Quand Le Chat fabule

Il était une fois un roi… Roi 1er, c’était son nom. C’était une époque où les paysans étaient légion, pas comme maintenant, évidemment. Ce roi ponctionnait à fond à fond, gabelle, impôts et taxes divers et variés, et ponctionnait surtout les plus riches, c’était un roi social, si l’on peut dire – il prenait l’argent oùsqu’elle était, pardi. Fallait bien alimenter son train de vie et celui de sa cour !

Le roi mourut, comme tout le monde, et fut remplacé par son fils, Roi II, what else ? fils qui entreprit d’octroyer des terres agricoles aux grands propriétaires fonciers de l’époque, qui en avaient déjà pas mal, des terres ! stupeur et sidération chez les moyens et petits paysans. Comment ! qu’est-ce donc ! il fait des cadeaux aux riches ! et sans contrepartie aucune, ma parole ! c’est le “Roi des Riches” indéniablement, Roi II, ah ça Roi 1er aurait jamais fait comme ça. Ce qu’apprenant, Roi II fit déclarer par son service de comm’ – les gardes champêtres locaux, en l’occurrence –  que, chers sujets, vous avez la mémoire bien courte ! et vu que son père avait ponctionné les plus riches de manière déraisonnable, obstinée et quasiment stupide, il ne faisait que de rendre partiellement ce qui avait été prélevé “à la hache”, en quelque sorte.
Moralité : quand on donne c’est parfois parce qu’on a beaucoup pris – trop pris !  en fait, on rend… faut regarder ce que ça fait globalement, au total et au bout du compte ; c’est clairement plus honnête.

Tibert

Celzéceux et tout’zétous, etc

Je reçois un canard électronique “bio” d’une coopérative de consommateurs de l’Hérault… extraits : “vous avez répondu présent·e·s” ; “Elles et ils ont 3 missions” ; “beaucoup se sont improvisé·e·s, peintres, électricien·ne·s, menuisiers, informaticien·ne·s“… : voilà où l’on va, et notez bien qu’hélas il n’existe pas encore de menuisières, mais on devine que le rédacteur (ou la rédactrice ?) de la gazette en question a dû mûrement peser la chose avant de renoncer.

Bref ça devient de plus en plus con – adjectif qui fait référence à une partie – de genre mâle – spécifique du corps de la femme, allez comprendre. J’ai ouï dans la même veine monsieur le Président Macron hier soir, cerné par trois journalistes myopes et au ras des pâquerettes, obnubilés par les grossièretés supposées proférées par icelui (“foutre le bordel…”). Ils ont en vain tenté de lui faire honte de son langage de charretier (langage “familier“, répliquait-il) : il n’a rien lâché là-dessus, et tant mieux, il a eu raison. Mais parallèlement il nous a éblouis de sa sûreté dans ces formules virtuoses, “celles et ceux“, “les Françaises et les Français“, “toutes et tous“, et j’en passe, il n’en loupait pas une : confondant ! il rejoint ainsi haut la main l’éditorialiste de la gazette bio de l’Hérault (c’est pareil au masculin et au féminin, éditorialiste, nananè-re !). Gageons que les Françaises (et les Français, alors ?) sont ravi-e-s de se voir ainsi mis-e-s littéralement en avant, cité-e-s systématiquement les premièr-e-s (c’est d’un chiant, ces simagrées scripturales !) : c’est que ça change tout ! et notamment la grammaire, mais la grammaire, bof…

Tibert, sans Tiberte, eh oui.

PS – On me dit : “Et Weinstein ?? et le harcèlement ? et “BalanceTonPorc” ? oh eh… doucement ! Une prochaine fois.

 

Le mythe décisif

Le Monde vous l’annonce, “Le gouvernement veut que les services publics changent d’ère“. Pas “changent d’air“, quoique le changement d’air fasse aussi du bien, s’il est moins rassis, confiné. Eh oui, dans la foulée des travaux d’Hercule-Jupiter (ou Sisyphe ?) qui a semble-t-il entrepris de dépoussiérer tout ça, il va falloir que l’Administration se secoue les puces – c’est plus facile à dire qu’à faire, cinq millions de poilus ça ne manoeuvre pas comme un quatuor.

Il est clair – sauf à ceux qui ont des “peaux de seauces devant les yeux” – que des gains substantiels de productivité peuvent être espérés, surtout si l’on s’avise enfin d’arrêter de tout faire compliqué. Et puis qu’on sache sous-traiter proprement au lieu d’entretenir à grands frais et bichonner des effectifs déraisonnables de fonctionnaires qui, ayant réussi un concours dix-huit ou vingt-sept ans plus tôt, sont ici et là désoeuvrés, pas à leur place, mal employés – incompétents même, des fois, ça s’est vu.

