Zut Au Droit ?

( Zut, j’ai perdu le titre d’un article du Rapigot d’hier, du genre « Ils ont tâclé la violence« . J’ignorais que l’anglais utilisât des accents circonflexes… ça devient du n’importe  quoi, le journalisme, de nos jours. Tâcler la violence… au passé simple, dans l’Equipe – le seul canard vraiment habilité à traiter du tacle parce que c’est du foot et à peu près rien d’autre – ça donnerait « nous tâclâmes« .  On va où, là ? )

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Mais au fait ! La ZAD NDDL va provisoirement retrouver une allure normale, non-ZADesque en fait, car plus rien n’est à  défendre. Que dire ? que l’abandon du projet mal foutu d’aéroport Nord-Nantais fut une victoire difficile, chèrement acquise, et bravo ! et la prolongation du bordel une dérive hélas prévisible, et une défaite. D’aucuns parmi les zadistes ont de bonnes idées, changer la vie et j’en passe des meilleures… pourquoi pas ? on a besoin de bonnes idées sociétales à explorer. Le hic c’est que ça dérive immanquablement, grâce à une poignée de furieux, vers le viol du b-a-ba de la démocratie, de l’ordre (eh oui, l’ordre ! sans lequel l’homme, ce mammifère rustique, donne libre cours à ses pulsions destructrices), de la propriété, des choix majoritaires, de la loi, bref du cadre qui nous permet de vivre libres mais sans écraser les doigts de pieds du voisin.

je voudrais noter à ce propos que Macroleon et ses acolytes ne font là rien que de prévisible, normal et logique, une fois l’Ayrault-port abandonné. C’était écrit, c’était à faire, cette évacuation de la ZAD, les canards en causaient depuis une semaine, « quand-est-ce que ça va se déclencher ? » Ceux qu’on déloge et font les étonnés devant les caméras « c’est pas juste on ne nous a même pas envoyé de papier » sont attendrissants de faux-culterie.

Reste le front social, comme on dit. Pour le coup c’est non pas la Lut-teu-Fina-leu mais ça y ressemble. Fin 1995 les grévistes SNCF ont gagné façon traité de Versailles en 1919 : en humiliant l’adversaire, en l’occurrence l’équipe Chirac-Juppé. Grosse erreur, il faut toujours tendre la main au vaincu. Nul doute que Macroléon connaît l’Histoire, et cette histoire, et l’on peut douter qu’il envisage une issue du même tonneau, vingt-trois ans plus tard. Qui sait ? nous verrons peut-être un jour, ou nos enfants verront, des trains fonctionnant correctement, ponctuels, sans grèves à tout bout de champ… I had a dream…

Tibert

 

Petits cailloux dans les richelieus du chef

Le Monde (et Le Parigot, et Le Firagot…)  de ce jour nous régalent tous également – c’est de la dépêche AFP pur beurre juste maquillée vite fait – des détails de ce qui se passe à la fac’ de Paris-Tolbiac. Tolbiac ? rappelons que c’est ce bled situé en Allemagne dans la Rhur, et qui se nomme en fait Zülpich, où Clovis et ses troupes mirent la pâtée aux Alamans en 496. Bref un nom de bagarre, de bruit et de fureur. Et comment ! Tolbiac c’est aussi une fac « libre », entendez bloquée-entrée interdite, où des étudiants-militants ont voté à la majorité des grévistes la grève des cours. Et comme la fac est un édifice public, ils l’occupent… elle est à eux, en quelque sorte. L’administration universitaire, fataliste et bonne fille et pas vraiment motivée à réagir, laisse faire en soupirant, « ah là là, keskonpeufaire ? c’est occupé, y a le loquet« , comme aux houatères.

Evidemment, ces étudiants-grévistes ont des revendications, notamment le refus de la sélection à l’entrée en fac. Très bien !  On peut rêver, imaginer, effectivement, que l’université soit une sorte de « salle des pas perdus » ouverte à tous, que le plombard et la shampouineuse tout autant que le binoclard potasseur acharné puissent s’y instruire, y étudier sans engagement – ou simplement venir passer un moment, en hiver il y fait chaud -, assister aux cours qui leur chantent, l’analyse factorielle, la mécanique des sols, le Droit Constitutionnel, Kant versus Hegel et les composés organo-chlorés. C’est beau, c’est noble : c’est juste une question de moyens ! Et les moyens c’est très simple, yaka avoir les moyens.

On remarquera au passage l’ironie, le cocasse du propos : refuser la sélection à l’entrée et pour ce faire bloquer l’entrée à qui n’a pas le profil qui va bien… Mais ce détail mis à part, les bloqueurs de fac ont d’autres objectifs, je cite l’article du Monde : « Les étudiants, militants, se voient comme un caillou dans la politique (*) du gouvernement. L’objectif n’est pas uniquement de faire reculer l’exécutif sur le texte déjà adopté de la réforme de l’accès à l’université, mais également sur celui de la réforme ferroviaire et sur le projet de loi « asile et immigration« . On pourrait y ajouter les menus sans gluten, voire « vegan » dans les restaus-U, et puis le SMIC à 2.000 euros, et l’interdiction des licenciements, etc. D’aucuns évoquent carrément la démission du Chef de l’Etat : bref c’est le Grand Soir.

Esprit de Mai 68, es-tu là ? pensez-y très fort et poussez, les gars, on sent que ça vient.

Tibert

(*) Ou la politique comme métaphore de la godasse (du godillot ?) : c’est là que le caillou gêne le mieux, surtout « en marche ».

