Débile et naïf à la fois

Tandis que les trains roulent plutôt pas ou mal (“Touche pas à ma SNCF” clame une pancarte  de gréviste : manifestement la SNCF c’est le reliquaire de la Sainte-Chapelle en plus précieux, qu’Elle Demeure Blanche et Pure dans les Siècles des Siècles, amen), les automobilistes s’apprêtent à rouler un peu plus mal encore. Un très sérieux organisme, l’ ONISR (*) ,  publie dans le Parigot une étude fort sérieuse, étayée par des statistiques ! et par des dessins explicatifs, des fois qu’on serait un peu durs de la comprenure. Eh bien, provinciaux râleurs et automobilistes frondeurs, y explique-t–on, c’est justement sur les routes les plus droites et bien foutues qu’on se tue le plus, et toc !

Et donc, nous gazouille-t-on, à 80 km/h au lieu de 90, on va perdre deux malheureuses petites minutes pour vingt-cinq longs kilomètres, trois fois rien, et puis on freinera en treize mètres de moins, c’est énorme et salvateur !

Et voilà… soupir…  Il semble que les braves gens qui nous sortent ces sornettes ne roulent jamais sur le réseau secondaire. Faut-il leur faire quelque croquis didactique ? n’ont-ils jamais été doublés par un Fangio autoproclamé ? c’est bien précisément sur les routes faciles et droites que certains s’autorisent des vitesses inavouables, qui sont très largement au dessus des “excessifs” et “accidentogènes” 90 km/h. Bref, comment leur dire ? il semble que personne à l’ONISR ne soit à même de comprendre cette évidence de tous les jours que constatent ceux qui y roulent, sur ces routes : baisser la vitesse-limite ne sert à rien, puisqu’elle n’est pas respectée. Car, le croirez-vous, d’aucuns s’en foutent complètement, de la vitesse-limite. C’est sur eux qu’il faut sévir, pas sur ceux qui s’astreignent à la respecter, aussi aberrante soit-elle. Capisce ?

Tibert

(*) Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière : il est bien évidemment libre de toute tutelle des ministères. Et merci au Parigot de relayer ces somptueux sophismes.

Punching Edwy et battling Jean-Jacques

Bon, vous l’aurez sûrement arrêtée avant la fin, cette interviouve-fleuve d’hier soir, pour aller voir la triste, la sinistre fin de “Vol au dessus d’un nid de coucou” sur Arte (*) : ça devenait barbant, et je suis poli. Moi je vais vous dire : très mauvais casting, en français, mauvaise distribution. Car les deux journaleux, déjà réputés teigneux, ont, chacun, tenté de sortir vainqueur d’un duel idiot de çui qui serait le plus vache, le plus pugnace, le plus mordant. Débile compétition ! Edwy le gôcho et son rictus ricanant derrière sa moustache, Jean-Jacques dont on craint constamment qu’il se mette à mordre… fatigant !

On aura compté les points, les coups, les feintes… et alors ? qui pouvait supposer que Macroléon se prendrait les pieds dans les torves rets pléneliens, dans les coups de menton bourdinesques ? il est bon dans ce registre, EmMac, il y excelle, on le sait, et s’il a accepté ou suscité ce match c’est qu’il savait être cap’ de s’en sortir favorablement – avec les oreilles et la queue, peut-être pas tout de même. On a appris deux-trois détails, des bricoles, mais ça ne change rien au paysage.

Le paysage : les NPA, LFI, anars, antifas… toutes ces forces “militantes” arc-boutées à susciter la tant espérée, tant rêvée converguçe des lentes. C’est chaque fois le même scénario : il s’agit de tenter de faire prendre la mayonnaise des mécontentements, monter les blancs en neige des grèves, occupations, émeutes. Des fois que… va savoir… le Matin du Grand Soir… le Grand Basculement dans le Foutoir… le cinquantième anniversaire de mai 68, pour celles-zet-ceux qu’ont pas eu le bol d’y être.