Reste que tout ça va laisser des cadavres sur le carreau : la phalange chenue des “pas adaptables à l’internet”. Ils ne sont finalement pas si nombreux, et je vois tous les jours des “vieux” – pardon, des séniors – armés de leur smart-faune ou de leur bécane et sachant s’en servir. Mais il y a, il va encore y avoir de la casse, et comment l’éviter ? il faudrait, pour ne laisser personne en rade de l’internet, 1) faire arriver partout la Toile à vil tarif, et c’est très loin d’être fait ; 2) diffuser à bas prix itou et faire connaître des outils simplissimes – pas Winblows 10, houlala ! – dans le genre Minitel du XXI ème siècle, “3615 JeMeBranche” avec graphisme, couleur, souris, robustesse… on n’en a pas pris le chemin.

Bon, allons, ça ne bouge pas que dans le bon sens, ça tangue un brin, mais ça bouge : ça change !

Tibert

 

Mieux vaut un p’tit Chez-Soi

… qu’un grand Chez-les-Autres, c’est bien connu. C’est ainsi que la Yougoslavie a donné naissance – dans la douleur ! – à la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, le Kosovo, la Macédoine, la Serbie… ai-je oublié quelqu’un ? des états étriqués, mal foutus, certains sans accès à la mer, quasiment pas viables, d’autres qui se sont taillé la part maritime du lion (la Croatie), et puis des cadavres en pagaille.

La Catalogne veut devenir indépendante ? et alors quid de la Corse, et le Pays Basque, et puis la Lombardie, la Savoie, la Bretagne, les  Flandres, et puis et puis… et pendant ce temps-là d’autres rament pour faire de l’Europe une entité crédible, reconnue et suffisamment puissante pour tenir tête à la Chine, à la Russie, aux USA et autres super-puissances en fonction ou en devenir.

Au total l’émiettement des états est contre-productif, suicidaire. Ce qui se pose, c’est la question de la survie des cultures, des langues, de l’espace de vie auquel on est attaché, face au rouleau compresseur planétaire des malls, des factory-outlets, des blockbusters fabriqués comme des petits pains chez Bixar, des meubles soi-disant de design suédois, tous pareils, achetés dans des giga-stores de couleur bleu foncé, des burgers standardisés gluants de ketchup au colorant E-quelque chose, et puis évidemment l’inévitable sirop de glucose ! (*) Combat sans fin, qui vaut qu’on se batte, mais de là à faire sécession ?

Tibert

(*) J’achetais mes bières dans les marques Pelf… et puis Kr…16.. et d’autres ; j’ai découvert que maintenant ils y mettent du sirop de glucose ! je boycotte désormais Pelf… et Kr..16.. : faut pas nous prendre pour plus cons qu’on n’est.

Clivant !

Le clivage c’est en principe à base géologique façon ardoises schistes etc… mais depuis que messieurs Mélenchon et Valls se lancent des “ignoble”, “fachosphère” (*) et autres épithètes de volatiles à la margoulette, c’est très tendance. Ils sont clivants, messieurs Valls et Mélenchon.

Mais je cause ici d’un autre truc très très “clivant”, un article dans le Monde : monsieur Piketty, économiste très encensé – il est de gauche mes chers amis – vilipende monsieur Macron : “La suppression de l’ISF, une faute historique“… notez bien, c’est un article payant, on n’en profite gratos que pour 30 %, mais c’est toujours ça. Bref, Piketty s’exprime comme si Macron voulait supprimer l’ISF, ce qui n’est pas le cas : il est clairement dit en haut lieu qu’on va le modifier, en modifier l’assiette pour taxer essentiellement le patrimoine immobilier… arrghh ! pas touche ! s’exclame monsieur Piketty,  l’ISF sous sa forme actuelle est inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité et doit rituellement stigmatiser et ponctionner le riche (le foyer riche, vu qu’il frappe le couple “riche” à 1,3 M€ à deux, et le célibataire “riche” à 1,3 M€ à lui tout seul, tout pareil et au même tarif) jusqu’à la dix-huitième génération, sinon ça vaut pas. Comme quoi quand on ne veut pas entendre ce qui est dit, monsieur Piketty, il suffit de faire semblant d’être sourd et de clamer autre chose.

