O tempora, o mores !

Bon allez, ce n’est pas de moi, vous pensez bien. Je vous le traduis, ça vous évitera d’aller sur ce site, lecteurs non-latinistes, pour y trouver que c’est du Ciceron, et qu’il s’exclamait déjà  “Quels temps ! quelles moeurs !“, dans le genre indigné.

Donc indigné, ça oui, car 9-10 mois avant la Présidentielle monsieur Normal-Premier annonce pouvoir ouvrir généreusement les cordons de la bourse (cordons que d’autres que lui auront à tenir, “après moi le Déluge” donc) pour les classes moyennes qu’il a matraquées allègrement pendant quatre ans. Si si, nous assure-t-il, on peut baisser les impôts de deux milliards, l’an prochain, pour ces bonnes vaches à lait. C’est-y-pas du racolage de bas étage, ça, et putassier en diable ?

Indigné itou, car la Haute Administration Françouaîse, la HAF,  se livre dans toute sa morgue et  son cynisme en réintégrant benoîtement, après six mois de purgatoire, une de ses ouailles qui a fraudé et abusé des fonds qu’on pressure aux contribuables et des moyens qu’on lui octroyait. La Justice glisse sur la HAF comme l’eau sur les plumes du canard : ça ne la mouille pas. Le commun des mortels, le fautif banal aurait bien évidemment été licencié, viré “faute lourde”, avant tout recours aux tribunaux. Là, attention, il s’agit de la HAF, on se protège, on se soutient entre Hafistes.

Tenez, cette dame va reprende un job – un autre, quand même ; elle va bosser – je vous le cite, c’est savoureux,  le sujet vaut son pesant de langue de bois façon Bonne-Pensée, et fleure bon les émoluments à cinq chiffres ; il s’agit d’ “une mission rattachée au secrétariat général du ministère, consistant à piloter la double démarche de labellisation « égalité professionnelle » et « diversité ». Ah l’excitant pilotage d’une démarche de labellisation ! de labellisation “diversité”, dont je vous causais dans un précédent billet… vaste sujet… de quoi creuser… et profond… peut-être trouvera-t-on un jour le fond ?

Tibert

Qui chauffe le Pôle

Vous aimez “liker” ? J’en connais qui se cognent aux réverbères, les yeux rivés sur leur petit écran, les doigts pianotant fiévreusement sur la vitre du bidule chéri, le sourire extatique aux lèvres : la rue n’existe plus, ils causent sur Fesse-bouc… j’ai une copine, appelons-la Paulette, elle “actualise son profil” Fesse-bouc quatre fois par jour. Et que je t’ajoute une photo, et que je te remets un lien vers une page web, et que je te sors Urbi et Orbi une phrase creuse… elle y passe sa journée, c’est sa vie, ce machin, on se demande quand elle trouve le temps de bouffer. Grand bien lui fasse, direz-vous, après tout si elle y trouve son compte, si ça l’occupe, pendant qu’elle fait ça elle emmerde personne (*). Sauf que si, justement !

Sauf que ces fondus du Fesse-bouc font fondre la calotte glaciaire et fuir les ours blancs. Ce n’est pas de leur faute, notez, c’est la maison Fesse-bouc qui,  pour économiser l’énergie et réduire ses frais, a installé ses grosses bécanes informatiques au Pôle Nord, enfin, pas bien loin : au Nord de la Suède, près du Cercle Polaire, à Lulea. Electricité très bon marché, et surtout, refroidissement pas gratoche mais presque : l’air froid-froid ambiant est aspiré et utilisé directement pour réfrigérer les milliers de serveurs informatiques qui vous permettent de dialoguer dans le vide, de populariser vos pensées creuses, de répandre vos images sans intérêt et votre vacuité existentielle.

Et l’air polaire, lui, sort évidemment réchauffé de cette superbe installation de Lulea, mais ça tout le monde s’en fout. Réchauffé pour tiédir le Cercle Polaire, cuire la banquise et faire fondre les icebergs. “Le réchauffement climatique il est là“, mes amis, comme on dit dans le poste : ce ne sont pas les gaz à effet de serre – qui soit dit en passant nous coûtent la peau des fesses en taxes écologiques, c’est la planète Fesse-bouc et ses monceaux quotidiens de niaiseries oiseuses. Qu’on taxe donc Fesse-bouc : un euro la pensée stupide, la photo inutile envoyée aux “amis”. Moi je vous le dis, ça va se calmer, ça va cogiter avant d’envoyer des âneries sur la Toile. Et ça sera bon pour la planète. A tous points de vue.

