Jamais content.e.s

Une lectrice me soumet par la bande cette histoire, que je trouverais rigolote si elle n’était pas décourageante et révélatrice d’une mentalité de râleurs quoi qu’on fasse. Pas d’embauche en perspective ? ça rouspète. Deux-cents emplois nouveaux à pourvoir ? ça ne va pas. Alors ? onfékwoua ?

la société Vuitton – des machins de luxe – annonce recruter, donc, deux-cents maroquinières et maroquiniers, tout ça en Vendée, où elle a trois usines. Ouest-France s’en est fait l’écho… si ça vous tente, répondre à l’annonce n° 079NJVV. Mais il y a un os : le PCF vendéen. Ce parti souhaite faire de l’annonce du maroquinier de luxe « un sujet du grand débat national ». En effet,  « cette firme multinationale confine les ouvrières et ouvriers à des tâches basiques « d’opératrices » et « d’opérateurs » dont précisément les « petites mains » ne sont jamais reconnues à leur juste valeur. D’où la difficulté intrinsèque de Vuitton à trouver une main d’œuvre durable. » Et donc ce parti veut profiter du Grand débat national pour poser la question de la formation et de la reconnaissance des salariés « et tout particulièrement en direction des femmes ». «  Beaucoup ont des « mains d’or » et elles doivent être reconnues en conséquence ». La secrétaire PCF du coin demande donc au préfet de la Vendée, représentant de l’État, de veiller « à ce que ce plan d’annonces d’emploi ne participe pas à nouveau d’une opération visant à tirer vers le bas les salaires et la compétence ainsi qu’à précariser les salarié-e-s. »

On aura apprécié l’écriture inclusive, signature désormais de tout texte « de gauche » bien propre sur lui – hein, mesdames, vous voyez, vous y êtes aussi, dans le texte – au mépris de la lisibilité et de la syntaxe de notre langue. Et puis ce « … à nouveau d’une opération visant à tirer vers le bas… » : je pensais connement que Vuitton voulait du monde pour fabriquer, mais pas du tout !  Vuitton embaucherait pour « à nouveau« , derechef, one more time, rebelote etc, peser sur les salaires et augmenter la précarité ! ah ces capitalistes… retors, les mecs… bon, alors il s’agirait de déjouer ces embauches mielleuses mais piégeuses ? refuser cette augmentation de la précarité (où ça ? comment ?) et ces offres lourdes d’intentions funestes pour la classe ouvrière ? faire faire ça au Vietnam ? ou alors quoi ?

Tibert

 

2 thoughts on “Jamais content.e.s”

  1. … Ces salauds de nantis du commerce de lusque ! En plus du mauvais goût triomphant de leurs « créations de presse-tige »*, ça date pas d’hier leurs offres de petits boulots merdiques : y’a quelques années (je vous laisse faire le calcul.) j’ai été embauché de force dans l’Armée Française, prestigieuse ô combien ! Contre mon gré, cependant. Bon, y’a bien fallu que je cède devant la supériorité numérique. Toutefois, j’avais mis une condition : y entrer tout de suite à titre de général, .erde !
    Ben y z’ont dit que sur ce plan-là c’était trop tard : l’organigramme était complet. Alors ? Ben je suis devenu que souzoff** ; mais dans l’Armée de l’Air tout de même (grâce à mon parrain, qu’y était colonel) et comme j’avais la réputation – déjà… – d’être un foutu emmerdeur, y m’ont z-envoyé loin-loin ; à Dakar plus précisément et pour avoir la paix. Mais les communiss’ y étaient pourre rien. En tout cas, merci tonton : j’y ai passé dix-huit mois de vacances extra ! à la piscine de l’Hôtel N’gorr***, en particulier. Quant au salaire… Bon, m’enfin, j’étais nourri-logé-clopé et j’avais ma Djiiiip à moi tout seul : ça compense un chouïa.

    (*) Rien à voir avec la manustupration ! Z’avez vu la photo d’illustration de l’article d’Où-est-ç’te-France ?? Y’a vraiment que les chinetoques pleins-aux-as pour convoiter des zorreurs pareilles !

    (**) Vous connaissez celle de Paul Reboux – que j’adore ? – L’un des héros de son « À la manière de… Dostoïewsky » s’appelle Yvan Dlabibine-Osouzoff. J’en ai encore les larmes aux yeux de rire ! Qui nous rendra ce genre d’humoriste imperturbable face aux sinistres croque-morts pompeux de la Ripoublique en Marche (arrière ? Y z’ont même un dépité qui s’appelle, lui, « Orphelin ». Sans rire : c’est là qu’on se rend compte qu’on aurait dû autoriser l’avortement y’a déjà longtemps-longtemps ; ça aurait fait un malheureux de moinsss !!!)

    (***) On aurait dû aussi fusiller Le Borcusier pour avoir commis une horreur pareille ! Pire que la Cité Radieuse et la chapelle de Ronchamps réunies. Mais on pouvait pas : Le plus grand architecte français du XXème siècle était… suisse, en réalité. Trop de risques d’incident diplomatique avec Genève, où Vuitton planque ses zéconocroques grattées sur le dos des petites mains françaises : nous voilà revenus à notre sujet initial. Olééééé !!!
    Bon, je retourne à mes inhalations. J’aurai eu qu’un seul rhume dans ma vie… mais ça fait bientôt 75 ans qu’il dure ! Noces de platine ?
    Auf wiedersehen,
    T.O.

    1. Ouais… Le Corbousier n’a, à ma connaissance, jamais été revendiqué en tant que Français : des machins suisses, qu’il a conçus – avec du béton local, certes ! On laisse d’ailleurs aussi aux Helvètes, et sans jalousie aucune, Jean-Luc Godard, Stéphane Eicher, et d’autres encore moins passionnants. Michel Simon, je nous le serais bien annexé, en revanche, il avait clairement l’esprit gaulois… et là je ne trouve pas de pirouette pour revenir à Vuitton, cette entreprise acharnée à créer des emplois afin de peser sur les salaires.

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