Tibert

(*) On l’aura peut-être loupée, cette rubrique nécrologique : Milos Forman nous a quittés. Je garde bien au chaud et je chéris ses premiers longs-métrages tchèques, “L’as de pique”, “les amours d’une blonde”…  : des bijoux. Merci Milos !

Sombre [(vendredi 13)+1]

Que des nouvelles de m…aujourd’hui. D’abord un mug dont l’anse s’est pétée. Un mug de “Farfouille” certes, un moche mug à deux balles, mais zut quoi… et puis les canards continuent à nous bombarder de l’héritage de Johnny, comme si c’était intéressant – ça doit concerner au plus une vingtaine de personnes. On s’en fout, on s’en tape dans les grandes largeurs, de l’héritage de Johnny, c’est pourtant simple à comprendre ! Qu’ils s’entretuent si ça leur chante, mais en privé !

Et la ZAD de NDDL, encore et encore. C’est surréaliste : On voit des gars masqués lancer des cailloux et autres objets contondants avec des frondes sur les flics : des images de guerre civile. Mais tout va bien, la situation est sous contrôle, les zadistes sont normalement installés sur les toits, les gendarmes-Sisyphe déblayent encore et encore, inlassablement, la route des chicanes aussitôt rebouchée par les autres, les journalistes devisent paisiblement avec les émeutiers – ouais, on les aura, y a pas de souci – moi je vous dis : à quoi on joue, là ? on est dans un état de Droit ? on fait respecter la Loi ? ou c’est juste pour de rire (*) ?

Et puis cette intéressante avancée technique – technologique, ça emplit mieux la bouche : les “assistants personnels“. Ces bidules qui sont censés nous simplifier la vie, synthèse vocale, connexion tout partout dans la maison, “ferme le volet Ouest“, “allume le four thermostat 220“, “joue-moi du Led Zeppelin” : On nous annonce qu’il faut les débrancher si l’on veut avoir quelque intimité ! La NSA amerloque, les Grandes Zoreilles de Gougueule, d’Amazône, d’Appeul… nous écoutent !  la sieste crapuleuse dans ses moindres détails sonores, si l’on n’a pas débranché le bidule – et attendez, avec une webcam c’est bien pire.

Voilà : que des mauvaises nouvelles. Ah si, j’en oubliais une : le “batch cooking” débarque. Le quoi ? le batch cooking, enfin ! Vous préparez des plats à l’avance pour plusieurs jours ? eh bien vous faites du batch cooking sans le savoir, ignares que vous êtes. Heureusement que le Firagots est là pour vous apprendre l’anglais : “focus sur le batch cooking“. Indispensable !

Tibert

(*) La hantise de la bavure a chamboulé les règles. En fait et malgré les textes, on ne peut pas courser un d’jeune à scooter qui zone et fait le mariole sans casque : s’il se blesse ou pire en fuyant, il y aura des émeutes, garanti. Et si un zadiste se tue en tombant d’un toit où personne ne l’a obligé à monter, ce sera la faute des flics.

L’ haïe cité

J’ai pu regarder-écouter hier soir un débat fort intéressant sur BéhèFèMe Télé, où madame Elkrief débattait en compagnie de personnes autorisées sur la visite de Mac’Ron aux évêques de France. Ah cette visite ! pas du tout appréciée à gauche, houlala ! On a unanimement condamné cette lamentable initiative au LFI de Méluche, chez Benoît.e Hamon.e.s, à l’Humanité, qui semble avoir encore quelques lecteurs abonnés, puisque la globalité de l’article afférent leur est réservée… eh bien, je suis partagé !

