L’artiste qui a faux a tout faux

Je regardais à la téloche, effaré, les images de l’entrée d’un concert où monsieur Cantat, Bertrand, chanteur en titre du groupe musical “Noir Désir” se faisait agonir d’insultes et d’injures, en gros et en résumé : “assassin”. Lequel Cantat tentait crânement de faire face, de dialoguer avec ses insulteurs et insulteuresses, mais en vain : ils lui en voulaient vraiment beaucoup !

Restons cohérent : s’il est sain et juste selon moi – et plein d’autres – de ne pas juger la qualité de l’oeuvre de l’écrivain Céline en y mêlant son antisémitisme dingue, les films de Polanski ou de Woody Allen en fonction des soupçons et accusations de pratiques sexuelles condamnables qui leurs collent aux fesses etc… alors pourquoi faudrait-il juger l’artiste musicos Cantat à l’aune de sa violence meurtrière – qui l’a conduit jadis à cogner à mort Marie Trintignant ?

De une, il a payé, il a “purgé sa peine”. Assez, pas assez ? baste, il a été jugé et il a vraiment payé. Quand on a payé on est quitte, en principe. De deux, quel rapport entre la musique et les textes de Noir Désir, et la violence inacceptable (à laquelle on peut supposer qu’il a renoncé) envers les femmes ? aucun. Alors ? personnellement je n’ai jamais versé UN centime au groupe Noir Désir, et donc à son chanteur, pas plus qu’à Johnny, Sylvie, Sheila, Sardou, Carlos, Indochine, Téléphone, Clayderman, Rieu, Christophe, Adamo, Villard, Farmer, Lenorman… j’arrête là, la liste serait trop longue : ce n’est pas de la musique que j’aime. D’ailleurs la musique c’est comme le foot : au lieu de rester sur son cul dans les tribunes à beugler, il faut s’y mettre soi-même, c’est tout de suite plus jouissif, voire sportif.

C’est ainsi, contempteurs (et surtout contempteuresses) de monsieur Cantat, que vous pouvez lui manifester votre inimitié, car vous n’êtes pas obligés de l’aimer !  Vous détestez l’homme, sa musique, ou les deux ? n’allez donc pas dépenser vos sous à ses concerts, à la limite en s’y mettant à beaucoup ça l’enverra à la soupe populaire, et il changera de métier. Pour le reste, cet acharnement, ces vociférations haineuses et sourdes ressemblent bigrement à de la furie anti-mecs, fondamentalement aussi stupide et délétère que la haine anti-Juifs de Louis-Ferdinand.

Tibert

Déglingues

On ne tartinera pas sur les friandises pipeul du Firagot, qui a finement analysé-commenté les tenues vestimentaires de madame Macron lors de la visite de notre couple présidentiel en Inde (au fait : hasard rarissime et gros coup de bol, le Taj-Mahal était désert lors de leur virée touristique). Passons, passons, à des trucs plus consistants.

Tenez, j’ignorais ce dispositif des “Cadets de la république” : vous n’avez pas de diplôme ? savez peut-être à peine lire écrire compter ? tout merdoyé à l’école ? pas de problème, la fonction publique recrute, bonne pomme, et vous embauche quand même. Dans cet exemple, qui illustre les bienfaits de ces bonnes mesures, c’est une “adjointe de sécurité” qui a bénéficié de ce magnifique coup de pouce, et a su s’en montrer digne, prouver sa reconnaissance en piquant deux pistolets automatiques au râtelier de son commissariat – la morale est sauve, elle s’est fait gauler. Moi je pensais naïvement effort, mérite, droiture… bizness, magouille et communautarisme, répondit l’écho.

Mais bon… autre entrefilet du Parigot, ce cru reflet france-îlien de notre paysage social : le Préfet de police de Paris dépêche 50 flics à la mosquée d’Alfortville ; ce lieu étant exigu, les prières débordaient sur la rue, et c’est illégal. Mais ce n’est pas du goût du député PS du coin, qui défend la méthode douce : “le préfet du Val-de-Marne adressait au président de l’association des musulmans un courrier valorisant une méthode concertée et un dialogue soutenu afin de trouver des solutions…“. Il s’agit là de ce qu’on nomme de façon feutrée accommodements raisonnables, terme indolore pour désigner des reculades et l’abandon des bases laïques de notre république.