Et comment perçoit-on la clivance, la clivitude, le… caractère clivant d’un papier ?  au nombre de réactions des lecteurs ayant droit à la parole – ceux qui payent, les abonnés. Combien de réactions ? 485 à l’heure où je vous cause. Monstrueux ! un article plan-plan du Monde, ça vous fait dans les dix-quinze réactions, un truc qui interpelle, cinquante… alors quatre-cent-quatre-ving-cinq, imaginez… un volcan de réactions, et naturellement on s’étripe : “ISF débile et contre-productif“, “impôt idéologique, purement symbolique, mal foutu” versus “Saint-ISF priez pour nous“, “les riches paieront jamais assez” etc.

Personnellement j’ai renoncé à bouquiner plus de cinquante commentaires des lecteurs (on lit en commençant par les derniers arrivés) : les thèmes sont itératifs, je les ai cités plus haut, pas la peine de tartiner plus avant. Ma religion est simple : je n’en ai pas ! l’ISF n’est pas un sujet mystique, contrairement à ce qu’on lit un peu partout. LA SEULE question qui vaille, c’est de savoir si l’ISF rapporte efficacement des sous ou au contraire fait fuir les “riches”, appauvrissant le pays, auquel cas il faut le revoir. Le reste n’est que fumeuses badernes sociétales et vaines querelles idéologiques.

Tibert

Pourquoi une sphère plutôt qu’un cube, une pyramide, un cylindre, un tronc de cône ? c’est rond, le fascisme ? (pardon, le fâchisme) ?

 

Carrosses et charretiers

Tout d’abord, un rappel : la Catalogne qui veut se proclamer autonome, c’est aussi la Catalogne qui se veut République, eh oui, quand l’Espagne, comme la Grande-Bretagne, la Suède, la Norvège, le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas – et la Belgique, donc ! que j’allais oublier – s’obstinent au vingt-et-unième siècle à bichonner luxueusement des bouches inutiles. Monarques d’opérette certes et bien inoffensifs, experts en inaugurations de plaques commémoratives et en défilés chamarrés dans des carrosses à bourrins… la Catalogne revendicative n’en veut plus, de ces vieilleries : qu’ils soutiennent ou pas cette volonté autonomiste – qui pose, il faut le dire, bien des problèmes et suscite des tas de courants d’air pas forcément bienvenus – les Espagnols sont ici clairement appelés à se moderniser. On comprend d’ailleurs fort bien que le roi Felipe VI tire la gueule et vilipende les Catalans autonomistes : c’est son job qui est menacé !

Et puis, tenez : “Y en a certains, au lieu de (…) foutre le bordel (…) ils feraient mieux d’aller regarder s’ils peuvent pas avoir des postes…” : c’est ainsi que notre Président s’exprimait en petit comité – mais il y avait des micros, comme quand Sarkozy lançait mezzo voce  “casse toi, casse toi, pov’ con” – lors d’une visite à une usine corrézienne, où des syndicalistes de GM&S vindicatifs et bruyants étaient venus en voisins “foutre le bordel“, selon ses termes.

Et alors ? et alors on ne peut plus rien dire mezzo voce !!  il y a des micros partout pour répéter, déformer, amplifier. On le sait tous (toutes-zet-tous, dirait le Président), on la pratique assidument, la trilogie MPF, “Merde Putain Féchier” est omniprésente dans le discours national, tout comme pour l’apéro c’est la trilogie PPW, “Porto Pastis Whisky (*)”. Des emblèmes nationaux, en quelque sorte. Que notre plus éminent compatriote s’y adonne, je trouve ça normal et très humain, allez, disons le, “républicain”. Evidemment, si un roi s’exprimait comme ça, on réprouverait : inadmissible, scandaleux… voyons, Emmanuel Premier, tenez-vous un peu, quel langage de charretier !! eh non, c’est monsieur Macron, le type qui loue au 55, rue du Faubourg Saint-Honoré,  qui cause, là, nuance !

Tibert

(*) Tout de même, la fine à l’eau, ça vous a une autre gueule que le whisky, mais essayez donc de commander une fine à l’eau au bistrot, et observez la mimique du serveur !

Olé !