D’abord, d’abord… ceux qui glapissent au viol du principe de laïcité, que ne glapissaient-ils lorsque les huiles républicaines allaient souper au CRIF ? ou rupturer le jeûne du Ramadan ? (ah les ruptures du jeûne du Ramadan ! l’équipe de monsieur Delanoé y fut fort assidue, en son temps à la mairie de Paris). Mais ce n’était là que visites de pure courtoisie, pas vrai ? sans aucune arrière-manip’, sans doute, et la laïcité, brave fille, ne s’en offusquait pas, est-il besoin de le préciser ?

Et puis Normal-Moi (*), qui – donnons-lui ce gage – n’a jamais jeûné ni dé-jeûné avec les Musulmans, rudoya quelque peu les cathos : ces cons-là rechignaient à admettre que le mariage puisse être autre qu’entre un homme et une femme ! Il y eut même des manifs rudement réprimées, les  militants de la Manif-Pour-Tous l’apprirent à  leurs dépens. Il faut sans doute y voir là l’origine et le sens de la récente phrase macronienne qui défrise tant les laïcs à gauche : “le lien entre l’église et l’état  s’est abîmé“. La faute à Normal-Premier… ! et puis on a vu tellement de complaisance des Bien-Pensants-Repentants envers l’Islam, que d’autres ont pu en ressentir quelque jalousie, non ?

Mais bref, résumons-nous : si Macron fait la tournée de toutes les religions reconnues, pourquoi pas ? les cathos en sont, au même titre que les autres, ni plus, ni moins. Et les croyants sont des citoyens… mais alors qu’il fasse aussi la risette aux agnostiques et aux athées ! J’en connais plein, et ils le valent bien.

Et puis j’ai, au cours de l’émission susnommée, apprécié particulièrement les propos de madame Céline Pina, qui parle lucidement et bien. Oui la république a une vraie dimension humaine, que dis-je, spirituelle ! et vaut le coup qu’on la vive et la défende, face à l’obscurantisme sous toutes ses formes, et aux bigots.

Tibert (amen !)

(*) Normal-Moi-Président a sorti un bouquin, pour occuper ses vieux jours : il s’ennuie. Il paraît qu’il y donne la leçon au Macron, c’est comme ça qu’y faut gouverner, mon petit ! à savoir : rester les deux pieds dans la même charentaise, une fois accomplie la Grande Oeuvre du quinquennat, le mariage “pour toutes et tous”.

Zut Au Droit ?

( Zut, j’ai perdu le titre d’un article du Rapigot d’hier, du genre “Ils ont tâclé la violence“. J’ignorais que l’anglais utilisât des accents circonflexes… ça devient du n’importe  quoi, le journalisme, de nos jours. Tâcler la violence… au passé simple, dans l’Equipe – le seul canard vraiment habilité à traiter du tacle parce que c’est du foot et à peu près rien d’autre – ça donnerait “nous tâclâmes“.  On va où, là ? )

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Mais au fait ! La ZAD NDDL va provisoirement retrouver une allure normale, non-ZADesque en fait, car plus rien n’est à  défendre. Que dire ? que l’abandon du projet mal foutu d’aéroport Nord-Nantais fut une victoire difficile, chèrement acquise, et bravo ! et la prolongation du bordel une dérive hélas prévisible, et une défaite. D’aucuns parmi les zadistes ont de bonnes idées, changer la vie et j’en passe des meilleures… pourquoi pas ? on a besoin de bonnes idées sociétales à explorer. Le hic c’est que ça dérive immanquablement, grâce à une poignée de furieux, vers le viol du b-a-ba de la démocratie, de l’ordre (eh oui, l’ordre ! sans lequel l’homme, ce mammifère rustique, donne libre cours à ses pulsions destructrices), de la propriété, des choix majoritaires, de la loi, bref du cadre qui nous permet de vivre libres mais sans écraser les doigts de pieds du voisin.

je voudrais noter à ce propos que Macroleon et ses acolytes ne font là rien que de prévisible, normal et logique, une fois l’Ayrault-port abandonné. C’était écrit, c’était à faire, cette évacuation de la ZAD, les canards en causaient depuis une semaine, “quand-est-ce que ça va se déclencher ?” Ceux qu’on déloge et font les étonnés devant les caméras “c’est pas juste on ne nous a même pas envoyé de papier” sont attendrissants de faux-culterie.