Cerise sur la tarte aux truffes, ( truffe : tartuffo en italien), il y a bien un terrain vague qui jouxte la mosquée en question : ça tombe à pic, les musulmans locaux vont l’acheter pour y agrandir leur édifice ! ben voilà, la solution elle est là : “La communauté musulmane doit récupérer le terrain mitoyen du lieu de culte. Une fois les Roms qui occupent la parcelle illégalement, évacués.“. Chouette pays ! y a que chez nous qu’on peut voir ça.

Tibert

Sans des, ça bidonne mieux

Un titre qu’il est un tantinet tendancieux (c’est Le Monde qui abonde la Maire de Paname, excellente puisque PS) : “A Paris, habitants et élus se rassemblent pour que les voies sur berges restent piétonnes“.

Je rectifie : A Paris, des (quelques) habitants et des (quelques) élus se rassemblent pour que les voies sur berges restent piétonnes. Combien ? des centaines, selon le canard. Allez, au grand maxi deux-mille. Sur combien d’habitants ? voyez la marée humaine… mieux que la manif des “Je suis Charlie”, peut-être ? restons dans la mesure, c’est très peu.

Mais qu’en est-il exactement ? la pollution des voies sur berges a diminué, c’est probablement certain (!), mais elle s’est reportée massivement sur les quais juste au dessus, et les Parigots sont certainement bien plus nombreux à habiter le long des quais enfumés que le long des voies sur berges ! Bref la pollution globale reste, c’est évident, empire même – ça roule moins bien, ça bouchonne – MAIS certes oui les voies sur berges sont peinardes, calmes – voire carrément désertes – un peu moins polluées et peinardes, vélos joggeurs et promeneurs. Bien.

Ceux qui ne sont pas peinards ce sont les gens qui DOIVENT se déplacer en voiture / camion / camionnette à travers Paris, vu qu’en faire le tour est souvent pire, et ils galèrent bien plus qu’avant ; pourtant ils font vivre cette ville, approvisionnements chantiers etc. Certes la figure emblématique du bobo parigot – forcément socialo – ou le lecteur du Figaro qui habite le 13ème et travaille en bureau vers Javel peut laisser sa bagnole au bord du  trottoir dans sa rue. MAIS le plaquiste qui habite Maisons-Alfort et va retaper un appart’ du côté de Clichy, il fait quoi, comme on dit élégamment ? il trimballe son matos – plaques de 2,50 x 0,6 m, plâtre, outils, lève-plaques etc… – sur son vélo ? le gars qui va livrer des packs d’eau minérale au Bonnard-Discount du cours de Vincennes, il charge ses palettes sur son dos ?

Voilà… un petit millième des Parigots a manifesté pour que LEURS voies sur berges restent piétonnes. Voies privées, privatives, donc. C’est ni plus ni moins que de l’appropriation abusive des équipements collectifs. On ne va pas pour autant défendre ici la politique désastreuse de Pompidou en faveur de la bagnole dans Paris, mais il s’agit de trouver des solutions sensées pour l’intérêt commun, pas des mesures à la hache pour quelques happy few – oups, un anglicisme ! pour quelques privilégiés.

Tibert

Prunes et bidouilles

(Au fait : le PSG, cet assemblage improbable de mercenaires venus des 4 coins de la Planète pour jouer au foot sous la bannière de Paris ( Paris ? cet hétéroclite patchwork branlant ? ) a perdu contre une équipe madrilène : vous en avez sûrement entendu parler, c’était ze évènement du houikinde. On s’en fout, absolument, mais le rigolo et le ridicule, c’est la presse unanime et larmoyante, affublée de rubans noirs : drame et catastrophe nationale ! Ils ont perdu, c’est normal, ils ont moins bien joué. Et puis alors, je m’en tape, mais je m’en tape, à un point que vous auriez du mal à imaginer.)