Tibert

(*) Enfin, si quand même. Moi par politesse je l’ai conservée dans ma liste des “amis” avec plein de guillemets : eh bien N fois par jour la maison Fesse-Bouc me notifie, driiiiing,  que Paulette a diffusé sur son site une nouvelle niglerie. Pensez si je me précipite toutes affaires cessantes !

Des histoires de blonds

Nous avons Marine la  blonde ; les Ricains ont leur blond-jaune vif gominé Trump (Donald !! comment peut-on se prénommer Donald ? coin-coin-coin, le canard de Mickey, et sa Daisy…) et maintenant voilà le blond en épis hirsutes Boris Johnson, l’ex-maire de Londres, le Brutus de César-Cameron, qui lui a planté un couteau Brexit dans le dos. Le voilà donc ce blond supplémentaire, il ne lui manque que la gomina Trumpienne pour ressembler, physiquement et presque programmatiquement, à son pendant états-unien : mêmes analyses dégagées à la tronçonneuse, mêmes anathèmes putassiers, mêmes vieilles rengaines populistes. Et ça marche !

Et ça marche, sauf qu’à présent, déconsidéré, mis hors-jeu  et muni du couteau qu’il planta dans le dos de l’imprudent Cameron – monsieur Cameron : quelle idée d’aller faire un référendum sur un thème aussi diviseur, et sans argumentation solide ! –  Boris le blond se trouve maintenant comme la poule qui le trouve, ce couteau : qu’est-ce qu’il va bien pouvoir en faire ?

Tibert

 

La vraie bonne recette de la raie au porc

Vous prenez un aéroport (aéro…, pas aréo…) provincial qui vivote gentiment mais draine quand même une bonne partie de l’Ouest-Nord si l’on excepte Brest, très excentré : un aéroport, donc, provincial certes mais pas assoupi.  Un aéroport facile d’accès pour les gens de Nantes, Angers, Cholet, la Vendée, Saint-Nazaire… mais moins facile pour les Ille-et-Vilainais, notamment les Rennais… qui vont s’en foutre royalement, de l’aéroport nantais pour leurs trajets internationaux : ils vont avoir à l’automne 2017 leur TGV vrai de vrai à fond les manettes, la gare Montparnasse (à Paris) à 1 heure 15… Bien avant qu’un éventuel aéroport situé au Nord-Loire voie le jour. Resteront les vols “domestiques”, pardon, hexagonaux, bref l’héritage Air-Inter, et puis les vols charters des étés vers Ibiza, Agadir, Club-mèd etc.

Bref on le sait tous mais chuut ça ne se dit pas : cet aéroport nantais Nord-Loire est superflu, surtout avec deux pistes (une pour faire ch… l’autre), et donc c’est d’abord un projet inscrit dans l’enflure et les dépenses  inutiles, ensuite un projet aux bénéfices annoncés débiles : évidemment que ça va créer des tas d’emplois (pendant la construction,  ensuite pas grand-chose de plus que l’aéroport actuel), mais je fais aussi bien et facilement : un projet encore plus idiot, vous creusez un énorme trou, puis vous le rebouchez bien soigneusement, que ça ne se voit plus : vous avez dépensé des sommes somptueuses et créé des tas d’emplois. Magnifique !

Et donc comme le dossier est bloqué – au point qu’au gouvernement c’est une pomme de discorde entre socialos-bétonneurs et écolos-zones humides, on a monté un référendum pour savoir ce que décidait le bon peuple de Loire-Atlantique ! Où les votations citoyennes des Suisses font des petits… en fait les gens du 44 ont répondu en fonction de deux critères, outre les credos politiques :

  • suis-je ou serai-je importuné par le passage et le bruit des avions ?
  • Irai-je plus ou moins facilement prendre un avion ?

Et ils ont répondu, les habitants du 44, et majoritairement – autour de 56 % – que, OUI, ils préféraient le bruit des avions au dessus de Notre-Dame-des-Landes, et que pour y aller on verrait bien (vu que rien n’est encore prévu ). Mais là où c’est rigolo, c’est que ce grand ramdam ne sert à rien. Car les “perdants” disent que c’est un référendum en peau de lapin, que ça vaut pas, que de toutes façons c’est juste consultatif, biaisé, et qu’ils restent contre, et que le béton laid et nuisible ne passera pas.

