Homard et banderilles

( Tenez, pour vous mettre dans l’ambiance nauséeuse de ce premier quart de 21ème siècle : à Marseille, on pêche des trottinettes électriques, en pagaille ! amusant, frais et techniquement neuf… ah ah, MDR… faut bien que les jeunes y s’amusent, pas vrai ?  )

Et puis il vaut mieux en pleurer de rire : cette histoire d’assassinat médiatique du ministre De Rugy révèle de cocasses rebondissements. En remarque liminaire, notez que la procédure est désormais bien rodée depuis le dégommage de François Fillon par les journaleux-flingueurs, qui consiste, une fois la cible choisie et les munitions – bonnes, douteuses ou juste putassières – amassées : on tire en rafales, surtout pas tout à la fois ! … il s’agit de blesser la bête, de l’affaiblir : on plante des banderilles, avant de l’achever d’un paquet de révélations plus consistantes que les amuse-gueules du début – les amuse-gueules au mahousse homard et au Sauternes, c’était juste les mises en bouche.

Et voilà que la porte-parole du gouvernement nous sort le dilemme homard / kebab ! bien parisienne, cette sortie provocatrice et qui sent son Faubourg-Saint-Denis, à croire que ce casse-croûte moyen-oriental à gril rotatif d’axe vertical a envahi le Territoire… eh non, madame, nous mangeons encore des petits-salés, du thon en boîte, du rond-de-gîte, du maquereau, des spaghetti carbonara, des salades de lentilles, et plein d’autres bonnes choses traditionnelles et pas turques ni hallal du tout : le kebab ne nous a pas encore vaincus, non plus que le MacDo. Le kebab !! non mais… c’est pour emm… embêter le parti de la Marine ?

Sachez, si vous l’ignoriez, que De Rugy allait régulièrement à Nantes… en train (TGV, 2 heures et des poussières), tandis qu’un chauffeur du ministère faisait, lui, le même trajet à vide et en bagnole aux fins de transbahuter son Chef une fois sur les lieux. Il puait du bec, le chauffeur ? il était soûlant avec ses ragots ? trois heures quinze de voiture c’était trop long ? mais il paraît que c’est très très normal… ça se fait partout !… enfin presque… dans les ministères. le Français lambda, lui, radin comme il est, considère raisonnablement qu’une voiture vide ça se remplit – le train OU la voiture, pas les deux ! une fois rendu sur place par le train on loue une voiture, on en emprunte une au Préfet (c’est un ami, il ne peut pas vous refuser ça), ou l’on prend des taxis… tandis qu’aux Manivelles de l’Etat on n’a pas ce genre de considérations étroites et grippe-sous. Foin des contingences financières : le meilleur des deux, comme d’hab.

Tibert

5 thoughts on “Homard et banderilles”

  1. … Tout à fait, Tcherry… pardon, Tibert ! Bon, j’aime pas spécialement l’ex-écolo de service (Mon homard rugit rien qu’à l’entendre…), mais supposez maintenant qu’il se soit fait accompagner dans le TGV par son chauffeur, histoire de s’en servir – et de NE s’en servir – qu’une fois à Nantes ! Ch’uis ben sûr qu’en aurait encore qu’auraient trouvé à redire. Où est-il le temps où, invité en 90 ou 91 au salon de l’Artisanat, de la Pêche et de la Chasse à Revel (31), Lionel Jospin – si mes souvenirs exacts à l’époque ministre de l’E.N. – débarquait tout seul au volant de SA voiture personnelle pour venir couper le ruban ! Même que, le croisant tout à fait par hasard dans le hall d’entrée, il m’a broyé la menotte dans l’une de ces paluches, je ne vous dis que ça ! D’où qu’c’est-y qu’il tenait cette force mystérieuse ? L’entraînement, sans doute ?!
    Lui a certainement oublié depuis longtemps mais moi, quand j’y pense, j’en ai encore des crampes dans l’éminence thénar.*
    Ceci posé, la Transition etc. selon St Macron se porte bien : avant de passer du Transport à l’Écoulogie, Mâme Borne a approuvé le remplacement de la ligne de chemin de fer directe Perpignan-Rungis par 25.000 camions sur la route ! Comme disent les Évangiles : « Que ta main droite ignore ce que fait ta main gauche… »
    À défaut des coups-logis, on aurait pu la coller au Ministère des Faux-Cultes, non ?
    Jean-Aymard de Seyquonlat, délégué apostolique.

