Shopping et Benchmarking s’en vont magasiner

(La blague du jour : j’ai reçu « texto » ce mail pour m’inciter à vite cliquer sur un lien vers une promo du feu de dieu : « Oui, nous offrons des réducations instantanées à nos anbonnés fidéles, complétez simplement notre étude prospective de 30 secondes sur votre expérience avec. vous êtes l’un des clients actuels à gagner UNE (1) récompense exceptionnelle – Cliquez ici pour réclamer votre Récompenses« . N’étant pas un anbonné fidèle ( à quoi, mystère…), j’ai manqué la promo 😉

Mais bon, au fait : Le ministre de l’intérieur et des cultes a planché devant les sénateurs (*) pour causer des « migrants » (immigrés clandestins) et de sa politique à leur égard. Ce faisant, il a proféré cette phrase, retranscrite par le journaleux : « il n’y a pas que le Sénat qui fait du benchmarking, les migrants aussi ! (…) Ils font un peu de benchmarking pour regarder les différentes législations à travers l’Europe qui sont les plus fragiles. Telle nationalité, que je ne citerai pas, se dirige plutôt vers tel pays, non pas parce qu’elle est plus francophile, mais tout simplement parce que là, c’est plus facile« .

On le sait, on le déplore, notre ministre use du jargon à la sauce marquétinge ; le benchmarking, c’est le fait de comparer (plus ou moins scientifiquement), tout connement. Les migrants font des comparatifs entre les diverses législations européennes… quoi de plus normal ? si j’étais migrant, c’est évidemment ce que je ferais, pour augmenter mes chances de m’accrocher quelque part où c’est moins difficile.

Ce qui est rigolo, c’est la différence de ton entre 1) le Parigot, et 2) le Fig-haro sur exactement la même base d’information. Allez, un coup de benchmarking entre les deux canards, pour voir…

1) « Selon Collomb, les migrants font du benchmarking…

2) « Quand Gérard Collomb évoque le benchmarking…

1) queue de la phrase citée plus haut : « … a-t-il assuré devant les sénateurs ».

2) queue de la phrase citée plus haut : « …a-t-il ironisé devant les sénateurs »

Vous pourrez vous amuser au jeu des 7 différences à la lecture comparée de ces deux entrefilets. Conclusion : le Parigot, avec son ton dubitatif et « du bout des doigts » – berk, caca ! – est, l’auriez-vous cru, nettement plus dans la ligne « journaleux, DONC forcément de gauche », que le Figaro. C’est un scoop ? peut-être.

  1. Tibert

(*) et, oui, les sénatrices y sont aussi, citées dans le terme globalisant et neutre de sénateurs. Je fais ainsi consciencieusement et mentalement un  geste obscène envers l’écriture inclusive, cette lèpre de notre langue.

4 thoughts on “Shopping et Benchmarking s’en vont magasiner”

  1. « … Ils font un peu de benchmarking pour regarder les différentes législations à travers l’Europe qui sont les plus fragiles. »
    Bon, passons sur l’abus du ou des anglicismes, généralement indice d’une inculture et d’une pauvreté d’imagination rédhibitoires ( mais pas forcément un anglicisme. « Dangerosité » en lieu et place du bon vieux « péril », c’est pas mal non plus. Et « bien de chez nous », en outre !). Non (en fait, je m’en tape qu’on croirait jamais, mais ce n’est pas le sujet…), ce qui navre l’ex-lauréat du Concours Général en français que je fus jadis, ce sont l’élégance et la légèreté du style : « … regarder les différentes législations à travers l’Europe qui sont les plus fragiles. »
    Dans ce cas, « comparer » eut été infiniment plus pertinent que « regarder », Môssieur le Miniss’. Quant à « … regarder (…) à travers l’Europe qui sont les plus fragiles. » , l’un des principaux reproches que l’on peut faire à « l’Europe », c’est justement son manque de transparence, sinon son opacité sur certains points… de détail ! Vous faites comment pour regarder à travers, vous ?
    Quel charabia ! Comment disait de Gaulle déjà ? « Volapük », non ?
    « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement… et les mots pour le dire, etc. etc. ». Mouais. Mais pour l’énoncer clairement, encore faut-il disposer d’une quelconque pensée. Quand on est face à un tel vide – au-delà du vertigineux –, tout discours devient vent vainement agité, blablabla et baragouin* stérile…

    (*) Tiens, vous connaissez l’origine du mot « baragouin », cher Tibuche ? C’est le breton « bara » (le pain) et « gwin », le vin. Baragouin serait donc synonyme de Sainte Communion sous les deux espèces (de quoi) ??? Ouuuuuuuhhlàààà ! je m’aventure sur un terrain glissant, là : j’entends déjà les Bigouden(s?) de Paimpol de hurler à la mort du haut de leur falaise illustre…
    Un détail : y’a PAS de falaise à Paimpol. Et toc !
    @ + !
    T.O.

    1. N’insultez pas le volapük, ancêtre de l’Esperanto, ce langage qui aurait pu changer la planète et obliger les anglophones à apprendre les langues – ce pourquoi ils l’ont snobé et torpillé ! Par ailleurs, il fallait à Paimpol une rime en ..aise, et ce fut donc falaise, et à l’aise, Blaise ! Falaise, qui donne la réplique à Paimpolaise. Paimpol s’enorgueillit de falaises d’au moins 2 m 50, petites certes, mais d’abord il n’existe pas de hauteur minimale pour une falaise, et puis la rime y est !

  2. Tiens, du coup j’ai sauté ce que je voulais dire. Remarque d’un « migrant »* à la suite de la réception en grande pompe de Mamoudou X à l’Élysée : « Un noir sauve un blanc, hop : réception à l’Élysée. Un blanc sauve un noir, paf : au tribunal ! »
    En voyant le cortège de tous les malheureux délogés de dessous leur pont hier matin, je me demandais : combien de gosses blancs va-t-il falloir balancer par les fenêtres du quatrième étage pour que tous ces types obtiennent la nationalité française ???
    Une hécatombe.

    (*) Son nom ? « Giscard Destin »… on croit rêver.

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