Donc alors “on fait quoi” maintenant, comme ils disent dans les talc-chauds ? car de deux choses l’une : ou bien NDDL est un projet national stratégique et ce ne sont pas douze salamandres vertes, sept agriculteurs et quelques dizaines de zadistes qui doivent pouvoir bloquer ce dossier vital ; ou bien ce n’est pas stratégique, et on a d’autres priorités que de gaspiller l’argent public pour flatter l’égo des patrons de la Chambre de Commerce de Nantes, et alors à quoi bon un référendum ? pour avoir l’air d’une poule qui a trouvé un couteau ?

Tibert

Qu’ils hissent le grand cacatois

Et puis qu’ils larguent les amarres, marre… cap à l’Ouest, tournant le dos à ce continent indécrottable qui ne les mérite pas. Néanmoins et cependant, que prospèrent et yop là boum les liens commerciaux indéfectibles qui permettent de continuer à faire du bizness juteux, zone de libre échange, la City, toutes ces sortes de choses : pas de problème, ça ils aiment.

Reste que l’Europe, allégée des Grands-Bretons, va illogiquement et toute honte bue continuer à user et surtout abuser de la langue que leurs cousins d’outre-Atlantique ont imposée au monde. L’Europe, une armée de traducteurs simultanés ou non, mais au quotidien la langue d’un pays non-membre de l’UE. Cherchez l’erreur… les Irlandais ? ah certes les Irlandais, Européens, eux. Ils la parlent, effectivement, après la langue celte ( celtique ? ) officielle. Ce n’est pas pour autant le grand amour ! et on les comprend, vu leur lourd passé / passif commun.

Tibert

PS – le surlendemain : à Bruxelles-une-fois, on a également constaté que le seul pays de l’UE ayant déclaré la langue anglaise comme sa langue est le Royaume-Uni. Il n’est plus là ? il n’y a plus de locuteur anglais à Bruxelles, ce n’est donc plus une langue de travail de l’UE. Cf l’Express avec cet article.

Oui mais non, enfin si, peut-être ?

Je voulais vous entretenir du débat qui parcourt les cercles gouvernementaux : autorisera-t-on les syndicats – et les casseurs qui vont avec, forcément, il y a toujours les casseurs avec – à manifester ? ou pas ? grave question. Les manifs furent longtemps interdites, manifs “politiques” bien entendu, et les 8 morts du métro Charonne en février 1962 étaient des manifestants “interdits”, en ces temps où la fin de la guerre d’Algérie n’allait pas sans soubresauts. Ici c’est une manif “syndicale”, pas “politique” ; à vrai dire en l’espèce sur la Loi Travail si vous y voyez une différence c’est que vous êtes capables de distinguer un poil du cul dans la pénombre à 200 mètres. Mais bon c’est comme ça, en principe c’est une manif “syndicale”, donc grands dieux pourquoi interdire à des syndicats de défiler, hein ? il y a juste à prévoir le budget des réparations après le passage des casseurs – c’est révoltant mais on finira bien par s’habituer.

Reste que la valse-hésitation oui mais non enfin si mais pas du tout, ça fait désordre. Vous l’autorisez ou pas, cette manif, mais zut quoi, sachez ce que vous voulez, là-haut.

En fait je voulais vous parler de cette manif autorisée après avoir été interdite, mais bon, je lis que le parti des Républicains a validé ses listes de candidats pour les législatives de 2017, après la Présidentielle. Et coucou qui est validé sur la liste ? monsieur Patrick Balkany, maire de Levallois-Perret et accessoirement député du coin (*). Attendez les gars, vous rigolez ou quoi, ce type est mis en examen pour fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale, corruption passive et déclaration mensongère… on n’a décidément aucune pudeur, au LR ? ou alors y a un truc, ou je sais pas, moi…

Tibert

(*) En principe à partir de 2017 fini le député-maire : cumul pas possible. J’aurai vécu assez longtemps pour voir ça si j’atteins 2017.

PS – (Le lendemain)  je lis ceci dans Le Parigot-sur-Toile : c’est assez éclairant sur la façon dont la bonne ville de Levallois-Perret est gérée… les proches collaborateurs, ça se soigne, ça se bichonne.