On va faire se télescoper deux informations…
… mais d’abord une gourmandise : ayant récolté quelques champis bien beaux et bons (boletus edulis et boletus aerus), et ne pouvant tous les conserver en l’état ni les manger illico – y en a trop, j’ai cherché comment les faire sécher rapidement… j’ai trouvé une méthode au four à micro-ondes, dont je vous livre un extrait brut de fonderie avec coquilles incluses (et non, ce n’est pas de la traduction automatique Gougueul) :

“Si vous avez le temps, juste avant lachampignons séchés dans un micro-ondes podvyalitsya les laisser au soleil. A cet effet, ils doivent être enfilées sur un fil ou de la ficelle grave, en laissant un espace entre les corps (pas mettre en contact les uns avec les autres) et poster à l’extérieur. En raison de la préparation préliminaire du séchage des fruits aura lieu progressivement, et l’impact résultant bien. Cette étape est facultative, mais souhaitable. Vous pouvez sauter ou après séchage procéder immédiatement directement à la très séchage.”

Ouh là là… bon, on peut sauter ! passons, et venons-en à nos moutons.
a) Premio, madame Hidalgo – et là je souscris des deux mains, pour une fois qu’elle prend une initiative qu’elle est judicieuse et volontaire – a entrepris enfin de faire verbaliser les malpropres qui salissent les rues de Paris : mégots par terre, pipis sur la voie publique (*), proprios négligents des chienchiens qui crocrottent sur les trottoirs etc. Les textes sanctionnant toutes ces saletés existaient mais tout le monde s’en foutait, évidemment, vu que ces “incivilités” restaient totalement impunies. Bon, peut-être que ça va enfin faire bouger les lignes…

b) Deuxièmo, le type qui a tué avant-hier deux jeunes femmes à la gare centrale de Marseille était muni d’un passeport tunisien, séjournait illégalement sur notre sol et s’était fait gauler il y a quelques jours pour vol à l’étalage – il s’était d’ailleurs fait gauler plusieurs fois auparavant pour des raisons similaires. Que croyez-vous qu’il arriva ? il fut relâché inexplicablement dans la nature, “allez du balai, et qu’on ne vous revoie plus“. On connaît la suite, hélas… Pourtant les textes existent et les procédures pénales sont claires : punition pour le délit constaté, puis expulsion vers son pays. Je t’en fiche, encore des lois pas applicables, pas appliquées, ou les deux.
Les gars, si vous vous inspiriez des initiatives de  madame Hidalgo ?

Tibert

(*) Un bémol, j’en ai déjà causé largement : il faut beaucoup plus de pissotières dans les villes, ça manque de façon criante.

Casserolades et lapalissades

La photo sans doute malicieuse du Monde montrant une manifestante de LFI – La France Insoumise – hier samedi, casserole sur la tête et tapant dessus (sur la casserole, pas la tête, quoique…) donne bien le ton du style des manifs voulues et appelées de ses voeux par notre Lider Maximo des gauches dites populistes : l’entonnoir au lieu de la casserole, et tout serait dit… le plus gros des rassemblements mélenchoniens aurait, paraît-il, compté une centaine de bruyants casseroleux à Marseille, sa ville chérie entre toutes depuis toujours – enfin depuis les dernières législatives de juin.

Et que disaient-ils, ces manifestants ? car, dixit un responsable du mouvement,  » Le but ce n’est pas de taper sur des casseroles (*), c’est de faire aussi de l’éducation populaire. » Donc on cause, on éduque le peuple… et on scande : « Les riches vivent au dessus de NOS moyens » (NOS en majuscules, ça ne se perçoit pas à l’oral, surtout avec le boucan des casseroles, mais sur les touïtts qui prolongent, on peut le lire).  Et alors ? quoi de plus normal ? les plus riches que moi  vivent au dessus de mes moyens, c’est justement parce qu’ils sont plus riches qu’ils peuvent se le  permettre, prendre le menu gastronomique « fromage ET dessert » au lieu du plat du jour « Côte de porc-haricots verts » (sortis de la boîte). Tout ça me paraît très logique, sinon ils ne seraient pas plus riches que moi. On touche ici à l’un des grands mystères de la vie : nous sommes différents !! Quant à insinuer (« NOS » moyens) que les riches vivent sur le dos des moins riches, c’est vrai ici et là, totalement faux ailleurs, et puis globalement la France est LE pays d’Europe qui ponctionne le plus les riches et redistribue le plus – fort mal, d’ailleurs, il s’en perd plein en chemin, mais que voulez-vous, il faut bien faire vivre les  structures administratives et les intermédiaires…

Tibert

(*) Alors pourquoi taper sur ces malheureuses casseroles qui n’en peuvent mais ? à la Fête-Dieu par exemple, on lance tout autour du défilé des tas de pétales de roses : c’est joli, ça sent bon et puis c’est harmonieux.