Bon, au fait : la ville de Paris sous-traite les “prunes” sanctionnant les bagnoles garées indûment. Fort bien, c’est sans doute judicieux. Sauf que, sauf que la boîte qui fait ça a triché abominablement ! Paris avait fixé des objectifs chiffrés (en nombre de contrôles, pas en nombre de de sanctions ! qu’est-ce que vous allez imaginer, mauvais esprits ? 😉 ) ; et la société Streeteo a bidonné les chiffres pour atteindre les 50.000 véhicules promis par jour. C’est plus confortable, moins fatigant, et tout le monde est content.

Sauf que le poteau rose a été découvert. Moi j’aurais rompu aussi sec le contrat, et porté plainte : faute lourde, la main dans le sac de la malhonnêteté. Mais laissons ça à la mairie de Paname… la morale de cette histoire, c’est que sous-traiter c’est une excellente idée, ça coûte souvent moins cher pour un même boulot, voire mieux, mais ça nécessite que l’on contrôle ! avec rigueur et constance, marquage à la culotte, pour parler comme les footeux, justement. Ils ont mis plus de deux mois pour s’apercevoir de l’embrouille…

Cerise sur la pâtisserie, c’est que pour justifier les contrôles imaginaires qui ne sont pas verbalisés, “les salariés justifiaient eux-mêmes la non-verbalisation par des motifs tels « PMR » (personne à mobilité réduite), « personne agressive », personne « dans le véhicule » ou « autre »”. Amis automobilistes parisiens indélicats, négligents, distraits, vous savez ce qu’il vous reste à faire : grrrr ! “personne agressive” éloigne la prune comme le vent chasse les nuages.

Tibert

Décodages en vrille

Je lis un truc curieux dans le Monde, à la rubrique des décodeurs : là, ce me semble, ils déconnent, les décodeurs, ils se sont emmêlé les pinceaux dans les doubles négations… Il s’agissait pour eux – on sait leur ardent militantisme pour que les portes de notre beau et généreux pays soient largement ouvertes à toutes celles-et-ceux qui souhaitent y séjourner, en fraude ou pas – il s’agissait de démontrer le caractère falsifié d’une vidéo tournant sur nos délicieux “réseaux sociaux” et présentant une supposée invasion de la France par des « migrants » très peu caucasiens. Tenez, les propos des décodeurs :

« Les images reprises dans cette vidéo Facebook sont authentiques. Mais il est mensonger de les présenter comme une prétendue « invasion de migrants ». Ces images, tournées le 3 décembre 2017 dans la gare du Nord, à Paris, sont en réalité un extrait d’une vidéo gnagnagna… »

Voyons voir, voyons voir… qu’est-ce que le contraire de “prétendue invasion” ? une “invasion authentique”, réelle, prouvée… et le contraire de “mensonger” ? véridique, sincère. Remplaçons les deux négations par leurs contraires, ça doit donner la même assertion : “Mais il est véridique de les présenter comme une authentique invasion de migrants“.

Reformulons : c’est un menteur, celui qui présente cette vidéo comme étant une invasion bidonnée ? alors elle est bien réelle.

Bon, on ne va pas en faire six caisses, c’est pas si grave, mais il convient, chers décodeurs, dans la fièvre de vos propos militants, de rester lucides syntaxiquement parlant : ça évite des contresens.

Et puis, tenez, à propos de réseaux sociaux : j’ai bien ri à cette blague fesse-bouquienne, je vous la soumets en PS. Portez-vous bien, avec ou mieux, sans Fesse-Bouc !

Tibert

Comme je n’ai pas “Fesse-bouc”, j’essaie de me faire des amis en dehors du vrai Facebook, tout en appliquant les mêmes principes…

Alors tous les jours, je descends dans la rue et j’explique aux passants : ce que j’ai mangé, comment je me sens, ce que j’ai fait la veille, ce que je suis en train de faire, ce que je vais faire demain, je leur donne des photos, de mes enfants, du chien que j’ai déjà eu, de moi en train de laver ma voiture…
J’écoute aussi les conversations des gens et je leur dis « j’aime ! »

Et ça marche !… Actuellement j’ai déjà 4 personnes qui me suivent : 2 policiers, 1 psychiatre et 1 psychologue ! 