Anatole France habite à Manhattan

Malgré le foot omniprésent, malgré ses mètres-cubes de bière et ses hooligans débiles et violents, malgré les pétages de plomb de quelques leaders syndicaux que l’éventuelle future Loi Travail “spécial secteur privé” empêche de dormir, malgré les grèves à répétition de “certaines catégories de personnels” contre la même Loi Travail qui justement ne les concerne pas, malgré les assassinats islamistes artisanaux – fin de mon anaphore,  virgule – on passe le Bac’ en France en ce moment.

Oh mais c’est que c’est dur ! et ça rouspète sur les “réseaux sociaux”. Il fut une époque où les réseaux sociaux n’existaient pas, et ça ne rouspétait pas, ou si peu. Par ci par là, rarement, localement, des pétitions, des protestations, mais dans l’ensemble on fermait sa gueule, on potassait son programme, on serrait les fesses et on attendait les résultats. Il est vrai que les taux de succès ne dépassaient pas 70 % en 1970, contre 91 % maintenant. Vous vous rendez compte ? seulement 9 % de mauvais élèves en 2015, et les profs se plaignent !  Mais s’ils réussissent en masse, s’ils sont savants comme jamais, nos bacheliers sont râleurs.

Tenez, au bac de français, option S : “«La question de l’homme dans les genres de l’argumentation, du XVIe siècle à nos jours», avec des extraits de Victor Hugo, Paul Eluard, Emile Zola, Anatole France. Qui c’est ce mec, là, Anatole France ? une station de tram, ouais, mais ?…(*)

Tenez encore, pour l’anglais, une pétition circule pour qu’on retire un texte du bac, texte qui «relevait d’une certaine complexité au niveau du sujet et nécessitait d’une certaine culture». Sachez qu’on demandait de nommer – en anglais, of course – la ville où se situe le lieu nommé Manhattan, ce qui, vous l’admettrez, “nécessite une certaine culture”. Réaction d’une lycéenne : “J’ai perdu du temps à réfléchir si Manhattan était une ville, alors qu’on est censé parler anglais, pas connaître la géographie des États-Unis !“.  Si je suis sa logique, face à l’abominable et traditionnel problème de certificat d’études primaires, robinet qui coule et baignoire qui fuit, je m’insurge à juste titre : zut quoi, c’est n’importe quoi cet exam, on passe l’épreuve de maths, pas le CAP de plomberie !

Tibert

(*) A contrario, extasions-nous sur la vaste culture de ces potaches qui tutoient Hugo, Zola, Eluard. Il faut savoir positiver.

Y a sûrement un truc

Je comprends de moins en moins ce que signifie “état d’urgence”. On manifeste en masse, on se réunit sans aucun problème (y a-t-il des fouilles avant d’entrer dans les cortèges ?), on caillasse les flics, on casse tout à Paris, le tout dans le cadre de l ‘ “état d’urgence”. Qu’est-ce que ce serait dans un cadre normal !

Et puis décidément y a un truc : pour que la CGT et FO pètent les plombs comme ça, brâment comme des écorchés vifs, eux dont l’essentiel des forces grévistes n’est pas visé par la Loi-Travail alias El-Khomri – cette loi ne concerne que les salariés du secteur privé et tout le monde a l’air de trouver ça normal – il y doit y avoir une épée de Damoclès, une torpille, une bombe anti-FO, une mine anti-CGT dans cette loi ? où est le loup là-dedans ? quelle est la VRAIE raison de ce ramdam ?

Tibert

N’oublions pas QQIAAP, et plus si affinités

L’effroyable massacre d’Orlando aux USA, qui démontre – mais est-ce bien nécessaire – l’aberration d’une politique qui permet à tout un chacun de  détenir légalement un fusil d’assaut avec les munitions ad hoc, a évidemment donné lieu à des salves de condoléances officielles. Notre Moi-Président a, semble-t-il, fait une boulette à cette occasion, ou plus probablement dit une boulette qu’un “nègre” lui avait écrite : “L‘effroyable tuerie homophobe d’Orlando a frappé l’Amérique et la liberté. La liberté de choisir son orientation sexuelle et son mode de vie “.  Bronca des LGBT et associés : quoi, nous “choisissons” notre orientation sexuelle ? elle est raide, celle-là !  n’importe quoi…

Ouups ! le Normal-Président a rectifié son touïtt, plus conforme aux thèses en cours : sachons-le, on ne choisit pas d’être homo (“gay” si vous y tenez, mais c’est triste pour la gaieté), bi, trans, etc etc…, on est comme ça, comme on est blond, poilu ou pas, râblé, etc.

