Fais-moi peur !

J’ai donc (suite du précédent épisode) laissé mon écouvillon à la poubelle de l’Histoire : je suis persuadé, mais n’ai pas de preuve, que le goupillon a supplanté l’écouvillon dans sa fonction essentielle, non parce qu’il fait d’un seul coup le récurage et la bénédiction des culots de bouteilles, mais parce que, c’est tout con, c’est un mot moins difficile à dire… ! comme l’aréoport, l’infractus, et autres créations approximatives et plus faciles à prononcer. L’écouvillon est victime de sa sophistication, en quelque sorte. C’était pourtant un engin d’une robuste rusticité et d’usage fort intuitif…

Mais passons… je lis que l’amende pour jet de saletés sur la voie publique serait susceptible d’augmenter… je cite le canard : « Jeter des déchets sur la voie publique, un masque ou encore un mégot pourra être sanctionné d’une amende de 135 euros, contre 68 euros actuellement, selon un projet de décret, a annoncé dimanche 7 juin la secrétaire d’Etat à la transition écologique, Brune Poirson« . Mazette ! ça va fort. Juste un petit problème, hélas récurrent. On peut mettre les amendes à 10.000 euros, pas de problème, vu que ça n’est pas appliqué. Les lois et décrets en France ont deux destins : on les applique (les impôts, taxes et assimilés, qui pèsent sur le citoyen éduqué, responsable gnagnagna… donc on peut y aller franco), ou on ne les applique pas (tout le reste) : c’est juste pour faire joli, pour faire comme si. A Singapour (« The fine country« , jeu de mots pour « le chouette pays » mais aussi « le pays des amendes »), on décrète, et on applique, car on se donne les moyens d’appliquer, au lieu de faire des moulinets dans le vide.  Et ça marche. Et le paysage est tout différent : c’est propre !

Tibert

PS – Ceci dit, Singapour est lamentable dans son utilisation démentielle de sacs plastiques non biodégradables, chaque virée au super-marché en consommant au bas mot une dizaine, le sac dans le sac dans le sac etc. Nobody’s perfect !

One thought on “Fais-moi peur !”

  1. … Tiens à propos de sacs plastiques, y’a une forme d’activité qui en consomme des quantités industrielles ces derniers temps : les pompes funèbres…
    Ôtez-moi d’un doute : j’espère qu’ils sont bien biodégradables, ceux-là, hein ?!? Parce que s’il leur faut qqs siècles pour lâcher leur contenu, c’est pire que dans un film gore : parti comme c’est, on finira par marcher dans des rues pavées de cadavres en état plus ou moins avancé de décomposition ! Ça m’est arrivé un jour au cimetière d’Obernai il y a bientôt 40 ans, ça… Je cherchais la tombe d’un jeune copain récemment DCD d’un accident de bagnole ; les fossoyeurs, qui s’activaient un peu plus loin, m’ont fait signe que j’étais… dessus ! Il y avait une telle crise du logement qu’on était contraint d’enterrer les gens dans les allées en attendant l’ouverture du nouveau cimetière.* Encore y-avait-il déjà depuis longtemps des pierres tombales des siècles précédents (depuis le XVème, si-si !) au garde-à-vous le long des murs : on avait exhumé leurs habitants pour faire de la place… aux jeunes. Du véritable Brassens.
    Bon, pour moi, ce sera la crémation… et la dispersion clandestine en mer (interdit !). Encore suis-je à peu près sûr de me faire agonir post-mortem par les « Zécolos Bienveillants » : non seulement je vais polluer avec mon propre Co², mais encore je vais consommer de l’énergie faucille (Et ça me rend marteau ! Mouahahahhh !)
    C’était mon petit quart d’heure morbide.
    Sincères condoléances, allez !
    T.O.

    (*) Elle est absolument authentique, hélas… l’occasion de rendre hommage discret à un garçon d’une gentillesse rare trop tôt disparu : Constant D.

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