L’écume, la mousse…

Chaque année on croit toucher le fond, mais non, ça creuse encore. Hier soir j’ai tenté d’avoir des informations pertinentes, utiles, après avoir visionné bien malgré moi, stoïque, des tombereaux de pubs débiles pour des bagnoles, encore des bagnoles, « à partir de 399 euros par mois (ou 499, ou 299, bref …99) » , puis les annonces catastrophiques d’une météo assez aqueuse. Soyons juste, c’est connu, Arte fait exception, d’abord par son horaire particulier, 19h45 : ça évite les pubs des autres ! Mais on peut avoir envie d’échapper à une lorgnette très Europe-centrale et résolument « de gauche-gauche » ; alors on tombe dans le futile, l’évènementiel, l’écume, les falbalas. Hier soir LA nouvelle sur nos chaînes nationales c’était le Concours Eurovision : eh bien j’ai honte d’être Européen, je rase les murs. C’est nous, ça ? Cette merdouille qu’on tartine complaisamment ?

Allez, on zappe, charitablement. Il faut bien que les samedis soirs se passent, calé devant un écran, absorbant qui des bières, qui des pizzas décongelées, qui des rafales de pubs à …99,99 pour des crêpières électriques anti-adhésives et des cache-pots arrivés massivement de Chine par porte-containers marchant au fioul lourd. On peut aussi, heureusement, tenter de lire, et l’on tombe, c’est le cas de le dire, sur une interviouve du Fig’ragots qui a tendu un micro complaisant à un autre acteur-penseur – pas madame Adèle Haenel, non ; Michel Vuillermoz, de la Comédie Française, chouette carte de visite. Vous savez toute la révérence qu’il faut avoir pour les acteurs, chanteurs, footeux, bateleurs… dès qu’ils expriment une pensée politique : ils sont légitimes, forcément… pousser la chansonnette, jouer Ibsen ou Feydeau, savoir taper habilement dans un ballon, ça autorise à donner des avis… autorisés. Ici monsieur Vuillermoz lâche sa bile contre Macronious, « petit technocrate méprisant » : il ne l’aime pas, dirait-on, eh bien voilà ! Aucun intérêt, et je m’en fiche, c’est l’avis d’UN électeur quelconque parmi 38 millions.

C’est ça le journalisme, c’est ça le spectacle, coco : on tartine sur des « qui pensent » , et comment ! vu qu’ils sont vaguement connus ; et puis on entrelarde tout ça de « yop la boum » pour l’audimat, et de pubs à …99,99 pour financer le modèle.

Tibert

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