise était à Perrache, avant que cet abruti de Pradel fasse du quartier Perrache, ses platanes, ses canis et ses boulistes, un grotesque noeud d’autoroutes bétonné et infernal. J’allais acheter “Le Monde” ; paru dans l’après-midi à Paris (forcément !) il prenait le train d’avant le TGV, ce canard, et s’étalait dans les kiosques lyonnais de Perrache vers les 18 heures. Un canard qui avait de la tenue, des articles bien documentés, pas trop évènementiels, bref de quoi lire pas con, et plutôt neutre politiquement ; les choses ont bien changé, c’est rose-bonbon, Le Monde, maintenant, repeint socialo bon teint. Mais bon, sic transit… la lecture du journal se faisait assis à table en touillant un café, ou sur le canapé, un fauteuil… bref je m’installais pour lire.

Maintenant si je n’y mets pas le hola on me réveille durant ma sieste, non seulement pour me formuler en un français approximatif la 925 ème proposition de m’installer, avec la haute bénédiction et le parainnage revendiqué d’EDF, des panneaux photovoltaïques sur mon toit – c’est toujours non, et allez vous faire foutre – mais aussi pour m’alerter sur le fait qu’UneTelle est passée à la télé les nichons à l’air ou presque (cliquez pour voir), qu’Untel a fait un pet de travers… C’est de l’événementiel, les gars, aucun recul, c’est nul comme info. D’où vient ce vent oblique ? quelles prémices ? ses effets immédiats, certes, mais aussi, les conséquences environnementales, politiques, sociétales ?

Il y a très longtemps, je faisais remarquer dans ce même blog que le mètre est LA mesure officielle de longueur internationale. N’en déplaise à ces obstinés crasses d’Etats-Uniens. Et on continue dans les dépliants de pub de chez nous à nous assommer de télés 46 pouces , de “displays” (des écrans, en français) 7 pouces 1/2 et j’en oublie (très exceptionnellement, on va nous donner la traduction en centimètres, par bonté). A quoi ça sert que je me pète le baigneur à écrire des billets ? hein ? il y a des blogs de partout, sur tout, maintenant. Des blogs écrits par des primates avec leur queue, des blogs techniques, des blogs religieux, culinaires, aventureux… comment faire entendre la faible, l’indispensable voix du Chat Tibert dans cette cacophonie ? je suis dans la situation du piccolo qui répète sa partition, coincé entre les percussions, le quatuor de trombones et le tuba. Franchement, il y a des jours où je me dis qu’il faudrait faire plus vendeur, mettre plus de cul dans mes billets. Un piccolo, soit, mais avec du cul, visible… et puis des rappels pertinents, discrets mais incitatifs, sur le  Système International de Mesures.

Tibert

(*)  media commerciaux : infos plus libres, mais la pub, la pub, la pub, ad nauseam.

Media gouvernementaux : propres sur eux, corrects politiquement,  auto-censurés, et sournoisement biaisés. Et tiens, un peu de pub, aussi…