Polices et effectifs

D’abord une satisfaction : la société SFR a vu sa condamnation alourdie en appel contre « Que Choisir », qui avait gagné en première instance. Méthodes commerciales inadmissibles, mépris  du client-vache à lait, augmentations de tarifs présentées comme des « privilèges » (quel foutage de gueule !) et, cerise sur le clafoutis, des clauses générales illisibles car écrites trop petit. Il fallait une loupe pour les lire… déjà que c’est très chiant à consulter – c’est exprès, comme ça personne ne les lit – si en plus il faut se flinguer la rétine… bon, on espère qu’ils ont viré tous leurs stratèges marquéteux vicieux, et compris le message. Un bon point : ils ont abandonné les « virgule quatre-vingt-dix-neuf » dans leurs tarifs, c’est un début encourageant. D’autres pourraient s’en inspirer d’ailleurs (*), je ne nomme personne…

Et puis, et puis les effectifs de parlementaires ! Macronaparte l’a promis, et moi j’y tiens ; si ça se trouve il a pompé sur mes propositions. Ce pays emploie des hordes de parlementaires à des tarifs croquignolets, et il est temps qu’il devienne plus raisonnable. Il est possible que certains départements (**) se retrouvent plus tard avec un seul député : et alors ? vous le voyez souvent, votre député ? moi j’en ai vu un une fois sur un marché, il serrait des louches, c’était avant les Législatives. Si c’est ça la proximité du terrain, hein…

Il est patent que  les parlementaires agissent et réagissent la plupart du temps en bloc et selon leur appartenance partisane – ce que je déplore vivement ! alors, qu’on réduise la voilure, qu’on opère une homothétie Grand-H < 1 (c’est de ça qu’il s’agit) ne changera rien au rapport des forces, et nous coûtera moins cher. Et puis ça fera des bras disponibles pour la vraie vie !

Reste un vaste espace quasi inexploré dans les projets de coupes et de coupe-coupe : les innombrables Agences et Conseils De Ceci Et De Cela qui gravitent autour de notre gouvernement et de notre administration centrale, opportuns placards à balais pour les ex-grosses légumes soucieux de pérenniser dans un bon confort leur fromage, et qui ponctionnent souvent en pure perte (pas pour tout le monde, eh eh) le lait et le miel de la manne budgétaire. Allez allez, il y a encore pas mal de graisses inutiles.

Tibert

(*) Aux USA c’est quasiment une religion, le « nnn,99 » tout partout sur les étiquettes de prix. Crétin et fatigant, d’autant plus crétin que ces prix annoncés sont hors-taxes, et que les taxes varient selon les Etats ! on se balade dans les magasins avec sa calculette.

(**) Au fait, ils sont toujours là, les départements, avec leurs nombreux et coûteux élus ! il avait été question de simplification du millefeuille administratif sous Valls : probablement une annonce faite un 1er Avril.

Des mots en -trisme

Les cloches ayant déblayé le terrain après les lâchers de chocos au lait – beurk… – on peut traiter d’autres trucs plus passionnants. Tenez, les amis proches de madame Aubry la bassinent pour qu’elle rempile aux Municipales de 2020 à Lille : des amis, ça ? elle aura soixante-dix (septante) balais à cette époque, des perspectives d’atteindre soixante-seize (septante-six) à la fin de ce mandat, 1) – si elle l’emporte en 2020, 2) – et si elle ne casse pas sa pipe en cours de mandat. Et Alzheimer qui rôde… non, madame Martine, vous avez régné sans partage à Lille et sur Lille depuis 2001 : basta cosi, comme on dit à Bologne. Il faut savoir s’arrêter, sagement, passer la main. Place aux jeunes, pas vrai ?

Et puis, et puis ZE sujet, les grèves SNCF. Ayant zappé, fatigué de ce quasi marronnier journalistique (encore des grèves à la SNCF, quoi de plus rengaine ? ) entre TF1 et France 2, j’ai pu admirer comme on nuance les faits, et dans quel sens, pour manipuler le téléspectateur. Sur la 2 c’était un ancien combattant anti-Juppé de 1995 : « J’y étais, moi monsieur, et on gagné, allons-y rebelote les p’tits gars« , et puis UN micro-trottoir unique et orienté vers Montreuil (*) : « Ah oui c’est difficile mais on est avec eux, on les soutient« . L’interviouvée bien choisie n’était sans doute pas une lectrice du Firagot, où le classique sondage pour-contre donnait 75 % contre. Chez TF1, nettement plus de recul : on ne militait pas. On craignait, simplement… aïe aïe aïe… mais on est quand même passé ensuite au dernier petit vitrier ambulant de Villedieu-les-Embrumes, dans le Tarn-et-Meuse.

Que dire de plus ? On a accusé Macroléon de « passage en force ». Certes ! comment devrait-il s’y prendre ? demander poliment ? peut-on imaginer UNE seconde que les cheminots syndiqués accepteraient une modernisation « en douceur » et l’abandon bien volontiers de leur spécial statut ? l’emploi à vie, comme en RDA sous Walter Ulbricht ? la retraite bonifiée ? largement en déficit, mais maintenue : déficit financé par le régime général. Contexte archi-connu, la grève et les emmerdes pour les voyageurs – pas pour le gouvernement – comme chantage urbi et orbi dès l’ombre d’une contrariété… et des syndicats jusqu’auboutistes, puisque largement noyautés à gauche-toute et au delà.

On connaît par coeur les données de ce problème récurrent, qui n’a pas bougé d’un iota depuis des décennies. La France encroûtée façon « avantages acquis » dans sa splendeur… les lutteurs de foire montrent derechef leurs biscottos… et nous, pauvres pommes, nous dégustons.

Tibert

(*) La Mecque du cheminot CéGéTiste.