Début d’esquisse de frémissement

J’ai lu cette info décoiffante au Figaro, puis sous une forme plus rigolote dans le Parigot : “Paris : enceinte, elle prend 60 euros d’amende pour avoir pris un couloir de métro en sens interdit“. Ce qui m’évoque cette anecdote d’une femme éplorée hurlant sur une plage “Au secours ! mon fils avocat se noie !“.

Eh oui, il y a des sens interdits dans le métro parigot, soit pour éviter des accidents ou des bousculades, soit pour empêcher les fraudes aux billets… et tout le monde s’en fout. Mais, goutte d’eau dans un océan de pratiques laxistes, bon enfant, débrouillardes, jemenfoutistes, ancestrales, illicites… la RATP a sévi soudain ! ou a soudain sévi si vous préférez, ça sonne mieux. Elle en avait le droit, les textes sont avec elle, textes bafoués quotidiennement depuis des décennies, oubliés, enfouis…

Ce mardi 27 février 2018 est donc à inscrire aux annales du peuple français ; il a touché le fond de l’incivisme. Ou il aurait touché le fond. Et donc, d’un coup de talon il entamerait donc ainsi, au conditionnel, une trèèès looongue remontée vers la surface ? Va savoir… ceci étant, il est permis de s’interroger sur la pertinence d’avoir frappé hic et nunc, ce jour-là, ces gens-là, pour ce délit-là, la la la. Car il y avait le choix ! comme le faisait remarquer un puni, meurtri et navré (dame, 60 euros pour un sens interdit du métro…) : “Bravo pour ce racket facile. Par contre il y a toujours autant de mendiants réguliers, de fraudeurs sans tickets, de pickpockets…“. Eh oui, c’est dur. Mais, chers concitoyens épinglés par les redresseurs de torts de la RATP, rassurez-vous : c’est l’amorce, le subit coup de tonnerre qui annonce la juste et ferme et implacable reprise en mains : demain c’est clair, on rase gratis, et le métro parigot sera propre, franc du collier, sans tags ni graffiti, honnête et peuplé de voyageurs d’un civisme à toute épreuve, du moins à l’épreuve des prunes.

Tibert

PS – Encore un PS ? eh oui. Monsieur Besnehard, interviouvé par l’inusable Elkabbach, vitupère madame De Hass, féministe de son métier, et déclare qu’il “a envie de la gifler” : paf, aussi sec elle dit vouloir porter plainte. Notez bien qu’il ne l’a jamais giflée, il exprimait juste une envie… ben non, ça aussi maintenant c’est vilain-pas beau, on ne doit pas exprimer d’envies négatives. Positivez vos envies, sinon ça va ester dur ! et vive la liberté d’expression.

On brexitte oui ou zut ?

Bon je sais, ça caille en France, la faute au Moscou-Paris, son anticyclone glacial, et voilà, le grand bazar des transports qui revient, on a skié sur les pentes de l’avenue de Lodève à Montpellier,  etc. Je sais. Ben quoi, c’est l’hiver, non ? On passe à plus notable.

Le Brexit achoppe ! et il achoppe parce qu’en quelque sorte la question de la frontière Ulster-République d’Irlande empoisonne le débat. Frontière qu’il faut s’efforcer de gommer pour garantir la fluidité des échanges, mais frontière que madame May la Chef britannique veut qu’on marque bien bien comme étant de son côté… vous pourrez lire ça dans le Monde, c’est un peu confus mais bon…

L’article note que la bonne solution simple et efficace serait de réunifier enfin l’Irlande ! certes, mais pensez-vous que ça va se faire ? évidemment que non, ce serait une baffe monumentale aux Britanniques. Donc ça ne se fera pas, du moins ça m’étonnerait bigrement.

Mais ce serait justice, et comment ! l’histoire avec un grand H montre que l’Angleterre s’est comportée de manière peu élégante – c’est une litote – avec les Irlandais. Citons monsieur Cromwell et ses campagnes quasi génocidaires contre les catholiques irlandais… dans les années 1649. Citons la grande famine des années 1845-52, et le récent conflit qui s’est éternisé en Irlande du Nord. Le Sud de l’Ile a gagné son indépendance depuis bientôt 100 ans ; le Nord reste une verrue britannique, c’est clair. Bref : je plaisante, là, mais unifier enfin l’Ile entière d’Irlande dans la République du même nom serait assez dans le (bon) sens de l’Histoire dans une Europe apaisée, pour employer un adjectif à la mode.

