On les a laissé partir (entrer, s’enfuir…)

Morose, je lis l’histoire des flics d’Orly qui, ayant fait mine de vouloir contrôler un « djeune » à scooter du fait d’un éclairage déficient dans l’obscurité, se retrouvent avec un cadavre. Le scooter était volé, le jeune « voulait l’essayer » – ben quoi, rien de plus naturel, suffit de le subtiliser – et n’avait pas bouclé son casque ; il a vu les keufs et a paniqué, il a voulu jouer à Starsky et Hutch sans en avoir la dextérité, il a pris une gamelle sur un trottoir, et… il est mort : casque envolé, choc mortel à la tête. « On y est pour rien, on voulait juste lui poser quelques questions ; il n’y a pas eu de course-poursuite !  » clament les policiers. Ben oui, ils sont juste arrivés au mauvais endroit au mauvais moment… la faute à pas de chance, quoi. Ils l’auraient volontiers laissé filer, le jeune ; s’ils avaient su, ils seraient aller patrouiller ailleurs, vous pensez bien. On en est là…

S’il s’était agi de plusieurs jeunes, ils « les auraient laissé filer », pas « laissés filer ». Eh oui ! ce que je souligne là, c’est que je suis tombé sur un blog un peu ancien, du mois de juin, intitulé « En Iran : on nous a laissées entrer au stade« . Minuscule victoire des femmes, mais un grand pas tout de même pour l’humanité, les femmes ont pu entrer – en famille ! rassurez-vous – au stade où se jouait un match de foot Iran-Espagne (*). Je partage la joie exprimée à cette occasion, et je formule des voeux pour que ce pays au régime arriéré et machiste se réforme rapidement ; mais je suis désolé, c’est « on nous a laissé entrer« , qu’il fallait écrire ; voir par exemple ce lien. Vous vous en foutez ? vous avez sans doute raison, c’est un tout petit débat sans enjeu, la langue française est foutue, à plus ou moins long terme. L’important, c’est qu’on les ait enfin laissé entrer. Le foot, y a pas mieux pour libérer les femmes.

Tibert

(*) C’était pendant le Mundial, et il s’agissait donc d’une diffusion sur écrans géants d’un match de « poule » qui se jouait en Russie. Ces dames étaient donc à l’abri des odeurs entêtantes et suggestives des vingt-deux footeux ahanant sur la pelouse – et vice versa.

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