Cette rectification étant faite, je me suis aperçu que le sigle des non- conformités à l’hétérosexualité dominante tient du langage agglomérant, comme l’allemand, “ZweiUndSiebzigTausend“. Moi j’en étais resté à LGBT, ça suffisait à ma petite encyclopédie perso, eh bien “Le Monde” a tout cassé, il y aussi un Q !  LGBTQ. Le Q, c’est soit Queer, soit Questionning. Queer ? voyez ce mot dans le dico, c’est assez tordu, louche, peu clair. Questionning, c’est plus facile, c’est le  genre “Où suis-je ? où me situé-je ? dans quel état j’erre ? “, etc. Avouez que sur le plan sexuel , le questionnement se défend.  Qui sommes-nous ? d’où venons-nous ? où allons-nous ?

Et la  totale, du moins c’est l’état actuel de l’art, c’est, nous dit-on, tenez-vous bien, le LGBTQQIAAP.  J’explicite : QQ, vous  savez ce que c’est maintenant ; voir plus haut ; QQ, comme ça il n’y a pas de jaloux. Et le I ? “intersexué”, bref entre les deux.  A ? les A-sexuels (ceux que le sexe rebute, qui s’en passeraient volontiers : ça existe, c’est une orientation sexuelle) ; l’autre A ? les Alliés (les compagnons de route, en quelque sorte). Et il reste les P : les “pansexuels”, qui prennent tout comme ça vient, sans a priori.

Dépêchez-vous de le mémoriser, ça va sûrement encore s’allonger. Pour le moment on en est là, 10 lettres c’est encore gérable, après il va falloir inventer un mot, un concept. Bref un terme qui signifie LGBTQQIAPP etc etc, mais qui se prononce sans avoir à sortir son pense-bête pour éviter de vexer une des composantes ; ce sera sûrement plus confortable. C’est à vous  : quel doux mot pour désigner commodément et synthétiquement les LGBTQQIAPP ?

Tibert

De l’impossibilité de dormir la Nuit, Debout

On l’a vu ou on l’a entendu dire, certains mammifères quadrupèdes dorment debout ; le cheval, bien entendu, mais pas que. Ce qu’écrivant je me demande si c’est bien confortable ?

Mais bon, je vous cause de ça parce que j’ai lu dans un article de canard – le Figues-haro, en l’espèce – que  dernièrement des “veilleurs” se sont affrontés à des “nuits-deboutistes”. C’était le début de la nuit, bien entendu, et ces veilleurs – qui restaient éveillés, donc – avaient eu la riche idée d’aller place de la République – ça  se passe à Paris, what else ? – rencontrer ceux qu’ils supposaient Debout la Nuit, donc logiquement en état de veille, puisque l’être humain ne peut pas rester debout s’il dort, sauf si on lui raconte des histoires à… bracadabrantes, justement. Mais pourquoi les rencontrer ? pour causer entre éveillés, pardi, la nuit rapproche, pénombre, intimité et tout et tout .

Erreur ! castagne et chasse à l’homme en fait de dialogue, tant le nuitdeboutiste hait le veilleur. Non parce qu’il ne dort point, ça ça lui va, mais parce que c’est juste inconcevable en ce lieu, place de la République :  il veille à droite, horreur et putréfaction. La place de la République, sachez le,  ne peut accueillir que des palabres de gauche – modérément les positions modérées, plus volontiers les radicales. De fait, les nuideboutistes ont marqué leur territoire, tels Médor et Fido, et montrent les crocs à qui n’est pas d’la bande. Il faut s’appeler Finkielkraut pour en sortir sans “coups de lattes” ; là en l’occurrence coups de lattes il y eut, et visite aux urgences de l’hosto voisin.

Bref les “veilleurs” se sont repliés, chassés par le nombre, n’ayant pu entamer un dialogue que l’on aurait pu espérer fécond. A lire moi-même l’article dont je vous entretiens,  j’ai appris avec plaisir que la Nuit Debout  comporte un “Pôle Sérénité”. En somme, si vous n’avez pas les idées pile-poil dans le sens nuitdeboutesque, et pour préserver votre intégrité physique, adressez vous donc au Pôle Sérénité, si du moins vous pouvez les identifier à leur air serein : ils “ne prendront pas la responsabilité d’assurer votre sécurité”, mais vous proposeront de vider leurs lieux, bref de vous barrer fissa. En somme une version édulcorée de “la valise ou le cercueil”.

Tibert