Bon, on peut rêver, non ? en attendant nos voisins continuent de réclamer le beurre et l’argent du beurre, leur succulent Brexit, quasiment aux petits oignons – avec tous ses avantages mais sans ses inconvénients. Ils sont comme ça, que voulez-vous…

Tibert

PS – J’apprends que Canal + cesse de retransmettre les chaînes de la nébuleuse TF1 sur ses propres grilles. Ceci m’attriste profondément, je vous assure, quelle détresse ! et comment pourrons-nous y survivre ? sniff… 😉

Sous-estimation des voileurs compulsifs

La société Gobee.bike, qui avait naïvement imaginé copier en Europe du Sud ce qui fonctionne bien ailleurs (à Berlin, tenez ! et puis en Asie, no problémo) , à savoir mettre à disposition des bons citoyens vélocipédistes des bécanes en libre service, vélos “flottants” dans l’espace, non basés sur des râteliers au sol comme les fameux Velib parigots… Gobee.bike a dit “pouce on joue plus“. Le massacre des vélos posés là dans la rue, sur le trottoir… sans armure ni peloton de protection rapprochée, livrés en quelque sorte sans défense aux barbares, a été à la hauteur de la réputation non usurpée de notre pays – notez, en Belgique, Italie, c’est kif-kif.

Je sais, je vous en avais déjà causé, OK. Mais je suis allé voir les réactions des lecteurs à la queue de l’article du Monde dont je vous cause : eh bien ça me rassure, je ne suis pas seul à éprouver un fort sentiment de honte. Ce pays – mon pays – est lamentable de brutalité, d’envie, de bêtise. Bas de plafond. Et à ma connaissance, pas un seul des milliers de vandales qui sautent à pieds joints sur les roues pour les voiler, qui piquent les selles, les roues – ou les vélos, ça va plus vite -, qui pètent les cadres à coups de marteau, pas un seul n’a été puni. Ah si, il y en a tout de même qui sont punis :

  • la société Gobee.bike, qui a maintenant une idée assez précise du bas degré de civilisation qui est le nôtre,
  • les gens qui auraient pu utilement se servir de ces vélos.

Voilà, comme on dit quand les bras vous en tombent. Il y a des populations  impropres à y développer des idées chouettes, innovantes, évoluées : elles n’ont pas le niveau.

Tibert

Impossibles et déséquilibre

Tenez, lisez ça : “Les industriels, comme Lactalis, impossibles de respecter les critères pour obtenir l’appellation protégée « Camembert de Normandie », affichaient donc leurs produits sous le nom de « Camembert fabriqué en Normandie ». C’est extrait de cette sinistre info du Parigot : plus besoin de faire le Vrai de Vrai Camembert de Normandie avec du lait cru !

Outre qu’on va se mettre un crêpe noir à la veste pour le De Profundis du Camembert de Normandie, tué par les industrieux industriels de la boustifaille de masse – à base de lait pasteurisé, c’est comme demander à une grenouille de sauter après lui avoir coupé les pattes -, on appréciera ici l’incongruité d’expression de cet “impossibles de respecter… ” : mais bien sûr que si, ils sont “possibles de respecter”, en français ils en sont capables, ils pourraient le faire, les industriels de la débine du camembert, mais ils ne le veulent pas, parce que c’est plus difficile ! plus contraignant ! moins productif ! donc ils rechignent à respecter, ils sont rétifs, réticents à respecter…, par exemple.

Fort heureusement, il sera possible aux vrais producteurs respectueux de la recette d’un camembert qui a du goût d’apposer sur leurs emballages la mention qu’il est fait au lait cru de vaches du cru, et en Normandie, et moulé à la louche, deux litres de lait par calendos, cinq bonnes louchées de caillé et attendre quarante minutes entre les louchées, prendre son temps, bien laisser s’écouler le sérum, tout ça, bien comme il faut. Et puis, sortez le au moins une demi-heure du frigo avant de le goûter – avec du bon pain, évidemment.