    (*) Ne pas confondre avec le regretté primat de Lille Achille, cardinal Liénard : on cause pas de la même éminence. Et puis n’en tirez pas de conclusions hâtives : je ne suis ni chasseur ni pêcheur (sauf devant l’Éternel, peut-être. Mais ça s’écrit pas de la même façon…) mais j’y tenais un stand de verre artisanal soufflé-bouche (du VRAI verre et pas du Pyresque, non mais des fois…), ma lubie de l’époque.
    Ben oui : j’ai toujours aimé faire des bulles.
    T.O

    1. Certes, Jospin… belle et modeste arrivée par soi-même. Mais il venait sans doute en voisin, de Cintegabelle peut-être, et prendre un TGV lui aurait compliqué la vie.
      Bref… le train de Rungis ? ah oui. Belle réussite ! un train vide… du n’importe quoi. Mais je ne sais plus où donner de la plume, moi.

  2. … Un autre « souvenir », à propos des trottinettes aquatiques cette fois : en matière de droit maritime, une épave (et une trottinette abandonnée en mer par son seul maître à bord en constitue une, incontestablement !) appartient désormais… à celui qui l’a trouvée et récupérée (avec sa cargaison éventuelle aussi ! mais là, j’ai comme un doute : qu’est-ce qui peut bien constituer la « cargaison » d’une trottinette ?)
    Comme je doute tout autant que les Lloyds* contestent ce genre d’appropriation à « l’inventeur » (Pisque c’est comme ça que s’appelle çui qu’a trouvé un truc en mer… ou en terre, mais là, l’Etat propriétaire du territoire où a été faite la découverte s’octroie d’office 50% du trésor. Comme quoi, les pires flibustiers ne sont pas forcément ceux qu’on croit !), je découvre une bonne occurrence pour un nouveau commerce : la négociation de trottinettes d’occaz repêchées en mer avec leur « armateur » d’origine !
    Si j’avais pas peur de passer pour un vieux radoteur (vieux, OK ; mais radoteur, tout de même…), je dirais qu’on vit une époque merveilleuse. Mais ça, z’avez pas besoin de moi pour vous en rendre compte !
    Je vais me faire un bon kaouah pour me consoler, tiens.
    T.O.

    (*) Pour les ceusses qui l’ignoreraient encore, les « Lloyds » sont l’hénaurme compagnie d’assurances maritimes – anglaise, comme il se doit ! -, spécialisée en assurances des bateaux, navires et autres embarcations de la même… eau (tout comme de leur cargaison) et qui en possède l’exclusivité quasiment mondiale. God shave ze couiinne. (Je sais : « shave », ça veut dire « raser ». Aaahahahh !! on voit bien que vous l’avez jamais côtoyée de près, la vieille !)
    Allez, un détail ludique pour finir : sur la photo du journal en réf. tibertienne où qu’on voit un tas de trottinettes en vrac sur le littoral marseillais, il y a un bâtiment particulier – unique en France – en arrière-plan… Quel est ce bâtiment ?
    Les trois premières bonnes réponses auront gagné… Une trottinette ! (de renflouage.)

    1. Je passe pour la devinette, Marseille garde ses mystères et ses fonds marins garnis – ça n’incite pas à installer ses pénates là-bas.
      Et puis dans cette affaire on ne pourra pas faire 1 bonne trottinette de renflouage avec 4 ou 5 repêchées : elles risquent de toutes présenter les mêmes défectuosités.

  3. Bon-bon, c’est noté : Pas de trottinette en saumure pour Tibert-ze-Cat. Dommage ; en cas de pénurie, ç’eût été une alternative souriante au maquereau mariné… dont la réputation sociale n’est pas des meilleures, vous en conviendrez volontiers !
    Quant au bâtiment derrière, je laisse planer le suspens encore un instant. Des renseignements supplémentaires : il est situé au N° 174 de la Corniche Kennedy depuis bien avant que la Corniche ne s’américanise ; il fleure bon les écrits de Jules Verne et grâce à lui, on en a récemment appris de belles sur le Mont Blanc.
    Bon, j’arrête là : ça devient trop facile !
    @ + !
    T.O.

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