Reste le front social, comme on dit. Pour le coup c’est non pas la Lut-teu-Fina-leu mais ça y ressemble. Fin 1995 les grévistes SNCF ont gagné façon traité de Versailles en 1919 : en humiliant l’adversaire, en l’occurrence l’équipe Chirac-Juppé. Grosse erreur, il faut toujours tendre la main au vaincu. Nul doute que Macroléon connaît l’Histoire, et cette histoire, et l’on peut douter qu’il envisage une issue du même tonneau, vingt-trois ans plus tard. Qui sait ? nous verrons peut-être un jour, ou nos enfants verront, des trains fonctionnant correctement, ponctuels, sans grèves à tout bout de champ… I had a dream…

Tibert

 

Petits cailloux dans les richelieus du chef

Le Monde (et Le Parigot, et Le Firagot…)  de ce jour nous régalent tous également – c’est de la dépêche AFP pur beurre juste maquillée vite fait – des détails de ce qui se passe à la fac’ de Paris-Tolbiac. Tolbiac ? rappelons que c’est ce bled situé en Allemagne dans la Rhur, et qui se nomme en fait Zülpich, où Clovis et ses troupes mirent la pâtée aux Alamans en 496. Bref un nom de bagarre, de bruit et de fureur. Et comment ! Tolbiac c’est aussi une fac “libre”, entendez bloquée-entrée interdite, où des étudiants-militants ont voté à la majorité des grévistes la grève des cours. Et comme la fac est un édifice public, ils l’occupent… elle est à eux, en quelque sorte. L’administration universitaire, fataliste et bonne fille et pas vraiment motivée à réagir, laisse faire en soupirant, “ah là là, keskonpeufaire ? c’est occupé, y a le loquet“, comme aux houatères.

Evidemment, ces étudiants-grévistes ont des revendications, notamment le refus de la sélection à l’entrée en fac. Très bien !  On peut rêver, imaginer, effectivement, que l’université soit une sorte de “salle des pas perdus” ouverte à tous, que le plombard et la shampouineuse tout autant que le binoclard potasseur acharné puissent s’y instruire, y étudier sans engagement – ou simplement venir passer un moment, en hiver il y fait chaud -, assister aux cours qui leur chantent, l’analyse factorielle, la mécanique des sols, le Droit Constitutionnel, Kant versus Hegel et les composés organo-chlorés. C’est beau, c’est noble : c’est juste une question de moyens ! Et les moyens c’est très simple, yaka avoir les moyens.

On remarquera au passage l’ironie, le cocasse du propos : refuser la sélection à l’entrée et pour ce faire bloquer l’entrée à qui n’a pas le profil qui va bien… Mais ce détail mis à part, les bloqueurs de fac ont d’autres objectifs, je cite l’article du Monde : “Les étudiants, militants, se voient comme un caillou dans la politique (*) du gouvernement. L’objectif n’est pas uniquement de faire reculer l’exécutif sur le texte déjà adopté de la réforme de l’accès à l’université, mais également sur celui de la réforme ferroviaire et sur le projet de loi “asile et immigration“. On pourrait y ajouter les menus sans gluten, voire “vegan” dans les restaus-U, et puis le SMIC à 2.000 euros, et l’interdiction des licenciements, etc. D’aucuns évoquent carrément la démission du Chef de l’Etat : bref c’est le Grand Soir.

Esprit de Mai 68, es-tu là ? pensez-y très fort et poussez, les gars, on sent que ça vient.

Tibert

(*) Ou la politique comme métaphore de la godasse (du godillot ?) : c’est là que le caillou gêne le mieux, surtout “en marche”.