Autre chose : un projet que la droite est contre (trop à gauche, ce projet, pfffft ! ) et la gauche aussi (ma parole quel projet de droite, lamentable ! ) vous en diriez quoi, comme on dit élégamment ? eh beeeh… (*) il serait assez équilibré, non ? ben non, pour le Monde il est déséquilibré ! allez, je vous aide : ils le voient pencher à droite, forcément, ils sont quelque peu excentrés du côté de la Bonne-Pensée, au Monde, dès qu’il s’agit de traiter des “migrants”, des “réfugiés économiques”, etc. C’est dit bien clair : “Mais le centre de gravité du projet gouvernemental se situe, à l’évidence, du côté de la fermeté.” D’où le supposé déséquilibre…

je vous recommande chaudement la lecture des réactions à cet édito du Monde, c’est juteux et instructif. Mais je mets en exergue cette intervention qui me semble pertinente, s’agissant du soi-disant déséquilibre vers la fermeté : “On verra pour la fermeté : il y a un excellent marqueur, à l’heure actuelle 95 % des déboutés du droit d’asile ( des clandestins donc ) restent sur le territoire.” On pourrait, somme toute, en inférer sans trop exagérer que le déséquilibre actuel s’apparente à du laxisme dans les grandes largeurs : encore des lois “pour de rire” et qui ne sont pas appliquées – une des spécialités françaises.

Tibert

(*) C’est le salon de l’agriculture, forcément.

Brave petite !

Propos liminaire et préambulatoire : il paraît que l’on doit absolument inhumer Feu – en fait il a été incinéré – monsieur Michel Déon à Paris ? et que madame Hidalgo se fait tirer sa boucle d’oreille ? elle a créé une commission, c’est dire son enthousiasme : Déon n’était pas de son bord, on le savait. Bref, simple question : les cendres de monsieur Déon n’ont rigoureusement aucune légitimité à être déposées à Paris. Pourquoi faudrait-il qu’elles y atterrîssent ? il a vécu, réfugié fiscal, en Irlande, il y est mort… c’est beau, l’Irlande, outre qu’on y paye moins d’impôts – pas difficile – il y a même écrit “Un taxi mauve”, largement inspiré de son vécu : que ne leur fiche-t-on la paix, à ses cendres irlandaises ? elles ont souhaité être rapatriées ? on ne peut pas émigrer peinard ? (*)

Mais passons à autre chose : une jeune islamiste et bonne pondeuse de petits futurs guerriers islamistes (4 gosses à 27 ans) qui, avec son mari, avait rallié Daech à Mossoul, capturée par les forces irakiennes – le mari, soi-disant cuistot chez Daech, serait mort, mais allez savoir, il a peut-être pris la fille de l’air, sentant les carottes cuites et le califat roussi – vient d’être libérée des prisons locales, y ayant purgé une peine étonnamment légère, 7 mois de taule pour “violation de frontières”. Et ? et alors ? eh bien, l’Irak va l’extrader vers la France ! tenez, on vous la rend, on sait pas quoi en faire… les gosses, bon, ce n’est pas leur faute, ils n’y sont pour rien, on les récupère, soit. Mais l’adulte responsable qui est allée NOUS faire la guerre ? on va se montrer grands, généreux, magnanimes ? en l’occurrence, on se montre d’une terrible faiblesse. Outre que rien ne garantit le repentir – à supposer qu’elle l’exprime – de cette femme d’avoir combattu ses compatriotes, on envoie un piteux, un affligeant signal aux quelques milliers de ses collègues en déroute.

Monsieur Macron a dit ou fait dire qu’on étudierait au cas par cas les dossiers des djihadistes français capturés : sans doute, sans doute… mais rappelons-lui deux dictons populaires largement validés par le vécu :

  • Dire non est toujours plus difficile, il y faut du courage.
  • Trop bon, trop con.

Tibert

(*) Et si l’on veut absolument mordicus l’inhumer en France, pourquoi à Paris, grands dieux ? il n’y a pas d’autres cimetières, en France ?