Casseroles et procrastination

Vous vous souvenez, quand la Suède en 1967 a changé le sens de roulage sur ses routes ? ça s’est fait un dimanche, avec très peu de bobos (*) mais la préparation avait demandé auparavant des mois de boulot acharné. Eh ben, ici c’est pareil : les femmes saoudiennes vont avoir en juin 2018 le droit de conduire la bagnole de leur mari – avec sa permission, ça va de soi, sinon deux baffes. Bon, c’est une grande victoire des droits de la femme saoudienne, vous en conviendrez et vous en réjouirez avec moi, mais il y faut énormément de travail préparatoire, d’où le délai de juin 2018 : neuf mois intenses pour chapitrer les flics locaux – si si, hélas c’est désormais légal, lamentable mais faudra s’y faire, plus de contraventions – et puis modifier les postes de conduite : elles ont juste les yeux qui dépassent du voile, forcément ça gêne, et puis surtout elles n’ont pas de couilles, ça change tout !

Et puis je me suis fort diverti à lire l’article du Monde sur le projet de “casserolades” de monsieur Mélenchon. Voilà un homme qui n’a pas peur du ridicule ni de devenir sourd. Pour corser le tableau, pourquoi, tel Philipullus-le-prophète muni de sa poêle-gong (cf Tintin,  “L’étoile mystérieuse“), ne pas se mettre un drap de lit sur les épaules ? ou un entonnoir sur la tête, façon Michel Debré ? Non, c’est franchement une idée qu’elle est cocasse, les lecteurs du Monde ont joliment apprécié et commenté avec humour. La politique se révèle rafraîchissante, parfois.

Tibert

(*) bobo : petit accident de la vie, pas le bourge parisien aisé mais à gauche, forcément, qui n’achète que du veau bio et qui vote pour madame Hidalgo.

Des rues

(Au fait : il y a des élections sénatoriales aujourd’hui : vous le saviez, hein ? moi non plus. Avouez, ça valait le coup de vous en causer : moment crucial de démocratie !! où le sort de ce pays se joue, entre continuer comme d’hab ou faire comme si de rien n’était).

Mais passons ! J’ai ouï samedi une toute nouvelle anaphore, une assez bien roulée quoique moins somptueuse que l’illustrissime “Moi Président…” : “C’est la rue… c’est la rue… c’est la rue gnagnagna…“. Anaphore mélenchonesque ce coup-ci (couça), qui entendait signifier à Emmac-Les-Rouflaquettes que la rue… la rue, bref, la rue déboulonnait les méchants : les méchants, alias la “chienlit libérale“, claire récupération-citation des illustres termes gaulliens de juin 68. Et de nous citer le dégommage des rois (Louis XVI : couic, et puis Louis-Philippe plus tard), des nazis ( “la rue”, curieuse dénomination pour les combattants russes et alliés, avec l’appui de la Résistance), du plan Juppé en 1995 et du CPE de Villepin en 2006. Le lendemain – hier donc – pour étayer son propos et alourdir le trait, monsieur Mélenchon y ajoutait d’autres prouesses de “la rue”, la création des sections syndicales et la quatrième semaine de congés payés.

En somme, je résume, le propos du Lider Maximo des Insoumis tend à claironner que si Macron tient une toute petiote légitimité des urnes… pas bien vigoureuse… contestable… des pouïèmes de voix en plus de lui, le glorieux arrivé quatrième juste derrière, lui Méluche tient la sienne, de légitimité, et une grosse, de la rue ! la rue qui lui serait donc bien évidemment acquise, tenez, cent-cinquante-mille manifestants comptés à quelques  unités près (trente-cinq mille, selon la Police). Moi, je voudrais juste ajouter ici un petit grain de sel. Car “la rue” fait bien des choses, et des pires ! tenez, le lynchage d’ Alain de Monéys en 1870 : pas beau du tout… et tant d’autres ! la rue mise à sac, où se défoulent les trublions cagoulés des queues de manifs, occupés à casser du flic et des devantures de magasins…

Et puis parlons-en, tiens, du plan Juppé de 1995 ! mis à mort par les syndicats cheminots arc-boutés sur leurs privilèges, prenant tout le pays en otage pour le maintien de leur statut obsolète et inique. “Toussensembleu toussensembleu ouais, ouais !”. Et ouais, “la rue” a gagné en 1995 : la rue corporatiste et arrogante, détestable ; la rue de ceux dont le statut en inox chromé et la position stratégique leur permet de paralyser un pays.

Tibert