Polices et effectifs

D’abord une satisfaction : la société SFR a vu sa condamnation alourdie en appel contre “Que Choisir”, qui avait gagné en première instance. Méthodes commerciales inadmissibles, mépris  du client-vache à lait, augmentations de tarifs présentées comme des “privilèges” (quel foutage de gueule !) et, cerise sur le clafoutis, des clauses générales illisibles car écrites trop petit. Il fallait une loupe pour les lire… déjà que c’est très chiant à consulter – c’est exprès, comme ça personne ne les lit – si en plus il faut se flinguer la rétine… bon, on espère qu’ils ont viré tous leurs stratèges marquéteux vicieux, et compris le message. Un bon point : ils ont abandonné les “virgule quatre-vingt-dix-neuf” dans leurs tarifs, c’est un début encourageant. D’autres pourraient s’en inspirer d’ailleurs (*), je ne nomme personne…

Et puis, et puis les effectifs de parlementaires ! Macronaparte l’a promis, et moi j’y tiens ; si ça se trouve il a pompé sur mes propositions. Ce pays emploie des hordes de parlementaires à des tarifs croquignolets, et il est temps qu’il devienne plus raisonnable. Il est possible que certains départements (**) se retrouvent plus tard avec un seul député : et alors ? vous le voyez souvent, votre député ? moi j’en ai vu un une fois sur un marché, il serrait des louches, c’était avant les Législatives. Si c’est ça la proximité du terrain, hein…

Il est patent que  les parlementaires agissent et réagissent la plupart du temps en bloc et selon leur appartenance partisane – ce que je déplore vivement ! alors, qu’on réduise la voilure, qu’on opère une homothétie Grand-H < 1 (c’est de ça qu’il s’agit) ne changera rien au rapport des forces, et nous coûtera moins cher. Et puis ça fera des bras disponibles pour la vraie vie !

Reste un vaste espace quasi inexploré dans les projets de coupes et de coupe-coupe : les innombrables Agences et Conseils De Ceci Et De Cela qui gravitent autour de notre gouvernement et de notre administration centrale, opportuns placards à balais pour les ex-grosses légumes soucieux de pérenniser dans un bon confort leur fromage, et qui ponctionnent souvent en pure perte (pas pour tout le monde, eh eh) le lait et le miel de la manne budgétaire. Allez allez, il y a encore pas mal de graisses inutiles.

Tibert

(*) Aux USA c’est quasiment une religion, le “nnn,99” tout partout sur les étiquettes de prix. Crétin et fatigant, d’autant plus crétin que ces prix annoncés sont hors-taxes, et que les taxes varient selon les Etats ! on se balade dans les magasins avec sa calculette.

(**) Au fait, ils sont toujours là, les départements, avec leurs nombreux et coûteux élus ! il avait été question de simplification du millefeuille administratif sous Valls : probablement une annonce faite un 1er Avril.

Des mots en -trisme

Les cloches ayant déblayé le terrain après les lâchers de chocos au lait – beurk… – on peut traiter d’autres trucs plus passionnants. Tenez, les amis proches de madame Aubry la bassinent pour qu’elle rempile aux Municipales de 2020 à Lille : des amis, ça ? elle aura soixante-dix (septante) balais à cette époque, des perspectives d’atteindre soixante-seize (septante-six) à la fin de ce mandat, 1) – si elle l’emporte en 2020, 2) – et si elle ne casse pas sa pipe en cours de mandat. Et Alzheimer qui rôde… non, madame Martine, vous avez régné sans partage à Lille et sur Lille depuis 2001 : basta cosi, comme on dit à Bologne. Il faut savoir s’arrêter, sagement, passer la main. Place aux jeunes, pas vrai ?

