Dans l’espoir de la vabure

Je ne vais pas vous causer du concours de l’Eurovision à venir, cette cagade télévisuelle pour trépanés du cortex : je préfèrerais évoquer les radio-crochets de mon enfance. Ringards de chez Ringard, ces concours, et définitivement couverts de pipi, depuis qu’on y a couronné une improbable Petite-moule-Saucisse barbue et en faux-cils pour un somptueux navet musical. Tirons la chasse, et puis c’est tout.

Non, je voulais vous entretenir de ce publi-reportage du Rapigot à propos des Black-blocs, façon « engagez-vous, rengagez-vous » : y a de la meuf fraîche et jeunette dans les black-blocs, c’est l’info à retenir. On y interviouve quatre de ces minettes, dont l’une nous avoue clairement ce qui est en jeu dans ces manifs violentes : la  provocation. Un mort si possible, et plus si affinités, du cadavre saignant du fait d’une ou plusieurs bavures – policières, forcément, les casseurs n’en faisant jamais – afin qu’on puisse enfin chez les politiciens faire mugir les grandes orgues de la colère populaire et spontanée, etc etc, on connait le mécanisme. Tenez, je cite : « Au sein du Black Bloc, on n’est pas tous violents, mais une solidarité absolue nous lie pour affronter tous ensemble les CRS. L’objectif est qu’ils commettent une faute. Le 1er mai, il y avait plus de jeunes filles que d’habitude, la génération des 18-20 ans était très présente…« .

Vieilles techniques qui ont fait leurs preuves… au besoin on donne un ch’tit coup de pouce, façon incendie du Reichstag. Mais là je suis en train de me lancer sur la piste du Point Godwin ; restons-en là. Au fait, les quatre minettes n’expliquent pas pourquoi elles et leurs copains en noir n’ont pas remis ça aussi sec pour la « fête à Macron ». Une des raisons possibles, ce serait que pour casser de nouveau, il faut que ce soit d’abord remis en bon état : ça demande un peu de temps tout de même !

Tibert

3 thoughts on “Dans l’espoir de la vabure”

  1. Ce qu’il y a de permanent dans la connerie, c’est que les gens qui pratiquent ce genre « d’action » sont toujours persuadés qu’eux, ils vont faire bouger les choses ! Cinquante ans après, je peux les critiquer parce que c’était exactement mon propre état d’esprit lorsque j’étais sur les barricades du Boul’ Mich’ en 68, aux côtés de gens comme Alain Sauvageot ou Rudy Dutschke (paix à son âme.) Le résultat le plus clair c’est que le gros Cohn-Bendit pose désormais son gros cul grassement appointé dans un confortable fauteuil du Conseil de l’Europe et commente des matches de foot à la télé pour arrondir ses fins de mois difficiles.
    Quant à la participation des filles… ça ne date pas d’hier : l’attentat qui coûta la vie à Alexandre II à St Petersbourg le 13 mars 1881 a été commis par un couple de jeunes anarchistes. Une église fut même toute entière consacrée à cet « exploit », si regrettable vu du côté tsariste. Pas l’une des plus belles, hélas ! Elle est surchargée de pâtisseries multicolores en si grand nombre qu’on croirait qu’on a voulu y « faire russe » : c’est « Saint-Sauveur-du-Sang-Versé ».
    À cheval sur le canal Griboïedov, elle fut dit-on érigée à l’endroit exact où le tsar tomba blessé à mort par la bombe des deux jeunes révolutionnaires, Sophie Perovskaïa et Andreï Jeliabov, eux-même très vite capturés et exécutés par la suite : la violence appelle toujours la violence.
    Ironie ou cynisme délibéré ? Pendant tout l’ère soviétique, deux des rues débouchant sur le parvis de l’église ont porté le nom des assassins.
    Et tout ça, c’était bien avant les « Me-too » d’aujourd’hui…
    T.O.

  2. P.S. / Pour ceux que l’histoire des femmes engagées dans la ou les révolution(s) intéresse : https://www.retronews.fr/actualite/sofia-perovskaia-regicide-du-tsar-alexandre-ii
    Quant aux femmes meneuses d’hommes, depuis Jeanne Hachette à Beauvais, on en a eu tout de même pas mal ! Notamment au cours de la Résistance ; ne serait qu’ Émilienne Moreau, surnommée plus tard « The Lady of Loos » par les alliés et aujourd’hui bien oubliée.
    Pardon pour toutes les autres, jusqu’à Lucie Aubrac ; je ne peux pas les citer toutes…

    1. Sans oublier les femmes « meneuses d’hommes »… par le bout du nez – ou par un autre bout, éventuellement. La liste en serait trop longue.

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