Et puis, et puis ZE sujet, les grèves SNCF. Ayant zappé, fatigué de ce quasi marronnier journalistique (encore des grèves à la SNCF, quoi de plus rengaine ? ) entre TF1 et France 2, j’ai pu admirer comme on nuance les faits, et dans quel sens, pour manipuler le téléspectateur. Sur la 2 c’était un ancien combattant anti-Juppé de 1995 : “J’y étais, moi monsieur, et on gagné, allons-y rebelote les p’tits gars“, et puis UN micro-trottoir unique et orienté vers Montreuil (*) : “Ah oui c’est difficile mais on est avec eux, on les soutient“. L’interviouvée bien choisie n’était sans doute pas une lectrice du Firagot, où le classique sondage pour-contre donnait 75 % contre. Chez TF1, nettement plus de recul : on ne militait pas. On craignait, simplement… aïe aïe aïe… mais on est quand même passé ensuite au dernier petit vitrier ambulant de Villedieu-les-Embrumes, dans le Tarn-et-Meuse.

Que dire de plus ? On a accusé Macroléon de “passage en force”. Certes ! comment devrait-il s’y prendre ? demander poliment ? peut-on imaginer UNE seconde que les cheminots syndiqués accepteraient une modernisation “en douceur” et l’abandon bien volontiers de leur spécial statut ? l’emploi à vie, comme en RDA sous Walter Ulbricht ? la retraite bonifiée ? largement en déficit, mais maintenue : déficit financé par le régime général. Contexte archi-connu, la grève et les emmerdes pour les voyageurs – pas pour le gouvernement – comme chantage urbi et orbi dès l’ombre d’une contrariété… et des syndicats jusqu’auboutistes, puisque largement noyautés à gauche-toute et au delà.

On connaît par coeur les données de ce problème récurrent, qui n’a pas bougé d’un iota depuis des décennies. La France encroûtée façon “avantages acquis” dans sa splendeur… les lutteurs de foire montrent derechef leurs biscottos… et nous, pauvres pommes, nous dégustons.

Tibert

(*) La Mecque du cheminot CéGéTiste.

Trois petites notes de (ma) musique

Allez, on va d’abord se gausser (fi donc, ma chère !) de monsieur Emmanuel M., notre Macronaparte qui s’est fendu d’un magnifique anglicisme inutile lors d’un topo sur l’IA, l’intelligence artificielle : “la démocratie, le système le plus bottom-up de la terre“. Il faut admettre que ça le fait vachement mieux, indéniablement plus clair et parlant que de dire que c’est un “système du bas vers le haut“. Va donc, eh bottomeupe !

Et puis ensuite on découvre que le projet de déchéance de nationalité des bi-nationaux indignes de notre pays, qui avait été coulé-enterré sous le règne de Moi-Président pour cause de pas de gauche, ne partait pas de rien ! il existe déjà des dispositions en vigueur (pas bien vigoureuses, d’ailleurs !), dispositions pas de gauche probablement puisque jamais appliqués – encore des textes pas appliqués, grande spécialité nationale au même titre que le RTT du vendredi et le pastis de l’apéro. Tenez : “En l’état du droit,  l’article 25 du code civil dispose que seuls les binationaux naturalisés français moins de dix ans avant les faits qui leur sont reprochés (ou quinze ans pour les actes de terrorisme) peuvent se voir retirer la nationalité française“. Ceci dans Le Monde, dont les Décodeurs autoproclamés s’appliquent à démontrer qu’on ne peut décidément rien faire, contrairement à ce que suggère monsieur Wauquiez. Eh bien si, on aurait pu expulser vers le Maroc le fêlé du Super-U de Trèbes avant qu’il passe à l’acte : la loi actuelle, en l’occurrence, le permettait. Sauf que… sauf que pour expulser un terroriste, il faut qu’il se soit d’abord comporté en terroriste ! bref on est comme des cons, on ne peut effectivement rien faire ; nos lois bien ficelées – c’est le cas de le dire – sont des couteaux sans manche auxquels il manque la lame.

Enfin, une perle de Pâques. Vous connaissez évidemment Olivier Faure ? moi non plus ! c’est le nouveau Chef du PS, récemment et brillamment élu faute de concurrents, ça ne se bousculait pas. Il faut dire qu’entre ceux qui ont rallié la Macronitude, ceux qui ont viré Méluchiens et celles-zet-ceux qui se sont mis.es à l’écriture inclusif.ve militant.e et pointilliste avec Benoît Hamon chez “Génération.s”, il en reste moins… mais bref, je lis ça en titre du Monde : “Olivier Faure a refusé de se positionner sur la ligne politique à adopter par le PS“. En d’autres termes : Venez à moi et ralliez-vous à mon panache rose ; pour aller où ? pour faire quoi ? alors là, euh… je vous dirai ça plus tard. Franchement, c’est pas le moment.

Tibert, aux cloches de Pâques

PS – Mes trois chapitres étant quatre comme les trois moustiquaires, que pensé-je du / des testaments de Johnny, LE sujet brûlant et palpitant qui court les canards ? eh bien, sauf à me demander mon RIB pour m’en verser un chouïa, et comme 99, 5 % des Français, je m’en contrefous. Ohé, des journaux, vous entendez ? ON S’EN FOUT !!! On peut passer à aut’chose ?

Le premier qui dit la vérité..

il doit être exécuté , ou du moins sévèrement sanctionné, et ça se vérifie encore. Il s’agit là d’un noeud d’articles que j’ai pu consulter en partie (merci Le Firagot et ses amorçes d’articles “réservés aux abonnés”). Voilà : Georges Bensoussan va comparaître en appel pour une affaire où il avait été relaxé en 2017 et en première instance. On l’accusait (moult associations auto-proclamées anti-racistes et droidelhommistes)  de provocation à la haine raciale ; il va passer en appel, monsieur Bensoussan, parce que ces associations (moins deux, qui ont  laissé tomber) et le parquet, eh oui, le ministère public ! vexés de s’être fait bouler, ont fait appel de cette relaxe. Y a pas à tortiller : il faut flinguer le soldat Bensoussan.

Bon, on ne va pas se lancer, ce n’est pas le sujet, dans des considérations savantes sur l’origine, les racines de l’antisémitisme (disons plus précisément l’anti-judaïsme) dans les populations d’origine arabe, et notamment en France : on peut en débattre à satiété, avec des arguments pour et contre. Non, le sujet, c’est que constatant des faits graves et l’écrivant, monsieur Bensoussan encourt les foudres de la Justice. Le roi est nu, mais chuuut, ça ne se dit pas. Tout ne peut que baigner, puisqu’on vous le dit, car il n’y a pas, mais non, de racisme anti-Juifs dans nos belles cités (*), ce n’est qu’une construction d’esprits malades et-ou pervers, et la méchante injure “espèce de Juif” qui se dit dans les familles musulmanes n’est qu’un qualificatif bien innocent, et qu’on profère sans y penser.

Voilà donc monsieur Bensoussan coupable de constats, aussi coupable que Kamel Daoud, qui avait en son temps, horreur et putréfaction, osé traiter des agressions sexistes lors d’une nuit de Nouvel An à Cologne. Il s’agit ni plus ni moins que de faire taire ceux qui décrivent l’Etat des Choses avec quelque exactitude, au lieu de se contenter des fables rose-bonbon d’un fantômatique “vivre ensemble”.

Tibert

(*) Cités de m… , disons-le. La Politique de la Ville dans tous ses désastres : 40 ans de plantations bétonnières au petit bonheur et à la va-comme-je-te-pousse dans des champs de betteraves.

PS – La marche “blanche” pour manifester la solidarité des Français avec les Juifs qu’on assassine parce qu’ils sont Juifs – qui plus est, âgés, faibles, bref faciles à assassiner – a été perturbée parce que des “pointures” de LFI et du FN s’y associaient et qu’on a prétendu les en chasser : là c’est le CRIF  (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France) qui s’est montré rejetant et coincé, coincé dans sa politique de soutien à Israël – sujet clairement hors-sujet en cette occasion.